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07/09/16

Spectaculaire Second Empire, Musée d'Orsay, Paris

Spectaculaire Second Empire 1852 – 1870
Musée d'Orsay, Paris
27 septembre 2016 – 15 janvier 2017

Les fastes de la « fête impériale » et l’humiliante défaite de 1870 contre la Prusse ont longtemps terni la réputation du Second Empire, suspecté de n’avoir été qu’un temps de divertissements, d’affaires et de vices, tel que le décrit Zola dans ses romans écrits sous la IIIe République. L’époque pourtant fut celle d’une prospérité sans équivalent au XIXe siècle et de bouleversements sociaux inédits. Temps d’abondance, d’euphorie et de célébrations multiples - politiques, économiques, religieuses et artistiques - les années 1850-1860 apparaissent aujourd’hui comme le pivot qui voit naître « la France moderne » (Gambetta). Pour célébrer ses 30 ans à l’automne 2016, le musée d’Orsay se penche pour la première fois sur cette première société du spectacle et de la consommation dont nous sommes les héritiers. L’exposition mêle peintures, sculptures, photographies, dessins d’architecture, objets d’art et bijoux dans un parcours foisonnant et thématique construit autour de grandes questions esthétiques et sociales qui n’ont rien perdu de leur actualité : l’art au service de la comédie au pouvoir, l’individu et son image, le goût de l’objet et du décor, les divertissements nouveaux de la société, les grands évènements artistiques que sont les Salons et les Expositions universelles.

Le Second Empire est une période de mise en scène de l’autorité où Napoléon III cherche à apparaître comme le digne héritier de son oncle, et l’impératrice Eugénie, en parfaite « première dame », dévouée aux causes charitables. Installés dans des décors hérités de la monarchie (Les Tuileries, le château de Saint-Cloud) ou sur de nouvelles scènes (le nouveau Louvre, le château de Pierrefonds), l’Empereur use des multiples évènements dynastiques ou politiques qui ponctuent son règne pour cimenter l’adhésion de la population à un régime fragile. Le baptême du Prince impérial en 1856 - représenté dans l’exposition par l’incroyable berceau offert par la Ville de Paris à Napoléon III (musée Carnavalet) - apparaît comme le premier apogée du règne, après le succès de l’Exposition universelle de 1855 et les victoires de Crimée.

Enrichie et triomphante, fascinée par sa propre image, la bourgeoisie démultiplie à l’infini son reflet par le portait peint, sculpté ou photographié. Face à la demande, les artistes perpétuent les traditions néo-classiques (Ingres, Flandrin), ou innovent, en puisant à de nouvelles sources d’inspiration, le brio de la peinture anglaise pour Winterhalter ou le souffle du baroque français pour Carpeaux. Aux exhibitions narcissiques et aux jeux de travestissements photographiques, comme ceux de la Comtesse de Castiglione ou de l’Impératrice Eugénie, répondent les tentatives réalistes de certains peintres comme Courbet, Manet, Monet ou Degas de dépeindre l’individu « dans son milieu ». La décoration et l’aménagement des intérieurs, écrins de cette société nouvelle, font l’objet d’un soin particulier où sont présentés objets de collections et mobilier flambant neuf. Quelques demeures cristallisent ces enjeux - la Villa Pompéienne du Prince Napoléon, le château d’Abbadia près d’Hendaye, folie néo-gothique, ou le château de Ferrières, luxueux écrin néo-renaissance bâti par la famille Rothschild - et sont évoquées dans l’exposition par une éclectique réunion d’objets et de vues intérieures.

Sous le Second Empire, la vie parisienne bat au rythme des nombreux bals, soirées et salons organisés par la cour la plus brillante du XIXe siècle, et dont plusieurs grandes aquarelles d’Eugène Lami ou d’Henri Baron gardent le souvenir. Paris devient le coeur de cette « fête impériale » plus politique qu’il n’y paraît, et qui soutient l’industrie du luxe. Cette société cultive le goût des tableaux vivants, travestissements et bals costumés, où les identités s’effacent, où le monde et le demi-monde intriguent et se mêlent.

S’appuyant sur la vivacité de la vie théâtrale et lyrique parisienne, l’Empereur modernise la réglementation des théâtres, détruit de vieilles salles et lance la construction de nouveaux lieux comme les théâtres de la place du Châtelet, et le nouvel Opéra de Charles Garnier, monument-spectacle par excellence. La ville de Paris, en perpétuel chantier, métamorphosée par la scénographie haussmannienne, se fait décor à ciel ouvert et une certaine nature, artificielle, envahie l’espace urbain. Avec l’avènement du loisir et de la villégiature, de Biarritz à Deauville, naît une Nouvelle peinture, évoquée dans l’exposition par des tableaux de Boudin, Degas, Renoir ou Monet.

Lieu de la reconnaissance officielle ou du scandale, le Salon de peinture et de sculpture est à la fois un champ de bataille esthétique et un grand marché pour le nouveau public bourgeois qui s’y presse en nombre. En 1863 Napoléon III, face aux protestations des artistes rejetés par le jury, crée en parallèle du Salon officiel un « Salon des refusés », acte de libéralisation majeur. L’exposition évoque, par un accrochage sur plusieurs rangs tel que pratiqué au XIXe siècle, le choc entre les deux Salons, celui de la Naissance de Vénus de Cabanel et du Déjeuner sur l’herbe de Manet.

L’Empire de Napoléon III se met également en scène face à l’Europe lors des Expositions universelles en 1855 et 1867 à Paris, où l’Empire brille de ses derniers feux. S’y affirment l’excellence de l’industrie d’art française et l’éclectisme débridé des sources d’inspiration auxquels puisent les créateurs. L’exposition présente par une scénographie spectaculaire, ces joyeuses accumulations des plus beaux objets créés par la manufacture impériale de Sèvres, les ébénistes Fourdinois et Diehl, les orfèvres Christofle et Froment-Meurice ou encore le bronzier Barbedienne.

Cette exposition est organisée par le musée d’Orsay, avec les participations exceptionnelles de la Bibliothèque nationale de France, du Musée national du palais de Compiègne, du Musée Carnavalet-Histoire de Paris, du Mobilier national et du Victoria and Albert Museum de Londres.

Commissariat général : Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie
Commissariat : Yves Badetz, conservateur général au musée d’Orsay et directeur du musée Hébert
Paul Perrin, conservateur au musée d’Orsay
Marie-Paule Vial, conservateur en chef du patrimoine honoraire
Scénographie : Hubert Le Gall

MUSEE D'ORSAY
www.musee-orsay.fr

24/06/13

Expo Folie Textile, Palais de Compiègne - Mode et décoration sous le Second Empire

Folie textile, Mode et décoration sous le Second Empire
Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne
Jusqu'au 14 octobre 2013

« Visite » de la princesse Mathilde (détail), 1869, Second Empire
Soie brodée, laine
Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne
© Palais de Compiègne, Marc Poirier

Dans la décoration comme dans la mode, le textile a connu un remarquable engouement sous le Second Empire (1852-1870), encouragé tant par les fastes de la cour de Napoléon III et Eugénie que par le développement sans précédent de l'industrie. Tandis que les robes à crinoline requièrent des mètres de tissu et des accessoires toujours plus nombreux, la décoration intérieure des palais impériaux ou des hôtels particuliers fait elle aussi la part belle aux textiles, qui tapissent les murs et le mobilier comme en attestent les photographies de l'époque. Le textile devient symbole de richesse et de confort... Cette surenchère, portée par les innovations techniques et les premiers grands magasins, est telle que l'on peut parler d'une véritable « folie » textile. L'exposition du Palais de Compiègne se propose d'explorer l'originale profusion de ces textiles du Second Empire, et met en regard de façon inédite les correspondances entre textile d'habillement et textile d'ameublement.

Manufacture Thierry-Mieg & Cie
Robe d’intérieur imprimée, à motif cachemire et fond violet, vers 1865
Laine, sergé imprimé à la planche à dispositions
Mulhouse, Musée de l’Impression sur Etoffes
© Musée de l'Impression sur Etoffes / Photo David Soyer

Manufacture Thierry-Mieg & Cie
Echantillon avec oiseaux, coraux, coquillages et flore
Coton, toile imprimée à la planche
Mulhouse, Musée de l’Impression sur Etoffes
© Musée de l'Impression sur Etoffes / Photo David Soyer

Alors que le Second Empire voit la création des premiers colorants artificiels et la diffusion de l'impression sur étoffe, l'exposition s'attache à faire découvrir les couleurs et les motifs à la mode : fleurs, rayures et ornements orientalistes envahissent le textile. Une évocation des ateliers du tapissier et de la couturière présente les étapes de mise en forme des textiles et leurs indispensables accessoires (passementeries, dentelles, broderies et rubans...). Le visiteur peut aussi découvrir les multiples applications du textile dans la vie des contemporains de la haute société du Second Empire, à travers une série de panoramas mettant en scène les textiles dans la diversité de leurs usages : reconstitution d'un appartement d'un invité de la cour, évocation de la chambre de l'impératrice Eugénie à l'Elysée, autour de son lit somptueux, présenté pour la première fois depuis sa restauration.

Robe du soir, vers 1860
Soie, reps de soie, taffetas imprimé sur chaîne
Château-Chinon, musée du costume
© Conseil Général de la Nièvre

Grand frères (Lyon, 1807-1869)
Rideau d’inspiration chinoise pour l’hôtel de la marquise de Païva, 1865
Soie, satin Rose de Chine, doublé avec bordure brochée à dessin chinois, 293 x 158 cm
Paris, Tassinari et Chatel
© Photo Carole Damour pour Tassinari et Chatel

L'exposition Folie textile, Mode et décoration sous le Second Empire présente près de deux cents œuvres, vêtements, textiles d'ameublement mais aussi peintures, aquarelles et photographies montrant l'attention accordée par les artistes à la représentation du textile. Les visiteurs peuvent découvrir la fascinante collection de vêtements liés à l'impératrice Eugénie et à la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, que le Palais de Compiègne n'expose qu'exceptionnellement pour des raisons de conservation. La création textile du Second Empire est abordée dans toute sa variété et son extraordinaire qualité, grâce aux prêts remarquables consentis notamment par le Musée de l'Impression sur Etoffes de Mulhouse, partenaire de l'exposition, le musée des Tissus de Lyon, le Mobilier national, le château de Fontainebleau, le musée du costume de Château-Chinon, les Arts Décoratifs, Galliera - musée de la Mode de la Ville de Paris, ainsi que les maisons Prelle et Tassinari & Chatel.

L’exposition Folie textile, Mode et décoration sous le Second Empire est organisée par les musées nationaux du Palais de Compiègne et le Musée de l'Impression sur Etoffes de Mulhouse.

Commissariat général : Emmanuel Starcky, directeur des musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne et de Blérancourt, et Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice au musée de l'Impression sur 
Etoffes de Mulhouse.
Commissaires de l'exposition: Brigitte Hedel-Samson, conservateur en chef, Laure Chabanne et Marie-Amélie Tharaud conservateurs du patrimoine, aux musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne

Horaires : tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 18 h (dernière admission à 17 h15). 

Catalogue de l’exposition Folie textile, Mode et décoration sous le Second Empire
22 x 28 cm, 144 pages, 180 illustrations, broché
Editions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2013

Sommaire : Introduction, Emmanuel Starcky, Isabelle Dubois-Brinkmann ; Thèmes et motifs des textiles, Isabelle Dubois-Brinkmann ; Du fabricant à l’artiste : la soierie lyonnaise, Maximilien Durand ; L’impression des étoffes, Anne-Rose Bringel ; L’industrie du textile imprimé, Isabelle Dubois-Brinkmann ; Chez la couturière, Françoise Tétart-Vittu ; Luxe, mode et fantaisie. Le textile dans le décor intérieur, Laure Chabanne ; Les textiles des appartements impériaux du palais de Compiègne, Marc Desti ; Le lit à colonnes des appartements de l’impératrice Eugénie au palais de l’Elysée, Laure Chabanne ; L’utilisation des tissus dans l’ameublement des résidences impériales. L’exemple du palais de Fontainebleau, Vincent Cochet ; Les appartements d’invités 33 et 34 du palais impérial de Compiègne, Marc Desti ; S’habiller à la cour, les règles de l’apparence, Marie-Amélie Tharaud ; glossaire ; bibliographie.

Auteurs : Emmanuel Starcky, Directeur des musées et domaine nationaux du palais de Compiègne et de Blérancourt, Isabelle Dubois-Brinkmann, Conservateur au Musée de l’Impression sur Etoffes, Mulhouse, Maximilien Durand, Directeur du Musée des Tissus, Lyon, Anne-Rose Bringel, Restaurateur au Musée de l’Impression sur Etoffes, Mulhouse, Françoise Tétart-Vittu, Historienne de la mode, Laure Chabanne, Conservateur au palais de Compiègne, Vincent Cochet, Conservateur au Château de Fontainebleau, Marc Desti, Conservateur au palais de Compiègne, Marie-Amélie Tharaud, Conservateur au palais de Compiègne.

Du 8 novembre 2013 au 12 octobre 2014, le Musée de l’Impression sur Etoffes de Mulhouse propose une autre version de l’exposition Folie textile. Mode et décoration sous le Second Empire. Elle montre la fabrique de l'Histoire à travers le mouchoir et la toile à personnages rouennais : outre les portraits des souverains, la guerre de Crimée comme la campagne d'Italie, les Expositions universelles comme les travaux haussmanniens contribuent à la mise en scène de l'empire. Par ailleurs, cette deuxième exposition souligne l'importance des productions textiles du Haut Rhin : les « meubles riches », tissus d'ameublement haut de gamme souvent imprimés encore à la main, comme les tissus pour robes connaissent un succès fulgurant auprès d'une classe moyenne désireuse de posséder l'illusion du luxe. Une série de robes d'intérieur en laine à motifs cachemires reflète l'opulence des tenues d'intérieur.

Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne
Place du Général de Gaulle 
60200 - Compiègne