Exposition-Festival Utopi·e 2023
Magasins Généraux, Pantin
24 - 28 mai, 2023
Let’s Look, Together, 2021
© Elijah Ndoumbe
Pisseur·se 4, 2022
© Maïc Baxane
Strange Bedfellows, 2023
© Nelson Bourrec Carter
Siffler la Nuit, 2022
© Kianuë Tran Kiêu.
Photo © Sara Kheladi
Après avoir accueilli la première édition en mai 2022, les Magasins Généraux reçoivent la deuxième édition d’Utopi·e, prix artistique d’un nouveau genre dédié aux artistes LGBTQIA+. Cette semaine d’exposition et de festival vise à encourager et à visibiliser la scène artistique queer, et à faire appel à une approche de l’art attentive aux différences, engagée, diversifiée et inclusive.
Chaque année, Utopi·e organise un appel à candidatures destiné aux artistes LGBTQIA+ dont les pratiques artistiques explorent – autant dans le discours que dans la forme – leurs identités mouvantes, illustrent leurs rêves et leurs inspirations, sensibilisent aux discriminations sexuelles et de genre, bousculent les modèles hétéronormatifs et cisgenres, et surtout rejettent les injonctions à rentrer dans des cases.
Pour cette édition, le public est invité à découvrir le travail de 10 artistes sélectionné·e·x·s par un comité pluridisciplinaire et transgénérationnel, et à prendre part à une programmation mêlant conversations, ateliers, lectures, performances et DJ sets.
En plus de l’exposition de leur travail aux Magasins Généraux, les artistes lauréat·e·x·s ont accès en 2023 à :
• Une dotation financière de 1000 €
• Un cycle d’expositions en galerie pendant l’hiver 2023/2024 avec les galeries Balice Hertling, Praz Delavallade et sans titre à Paris
• Une résidence de deux semaines à la Maison Artagon dans le Loiret
• Une soirée de programmation à la galerie that’s what x said à Bruxelles
Les membres du comité de sélection de cette édition :
• Julie Crenn, docteure en histoire de l’art, critique d’art (AICA) et commissaire d’exposition indépendante
• Camille Kingué, membre de Contemporaines
• Clément Postec, conseiller artistique, commissaire d’exposition et cinéaste
• Adeline Rapon, artiste et photographe
• Emilie Renard, directrice de Bétonsalon
• H·Alix Sanyas (Mourrier), artiste et membre de la collective Bye Bye Binary et lauréat·e de la 1ère édition d’Utopi·e
" Les oeuvres des dix artistes exposé·e·x·s ont toutes comme point de départ des éléments biographiques, qu’il s’agisse de lutte, de témoignage, de revendication ou encore de rituel, elles nous offrent à voir une intimité. Chaque oeuvre nous plonge dans le vécu de l’artiste, nous fait découvrir son histoire mais aussi une partie de celle de la communauté LGBTQIA+. Cette exposition propose une cartographie de l’appartenance queer, résistante et poreuse " soulignent les deux co-fondatrices de l'événement, Myriama Idir et Agathe Pinet.
LES ARTISTES DE LA 2E ÉDITION
MAÏC BAXANE
NÉ·E EN 1984
Maïc Baxane dessine et produit ses affiches- images sous forme de multiples aux couleurs franches, de visuels jouissifs qui placent les corps en leur coeur, bousculent et redéfinissent les représentations qui nous entourent, esquissant d’autres mythologies. Impliqué·e et partie prenante des communautés queer, son travail de design graphique et d’illustration participe à la création de messages et de signes pour nos luttes, nos revendications, nos imaginaires. C’est depuis une subjectivité queer et féministe aussi, qu’ell·e travaille l’autoportrait, outil d’exploration à de multiples fins.
NELSON BOURREC CARTER
NÉ EN 1988
Portrait de Nelson Bourrec Carter Photo © Nelson Bourrec Carter
Nelson Bourrec Carter est un artiste et réalisateur franco-américain. Sa pratique qui lie film, photographie et installation, s’articule autour des liens tissés entre territoires fictionnés et paysages réels, et les questionnements identitaires qui leurs sont inhérents. Ses tropismes sont ceux de ses origines familiales, françaises et afro-américaines, de son identité queer, ainsi que des narrations qui ont forgé son regard sur cette triple culture. Ses images sont empreintes des grandes mythologies américaines, autant documentaires qu’hollywoodiennes, et chacune de ses pièces s’appuie sur ces ressources autant qu’elle en interroge la structure. Ses films ont été montrés dans des festivals tels qu’Entrevues Belfort ou Vila do Conde au Portugal, à la Cinémathèque française, mais également dans des centres d’arts comme le MAC VAL (Vitry-sur-Seine), le Jeu de Paume (Paris) ou le MoMA (New York).
AËLA MAÏ CABEL
NÉ·E EN 1995
Portrait d’Aëla Maï Cabel Photo © Oriane Robaldo
Aëla Maï Cabel fonde sa pratique sur l’échange des savoir-faire et savoirs, travaillant notamment la céramique, la performance, l’édition, les ateliers de partage, la cueillette et le glanage. Son travail se compose d’un ensemble de pièces se présentant sous la forme d’installations. Si ce terme générique vient préciser des postures historiques dans l’histoire de l’art, iel se connecte ici tant aux savoirs ancestraux qu’aux économies du partage, lui donnant la possibilité ouverte (ou offerte) de faire advenir, à présent, un futur.
Iel nous invite à nous relier à des forces, celles de la nature ou de la cosmogonie, de travailler de plus près les notions d’autonomie et d’autogestion, de questionner les féminismes comme pensée écosophique et enfin d’aborder toutes matières (argile, textile, teinture, laine, bois) comme la zone sensible d’un territoire de rencontres, de trouvailles et d’enchantement.
AUDREY COUPPÉ DE KERMADEC
NÉ·E EN 1992
Portrait d’Audrey Couppé de Kermadec Photo © Nanténé Traoré
Audrey Couppé de Kermadec est un·e journaliste, un·e écrivain·e, un·e artiste visuel·le et performeur·euse non-binaire et afrodecendant·e. Son travail explore des sujets allant des traumatismes de l’enfance à la santé mentale, en passant par les normes de genre et l’expérience d’être une personne noire touchée par le sexisme. Originaire de Guadeloupe et de Martinique, l’artiste antillais·e utilise son art comme un acte d’amour de soi et un lieu sûr pour montrer sa vulnérabilité. Ses oeuvres se veulent hybrides et mêlent du dessin digital, des textes personnels, des photographies argentiques et des pistes sonores oniriques pour tisser des collages intimes et politiques.
Extrait de biographie écrite par Claire Laporte, Centre d’art Ultra association
NAELLE DARIYA
NÉE EN 1987
Portrait de Naëlle Dariya Photo © SMITH
Naelle Dariya est autrice, performeuse et comédienne. Après des études de lettres, elle suit une formation intensive à l’École du jeu et travaille régulièrement sous la direction d’Alexis Langlois, Paul B. Preciado et Yann Gonzalez dans des films résolument queers. Son expérience de vie est souvent motrice dans son processus d’écriture de récits d’autofictions. Ses créations, qui sont des critiques acerbes du cistème, abordent les thématiques de la reproduction sociale et de l’intersectionnalité. Elle use d’un humour incisif, où personne n’est épargné·e. Parallèlement, aux côtés de son ami river, cinéaste et militant, iels ont fondé le collectif SHEMALE TROUBLE qui promeut les cultures trans et queers dans le milieu de la nuit.
SIDO LANSARI
NÉ EN 1988
Sido Lansari est un artiste pluridisciplinaire. Il est né et a grandi à Casablanca, au Maroc. Il a travaillé à la Biennale de la danse et la Biennale d’art contemporain de Lyon pendant ses études de communication culturelle. En 2014, il s’installe à Tanger et rejoint l’aventure de la Cinémathèque de Tanger dont il en est le directeur jusqu’en septembre 2022. Actuellement en post-diplôme art à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, il y développe un projet sur l’Ahzem, premier mouvement queer maghrébin en France. Sa pratique artistique s’articule autour de questions liées à l’identité, au genre et aux sexualités en explorant les angles morts de la mémoire, du point de vue de l’héritage linguistique, artisanal ou archivistique. À travers des médiums comme la broderie, la photographie et la vidéo, il interroge un récit collectif pour construire une réflexion et une mémoire individuelles.
En 2018, il est artiste résident à la Friche la Belle de Mai à Marseille. Il y développe Les Derniers paradis, son premier court-métrage, Grand Prix 2019 du Festival Chéries-Chéris à Paris. Il crée divine en 2020, fanzine participatif et pluridisciplinaire en ligne, qui favorise la contribution d’artistes d’univers multiples en leur offrant un espace d’expérimentation de la pratique artistique domestique dans un contexte de pandémie. Son travail a notamment été exposé en 2022 et 2023 à l’Institut du monde arabe dans le cadre de l’exposition « Habibi, les révolutions de l’amour ».
ELIJAH NDOUMBE
NÉ·E EN 1994
Portrait d’Elijah Ndoumbe Photo © Muhammad Salah
Elijah Ndoumbe est artiste multimédia, tisseur·se de rêves et vit entre Paris-Marseille, Los Angeles et Dakar. Ses oeuvres, à la fois objets plastiques, photographiques, filmiques sont une mosaïque de récits, poétiques, sensoriels et empruntés à la réalité des trans de Turtle Island (USA), d’Afrique du Sud, et d’Ouest, elles sont un plaidoyer pour une justice et une liberté des genres.
Elijah Ndoumbe a été artiste en résidence à Black Rock Sénégal, artiste invité·e à la Biennale de Dakar - DAK’ART 2022 dans l’exposition collective « Black 40 Rock » organisée par Kehinde Wiley et aux Rencontres de Bamako - Biennale africaine de la photographie (2022- 2023) Iel fait partie du programme CPH:LAB (2022-2023). Iel développe actuellement un projet avec des artistes entre la France, le Sénégal et les États-Unis.
NO ANGER
NÉE EN 1990
Chercheuse et artiste, No Anger tient le blog À mon geste défendant. En 2019, elle a obtenu un doctorat en science politique. Elle participe aux luttes féministes, queer et antivalidistes. Souhaitant exprimer la puissance de son corps loin des assignations validistes qu’elle subit au quotidien, No Anger se crée une nouvelle peau, par la danse et l’écriture. Son travail suit donc ces deux axes qui se mêlent parfois dans ses performances : elle écrit des textes qui accompagnent la danse, la complètent. Elle croit beaucoup en la possibilité de réinventer artistiquement son corps et sa sexualité.
JORDAN ROGER
NÉ EN 1996
Jordan Roger est diplômé de l’Ensa de Bourges en 2021. Il a volontairement barré son nom de famille à la suite de l’excommunication familiale qu’il a subi il y a quelques années par les témoins de Jéhovah. Dès lors, il voue un culte à sa propre colère. Ses oeuvres, toujours militantes, se dressent en réaction à l’hétéropatriarcat, aux inégalités de classes et questionnent plus généralement la religion, ses amours, ses icônes et la famille.
L’artiste utilise des codes connus de tous·tes pour les détourner de leur statut originellement conçu. Ses doigts d’honneurs se matérialisent dans un travail pluridisciplinaire qui se nourrit d’un champ lexical gay. Un château de princesses en flammes, une chorale de sirènes, une fausse page Wikipedia en céramique, un travesti dans une robe de mariée. Des doigts d’honneurs couleurs pastels recouverts de paillettes et affublés de phrases chocs espérant pouvoir endoctriner le plus de brebis possible.
KIANUË TRAN KIÊU
NÉ·E EN 1989
Portrait de Kianuë Tran Kiêu Photo © Helio Pu
Kianuë Tran Kiêu est un·e artiste asiofuturiste non- binaire et transdisciplinaire. Son travail est traversé par trois grandes notions : le sanctuaire émotif, le mysticisme résilient et les luttes queer et antiracistes. Ses oeuvres se matérialisent dans un univers poétique et onirique, inspiré de ses imaginaires de repli. Elles soulignent l’importance de faire mémoire collective, de réclamer son héritage queer et d’être moteur de sa narration. L’artiste réfléchit la libération des corps queer et racisé·e·x·s de tout contrôle, la réappropriation d’une spiritualité trans décolonisée comme rite de résilience, ainsi que la sensibilité comme puissance de révolte, de résistance et d’autodétermination politique.
C’EST QUOI UTOPI·E ?
Soirée d’ouverture de la 1e édition d’Utopi·e aux Magasins Généraux, 2022
Photo © Pierre-Ulysse Gorzkowski
Utopi·e est une association d’intérêt général qui agit en faveur de l’égalité des genres dans les arts visuels et vivants. Utopi·e souhaite visibiliser et défendre des artistes LGBTQIA+ engagé·e·x·s qui portent à travers leur travail des valeurs d’inclusion, de témoignages et de respect de la différence, et qui s’emparent des enjeux sociétaux. Par-delà la nécessité de soutenir les créations LGBTQIA+, Utopi·e est un appel à explorer d’autres champs dans la création actuelle.
Pour cela, Utopi·e met en place des rendez-vous où s’invitent des programmations artistiques et culturelles avec expositions, conférences, lectures, performances et fêtes. De cette manière, Utopi·e souhaite mettre en avant les voix LGBTQIA+ nouvelles et établies.
LES CO-FONDATRICES
Portrait de Myriama Idir et Agathe Pinet Photo © Jeanne Lucas
Animées par une vision commune et engagée de participer à l’émancipation de schémas prédéfinis dans le monde de l’art, Agathe Pinet et Myriama Idir forment un duo complice et complémentaire.
Ayant suivi le même cursus en marché de l’art, elles s’entendent sur les sujets de résistance politique sociale et identitaire qui modifient les polarités du monde de l’art. Ce dialogue les amène à se questionner sur les relations et les rapports entretenus par les différents acteur·rice·x·s de ce secteur et à s’intéresser à la collaboration comme mode de production de projets.
Deux itinéraires différents qui combinent des expériences transdisciplinaires, et qui s’inscrivent avec les artistes, les chercheur·euse·x·s, curateur·ice·x·s dans une perspective de changement pour un art actuel plus fluide et essentiel au sein de notre société.
Instagram : @prixutopie
Informations pratiques :
Soirée d’ouverture : mardi 23 mai de 18h à 23h
Exposition–festival du 24 au 28 mai 2023
Du mercredi au samedi de 14h à 19h,
le dimanche de 14h à 22h
Entrée libre & gratuite
MAGASINS GENERAUX
1 rue de l'Ancien Canal, 93500 Pantin