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03/09/25

From Cindy Sherman’s pied-à-terre in Paris. Designed by Laplace - Vente aux enchères @ Piasa, Paris

From Cindy Sherman’s pied-à-terre in Paris. Designed by Laplace
Vente aux enchères
Piasa, Paris
2 octobre 2025

Karl Lagerfeld - Cindy Sherman
Karl Lagerfeld
(1933-2019)
Portrait de Cindy Sherman, 2014
Tirage noir et blanc
Signé, daté et dédicacé : “with love” en bas à droite
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 2 000 / 3 000 €

La maison de ventes aux enchères PIASA propose à la vente l’intérieur du pied-à-terre parisien de l’artiste américaine Cindy Sherman, conçu et aménagé par Laplace, cabinet d’architecture internationalement reconnu.

« Concevoir cet appartement pour Cindy Sherman a été un dialogue créatif passionnant. Nous avons cherché à traduire son univers visuel en un espace harmonieux, à la fois intemporel et audacieux » ont déclaré Luis Laplace & Christophe Comoy.

Mobilier moderniste, oeuvres d’art contemporain, pièces de design rares, mode et luxe témoignent d’une sensibilité partagée pour l’élégance, la culture visuelle et l’expérimentation des formes. 

La vente « From Cindy Sherman’s pied-à-terre in Paris. Designed by Laplace » consacrée à la dispersion de l’intérieur de l’appartement parisien de l’artiste américaine Cindy Sherman révèle une collaboration créative unique entre la plasticienne conceptuelle et le duo Luis Laplace et Christophe Comoy.

Sarah Charlesworth
Sarah Charlesworth
(1947-2013)
A simple Text (White Flowers), 2005
Tirage Cibachrome et cadre laqué
Tampon de l’artiste en bas à droite
Numéroté au dos sur une étiquette : “3/8”
Édition de 8 exemplaires, 105 × 80 cm
Provenance : Baldwin Gallery, Aspen
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 5 000 / 7 000 €

Bjarne Melgaard
Bjarne Melgaard
(né en 1967)
Sans titre (panthère rose), 2013
Acrylique, cristaux, quartz, roche de sel, sucre,
tenture, colle et écorce sur panneau de bois
86 × 110 × 4 cm
Provenance : Gavin Brown’s entreprise, New York
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 10 000 / 15 000 €

« La première fois que je me suis réveillée dans cet appartement parisien, tout ce que j’avais, c’était un lit et des draps », confiait l’artiste au magazine AD France en 2013. « Je pensais en savoir assez sur moi-même pour créer mon propre espace de vie, mais j’ai vite réalisé le temps incommensurable que cela prend. » Son amie, l’architecte Annabelle Selldorf, lui recommande Laplace au début des années 2000.

Le design n’est pas étranger à l’artiste : ses « anti-portraits » sont souvent mis en scène dans des décors où le mobilier et les objets jouent un rôle déterminant dans la construction de ses personnages — le salon de son appartement new-yorkais, reconstitué pour Untitled Film Still #50 (1979), éclaire de manière significative cette dimension de son travail. « Elle est très au fait de ce qui se passe en architecture et en décoration, confirme le duo. Sa culture du design est impressionnante. »

Chris Garofalo
Chris Garofalo
(née en XXe)
‘Enchinodermata Dichroic’, 2007
Porcelaine émaillée
Pièce unique, H 22 × Ø 16 cm
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 1 500 / 2 000 €

Arne Norell
Arne Norell
(1917-1971)
Paire de fauteuils – Modèle ‘Pilot’
Hêtre et cuir
Édition Norell möbel AB
Modèle créé vers 1960
H 95 × L 78 × P 79 cm
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 2 500 / 3 500 €

Cindy Sherman est rapidement séduite par la ligne adoptée par le cabinet d’architecture, qui se caractérise par un style moderniste et international, adouci par un glamour chic très parisien. Dans le salon, face à la cheminée, un large canapé courbe italien dialogue avec deux fauteuils des années 1960 garnis de tissu jaune. Sur la table basse, deux céramiques de la sculptrice américaine Chris Garofalo. Dans la salle à manger, six chaises signées par le designer italo-brésilien Guglielmo Ulrich, font écho à une paire de fauteuils Pilot du Suédois Arne Norell et à deux consoles dans le goût de Marc du Plantier sur lesquelles reposent deux vases en verre de Murano de Massimo Micheluzzi.

Travail Français
Travail français
(XXe)
Paire de consoles
Fer et marbre
Modèles créés vers 1940
H 75,5 × L 125 × P 60 cm (chaque)
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 4 000 / 6 000 €

Joaquim Tenreiro
Joaquim Tenreiro
(1906-1992)
Bureau
Imbuia et marbre
Édition Tenreiro Movéis e Decoraçoes
Étiquette de l’éditeur sous le plateau
Modèle créé vers 1960
H 75 × L 140 × P 75 cm
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 8 000 / 12 000 €

Lors de leur rencontre avec l’artiste, Luis Laplace et Christophe Comoy rentrent d’un voyage en Afrique de l’Ouest avec des échantillons de tissus traditionnels. Cindy Sherman se passionne pour les couleurs de ces grandes bandes de coton waxé, qui deviennent les rideaux de ses fenêtres.

La suite de la vacation est consacrée aux objets personnels de la photographe, dont la fameuse Malle Studio, réalisée pour les 160 ans de la toile Monogram de Louis Vuitton, soutien indéfectible de l’artiste depuis ses débuts (50 000 / 70 000 €).

Louis Vuitton - Cindy Sherman
Louis Vuitton et Cindy Sherman
Exceptionnelle Malle studio, 2014
Serrures, renforts et clous en laiton poli vif
Poignées de type ‘Oreilles d’éléphant’ en vache naturel
Dimensions fermées : 102 × 61 × 53 cm
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 50 000 / 70 000 €
En 2014, pour fêter les 160 ans de la toile monogram, la société Louis Vuitton demande à 10 artistes emblématiques de leur époque de créer un objet Vuitton. L’artiste américaine Cindy Sherman conçoit alors cette exceptionnelle malle studio. L’extérieur en toile enduite monogrammée agrémenté de fac-similé de photo montage de Cindy Sherman représentant l’artiste. Il a été produit de ce modèle 25 pièces entre 2014 et 2017 toutes numérotées sur un cartouche en cuir à l’intérieur du capot. Le modèle présenté à la vente porte le numéro 2/25.
Leica X2 - Gagosian Gallery
Leica
Leica X2 - Gagosian Gallery
Édition limitée à 100 exemplaires réalisée en 2013
Appareil photo de type X2
APS-C-format CMOS 16.5 megapixel
sensor Métal, cuir blanc et éclaboussures de peinture noire
Étui de protection en autruche noire
(vendu avec ses chargeurs et accessoires divers)
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 1 000 / 1 500 €

Rimowa
Rimowa
Valise en alluminium
Signée au feutre par Cindy Sherman
60 × 40 × 25 cm
© Xavier Defaix, courtesy PIASA
Estimations : 1 000 / 1 500 €

A PROPOS DE CINDY SHERMAN

Née en 1954 à Glen Ridge, dans le New Jersey, Cindy Sherman est une figure majeure de l’art contemporain, reconnue pour son oeuvre photographique explorant les questions d’identité, de genre, de représentation et de stéréotypes. Elle se fait connaître à la fin des années 1970 avec sa série fondatrice Untitled Film Stills, dans laquelle elle se met en scène sous les traits de personnages féminins inspirés des archétypes du cinéma, des médias ou de l’histoire de l’art. Depuis plus de quarante ans, elle construit une oeuvre radicale en se transformant sans cesse, brouillant les frontières entre sujet et objet, fiction et réalité. Par le biais du maquillage, du costume, de la photographie et du décor, elle interroge la fabrication de l’image et les codes sociaux qui façonnent notre perception de soi et des autres. Présente dans les collections des plus grands musées du monde, Cindy Sherman a marqué profondément l’histoire de la photographie et continue d’influencer de nombreuses générations d’artistes.

A PROPOS DE LAPLACE

Luis Laplace, architecte franco-argentin, dirige le cabinet Laplace à Paris aux côtés de son cofondateur et CEO Christophe Comoy. Reconnus internationalement pour la création d’espaces culturels et la réhabilitation de sites historiques d’exception, ils ont bâti ensemble une réputation fondée sur la modernité, la simplicité et une profonde sensibilité au patrimoine. Parmi leurs réalisations majeures : la galerie Hauser & Wirth à Paris, un centre d’art primé dans une ferme du XVIIIe siècle dans le Somerset, et un autre à Minorque, aménagé dans un ancien hôpital militaire, récompensé par Europa Nostra. Le duo a également supervisé la restauration du Chillida Leku à Saint-Sébastien, et conçu l’exposition « Chillida à Minorque » en 2024, mettant en valeur la pierre locale marès. En 2025, après sept ans de collaboration avec la Fondation Guston, ils restaurent une fresque historique au Mexique. Collaborant régulièrement avec des artistes comme Rashid Johnson, Laplace et Comoy défendent une approche holistique, sensible au contexte local, alliant modernité, simplicité et émotion. Leur architecture vise à créer des espaces durables, porteurs de sens et de mémoire.

PIASA
118 rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris

09/03/25

Marc Riboud, Vietbam 1966-1976 @ Musée Guimet, Paris

MARC RIBOUD 
VIETNAM 1966-1976
Musée Guimet, Paris
5 mars - 12 mai 2025

Marc Riboud, La jeune fille à la fleur
MARC RIBOUD 
La Jeune fille à la fleur,
Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington,
Etats-Unis, 1967
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Marc Riboud, Vietnam
MARC RIBOUD
Hué, Dans la rue principale de
la citadelle, Sud Vietnam, 1968
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Marc Riboud, Vietnam
MARC RIBOUD
Famille réfugiée dans une école à Hué
après la bataille du Tet, Sud Vietnam, 1968
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

A l’occasion des 50 ans de la fin de la guerre du Vietnam, l’association Les amis de Marc Riboud et le musée Guimet (qui conserve le fonds du grand photographe français) s’associent pour présenter les photographies et documents d’archives retraçant le travail de Marc Riboud au Vietnam entre 1966 et 1976.

En octobre 1967, Marc Riboud photographie à Washington la jeunesse américaine qui manifeste devant le Pentagone en criant sa révolte contre la guerre et réalise La Jeune fille à la fleur, cliché mondialement célèbre et symbole du désir de paix. En 1970, le photographe éditera Face of North Vietnam un reportage qui montrera pour la première fois aux Américains le visage de ceux qu’ils combattent.

Profondément touché par le drame vietnamien, Marc Riboud se rend près d’une dizaine de fois au Vietnam entre 1966 et 1976, s’arrêtant à Hanoi, à Saigon, dans la ville d’Hué bombardée, mais aussi sur les routes, dans les rizières comme dans les usines, dans les camps de réfugiés et de rééducation. Il y réalise de longs reportages, admirant le courage d’un peuple qui se bat avec des moyens misérables contre la plus grande puissance du monde.

A travers ses reportages, qui documentent le Vietnam pendant près de dix ans, transparait la « méthode » de Marc Riboud et son regard singulier qui s’attache aux lieux et aux personnes qu’il rencontre. Lui qui n’a jamais été photographe de guerre ne montre pas les combats mais la vie qui continue dans les ruines, les corps qui tentent de se reposer dans les refuges de fortune, les amoureux qui se retrouvent près des abris anti-bombes, la vivacité des enfants, la vie bouleversée, blessée, mais une vie qui continue, tenace, envers et contre tout.

Commissariat :
Lorène Durret et Zoé Barthélémy
Association Les amis de Marc Riboud

Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 place d’Iéna, 75116 Paris
www.guimet.fr   #museeguimet   @museeguimet

21/01/25

Amandine Khulmann @ Studio de la MEP, Paris - Installation vidéo "Cash me Online"

Amandine Khulmann 
Cash me online
Studio de la MEP, Paris
3 avril - 18 mai 2025

Amandine Kuhlmann 
Delusional Queen, 2023 
© Amandine Kuhlmann

Amandine Kuhlmann 
Catfish Training, 2023 
© Amandine Kuhlmann

Amandine Kuhlmann
Fame Won't Love You, 2023 
© Amandine Kuhlmann

Amandine Kuhlmann 
I'm Just a Girl, 2023 
© Amandine Kuhlmann

Amandine Kuhlmann présente son installation vidéo Cash me Online au Studio de la MEP, dédié aux artistes émergents. Réalisé en 2023, ce projet mêlant performance et vidéo explore les réseaux sociaux comme espace de représentation et de mise en scène.

L’artiste a créé un personnage fictif, un alter ego hypersexualisé, qui évolue aussi bien en ligne que lors de performances publiques. Adoptant des poses glamour, artificielles ou suggestives, inspirées des tendances en vogue sur les plateformes sociales, ce personnage rejoue les stéréotypes omniprésents qui définissent ces espaces virtuels et imposent des normes codifiées. Le projet présente une succession de séquences courtes : des vidéos de « Mukbang » – un phénomène consistant à regarder des jeunes femmes manger des quantités excessives de nourriture – aux conseils bien-être de la « Clean girl », adepte d’un mode de vie sain et productif ponctué de mantras de développement personnel. Pour incarner ces multiples archétypes, Amandine Kuhlmann mêle des images d’elle-même à des vidéos trouvées en ligne. Grâce à la technique du deepfake, elle superpose son visage sur ces corps étrangers, accentuant l’artificialité et l’étrangeté de ces mises en scène. Ce travail met en lumière l’impact des réseaux sociaux sur la marchandisation des corps, en particulier celui des femmes, dont la condition reste largement influencée par ces normes imposées. Cash Me Online propose un regard critique et sarcastique sur ces injonctions, offrant ainsi un espace de réflexion pour mieux s’en libérer.
____________

Amandine Kuhlmann est née en 1992, elle vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) en 2023 et a travaillé pour la presse féminine, notamment dans les domaines de la mode et de la beauté. Ces expériences viennent nourrir sa réflexion sur la notion de féminité et ses représentations. Sa pratique artistique, qui mêle la performance, la photographie et la vidéo, est marquée par des questions sociales et politiques. Son travail a été exposé lors d’expositions collectives en France et à l’étranger, comme « A Nova Feminilidade », Thirdbase Studio, Lisbonne. Elle a également participé à la Biennale Images Vevey en 2024.

Studio de la MEP
MAISON EUROPEENNE DE LA PHOTOGRAPHIE
5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

14/11/24

Albert Watson @ Fahey / Klein Gallery, Los Angeles - "No Idle View" Exhibition

Albert Watson: No Idle View
Fahey / Klein Gallery, Los Angeles
November 14, 2024 - January 11, 2025

The Fahey/Klein Gallery presents No Idle View, Albert Watson’s first solo exhibition with the gallery in thirty years. To celebrate the storied legacy of acclaimed photographer Albert Watson, a career that began in Los Angeles in the 1970’s, this retrospective exhibition explores Watson’s rich body of work. The photographs on view showcase his distinctive style that is deeply rooted in cinematic sensibility and brings to life moments of stillness and drama that feel as if they exist beyond the frame. No Idle View is a combination of well-known images, vintage prints, Polaroids, and previously unexhibited works.
“A lot of my pictures are confrontational and controlled; they’re not observational or voyeuristic. I aim to create something that is strong, powerful, memorable, interesting and technically correct, not lazy.”

– Albert Watson
Born in Edinburgh, Scotland, Albert Watson studied graphic design & film and credits his success as a photographer to this broad visual education. His photographic career began in 1970 after moving to Los Angeles where he shot beauty advertisements and fashion photography before earning wider acclaim for his celebrity portraits. His distinctive style captured the eye of many American and European fashion magazines.  Watson has shot over 100 covers for Vogue, in addition to publishing images in countless publications, from Rolling Stone to TIME Magazine and Harper’s Bazaar. Though blind in one eye since birth, Albert Watson is known for his masterful manipulation of contrasts and delicate compositions. He uses the physical traits of the human body to create formal and sculptural images. 

Albert Watson has been named one of the 20 most influential photographers of all time along with other luminaries of the medium like Irving Penn and Richard Avedon. His photographs are held in collections of important museums such as the National Portrait Gallery, London; The Metropolitan Museum of Art, New York; the J. Paul Getty Museum, Los Angeles; and the Smithsonian Institution, Washington, D.C. He is the recipient of numerous honors, including a Lucie Award, a Grammy Award, and the Centenary Medal, a lifetime achievement award from the Royal Photographic Society. In 2015, Queen Elizabeth II awarded him an Order of the British Empire (OBE) for his lifetime contribution to the art of photography. He has also published many books and catalogues, notably the acclaimed monographs Cyclops (1994) and Kaos (2017) – and most recently Creating Photograph (2021). Albert Watson lives and works in New York.

FAHEY / KLEIN GALLERY
148 North La Brea Avenue, Los Angeles, CA 90036

06/11/24

Jean-Louis Schoellkopf : Portraits d'intérieurs, Exposition - Institut pour la photographie Hors-les-murs @ Théâtre du Nord, Lille

Jean-Louis Schoellkopf 
Portraits d'intérieurs
Institut pour la photographie, Lille 
Hors-les-murs
Théâtre du Nord, Lille
20 septembre 2024 - 4 janvier 2025

Jean-Louis Schoellkopf
, Portrait d’intérieur 
Liévin, Cité Magnesse, 1991 
© Jean-Louis Schoellkopf - Institut pour la photographie

Jean-Louis Schoellkopf
, Portrait d’intérieur 
Liévin, Cité Magnesse, 1991 
© Jean-Louis Schoellkopf - Institut pour la photographie

Jean-Louis Schoellkopf
, Portrait d’intérieur 
Nous, les Brandons, 2000 
© Jean-Louis Schoellkopf - Institut pour la photographie

Après la présentation de l’exposition Retratistas do Morro au printemps 2024, la collaboration entre le Théâtre du Nord et l’Institut pour la photographie se poursuit pendant la saison 2024-2025 avec deux nouvelles expositions.

La première, Portraits d’intérieurs, est consacrée au travail de Jean-Louis Schoellkopf, dont l’Institut conserve les archives photographiques.

Jean-Louis Schoellkopf avait à coeur de réunir les portraits des gens ordinaires rencontrés au cours de ses séries documentaires sur l’occupation des villes et le monde ouvrier. Cet album de famille de plus de trois cents tirages épinglés au mur manifeste la permanence de son regard photographique. Il témoigne l’attachement du photographe à constater l’impact de l’évolution de l’urbanisme sur nos modes de vie.

Extraits de dix-huit projets personnels ou de commande, menés entre 1989 et 2008 en France et à l’étranger, ces portraits montrent le revers de l’architecture selon un protocole de prise de vue simple et rigoureux : frontal, l’appareil sur trépied éloigné le plus possible saisit en lumière naturelle le volume de la pièce choisie par les habitants. Debout, assis, dans le canapé, à table, unis, distants, ces derniers posent intimidés ou fiers dans l’intimité de leur intérieur.

Sept ensembles isolés attestent des styles de vie différents au sein de types d’habitations, de classes sociales et d’identités culturelles similaires. Outre la série à l’origine de cette méthode typologique, des focus révèlent l’aménagement de logements standardisés et la récurrence d’un élément structurel ou mobilier significatif.

Puis, avec la volonté d’accentuer cette variété de modes de vie, une grande fresque mélange les autres corpus sans les identifier. Par leurs distinctions et leurs ressemblances, un rapport dialectique se crée entre les images. A travers les détails du quotidien, les objets décoratifs et les attitudes, il est aussi question d’identité, d’appartenance à un lieu, à une culture, d’être ensemble et de mémoire d’un temps parfois révolu.

Tel un anthropologue, Jean-Louis Schoellkopf enregistre ainsi les manières d’investir l’espace, nous rendant attentifs aux histoires personnelles et singulières évoquées derrière des configurations communes.

Commissariat :
Jean-Louis Schoellkopf et Carole Sandrin, Conservatrice des fonds photographiques à l’Institut pour la photographie, assistés de Rose Durr et Margot Carette

Exposition en partenariat avec le Théâtre du Nord

Théâtre du Nord
4 place du Général de Gaulle, Lille

INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE, LILLE
11 rue de Thionville, 59000 Lille

Jean-Michel André : Chambre 207 - Exposition - Institut pour la photographie Hors-les-murs au Musée de l’Hospice Comtesse, Lille + Centre Méditerranéen de la photographie, Bastia

Jean-Michel André : Chambre 207
Institut pour la photographie, Lille
Hors-les-murs
Musée de l’Hospice Comtesse, Lille
16 octobre 2024 - 2 février 2025

Jean-Michel André
, Chambre 207 
Montagne de Corte, Corse, 2022 
© Jean-Michel André, 2024

Jean-Michel André
, Chambre 207 
Flamants roses, Arles, 2022 
© Jean-Michel André, 2024

Jean-Michel André
, Chambre 207 
Chambre 207, hôtel Sofitel d’Avignon, 2023 
© Jean-Michel André, 2024

Jean-Michel André
, Chambre 207 
Mirage, Saint-Louis, 2022 
© Jean-Michel André, 2024

Fermé au public depuis la fin de sa dernière programmation de préfiguration pour laisser place aux travaux de restauration et d’agrandissement de ses locaux du Vieux-Lille, l’Institut pour la photographie poursuit l’ensemble de ses activités hors-les-murs. Dans ce cadre, il présente une exposition inédite du photographe Jean-Michel André intitulée Chambre 207 au Musée de l’Hospice Comtesse à Lille.

Projet photographique qui s’inscrit dans la veine de l’autofiction, Chambre 207 repose sur la reconstitution de souvenirs disparus à la suite d’un traumatisme d’enfance.

Le 5 août 1983, alors qu’il faisait une halte d’une nuit avec sa famille sur la route des vacances, le père de Jean-Michel André est assassiné avec six autres personnes dans un hôtel d’Avignon. L’affaire n’a jamais été entièrement élucidée, mais l’enquête a néanmoins fait apparaître un mobile : une tentative de hold-up menée par des malfaiteurs « sans envergure » qui a dégénéré en carnage. Toutefois, les circonstances du massacre demeurent imprécises.

Âgé de 7 ans et présent dans une chambre attenante à celle de son père à l’époque des faits, Jean-Michel André, sous le choc, perd la mémoire. Quarante ans plus tard, il revisite et photographie des lieux qu’il a pu - ou qu’il aurait pu - traverser avec son père. Il mêle éléments d’enquête, archives de presse et objets de famille à ses photographies pour composer un recueil questionnant la mémoire, le deuil et la réparation. Comment rendre tangible des notions abstraites et partager l’intime pour toucher à une forme d’universel ?

L’approche de Jean-Michel André se situe à l’encontre du pathos et du spectaculaire et interroge les limites de l’image : que peut-on montrer, comment, pourquoi, pour qui ? Le médium photographique se transforme en un instrument réparateur, l’œuvre prend forme et devient l’unique moteur.

L’exposition, conçue comme un essai visuel, relève autant de la reconstitution que de la reconstruction. Par sa poésie, elle nous transporte dans une temporalité anachronique, mêlant le futur et le passé de cette nuit du 5 août 1983, et nous donne à voir une quête de vérité qui, peu à peu, se transforme en délivrance. 

Tout simplement sublime !

Chambre 207 est également un livre éponyme paru aux Editions Actes Sud en octobre 2024.

Commissariat : Anne Lacoste, Directrice de l’Institut pour la photographie

Exposition coproduite par l’Institut pour la photographie avec le Musée de l’Hospice Comtesse de Lille et le Centre Méditerranéen de la photographie à Bastia, où elle sera présentée à l’automne 2025. Projet réalisé avec le soutien à la photographie documentaire du Centre National des arts plastiques, de la Région Hauts-de-France et du Centre Méditerranéen de la photographie, Bastia.

Les autres expositions de l’Institut pour la photographie hors-les-murs en 2024

Vivantes !, exposition des projets de 8 photographes lauréats de la Grande commande photojournalisme, 7 septembre - 8 décembre 2024 au Colysée de Lambersart 

Portraits d’intérieurs, exposition consacrée à Jean-Louis Schoellkopf, photographe dont l’Institut conserve les archives, 20 septembre 2024 - 4 janvier 2025 au Théâtre du Nord

Musée de l’Hospice Comtesse
32 rue de la Monnaie, Lille

INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE, LILLE 
11 rue de Thionville, 59000 Lille

08/06/24

Photographe Anouk Desury @ La Piscine, Roubaix - Exposition "Les poings ouverts"

Anouk Desury : Les poings ouverts 
La Piscine, Roubaix 
22 juin - 29 septembre 2024

Anouk Desury
ANOUK DESURY
Shaïna Monier 
© Light Motiv - Anouk Desury
/ Grande commande photojournalisme.
« La photographie est pour moi une manière de mieux comprendre le monde qui m’entoure. Très attachée à témoigner des histoires et des combats personnels, j’ai cette volonté forte de mettre en lumière ceux à qui on laisse trop peu la parole. C’est l’attachement au territoire de Roubaix et à chacune des personnes que je rencontre qui guide ma photographie» - Anouk Desury.
Jeune photographe de 28 ans, Anouk Desury découvre la ville de Roubaix pendant son BTS Photographie. Passionnée, elle complète sa formation par un diplôme universitaire en Photographie Documentaire (DU) à Carcassonne. Revenue s’installer à Roubaix, sa ville « de cœur et d’adoption », elle s’attache aux gens avec pour toile de fond ce territoire si singulier qu’est l’ancienne capitale textile et son travail s’inscrit dans la lignée des photographes humanistes.

Plusieurs sujets vont capter son attention. En 2017, la photographe entame un travail de mémoire auprès des habitants d’un quartier populaire en cours de rénovation, sujet qu’elle expose plusieurs fois dans la cité roubaisienne. Elle poursuit cette quête du quotidien en s’attachant à suivre pendant deux ans le combat d’une famille d’immigrés venue guérir un père ancien champion de boxe devenu hémiplégique. En 2020, lorsque la crise sanitaire éclate, Anouk Desury capte avec empathie la pandémie, à l’échelle du territoire roubaisien, mais aussi au CHU de Lille. Le reportage fait l’objet d’un ouvrage « Une évidence, malgré tout », publié par l’agence photographique et maison d’édition Light Motiv. En 2023, toujours avec le concours de Light Motiv et l’association SOLFA (Solidarité Femmes Accueil) à Lille, Anouk Desury porte un regard bienveillant sur six femmes, six parcours, victimes de violences. Ses photos saisies sur le vif sont publiées sous forme de recueil d’images et de textes écrits par Samira El Ayachi : « Ce soir je prendrai soin de moi », ouvrage qui témoigne avec force d’une forme de résilience.

En 2021, elle est lauréate de la plus grande commande publique photographique d’Europe pour son reportage intime sur trois jeunes boxeurs (Aziz, Djamal, Moustapha) et une boxeuse (Shaïna), de Roubaix, saisis dans leur environnement immédiat, leur entrainement, mais aussi leur lieu de vie. L’image en couleur est un outil et un moyen pour appréhender au-delà du ring les aspirations et l’importance que revêt pour eux cette discipline rigoureuse. Cette complicité nouée avec ces jeunes sportifs où l’humain transparaît est aujourd’hui présentée à la BnF dans l’exposition « La France sous leurs yeux ». L’été 2024, en écho au Festival des cultures urbaines (URBX), La Piscine présente dans ses cabines du premier étage, et dans la salle consacrée à l’Histoire de Roubaix, les portraits de ces jeunes Roubaisiens (28 photos), assortis de tenues d’entrainement.

Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale "Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire" financée par le ministère de la Culture et pilotée par la BnF.

Cette exposition s’inscrit dans la programmation de la troisième édition du festival URBX, organisé du 11 au 23 juin 2024 à Roubaix et dans la métropole lilloise. urbxfestival.com

Commissariat : Karine Lacquemant, conservatrice en charge des collections et de la programmation arts-appliqués, La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent.

A voir aussi à la Piscine, les oeuvres du peintre roubaisien Paul Hémery (1921-2006), La Lumière en liberté, 22 juin - 1er septembre 2024 

LA PISCINE, ROUBAIX
Musée d’art et d’industrie André Diligent

02/06/24

Exposition Martine Barrat @ La Galerie Rouge, Paris - "Soul of the City"

Martine Barrat 
Soul of the City 
La Galerie Rouge, Paris 
24 mai – 7 septembre 2024

Martine Barrat
MARTINE BARRAT
These are the breakers, Block Party, Harlem, 1984
(“Photographie de l’année”, Life Magazine, 1984)
© Tous droits réservés à Martine Barrat / 
Courtesy La Galerie Rouge

La Galerie Rouge présente une exposition personnelle de la photographe et vidéaste Martine Barrat. “Soul of the city” a pour thème un des sujets principaux de son œuvre : New York et ses habitants. Arrivée dans cette ville en 1968, Martine Barrat va rapidement filmer puis photographier des personnes qu’elle croise au sein des quartiers du Bronx et d’Harlem. Son regard, loin d’être uniquement documentaire, est porté par un engagement total vis à vis des personnes qu’elle photographie et dont elle partage bien souvent le quotidien - l’aspect participatif et collectif étant une dimension fondamentale de son œuvre. Chaque scène, personne ou geste enregistré sur la pellicule est une célébration de la vie et des relations humaines. La rue, ses règles et ses modes de vie, devient sous le regard de Martine Barrat un monde à part entière, joyeux et grave en même temps, fait de luttes et de bonheurs, que l’on a envie d’explorer. Artiste aux multiples vies, Martine Barrat a toujours revendiqué une grande indépendance dans sa vie comme dans son œuvre. L’exposition s’articule autour de différentes séries et points de vue sur New York. 

Martine Barrat - South Bronx 

Une sélection de ses premières photographies du South Bronx des années 1970 est d’abord présentée. Au début des années 1970, Martine Barrat commence en effet à filmer de manière collaborative et participative les membres des gangs du Bronx, quartier complètement abandonné par la municipalité de New York. En 1976, alors que sa caméra lui est dérobée chez elle par un voisin, le chef du gang des Roman Kings, Pearl, lui offre son premier appareil photographique. Elle commence à photographier de manière rapprochée, presque cinématographique, les corps et les gestes des habitants du quartier. Plutôt que de photographier la pauvreté et la violence qui existent dans le South Bronx, Martine Barrat met en avant la beauté de ses habitants, l’amour qui unit les couples, la joie des enfants qui jouent et trouvent de la fraîcheur les jours de canicule dans des rues souvent délabrées. 

Martine Barrat
MARTINE BARRAT
La communion, South Bronx, 1981
© Tous droits réservés à Martine Barrat / 
Courtesy La Galerie Rouge

Martine Barrat - Harlem in my Heart 

Les scènes de rues et de vies d’Harlem prolongent l’exposition. A partir des années 1980, fascinée par le quartier afro-américain de Harlem, Martine Barrat y photographie les joueurs de dominos, les musiciens des clubs de Blues et de Jazz, les breakers des blocks party (“fêtes de quartier”) au début de la révolution culturelle et musicale que représentera le hip-hop. 

La seconde salle de la galerie présente un focus sur les femmes de Harlem, proches et amies de Martine Barrat, avec notamment Love, et Mabel, deux figures majeures de son oeuvre et de sa vie dont elle réalise des portraits puissants, lumineux et facétieux.

Martine Barrat
MARTINE BARRAT
Love at the Harlem Moon, we were on 
the way to go dancing, Harlem, 1994
© Tous droits réservés à Martine Barrat / 
Courtesy La Galerie Rouge
A propos de Love, Martine Barrat écrit : 
 “Love était une amie très chère que j’ai photographiée pendant de nombreuses années. Elle était aimée et admirée par tant de gens à Harlem. Quand elle marchait dans la rue, elle arrêtait les voitures parce qu’elle était si belle. Elle est également l’une des deux femmes admises au Rhythm Club, un endroit où les musiciens se rencontrent jour et nuit pour jouer aux cartes sur la 143ème rue. Tous les musiciens étaient si heureux quand elle venait.” 
Martine Barrat - Do or Die 

Martine Barrat
MARTINE BARRAT
Waiting to spar, Uptown Gym, Harlem, 1981
© Tous droits réservés à Martine Barrat / 
Courtesy La Galerie Rouge

La dernière partie de cette exposition est dédiée à sa série Do or Die consacrée aux clubs qui forment les jeunes boxeurs à Harlem, Bed-Stuy et dans le Bronx. Cette série, remarquée à l’époque par le réalisateur Martin Scorcese et le photographe Gordon Parks, propulse Martine Barrat sur la scène internationale. Loin de représenter un monde de masculinité toxique, Martine Barrat photographie la boxe comme un rite fraternel où tendresse et adversité se rencontrent.

LA GALERIE ROUGE 
3 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris

13/05/24

Exposition Julien Mignot @ Galerie Esther Woerdehoff, Paris - "So far so close"

Julien Mignot : So far so close 
Galerie Esther Woerdehoff, Paris 
6 juin - 7 septembre 2024

Julien Mignot
Julien Mignot 
Solstice, 21 juin 2023
Tirage Fresson 
60 x 80 cm, édition de 3
© Julien Mignot, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Julien Mignot
Julien Mignot 
Today, the time is close,
41.9236, -5.6047 25th March 2017 18:23:29 UTC, 2022
Tirage Fresson 
120 x 100 cm
© Julien Mignot, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Julien Mignot
Julien Mignot 
Dark Red, 2019
Tirage Fresson
18 x 27 cm, édition de 3
© Julien Mignot, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Julien Mignot
Julien Mignot 
No Hope, 2018
Tirage Fresson
18 x 27 cm, édition de 3
© Julien Mignot, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

La Galerie Esther Woerdehoff présente une exposition du travail photographique de l'artiste français Julien Mignot, en présentant trois séries distinctes mais interconnectées : Before the Night is Over (2011-2023), Today, the time is close (2023) et Temps présent (2024). Réunies par le rare et méticuleux procédé de tirage Fresson, ces séries témoignent de l'engagement profond de Julien Mignot dans l'histoire et les limites perceptuelles de la photographie. Il s'agit de la première exposition personnelle de l'artiste à la galerie, qui comprend plus de vingt pièces.

Before the Night is Over invite le spectateur à suivre le parcours personnel de l'artiste, qui rappelle son précédent projet « 96 Months », dans lequel la vie quotidienne joue un rôle important dans un rituel de capture d'images faisant écho à des morceaux musicaux. En confiant ses negatifs à la technique Fresson - une méthode conservée depuis 1899 par la famille Fresson - Julien Mignot embrasse la nature imprévisible de ce processus. Cette technique, caractérisée par ses couches de pigments sur du papier « Charbon-Satin », fait référence à l'ère pictorialiste de la photographie, brouillant la netteté typique de la photographie moderne et invitant à une réflexion nostalgique sur les origines du médium.

Dans Today, the time is close, Julien Mignot explore le concept de l'espace et de ses limites à travers des fragments de ciel. Ces pièces uniques remettent en question notre perception de l'espace et les limites arbitraires que nous lui imposons. La série est particulièrement convaincante dans la manière dont elle utilise l'horizon - une démarcation construite socialement et subjectivement - pour remettre en question les hypothèses spatiales des spectateurs. Ici, l'horizon n'est pas seulement une ligne de partage, mais aussi une ligne unificatrice qui mêle des domaines connus à des paysages imaginaires, redéfinissant ainsi notre engagement au monde.
 
Temps présent, initié pendant la résidence de Julien Mignot au Festival Planche Contact à Deauville et sur la côte Atlantique, est une série contemplative qui capture les couleurs transitoires du ciel de l'aube au crépuscule. Chaque photographie, prise à différents endroits le long de la côte, représente un journal chromatique unique d'une journée, résumant la nature fugace et éphémère du temps lui-même.

Cette exposition met en évidence la maîtrise technique de Julien Mignot et son utilisation innovante de l'impression Fresson, mais également son enquête sur le tissu même de l'expérience visuelle. A travers son objectif, Julien Mignot capture plus que de simples images ; il saisit des moments d'introspection, des fragments de temps et les frontières fluides de notre environnement. Son travailnous encourage à voir au-delà de l'évidence, à trouver la beauté et le sens dans ce qui est transitoire, faisant de cette exposition une expérience profonde pour tous ceux qui pénètrent dans le monde immersif de sa création.

GALERIE ESTHER WOERDEHOFF
36 rue Falguière, 75015 Paris

12/05/24

Claudia Andujar: The End of the World - Exhibition @ Deichtorhallen Hamburg - PHOXXI. The Temporary House of Photography

Claudia Andujar: The End of the World 
Deichtorhallen Hamburg
PHOXXI. The Temporary House of Photography
Through 11 August 2024

Claudia Andujar
CLAUDIA ANDUJAR
Opiq+theri, Perimetral norte - da série Sonhos Yanomami
[Opiq+theri, Perimetral norte - from the Yanomami Dreams series], 2002
© Claudia Andujar. Courtesy Galeria Vermelho, São Paulo

Claudia Andujar
CLAUDIA ANDUJAR
Sem Título - da série Sonhos Yanomami
[Untitled from Yanomami Dream series], 2002
© Claudia Andujar. Courtesy Galeria Vermelho, São Paulo

Claudia Andujar
CLAUDIA ANDUJAR
Casulo humano (rito mortuário) - da série Casa
[Human Cocoon. Mortuary Rite from The House series], 1976
© Claudia Andujar. Courtesy Galeria Vermelho, São Paulo

Claudia Andujar
CLAUDIA ANDUJAR
«Self Portrait», photo Claudia Andujar, Catrimani, RR, 1974
© Claudia Andujar. Courtesy Galeria Vermelho, São Paulo

The Swiss-born Brazilian photographer and activist CLAUDIA ANDUJAR (*1931) serves as a role model for many politically motivated artists today. She is not only an outstanding photographer but also an activist who uses her artistic voice to draw attention to social injustices and defend the rights of indigenous communities. Her political commitment is reflected in her photography, which is not only artistically documentary but also carries a clear political message.

After fleeing the Nazis, she decided to pursue a career as a photojournalist and became involved in the fight against dictatorship and violence in her new home of Brazil. From the early 1970s, she documented not only the daily life of the Yanomami indigenous community in the Amazon in northern Brazil, but also the conflicts they faced due to mining, land disputes, and diseases. Claudia Andujar henceforth dedicated her life and work to the struggle for the rights of the Yanomami, a community she joined. 

As part of her five decades of dedication to the protection of the Yanomami, Claudia Andujar has taken over 60,000 photographs. She has advocated for the Yanomami through her art and has also become a vehement supporter of their rights. Her efforts helped to draw international attention to the threats they face. Many indigenous activists today refer to Claudia Andujar’s impactful work over the past decades. 

Today, Claudia Andujar is considered one of the most important figures in photography in South America. Her works have been exhibited in renowned museums and galleries around the world, including the Museum of Modern Art (MoMA) in New York. She has received numerous awards and recognitions for her artistic and social work.

The exhibition is produced by the Deichtorhallen Hamburg.

Curator: Viktor Hois (Research Associate, House of Photography, Deichtorhallen)

DEICHTORHALLEN HAMBURG
PHOXXI, THE TEMPORARY HOUSE OF PHOTOGRAPHY 
Deichtorplatz 1, Hamburg

CLAUDIA ANDUJAR: THE END OF THE WORLD - 9 FEBRUARY – 11 AUGUST 2024 
PHOXXI, THE TEMPORARY HOUSE OF PHOTOGRAPHY, DEICHTORHALLEN HAMBURG 

06/05/24

Stephen Dock, Echos. La photographie à distance du conflit, Delpire & Co - Texte de Joan Fontcuberta - Rencontres d’Arles 2024

Stephen Dock 
Texte de Joan Fontcuberta
Echos. La photographie à distance du conflit
Livre publié par Delpire & Co, juin 2024
Rencontres d’Arles 2024 
1e juillet - 19 septembre 2024


Stephen Dock - Joan Fontcuberta
Stephen Dock /
Texte de Joan Fontcuberta
Echos. La photographie à distance du conflit
Delpire & Co, 2024
© Delpire & Co
Photographie © Stephen Dock

Stephen Dock
Stephen Dock
Syrie, 2012
Photographie © Stephen Dock
« La vie est dangereuse. Les images peuvent contribuer à attiser le feu. Celles sélectionnées par Stephen Dock appartiennent à la catégorie des images qui permettent le temps long de la réflexion. » Extrait du texte de Joan Fontcuberta
Obsolescente avant même d’être saisie, la photographie de reportage est devenue une marchandise dont la durée de validité s’amenuise de plus en plus. 

Échos – La photographie à distance du conflit, dont le titre renvoie à la notion d’image rapportée, est le refus de nourrir une mythologie visuelle traditionnelle de la guerre qui n’est peut-être plus en phase avec la réalité du monde actuel. En tentant de déconstruire un registre photographique, Stephen Dock propose une image générique de la guerre moderne. 

Plus d’une décennie après sa couverture du conflit syrien, le photographe questionne son archive de milliers d’images. Lui contestant la qualité de preuve, il y recherche un rapport plus sensible, donc plus juste, à la guerre, à la violence, aux humains qui la vivent dans leur chair. S’éloignant de tout traitement documentaire, Stephen Dock s’affirme dans un processus de réinterprétation et de réappropriation de ses images. Il développe de nouvelles formes, en se concentrant sur la perception. Il créé à partir de la substance même des images. 

Étirées, dépouillées, recadrées, le photographe qui hier tentait de capter les faits, entrave aujourd’hui volontairement ses propres productions. Du bruit au silence, le photographe ne se tourne plus directement vers le sujet. Il n’obéit plus à l’obsession de faire des images mais les dissèque et opère sur la matière organique. Il met en exergue et en confrontation les deux principaux supports de diffusion de l’image mécanique et numérique qui se succèdent et s’entremêlent : le papier et le pixel. 

Un texte stimulant de l’artiste-essayiste Joan Fontcuberta replace son travail dans le courant actuel de la post-photographie.

Photographies de Stephen Dock / Texte de Joan Fontcuberta

Prix : 39 € / Format : 21 x 28 cm / Pages : 120 / EAN : 979-10-95821-72-4

Exposition des Rencontres d’Arles 2024, du 1e juillet au 19 septembre 2024, sous le commissariat d’Audrey Hoareau

Delpire & Co, Paris

26/04/24

Exposition Andres Serrano @ Musée Maillol, Paris - Portraits de l'Amérique - Photographies

ANDRES SERRANO 
Portraits de l'Amérique 
Musée Maillol, Paris 
27 avril - 20 octobre 2024

Andres Serrano. Musée Maillol
Andres Serrano. Musée Maillol
 
© Tempora / dbcreation

Andres Serrano. Musée Maillol
Andres Serrano. Musée Maillol 
© Tempora / dbcreation

Andres Serrano. Musée Maillol
Andres Serrano. Musée Maillol 
© Tempora / dbcreation

Présenter l’œuvre d’Andres Serrano en Europe, à Paris, en cette année 2024 ne tient pas du hasard. La campagne qui se profile pour élire le 47e Président des États-Unis d’Amérique sera à n’en pas douter d’une violence extrême tant les lignes de fracture de la société américaine sont profondes et nombreuses. Tant les aspirations sont divergentes. Trump a longtemps passé pour un histrion isolé qui devait à sa seule fortune considérable d’avoir pu imprimer sa marque sur le Grand Old Party. L’image d’un Trump fou et solitaire a longtemps prévalu. Justifiant même au lancement de sa campagne pour la Présidence que ses propos, généralement outranciers, soient relégués aux pages « Entertainment » d’organes de presse aussi peu clairvoyants que le New York Times. Trump n’est pas un joueur solitaire. Andres Serrano en a fait la démonstration jubilatoire en 2019 avec l’installation The Game : All Things Trump et Jerry Saltz en a détaillé les enjeux dans le livre qui accompagnait l’exposition. Ce même Trump présent, en 2004, dans une des séries les plus populaires de Serrano, America, initiée au lendemain du 11 septembre, constitue un point d’ancrage à partir duquel la présente exposition a été conçue : d’un drapeau témoin du traumatisme à un autre, plus ancien, inscrit dans la série Infamous de 2019.

Andres Serrano
ANDRES SERRANO
Chuckling Charlie The Laughing Robot (The Robots), 2022 
© Andres Serrano, Courtesy de l’artiste et de la 
Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

Andres Serrano
ANDRES SERRANO
"Flag Face" Circa 1890 American Flag (Infamous), 2019 
© Andres Serrano, Courtesy de l’artiste et de la 
Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

Andres Serrano
ANDRES SERRANO
Ruger.22 Long Rifle Mark II Target II (Objects of Desire), 1992 
© Andres Serrano, Courtesy de l’artiste et de la 
Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

Andres Serrano
ANDRES SERRANO
Piss Christ (Immersions), 1987 
© Andres Serrano, Courtesy de l’artiste et de la 
Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

Tempora et le Musée Maillol proposent donc un voyage dans l’œuvre « américaine » d'Andres Serrano depuis ses premières réalisations, au mitan des années 1980, jusqu’à ses plus récentes créations. Les séries s’articulent sans nécessairement obéir à une chronologie stricte. Native Americans (1995-1996) introduit Nomads (1990) pour rendre compte du double regard que l’artiste porte sur la société. Les Homeless constituent un sujet permanent dans l’oeuvre de Serrano comme en témoigne l’installation des cartons achetés à des sans-abris et exposés, au sein de ses propres expositions, depuis une dizaine d’années. Si Nomads explore la marginalité des laissés-pour-compte du rêve américain, The Klan (1990), d’une certaine manière, explore une autre facette de l’exclusion: celle des suprémacistes blancs dont les valeurs ont été de plus en plus largement rejetées par une Amérique moderne sans que leur sentiment de déclassement n’ait trouvé de réponse. De son regard objectif Andres Serrano nous invite à réfléchir à ce que l’image donne à voir, au-delà du piège que constitue son esthétisme raffiné. Derrière la beauté d’une croix, la souffrance ; au-delà de l’acier lumineux d’un Colt, la mort ; passé la forme picturale de la robe et du capuchon, la haine et le racisme. Étrangement, l’artiste qui avec le Piss Christ a été au cœur d’une des plus grandes polémiques liées à l’art aux USA, semble ne jamais vouloir prendre parti. Son regard revendique l’objectivité glacée du canon de revolver. Mais les sujets parlent d’eux-mêmes : The Morgue (1992) met en scène la mort comme ultime espace d’égalité devant la vie, Holy Works (2011) met en lumière l’hystérie religieuse ; Objects of Desire (1992), la pulsion mortifère galvanisée par le deuxième amendement qui assure la liberté du port d’arme ; Torture (2015), la violence d’État ; Infamous (2019) la permanence des préjugés aussi bien raciaux que sexistes…

De série en série, Andres Serrano livre un portrait de l’Amérique tel qu’il la croise au quotidien et tel qu’il la sent évoluer sous son objectif. La photographie devient ainsi un témoignage qui a largement conditionné la progression de son œuvre  : le choix du sujet renvoie désormais au projet d’inventaire qui traverse largement la création contemporaine. Puisant dans des plateformes comme Ebay ou dans des ventes publiques, Andres Serrano réunit un matériau anthropologique dont la photographie fixe le sens au-delà de la nomenclature. The Game: All Things Trump constitue à ce titre une expérience politique et artistique nouvelle. Nous espérons que les séries déployées ici permettront de mieux comprendre les enjeux qui déchirent l’Amérique dans l’attente de son 47e Président... dont dépendra largement le devenir du monde pour les années à venir. 

Le parcours de l’exposition traverse la carrière artistique d'Andres Serrano depuis la fin des années 80 jusqu’à aujourd’hui, non sur le mode d’une rétrospective chronologique mais bien en explorant les différentes facettes de son œuvre en lien direct avec la société américaine contemporaine dont il donne à voir ici un portrait multiple. A travers dix chapitres et quatre-vingt-neuf œuvres exposées, l’exposition parcourt quelques-unes des séries les plus emblématiques de l’artiste  : Native Americans, America, Nomads, Infamous, The Klan, Torture, Holy Works, Objects of Desire, Immersions, Bodily Fluids, Nudes, History of Sex, The Morgue, Robots, The Game : All Things Trump…

Andres Serrano
ANDRES SERRANO
 
© Tempora / dbcreation
ANDRES SERRANO est né à New York (États-Unis) en 1950. Il vit et travaille à New York. Diplômé en 1969 de la Brooklyn Museum Art School de New York, Andres Serrano fait partie des artistes contemporains les plus reconnus de la scène internationale. Andres Serrano est représenté par la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles, depuis 2012.

Commissariat collectif de l'exposition : Michel Draguet, Elie Barnavi, Benoît Remiche

MUSÉE MAILLOL
59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris