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11/02/24

Exposition A Model @ MUDAM Luxembourg - Quel est le rôle des musées aujourd'hui ?

A Model
MUDAM, Luxembourg
9 Février - 8 mai 2024

Nina Beier and Bob Kil 
All Fours, 2022  
Performance views, La Pista 500, Pinacoteca Agnelli, Turin, 2022 
Photo by Sebastiano Pellin di Persano
Courtesy of the artists, Standard (Oslo), Oslo and Croy Nielsen, Vienna

Quel est le rôle des musées, aujourd’hui ? Pour cette exposition majeure en trois volets, le Mudam Luxembourg a invité des artistes internationaux à imaginer de nouveaux modèles pour le musée.

Intitulée A Model, l’exposition qui inaugure la programmation 2024 du Mudam propose une réflexion approfondie sur le rôle du musée aujourd’hui. S’étendant jusqu’en septembre 2024, elle comprend trois volets qui affirment la nécessité de penser l’institution comme un lieu vivant, consacré à la pluralité des voix et des points de vue, un lieu en prise avec les débats contemporains, au-delà de son rôle traditionnel d’espace de présentation. 

Artistes : Alvar Aalto, Sophia Al Maria, James Richmond Barthé, Nina Beier et Bob Kil, Tomaso Binga, Anna Boghiguian, Andrea Bowers, Robert Breer et Pontus Hultén, Matilde Cerruti Quara, Ali Cherri, Tony Cokes, Nayla Dabaji, Jason Dodge, Claire Fontaine, Matthew Angelo Harrison, General Idea, María Jerez et Edurne Rubio, Isaac Julien, Marysia Lewandowska, Hanne Lippard, Renzo Martens, Melvin Moti, Oscar Murillo, Palle Nielsen, Khandakar Ohida, Daniela Ortiz, Walid Raad, Finnegan Shannon, Krista Belle Stewart, SUPERFLEX, Rayyane Tabet, Su-Mei Tse, Nora Turato, Dardan Zhegrova parmi d'autres.

Pour sa première grande exposition depuis qu’elle a pris la tête du Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean en 2022, Bettina Steinbrügge a invité une dizaine d'artistes à concevoir de nouvelles oeuvres en dialogue avec la collection du musée et à réimaginer celui-ci comme un environnement activable, plutôt qu’une accumulation d’objets à préserver sous une forme immuable et intemporelle. A Model se déploie autour de trois temporalités distinctes : A Model: Prelude – Rayyane Tabet. Trilogy (jusqu’au 12 mai 2024), suivi de l’exposition collective A Model, qui présente des oeuvres d’artistes internationaux dans tous les espaces du musée (du 9 février au 8 septembre 2024), et enfin A Model: Epilogue – Jason Dodge. Tomorrow, I walked to a black star (du 4 mai au 8 septembre 2024).

« Le musée se doit de refléter les réflexions animant la société contemporaine et de remettre en question ses croyances établies », affirme Bettina Steinbrügge. « Le paysage culturel est en train de changer : la diversité se conçoit différemment aujourd’hui, des récits autrefois inaudibles se font entendre et une relecture de l’histoire a lieu afin de rétablir dans leurs droits des cultures ou des pratiques jusqu’ici méprisées ou ignorées. D’autre part, la récente pandémie a modifié les comportements, les réseaux sociaux et les nouvelles technologies peuvent aisément amplifier ou contrefaire l’information. »

Palle Nielsen
Modellen, 1968 
Moderna Museet, Stockholm

Cette volonté de se réinventer n’est pas nouvelle dans l’histoire des musées d’art moderne et contemporain. Pour A Model, Bettina Steinbrügge s’est notamment inspirée du projet The Model – A Model for a Qualitative Society de l’artiste et activiste Palle Nielsen, présenté en 1968 au Moderna Museet de Stockholm. L’institution était alors dirigée par Pontus Hultén, qui a grandement contribué à redéfinir le rôle du musée en son temps. Le projet de Palle Nielsen consistait en l’installation d’une aire de jeu dans l’une des galeries du musée, librement accessible à tous les enfants.

A Model, dont le titre s’inspire de celui du remarquable projet du Moderna Museet, fait écho à son esprit régénérant et ludique dans sa volonté de renouveler l’engagement du musée en faveur de l’art contemporain. En prenant la collection du Mudam pour point de départ, l’exposition interroge la manière dont l’art y est exposé et pensé. Ce faisant, elle atteste du rôle des artistes dans la constitution d’une conscience collective et de l’influence qu’ils exercent dans le développement du musée d’art contemporain. A Model explore la capacité de l’art à produire une pensée pouvant influer sur notre monde. Bien que la vision de l’artiste soit par nature subjective et personnelle, la forme artistique n’en demeure pas moins un mode de communication essentiel. Par ailleurs, le caractère expérimental des expositions, la place croissante laissée aux arts performatifs ou les propositions déjouant le format traditionnel d’une oeuvre d’art mettent à l’épreuve le modèle du musée, entendu comme un lieu conservant des collections en les figeant, selon une conception héritée du siècle des Lumières.

En conclusion de l’exposition collective A Model, l’artiste Jason Dodge a conçu un épilogue, intitulé Tomorrow, I walked to a dark black star. Il présentera des objets de la vie quotidienne trouvés au Luxembourg, disséminés à travers le musée. L’artiste a pour habitude de collecter des objets au cours de ses pérégrinations dans les villes où il est appelé à travailler. En transposant ces matériaux du quotidien dans un contexte muséal, il en sonde le potentiel poétique et remet en question nos systèmes de valeurs. Son approche profondément humaine témoigne d’un véritable amour pour l’art, mais aussi pour la vie en général, pour toutes ces choses qui nous semblent insignifiantes, mais qui, ensemble, constituent notre système de croyances.

A Model - Les points forts de l’exposition

Oscar Murillo 
collision of intent (Diego Rivera, Rockefeller Center), 11th June 2019, 
as part of Collision/Coalition, The Shed, New York, USA, 
19 June - 25 August 2019.
Videography & video still: Mohamed Sadek. 
Copyright: Oscar Murillo. Courtesy: the artist and The Shed

Dans l’installation collective conscience (2015 – en cours) pour le Grand Hall du Mudam, Oscar Murillo transpose au Luxembourg le concept d’une expérience muséale communautaire en créant une agora où le public peut se rencontrer et activer l’exposition. Les effigies imaginées par l’artiste, qui représentent la classe ouvrière, sont assises dans l’arène, les yeux rivés sur un grand écran sur lequel est projetée une sélection de films d’artistes et de documentaires qui explorent le concept du musée et son histoire.

Isaac Julien 
Once Again … (Statues Never Die), 2022 
Installation view, Barnes Foundation, Philadelphia, 2022 
Photo: Henrik Kam 
© Barnes Foundation | Courtesy the artist and Victoria Miro

L’oeuvre Once Again... (Statues Never Die) (2022) d’Isaac Julien est une installation composée de cinq écrans dans laquelle l’artiste imagine un échange, au début du XXe siècle, entre le philosophe et critique culturel Alain Locke et le collectionneur d’art Albert Barnes, propriétaire d’une vaste collection d’art africain (et d’art moderne européen). Au travers d’images d’archives d’oeuvres d’art africain issues de pillages et conservées au British Museum, que viennent ponctuer des citations des poètes Aimé Césaire et Langston Hughes, l’installation propose une relecture de l’histoire de l’art qui contextualise les pratiques de réparation actuelles.

Les espaces extérieurs du musée donnent lieu à des rencontres fortuites. Guardians (2022) de Nina Beier, cinq lions en marbre gisant à même le sol, met à mal la symbolique des statues censées exprimer les notions de force et de vaillance associées au pouvoir royal. Cette installation dans le parc qui entoure le musée souligne par ailleurs qu’un site n’est jamais neutre. 

Finnegan Shannon 
Do you want us here or not (MMK), 2021
Installation view at Crip Time, 
Museum MMK für Moderne Kunst, Frankfurt, 2021 
Photo: Axel Schne

Les bancs de Finnegan Shannon attirent quant à eux l’attention sur le manque d’accessibilité, d’inclusivité et de confort dans les espaces publics.

Dans le Jardin des Sculptures, deux installations s’intéressent au langage visuel et parlé, à ce qui est autorisé et à ce qui est interdit, et à la notion de qualité dans l’art. Many Spoken Words (2009) de Su-Mei Tse, oeuvre phare de la collection du Mudam, prend la forme d’une fontaine qui évoque la fluidité du langage. Elle côtoie ici l’installation Become a Sea (2023) de Claire Fontaine, avec qui elle noue un puissant dialogue qui reflète la diversité des réalités, langages et systèmes de valeurs existants ainsi que notre propre responsabilité vis-à-vis de ceux-ci.

Tomaso Binga 
Io sono Io, Io sono Me, 1976
Courtesy of Archivio Tomaso Binga 
and Galleria Tiziana Di Caro
Photo: Verita Monselles

Exposées dans le même espace, les oeuvres de Nora Turato et de Tomaso Binga emploient les mots et la parole pour évoquer le statut des femmes dans la société contemporaine. L’association de ces deux artistes de générations différentes révèle la continuelle nécessité de créer des espaces afin que les femmes puissent être entendues.

Krista Belle Stewart
 
Truth to Material, 2020 
Museum of Contemporary Art, Toronto, Ontario 
Images by Toni Hafkenscheid

Les oeuvres d’Anna Boghiguian, d’Andrea Bowers, de Daniela Ortiz et de Krista Belle Stewart mettent en évidence que le monde est constitué de réalités multiples, tenant compte des communautés sous-représentées ou des événements historiques jusqu’à présent négligés. Réfutant les modes de pensée linéaires et unidimensionnels, elles nous invitent à prêter attention, à rester curieux et à remettre en question les certitudes bien ancrées et les récits dominants.

Dardan Zhegrova
 
Your enthusiasm to tell a story (gold), 2016 
Collection Mudam Luxembourg 
Vue de l’installation à l’occasion de Manifesta 14, 
Grand Hotel, Prishtina, 22 juillet - 30 octobre 2022 
© Photo : Leart Rama

Tony Cokes
 
Evil.80.Empathy?, 2020
Courtesy the artist, Greene Naftali, New York, Hannah Hoffman, 
Los Angeles, Felix Gaudlitz, Vienna, and Electronic Arts Intermix, New York

Les poupées de Dardan Zhegrova invitent les visiteur·euse·s à les appréhender physiquement, tandis que l’oeuvre vidéo Evil.80.Empathy? (2020) de Tony Cokes illustre la nécessité pour les musées de refléter les débats contemporains. En jouant avec la couleur, la taille des caractères et la répétition de mots et de phrases, l’artiste oppose à la brutalité policière et à la violence systémique à l’encontre de la communauté Noire les notions d’empathie et de complicité. Par ailleurs, l’exposition présentera des archives relatives à The Model – A Model for a Qualitative Society de Palle Nielsen.

Commissaires : Bettina Steinbrügge, avec Sarah Beaumont, Clément Minighetti et Joel Valabrega

MUDAM LUXEMBOURG
Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean
3, Park Dräi Eechelen, 1499 Luxembourg-Kirchberg

17/05/13

Image & Sculpture, Expo Centre Pompidou, Paris


L'image dans la sculpture
Nina Beier, Simon Denny, Navid Nuur, Yorgos Sapountzis
Centre Pompidou, Espace 315, Beaubourg, Paris
Jusqu'au 5 août 2013

Le Centre Pompidou présente L'IMAGE DANS LA SCULPTURE, une nouvelle exposition de l’espace 315 dédiée à la jeune création contemporaine. L'exposition s’intéresse à une nouvelle approche de l’image à travers le travail de quatre jeunes artistes nés au tournant des années 1970-1980 : Navid Nuur, Nina Beier, Simon Denny et Yorgos Sapountzis. 

NAVID NUUR
Redblueredblue, 2012
Téléphone portable, carte prépayée, argile synthétique, son
Courtesy : Navid Nuur - Plan B, Berlin / Cluj - Martin van Zomeren, Amsterdam

Ces quatre artistes s’inscrivent dans une interdisciplinarité qui casse les hiérarchies entre les médiums, hybridant photographie, vidéo, Internet, télévision, téléphone mobile, magazines, textes, images produites volontairement ou non : les artistes de cette génération s’intéressent à l’image quelle qu’en soit la provenance. Tout en interrogeant les notions d’image et de médium à la suite de l’iconologie de W.J.T. Mitchell ou de la récente approche anthropologique d’un Hans Belting qui inscrit l’image dans une relation au médium et au corps, l'exposition L’Image dans la sculpture répond en écho à celle du Moma de New York de 1970, Photography into Sculpture, qui soulignait pour la première fois le mariage littéral de la photographie à la sculpture.

Au sein de l’Espace 315, les piliers en mousse florale de Navid Nuur perclus d’empreintes de doigts rythment l’exposition et se confrontent au mobilier hybridé d’images trouvées de Nina Beier, aux images et caissons de Simon Denny où se noient des télévisions, ou encore aux environnements en toiles de tente de Yorgos Sapountzis abritant une vidéo performative. 

L’exposition est réalisée en co-commissariat par Christine Macel, conservatrice au Musée national d’art moderne, chef du service Création contemporaine et prospective et l’artiste Navid Nuur

La Galerie des enfants du Centre Pompidou accueille au même moment une exposition conçue par Navid Nuur.

Les artistes : brèves biographies

NAVID NUUR (né à Téhéran en 1976) a été présenté dans des expositions monographiques, notamment au Fridericianum de Kassel, au van Abbe Museum d’Eindhoven, au S.M.A.K. de Gand, ainsi qu’à la Kunsthalle de Saint-Gall, et ses sculptures ont été exposées dans le Jardin des Tuileries et le Jardin des Plantes de Paris dans le cadre des Fiac 2011 et 2012. Par ailleurs, il a participé à la 54ème Biennale de Venise (2011) et a remporté la même année le Prix royal de peinture des Pays-Bas (remis par la reine Beatrix au Palais royal d’Amsterdam). Son travail a fait l’objet de nombreuses publications, dont trois catalogues monographiques (le prochain à paraître sera publié à l’occasion de son exposition à la fondation Parasol Unit à Londres en 2013) et plusieurs livres d’artiste.

NINA BEIER (née en 1975 à Arhus, au Danemark) a exposé dans des expositions monographiques au Mudam de Luxembourg et à la Kunsthal Charlottenborg de Copenhague. Elle a par ailleurs participé à des expositions collectives à la Tate Modern de Londres, au Moca de Miami, au Macro de Rome, au Hamburger Bahnhof de Berlin et son travail a été présenté dans le project space Art Unlimited lors de la dernière foire de Bâle. Deux ouvrages monographiques (l’un accompagnait l’exposition de Charlottenborg, l’autre est un recueil de textes de critiques et d’images de l’artiste) lui ont été consacrés.

YORGOS SAPOUNTZIS (né à Athènes en 1976) a exposé en solo au MUSAC de Léon, et dans des expositions collectives au Louisiana Museum de Humlebaek au Danemark, au Kunstverein de Francfort, au Ludwig Forum d’Aix la Chapelle, et dans le Monbijou Park dans le cadre de Based in Berlin. Ses œuvres font partie de la collection du Louisiana Museum. Son premier catalogue monographique, édité par Sternberg Press, a été publié à l’occasion de son exposition au Westfälischer Kunstverein de Münster.

SIMON DENNY (né à Auckland, Nouvelle-Zélande, en 1982) a participé à des expositions collectives au CAPC de Bordeaux, au Kunsthaus de Bregenz, à l’espace Witte de With, à Rotterdam. Une exposition monographique lui sera consacrée au MuMoK de Vienne en 2013 et il a remporté le prestigieux Prix Art Basel Bâloise 2012. Deux catalogues monographiques lui ont déjà été consacrés, dont celui de son exposition au Musée d’Aspen (USA) en 2012.


Site internet du Centre Pompidou : www.centrepompidou.fr