Institut Néerlandais, Paris Through 22 January 2012
Rijksmuseum’s collection. Courtesy of the Rijksmuseum, Amsterdam
www.institutneerlandais.com
Ellen Kooi : Out of Sight / Hors de vue
Institut Néerlandais, Paris
Jusqu'au 22 décembre 2010
Photographie © ELLEN KOOI, Siblini – Rim, 2006.
Courtesy Galerie Les Filles du Calvaire, Paris, France
Dans le cadre du Mois de la Photo 2010, l’Institut Néerlandais à Paris présente la première grande exposition rétrospective en France de la photographe néerlandaise ELLEN KOOI. L’œuvre d’Ellen Kooi a été couverte d’éloges et louée par différents critiques d’art et des commissaires de grands musées pour son originalité et son esthétique aliénée. Un travail photographique féerique et inspiré par des paysages parfois très néerlandais, comme les grandes surfaces des polders et les digues. Ainsi, les photographies d’Ellen Kooi étonnent, intriguent, voire émerveillent. On s’interroge sur ce que l’on regarde ; une image chimérique, parfois inquiétante ou bien une « vraie » image dont la mise en scène serait savamment orchestrée.
L’imagerie très particulière d’Ellen Kooi a plusieurs origines. Tout d’abord, sa prédilection pour la mise en scène est sans doute issue du théâtre, milieu dans lequel elle a débuté son travail de photographe. Elle s’en inspire à l’évidence dans ses compositions et préfigure d’ailleurs celles-ci par des croquis, et, tel un metteur en scène, utilise ses modèles comme des acteurs. Le spectateur est souvent confronté à des personnages dans des positions/actions incongrues qu’elle implante dans un milieu urbain ou dans des paysages verdoyants, telles six femmes pêchant en arc de cercle sur un quai du bout du monde ou bien une femme appelant un interlocuteur improbable devant une bouche d’égout.
Avec ces mises en situations quelque peu extravagantes, on peut également rattacher son travail penchant pour l’univers surréaliste. Cette prédilection pour l’absurde et l’humour fait écho aux travaux de nombreux artistes néerlandais tels que Teun Hocks.
On relève parallèlement, dans son œuvre, d’autres caractéristiques de la photographie néerlandaise contemporaine. Ainsi, ses images, mélange de réalité et de symbolisme, dont l’unicité des compositions est achevée en explorant les possibilités du numérique, sont certainement liées au goût pour une photographie manipulée que l’on retrouve chez de nombreux plasticiens néerlandais. Ces artistes, amoureux de l’étrange, tels que Inez van Lamsweerde, se font remarquer depuis quelques années par des manipulations oserions-nous dire plus « génétiques » que simplement numériques de l’image. Ellen Kooi quant à elle met à profit cette technique pour accentuer la « dé-réalisation » des mises en scènes et renforce ce procédé par l’usage d’éléments cinématographiques. D’une part, les prises de vues à la Hitchcock, souvent basses ou en contre plongée, imposent au spectateur une perception de la scène au niveau du sol comme s’il débouchait sur un monde dont il serait l’intrus tel Alice aux pays des merveilles. D’autre part, l’irréalité des scènes irisées de couleurs très particulières – qu’elles soient foues, saturées voire criardes – contribuent à nourrir l’aspect cinématographique du décor. Enfin, les photographies, souvent prises en format panoramique, confortent cette vision en cinémascope.
Née à Leeuwarden en 1962, Pays-Bas, ELLEN KOOI vit et travaille à Haarlem, Pays-Bas. Etudes artistiques : Académie d’Art Minerva ABK, Groningue, Pays-Bas (1981-1987) ; Post graduate en art à la Rijksacademie van Beeldende kunsten (Académie Nationale des Beaux-Arts), Amsterdam, Pays-Bas (1993-1994)
En 2010, elle a également exposée au Centre Image ⁄ Imatge, Orthez, 16 juillet - 25 septembre 2010 : Ellen Kooi, photographies, ainsi qu'à Paris Photo avec la Galerie Les Filles du Calvaire et à la Fiac avec la Galerie Beaumontpublic.
Expositions prévues en 2011 :
Imaginary Realities, 15 janvier - 10 avril 2011, avec Astrid Kruse Jensen, Stedelijk Museum, Bois-le-Duc, Pays-Bas
Ellen Kooi: photographies, 20 avril - 5 juin 2011, Le Château d’Eau, Toulouse, France
Photo Event, juin - septembre, Mechelen, Belgique
Site internet d’Ellen Kooi : www.ellenkooi.nl
CATALOGUE D'EXPOSITION : il est édité par Filigranes Editions avec un texte de Bernard Marcelis, critique d’art, et une introduction de Frits Gierstberg, chargé des expositions au Musée néerlandais de la Photographie à Rotterdam.
Cette exposition de photographies est organisée en collaboration avec la Galerie Les Filles du Calvaire, Paris : www.fillesducalvaire.com
Elle est organisée en partenariat avec la galerie municipale du Château d’eau à Toulouse et le centre Image/imatge d'Orthez ; avec l’aide de la Fondation Mondrian, Amsterdam. Avec le soutien de Thalys.
INSTITUT NEERLANDAIS
121, rue de Lille
75007 Paris
Horaires d'ouverture : Tlj sauf le lundi, de 13h à 19 h
17-11 -> 22-12-2010
Charley Toorop privée
Dessins et lettres
Institut Néerlandais
Jusqu’au 11 avril 2010
Charley Toorop, Autoportrait, 1929
Crayon. 320 x 259 mm
© Ad Petersen, Amsterdam
Courtesy of Ad Ptersen ⁄ Institut Néerlandais
A l’occasion de l’exposition Charley Toorop (1891-1955) au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, la Fondation Custodia (qui gère la Collection Frits Lugt à l’Institut Néerlandais) a réuni un ensemble de documents sur papier concernant cette artiste néerlandaise engagée dans une création d’avant-garde.
Jan Toorop, Charley lisant devant la fenêtre, 1892
Eau-forte. 120 x 137 mm
© Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Courtesy of Fondation Custodia ⁄ Institut Néerlandais
L’exposition présente, sous forme de lettres, de photos et de portraits dessinés, quelques unes des figures-clé qui accompagnèrent sa vie. D’abord son père, Jan Toorop (1858-1928), peintre symboliste internationalement reconnu, qui l’encouragea dès ses débuts et avec qui elle a entretenu une correspondance continue. Un deuxième volet aborde son rôle de mère-artiste, mentor de son fils Edgar (Eddy) Fernhout (1912-1974). Peintre réaliste à son tour, il subit les diktats d’une mère « écrasante », avant de se libérer – tardivement – par l’abstraction. Après un mariage de courte durée (1912-1917) avec le philosophe Henk Fernhout, père de ses trois enfants, Charley eut plusieurs amants, parmi lesquels l’anarchiste Arthur Lehning (1899-2000), fondateur de la revue internationale i10. Tous deux, - amis avec les avant-gardistes de l’époque comme Piet Mondrian ou Moholy Nagy –, ont entretenu, entre 1928 et 1931, une correspondance passionnante où elle raconte toutes ses difficultés à concilier sa vocation créatrice – qu’elle entend privilégier – avec toute autre forme d’engagement personnel. Toute sa vie durant Charley Toorop fut accompagnée par plusieurs collectionneurs et admirateurs de son oeuvre. Ainsi du couple Radermacher Schorer et d’Edouard Mees parmi d’autres. Un choix de lettres, photographies et dessins témoigne de ces relations fructueuses.
Charley Toorop, Autoportrait, 1943
Pierre noire. 480 x 400 mm
© Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Courtesy of Fondation Custodia ⁄ Institut Néerlandais
A partir de 1932 Charley habita, plus ou moins régulièrement, sa maison-atelier de « Vlerken » à Bergen a/Zee au nord d’Amsterdam. Réquisitionnée par les troupes d’occupation, elle dut quitter sa demeure pendant la Deuxième Guerre mondiale. En cette époque « nomade » elle écrivit surtout à Jan van Gelder, historien de l’art et directeur par intérim du Bureau de documentation de l’histoire de l’art (RKD) à La Haye, et à Bram Hammacher, son futur biographe. La guerre passée, malgré une mauvaise santé, elle continue de travailler avec une discipline de fer, jusqu’à sa mort en 1955.
Charley Toorop écrivait quotidiennement et abondamment, souvent plusieurs lettres, à ses enfants, à ses collègues-artistes, ses commanditaires, ses amants, ses amis. Dans ces lettres, d’une écriture difficilement lisible, elle parle de tout ce qui l’occupe, des choses quotidiennes les plus terre à terre, de son travail, mais aussi de ses émotions, souvent violentes. Elle ne ménageait personne et écrivait comme elle parlait, sans retenue ni même dissimulation. Ainsi ses lettres constituent-elles un long « monologue intérieur ».
Lettre de Piet Mondrian et Charley Toorop
à Arthur Lehning, mars 1931
© Archives Arthur Lehning ⁄ Fondation Ithaque
Courtesy Fondation Ithaque ⁄ Institut Néerlandais
L’exposition présente un part de son oeuvre dessiné, plutôt restreint, notamment des (auto)portraits. Comme pour ses tableaux qui firent sa réputation (bonne ou mauvaise) elle utilise de grands formats où les personnages, souvent vigoureusement dessinés, fixent le spectateur. Ses dessins montrent avant tout que sa quête d’authenticité fut fondamentalement personnelle.
Commissaire de l’exposition : Mària van Berge-Gerbaud, directeur de la Fondation Custodia
L’exposition est accompagnée d’un catalogue, par Marja Bosma, spécialiste de Charley Toorop, conservatrice d’art moderne au Centraal Museum d’Utrecht ; 100 pp environ, 50 ill. en couleur & noir/blanc. Prix : 20 euros
Mécénat : Fondation Custodia
Charley Toorop privée
Dessins et lettres
18 février - 11 avril 2010
Institut Néerlandais, Hôtel Turgot
121, rue de Lille
75007 Paris
Tous les jours, sauf le lundi, de 13 à 19 heures
Métro: Assemblée Nationale ⁄ Bus: nos 63, 83, 84, 94, 72