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16/04/25

Une passion chinoise. La collection de Monsieur Thiers @ Musée du Louvre, Paris

Une passion chinoise 
La collection de Monsieur Thiers  
Musée du Louvre, Paris
14 mai - 25 août 2025

Il est un fait relativement méconnu : l’art chinois est bien présent au Louvre. Le musée du Louvre conserve au département des Objets d’art plus de 600 œuvres d’origine chinoise, principalement issues des collections d’Adolphe Thiers, d’Adèle de Rothschild et des collections royales. Parmi elles se trouvent de véritables trésors.

De récents travaux ont mis en lumière celles de la collection Thiers, journaliste, historien, figure politique majeure du 19e siècle : député, ministre, président du conseil et, enfin président de la République française.

L’exposition se donne pour vocation de révéler au grand public ces œuvres exceptionnelles, en les rapportant au contexte historique, diplomatique et culturel de leur création puis de leur collecte par Thiers. Elle met en lumière la passion jusqu’alors méconnue de Thiers pour la Chine.

Elle rassemble plus de 170 œuvres datant majoritairement du 18e et du 19e siècle : rouleaux, pages d’albums, gravures, estampes, porcelaines, jades, laques, ivoires, bronze ou en bois incrustés de pierres et de nacres… La première section présente brièvement Adolphe Thiers, son regard particulier sur l’art, son approche de la collection, sa passion pour la Renaissance. La seconde section, formant le cœur de l’exposition, présente la collection chinoise, prise dans son ensemble. Thiers voulant écrire sur l’art chinois collectionnait livres sur la Chine, documents et objets d’art de manière concomitante. 

L’exposition suit les grands thèmes que l’on peut observer dans sa collection : l’histoire ancienne et contemporaine, les images de la Chine (paysages, architecture, costumes), quelques thèmes clés de la culture chinoise (la langue, l’écriture, les lettrés), les « trois sagesses » (bouddhisme, taoïsme, confucianisme), la porcelaine chinoise – dont il était un expert reconnu et enfin l’art impérial. Dans ce dernier domaine, la collection compte plusieurs chefs-d’œuvre dont un exceptionnel rouleau du Qingming Shanghe Tu réalisé pour l’empereur Qianlong. 

Commissaire de l'exposition : Jean-Baptiste Clais, conservateur en chef au département des Objets dArt, musée du Louvre.

Un catalogue, sous la direction de Jean-Baptiste Clais, accompagne l'exposition (à paraître le 14 mai 2025).

MUSÉE DU LOUVRE, PARIS

09/08/24

Oeuvres de Philippe de Champaigne @ Musée de Grenoble - Exposition "La Grâce et le silence. Autour de Philippe de Champaigne (1602 - 1674)"

La Grâce et le silence 
Autour de Philippe de Champaigne 
(1602 - 1674)
Musée de Grenoble 
19 octobre 2024 - 12 janvier 2025

Philippe de Champaigne
Philippe de Champaigne 
Saint Jean-Baptiste, vers 1656
Musée de Grenoble

Philippe de Champaigne
Philippe de Champaigne 
Louis XIV, au lendemain de son sacre, reçoit le serment 
de son frère Monsieur, duc d’Anjou, comme chevalier 
de l’Ordre du Saint-Esprit à Reims, le 8 juin 1654, 1665
Musée de Grenoble

Philippe de Champaigne
Philippe de Champaigne 
Portrait de Louis XIII, vers 1639
Banque de France

Philippe de Champaigne
Philippe de Champaigne 
Le Christ mort sur la Croix, 1655
Musée de Grenoble

Philippe de Champaigne (1602-1674) a été, avec Nicolas Poussin et Georges de La Tour, l’un des maîtres incontestés de la peinture française du XVIIe siècle, incarnation du classicisme, plébiscité tant par le roi que par l’Église. Depuis sa création, le musée de Grenoble a rassemblé plusieurs chefs-d’œuvre de ce peintre magistral et en conserve aujourd’hui l’une des plus importantes collections avec celle du Louvre. Il invite à les redécouvrir à l’occasion du 350e anniversaire de sa mort. Ses peintures, dessins et ceux de ses élèves sont exceptionnellement présentés au public, ainsi que quelques œuvres prêtées par des institutions de la région.

Pour compléter ce parcours dans les salles de la collection permanente, un accrochage propose de revoir une sélection des dessins français du XVIIe siècle de la collection. Les œuvres de Philippe de Champaigne et de ses élèves côtoient celles de Charles Le Brun ou Laurent de La Hyre, parfois jamais encore exposées.

Pierre Buraglio
Avec, Autour, Selon 
Dessins d'après Philippe de Champaigne

Pierre Buraglio a, par son œuvre, marqué la création en France depuis le début des années 1960. Invité en résidence au musée de Grenoble à l’été 2024, l’artiste a travaillé devant les tableaux de Philippe de Champaigne. Une œuvre qui s’inscrit dans une relecture des grands artistes depuis plus de quarante ans.

Commissariat :
Joëlle Vaissière, conservatrice en charge de l’art ancien, musée de Grenoble
Sébastien Gokalp, directeur du musée de Grenoble

MUSÉE DE GRENOBLE 
5 place Lavalette - 38000 Grenoble 

27/01/24

Atelier Bouts @ Museum Leuven - Les facettes scientifiques de la création de chefs-d'oeuvre du XVe siècle

Atelier Bouts 
Museum Leuven 
16 février - 28 avril 2024 

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Christ couronné d’épines, ca. 1470
M Leuven, photo: artinflanders.be, Cedric Verhelst

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Triptyque avec le martyre de saint Érasme, ca. 1460-1464
M Leuven / Église Saint-Pierre
Photo: artinflanders.be, Dominique Provost 

« Atelier Bouts », l'exposition proposée par M Leuven, est un récit passionnant dans le sillage de la grande rétrospective internationale « DIERIC BOUTS. Créateur d'images ». Au travers de six oeuvres emblématiques, exposées encore quelque temps à M, le musée examine les facettes scientifiques de la création d'un chef-d'oeuvre du XVe siècle. Les visiteurs apprennent comment les Maîtres flamands réalisaient leurs tableaux, de quelles couches se composent leurs pièces, si Dieric Bouts était l'unique auteur des oeuvres qui lui sont attribuées actuellement et comment ces tableaux sont restaurés aujourd'hui, près de 500 ans après leur création.
« La visite d'“Atelier Bouts” est une occasion unique de voir réunis dans un même espace quatre des principaux triptyques de Bouts », souligne Marjan Debaene, conservatrice en chef d'Art ancien à M Leuven. « Après l'exposition, “La Cène” et “Le Martyre de saint Érasme” retourneront irrévocablement à l'église Saint-Pierre, tandis que “Le Martyre de saint Hippolyte” retrouvera sa place à la cathédrale du Saint-Sauveur à Bruges. Le “Triptyque de la Descente de Croix”, un prêt prestigieux venu de Grenade, ira à l'Institut royal du Patrimoine artistique (KIK-IRPA) pour une restauration approfondie. Dans l'exposition, vous apprenez combien les nouvelles technologies comme le balayage Macro-XRF, la réflectographie infrarouge et la dendrochronologie sont importantes pour de telles campagnes de restauration, et quelles découvertes surprenantes elles ont déjà permis de faire. »

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Triptyque de la descente de la Croix, ca. 1450-1458
© Cabildo de la Capilla Real de Granada 
Photo: Armando Bernabeu Granados

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Triptyque de la descente de la Croix, ca. 1450-1458
© Cabildo de la Capilla Real de Granada 
Photo: Armando Bernabeu Granados

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Triptyque de la descente de la Croix, ca. 1450-1458
© Cabildo de la Capilla Real de Granada,
Photo: Armando Bernabeu Granados 

« Atelier Bouts » présente sous un nouveau jour six oeuvres parmi les plus emblématiques sorties il y a cinq cents ans des ateliers de Dieric et Albrecht Bouts, grâce à des techniques d'imagerie récentes et des méthodes innovantes d'étude des matériaux.

Pour le « Christ couronné d'épines » (v. 1470), oeuvre acquise par M en 2019 et tout récemment restaurée, une étude  minutieuse au moyen de la radiographie, c'est-à-dire des rayons X, pemet de suivre les étapes de la réalisation et l'histoire matérielle du tableau.

Albrecht Bouts
ALBRECHT BOUTS
Mater Dolorosa, après 1490 
Collection particulière 
© KIK-IRPA, Bruxelles

La dendrochronologie, la discipline scientifique visant la datation du bois, nous apprend que la « Mater Dolorosa » (après 1490) n'a pas pu être réalisée par Dieric Bouts, mais provient probablement de l'atelier de son fils Albrecht.

La macrophotographie a produit des images éblouissantes à très haute résolution du « Triptyque de la Descente de Croix » (v. 1450-1458), permettant d'analyser en détail les techniques employées et l'état de conservation de l'oeuvre. A l'aide de la Macro-XRF ou spectroscopie à macro-balayage de fluorescence X, les chercheurs ont pu déterminer la composition chimique du « Martyre de saint Érasme » (v. 1460-1464), qui nous informe entre autres sur les interventions de restauration dans le passé.

« Le Martyre de saint Hippolyte » (panneau central et panneau de droite v. 1475, panneau de gauche v. 1479), l'une des dernières oeuvres de Dieric Bouts, a été examiné avec la réflectographie à infrarouge ou IRR. La signature qui a ainsi pu être mise à jour renforce la supposition que le panneau de gauche, le portrait des donateurs, a été terminé par Hugo van der Goes, un contemporain de Bouts.

Dieric Bouts
DIERIC BOUTS
Triptyque avec la Cène, 1464-1468
M Leuven / Église Saint-Pierre
Photo: artinflanders.be, Dominique Provost

Bien évidemment, le chef-d'oeuvre absolu de Dieric Bouts ne manque pas à l'appel dans « Atelier Bouts ». Le triptyque « La Cène » (v. 1464-1468) est analysé jusqu'à la plus fine couche de peinture par le biais de l'analyse stratigraphique.

MUSEUM LEUVEN
Leopold Vanderkelenstraat 28 - 3000, Leuven

21/10/22

Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre @ Musée du Louvre, Paris

Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre
Musée du Louvre, Paris
21 Septembre 2022 – 16 Janvier 2023

Cette exposition propose de découvrir l’évolution du dessin bolonais tout au long du XVIe siècle à  travers une sélection de quarante-quatre feuilles, en mettant en valeur des personnalités artistiques majeures aux côtés d’autres demeurant parfois encore dans l’ombre, mais ayant énormément dessiné. L’exposition accompagne la parution du tome XII de l’Inventaire général des dessins italiens, consacré à l’école bolonaise du XVIe siècle, comprenant des dessins exécutés par des artistes natifs de la ville de Bologne, ou bolonais d’adoption, actifs avant l’arrivée des Carrache.

Dans les toutes premières années du Cinquecento, dans les ateliers de Francesco Francia, Peregrino da Cesena, Marcantonio Raimondi ou Amico Aspertini s’affirme une nouvelle manière de dessiner, raffinée et élégante, qui pousse parfois jusqu’au fantasque. Les personnalités moins connues d’Innocenzo da Imola, Bagnacavallo, Biagio Pupini et Girolamo da Treviso, actifs entre 1515 et 1550 environ, imprégnées de culture classique et raphaélesque, contribuent progressivement à la création d’un style nouveau, caractérisé par des effets d’ombre et de lumière particulièrement intenses, qui ouvrent la voie à la manière moderne.

Vers le milieu du siècle, Pellegrino Tibaldi importe à Bologne, depuis Rome, un nouveau langage monumental inspiré de Michel-Ange et dont le raffinement calligraphique doit beaucoup à Perino del Vaga.
 
Puis, dans la seconde moitié du XVIe siècle, Prospero Fontana, Lorenzo Sabatini ou Orazio Sammachini, après s’être distingués dans plusieurs décors palatiaux, exportent leur style dans toute l’Emilie, puis, lorsqu’ils furent appelés au service du pape bolonais Grégoire XIII, à Rome et ses alentours.

Dans ces mêmes années, avec ses dessins de facture soignée, mais énergique, Bartolomeo Passerotti, l’artiste le plus puissant de l’école bolonaise, impose son nouveau regard analytique du naturel, prémices du langage artistique de la génération suivante.
 
Commissariat : Roberta Serra, ingénieur d’études au département des Arts graphiques, musée du Louvre.

Dessins Italiens du musée du Louvre
Inventaire général des dessins italiens, Tome XII
Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre
Catalogue de l’exposition 
Sous la direction de Roberta Serra, musée du Louvre
Coédition musée du Louvre éditions / Silvana Editoriale
400 p., environ 600 ill., 95 €

MUSÉE DU LOUVRE
Rue de Rivoli, 75001 Paris

29/01/18

Le Bleu des mers, Fondation Baur, Genève - Dialogues entre la Chine, la Perse et l’Europe

Le Bleu des mers, dialogues entre la Chine, la Perse et l’Europe
Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient, Genève
Jusqu'au 25 février 2018

Courtesy Fondation Baur, Genève

Inscrite dans le courant d’intérêt qui se développe pour les relations entre l’Extrême-Orient, l’Asie et l’Europe, l’exposition revient sur l’exportation de la porcelaine chinoise bleu et blanc dont le commerce se démocratisa au XVIIe siècle avec la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Ce siècle est connu pour être un véritable Âge d’or aux Pays-Bas. Grâce à sa réussite sur la route des Indes, la jeune République des Provinces Unies devint l’une des puissances commerciales les plus importantes d’Europe. Par sa tolérance de pensée, elle attira également nombre de personnalités, des écrivains, des penseurs, des savants qui créèrent un foyer culturel où purent s’épanouir les arts et les lettres. La bourgeoisie des négociants, enrichie du commerce maritime vers les Indes, fut le principal commanditaire d’œuvres d’art et acheteur de curiosités exotiques. Ce commerce avec l’Orient eut naturellement un effet sur la vie et l’art dans les provinces unies. Les porcelaines chinoises, en particulier, ont exercé une profonde influence sur la culture néerlandaise et l’aménagement des intérieurs. Elles entrèrent également dans les peintures de nature morte ou Vanités, où elles devenaient symbole d’une certaine prospérité. Ces tableaux nous révèlent ainsi l’utilisation de cette précieuse vaisselle et son impact dans la vie quotidienne.

Lorsque l’approvisionnement en porcelaines diminua drastiquement en raison des troubles politiques en Chine à la fin de la dynastie Ming (1368-1644), notamment la guerre civile qui sévit dans ce pays entre 1644 et 1647, les céramiques chinoises furent momentanément remplacées par des copies japonaises et perses. Depuis des siècles, la Perse importait en effet cette vaisselle de Chine, vaisselle qui avait inspiré les potiers et les peintres de miniatures.

Le visiteur a l’occasion de découvrir, au fil des salles, une mise en regard des peintures de natures mortes figurant des porcelaines bleu et blanc - si prisées par une Europe en expansion et en quête d’exotisme - face aux porcelaines qui les ont inspirées, leurs copies en faïence perse et des miniatures du monde de l’Islam avec des représentations de céramiques. 

Dans un dialogue transculturel avec les collections de la Fondation Baur et en particulier les céramiques d’exportation de la donation de Thérèse et John-D. Blum reçue en 2002 ainsi que du legs de l’ambassadeur et Mme Charles Müller accepté en 2004, le visiteur peut admirer de nombreuses et précieuses œuvres provenant de partenaires européens : des peintures des musées des Beaux-Arts de Besançon, Chambéry, Cherbourg, Lille, du musée du Prado à Madrid, du musée Rietberg et du Kunsthaus à Zurich, du MAH et du Cabinet d’arts graphiques et de la Galerie De Jonckheere à Genève, ainsi que des céramiques du musée Ariana à Genève, du Victoria and Albert Museum à Londres, des musées Guimet et des Arts décoratifs à Paris et de collections privées. 

Exposition réalisée avec le soutien d’une fondation privée genevoise et de De Jonckheere, Genève - Monaco

Commissariat de l’exposition : Monique Crick
Commissaire invitée : Yolande Crowe

Auteurs du catalogue : Monique Crick, Yolande Crowe et Alice Frech

Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient
8 rue Munier-Romilly - 1206 Genève – Suisse
www.fondation-baur.ch

09/09/16

Exposition Winterhalter, Palais de Compiègne

Winterhalter
Portraits de cour, entre faste et élégance
Palais de Compiègne

30 septembre 2016 - 15 janvier 2017


Winterhalter
Franz Xaver Winterhalter
Affiche de l’exposition
© Affiche pour la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2016


Franz Xaver Winterhalter
Franz Xaver Winterhalter
Le Décaméron
1837
huile sur toile ; 81,5 x 116 cm
Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe
© Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe

Dernier grand peintre de cour que l’Europe ait connu, Franz Xaver Winterhalter eut un destin exceptionnel. Né en 1805 dans une humble famille d’un petit village de la Forêt noire, il fit ses études artistiques à Munich, puis fut nommé peintre de la cour de Bade. Après un voyage d’études en Italie, il vint s’installer à Paris en 1834 et bâtit sa réputation au Salon en exposant des toiles de genre. En 1837, le Décaméron rencontra un immense succès et fit de lui un peintre à la mode. Dès lors, les commandes se succédèrent sans relâche. À partir de 1838, le roi Louis-Philippe lui confia l’exécution d’une série de portraits de la famille d’Orléans. Ce fut sans doute par l’entremise de sa fille Louise, reine des Belges, que Winterhalter fut amené à exécuter le portrait de Léopold Ier de Belgique et à travailler pour la nièce de celui-ci, la reine Victoria. À son arrivée au pouvoir, Napoléon III fit également appel à lui. Winterhalter éclipsa rapidement ses rivaux et devint le portraitiste favori de l’impératrice Eugénie. Dans les années 1860, l’empereur François-Joseph d’Autriche et son épouse Élisabeth, la tsarine Maria Alexandrovna ou encore les Hohenzollern lui passèrent commande d’effigies fastueuses. Ainsi le peintre et critique Alfred Stevens pouvait-il écrire : « Sa spécialité est de peindre les reines et les princesses du monde entier ; on dirait qu’à toute tête auguste il faut la consécration du pinceau de Winterhalter. »


Franz Xaver Winterhalter
Franz Xaver Winterhalter
Jeune Suissesse d’Interlaken
années 1840
huile sur toile ; 126 x 93 cm
Collection particulière
© collection particulière


Franz Xaver Winterhalter
Franz Xaver Winterhalter
La comtesse Krasinska et ses enfants
1853
huile sur toile ; 131 x 163,5 cm
Varsovie, Musée national
© The National Museum in Warsaw

Bien que le portrait d’apparat fût un genre très codifié, Winterhalter sut varier et renouveler ses compositions, s’adaptant avec brio aux goûts de ses commanditaires. Son style brillant se caractérise par une grande liberté de touche, des effets de lumière raffinés et une certaine audace dans l’association des couleurs. Ses portraits reflètent l’image que les élites européennes souhaitaient donner d’elles-mêmes, à mi-chemin entre tradition et modernité, et mêlent des références à Van Dyck, avec l’expression des modes et de la sensibilité de son temps.

Organisée avec le musée des Augustins de Fribourg-en-Brisgau et avec le Museum of Fine Arts de Houston, cette exposition bénéficie de prêts importants, notamment des collections de Sa Majesté la reine Elisabeth II d’Angleterre et du musée national du château de Versailles. Elle retrace la carrière de Winterhalter, particulièrement ses envois au Salon et les commandes des deux maisons régnantes françaises. La visite se poursuit par un parcours dans les collections du musée du Second Empire jusqu’au Portrait de l’impératrice Eugénie entourée de ses dames d’honneur, monumental chef-d’oeuvre de l’artiste. Un espace pédagogique permettra également aux petits et aux grands de se mettre en scène à la façon des modèles de Winterhalter.

Cette exposition est organisée par les Musées et domaine nationaux du Palais de Compiègne et la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, le musée des Augustins de Fribourg-en-Brisgau et le Museum of Fine Arts de Houston.

Directeur : Emmanuel Starcky, directeur des musées et domaine nationaux de Compiègne et Blérancourt
Commissaire : Laure Chabanne, conservateur chargée des musées du Second Empire au musée national du palais de Compiègne
Scénographie : Maffre Architectural Workshop (MAW)

Musées et domaine nationaux de Compiègne
www.musee-palaisdecompiegne.fr

03/02/14

De la Chine aux Arts Décoratifs. L'art chinois dans les collections du Musée des Arts décoratifs, Paris

De la Chine aux Arts Décoratifs. L'art chinois dans les collections du Musée des Arts décoratifs 
Musée des Arts Décoratifs, Paris 
13 février - 29 juin 2014 

Brûle-parfum en forme de gui couvert, 
Chine, dynastie Qing, période Qianlong (1736-1796)
Emaux cloisonnés et champlevés sur cuivre
Dépôt public Fondation Salomon de Rothschild, 1923
Musée des Arts décoratifs, Paris, photo Jean Tholance

De la Chine aux Arts Décoratifs retrace l’apparition du goût pour l’art chinois qui prend une ampleur manifeste en France au XIXe siècle, mais aussi l’histoire particulière d’une collection. Le Musée Chinois à Fontainebleau inauguré par l’Impératrice Eugénie en 1863, ou encore les Expositions Universelles, sont les prémices de ce nouvel et vif intérêt pour des formes d’art que ces amateurs éclairés vont, pour certains, collectionner avec passion.

Les premières salles de l’exposition rendent hommage à ces collectionneurs et ces légataires, tels que Jules Maciet, Raymond Koechlin, Jean Schlumberger, Raoul Duseigneur, Mademoiselle Grandjean, mais aussi David David-Weill et la Baronne Salomon de Rothschild. En faisant don au musée des Arts décoratifs, ils revendiquent le souci de préserver, valoriser et transmettre un répertoire esthétique nouveau, ainsi que les secrets de certaines techniques, comme la laque ou encore la porcelaine.

Aiguière, Chine, dynastie Ming, XVIe siècle
Porcelaine de Jingdezheng, monture en bronze doré
Don Alexis Rouart, 1898, Musée des Arts décoratifs, Paris

Les raisons données par David David-Weill, lorsqu’il offre ses émaux cloisonnés au musée en février 1923, valent sans doute pour chacun d’entre eux : « La collection (…) pourra être un enseignement utile pour toute une branche d’artistes décorateurs ». Cet art chinois prisé par les créateurs et les amateurs occidentaux offre la possibilité de renouveler les techniques et d’ouvrir la porte à un nouveau répertoire iconographique. Les représentations de dragons ou encore de « chiens Fô » et d’autres chimères sont, pour le public européen de l’époque, des figures étranges et cryptiques qui suscitent toute leur curiosité.

Double gourde (paire), Chine, dynastie Qing, laque, XVIIIe siècle
Dépôt public Fondation Salomon de Rothschild, 1923
Musée des Arts décoratifs, Paris

De la Chine aux Arts Décoratifs est l’occasion d’appréhender une collection qui révèle un héritage artistique inédit. A l’exception de pièces réalisées pendant les premières dynasties royales ou impériales chinoises, les objets exposés appartiennent aux dynasties des Song (960-1279), des Yuan (1279-1368) et, pour la majorité, aux deux dernières dynasties impériales, celles des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1912). Ces chefs-d’oeuvre datant des périodes les plus récentes sont parmi les plus prisés des collectionneurs de l’époque et forment ainsi une partie importante de l’exposition, permettant de se rendre compte de la finesse et de la richesse des fonds que conservent Les Arts Décoratifs. Le public est invité à admirer une grande diversité d’objets tels que des robes de cour (chaofu) ou de cérémonie (lifu), des habits semi-officiels (jifu), des armures, ou encore des textiles présentés sous forme d’échantillons plus ou moins grands, offrant un catalogue de motifs et de techniques extraordinaires qui ont fasciné les Européens. Des albums de papiers aquarellés du XVIIIe et du XIXe siècle, réalisés pour le marché occidental et illustrant le mode de vie et les décors chinois, sont sortis des archives de la bibliothèque des Arts Décoratifs pour l’occasion. 


Plat, Chine, dynastie Yuan (1279-1368)
Porcelaine avec décor en bleu de cobalt sous couverte
Achat Raoul Duseigneur, 1894
Musée des Arts décoratifs, Paris

Deux salles sont dédiées aux céramiques d’exportation provenant majoritairement des collections d’Alexandrine Grandjean et de Paul Pannier et des périodes plus anciennes sont classées par techniques, et mettent à jour des pièces d’exception comme le grand plat Yuan en porcelaine avec un décor bleu de cobalt sous couverte. Au même titre, des jarres, des vases ou encore des pots à anse en céramique évoquent l’époque durant laquelle les Compagnies des Indes orientales importaient par millions ces objets en Europe, alors que cette dernière recherchait encore le secret de la porcelaine. Ce parcours à travers l’histoire de l’art chinois retrace également l’évolution du goût des collectionneurs qui penchent pendant un temps pour les décors richement constitués d’émaux polychromes, et plus tardivement pour des objets initialement destinés au commerce en Chine.

Brûle-parfum en forme de li ding, Chine, dynastie Qing 
Bronze patiné, Achat Laurent Héliot, 1892
Musée des Arts décoratifs, Paris

Une autre partie de l’exposition, dédiée à un ensemble remarquable de cloisonnés provenant de dons de David David-Weill et de la Baronne Salomon de Rothschild, réunit l’une des collections les plus importantes de ce genre, très peu vues en Europe, offrant ainsi un panorama impressionnant qui retrace l’historique de cette technique. Ces chefs-d’oeuvre accompagnent des objets rares, tels qu’une vingtaine de cornes de rhinocéros sculptées appartenant aux dynasties Ming et Qing. Des pierres dures finement travaillées telles des vases, des pots et des coupes en jade, en agate et en lapis-lazuli sont également montrés au public et témoignent du raffinement de la culture chinoise. Aux côtés de ces pièces, s’ajoute une sélection d’éléments de mobilier dont des paravents qui rappellent la grande maitrise de la laque que les européens ont longtemps admirée des chinois.

L’exposition montre aussi des objets essentiellement fabriqués pour le marché chinois. Iconographies et symboliques des motifs sont décryptées au public pour mieux appréhender l’art et la culture de la Chine. Ces oeuvres figurant aujourd’hui au musée, sont ainsi l’occasion d’aborder les méthodes de création originales et anciennes, tout en distinguant le « goût chinois » de celui des français, dans la sphère des métiers d’art. En exposant cette collection, Les Arts Décoratifs souhaitent également apporter une ouverture sur la Chine du XXe siècle et contemporaine à travers des affiches et des jouets, mais aussi des oeuvres de designers ou de créateurs chinois.

En écho à l’exposition Les secrets de la laque Française. Le vernis Martin qui est installée dans la Nef du musée, De la Chine aux Arts Décoratifs s’étend dans les douze salles de la galerie d’étude, du 13 février à l’été 2014. Tout en mettant en lumière l’héritage du savoir-faire chinois et l’impact qu’il a eu sur les métiers d’art en Europe et en France en particulier, cet événement est ainsi l’occasion d’exposer une collection précieuse et riche, trop rarement montrée au public jusqu’à aujourd’hui. 

Commissaire de l'exposition : Béatrice Quette, Musée des Arts décoratifs

MUSEE DES ARTS DECORATIFS
107, rue de Rivoli – 75001 Paris
www.lesartsdecoratifs.fr

07/11/13

Un témoignage de la conquête de l'Amérique aux Enchères

Marc Labarbe découvre une rare peinture du XVIème siècle, témoignage capital de la conquête de l’Amérique 
Vente aux enchères mardi 3 décembre 2013 Hôtel des Ventes Saint Aubin à Toulouse

Détenant le record du plus beau coup de marteau réalisé aux enchères en France depuis de nombreuses années (vente d’un rouleau impérial chinois à plus de 22 millions d’euros en mars 2011), Marc Labarbe, vient de faire une autre découverte qui sera mise aux enchères le 3 décembre prochain à Toulouse et qui devrait, cette fois-ci intéresser les institutions américaines. 

Il s’agit d’une peinture exceptionnelle datant du milieu du 16ème siècle représentant « Outina, chef Timucua » attribuée à Jacques Le Moyne de Morgues (1533-1588), dessinateur et cartographe du roi de France Charles IX, qui a accompagné l’expédition de 1564 destinée à fonder une colonie française et protestante en Floride. 

Attribué à Jacques LE MOYNE DE MORGUES (1533-1588)
Outina, Chef Timucua
Encre et aquarelle sur panneau de peuplier ou tilleul préparé 58,5 x 42,5cm 
Vente Marc Labarbe à Toulouse, 3 décembre 2013

Un témoignage capital de la conquête du Nouveau Monde
L’importance historique des descriptions de la vie des indiens d’Amérique et des plantes indigènes faites par Le Moyne de Morgues est capitale. Ce peintre n'est connu aujourd’hui que pour quelques rares dessins qui figurent dans les musées (*) et qui témoignent de son talent, mais la trace de ses oeuvres peintes est inexistante. (*) Trois albums d’études aquarellées et miniatures de plantes et d’animaux réalisés par Jacques Le Moyne de Morgues (1533-1588) figurent dans les Musées : deux démembrés sont conservés à Londres, au Victoria and Albert Museum et au British Museum. Le troisième est à la Garden Library à Washington. 

Les femmes timuacas dont les époux sont morts, à la guerre ou de maladie, se placent sous la protection d’Outina en l’implorant de venger la perte de leurs époux
Theodore de BRY : America, vol.2, planche 18 (1591)
Image courtesy Marc Labarbe, Toulouse

Les spécialistes et conservateurs de musées anglais et américains et les experts français se sont donc penchés avec un grand intérêt sur cette peinture qu’ils ont pu identifier grâce aux gravures de Théodore de Bry (1528-1598) qui a utilisé les travaux que Le Moyne de Morgues avait reproduits de mémoire. En effet, ce dernier, ayant précipitamment fuit la Floride, n’était revenu de son périple américain qu'avec quelques témoignages aquarellés de la faune et de la flore aujourd'hui répartis dans différents musées.

Ces éditions de Théodore de Bry furent à l'époque les premières images de la colonisation européenne dans le Nouveau Monde et ont permis de populariser l'arrivée des français dans ces contrées. 

La découverte
Sauvée lors du déménagement de la ferme du Château de Médan dans les Yvelines il y a 40 ans, cette peinture était restée dans les placards du propriétaire actuel, un client de la maison de ventes, venu demander conseil et expertise auprès de Marc Labarbe.

Le contexte historique
La Floride, découverte en 1513 par l’espagnol Juan Ponce de Léon, fut d’abord explorée par les espagnols avant qu’en France, le chef des Hugenots, l’amiral Gaspard de Coligny, réussisse à convaincre le roi Charles IX que le succès futur de la France dépendait de l’Amérique.

En 1562, Coligny confia à Jean Ribaut, un des meilleurs navigateurs de France, la première expédition. Un véritable engouement pour les Indes occidentales avait vu le jour en France, et la colonisation de la Floride était un enjeu stratégique pour la France, visant à briser le monopole ibérique sur le commerce des Indes.*
En 1564, Le Moyne de Morgues accompagna la seconde expédition à l’origine de la fondation de Fort Caroline. Il réalisa la première cartographie de la colonisation française en Floride.

Le sujet de la peinture
Les oeuvres de Le Moyne de Morgues racontent l’arrivée des français et leur accueil par les Timucuas. Elles décrivent l’organisation politique et les coutumes des indiens avec un souci minutieux de vérité ethnographique.

Il dépeint ici, Outina, un chef Timuaca qui impressionne les Occidentaux par sa musculature, ses tatouages recouvrant l’entièreté de son corps, ses cheveux enjolivés de plumes et d’une queue de raton-laveur, ses vessies de poissons gonflées ornant ses oreilles. Sa parure métallique et son bâton lui donnent un air guerrier et protecteur de son territoire regardant de haut les petites caravelles des Occidentaux.

Cette peinture est estimée 50.000/80.000€ mais devrait créer la surprise.

Commissaire-priseur : Marc Labarbe, Toulouse
Expert : Cabinet Eric Turquin, Paris

17/06/10

Expo Estampes Collection Frits Lugt, Institut Neerlandais, Paris

Exposition Estampes > Paris > Institut Néerlandais
Un cabinet particulier
Les estampes de la Collection Frits Lugt

Institut Néerlandais, Paris
Coordination Hans Buijs, conservateur, Fondation Custodia
Jusqu'au 11 juillet 2010

Moins connu que ses dessins de maîtres anciens, le fonds d’estampes collectionné par Frits Lugt (1884-1970) et les deux directeurs qui lui succédèrent, est l’un des plus beaux ensembles réunis au XXe siècle dans ce domaine. L’exposition, dont la composition a été tenue secrète jusqu’au vernissage, est organisée pour célébrer les années de directorat de Mària van Berge-Gerbaud à la Fondation Custodia qui prendront fin en juin 2010 (c’est la Fondation Custodia qui conserve la collection Frits Lugt). Ce « Cabinet particulier » présente pour la première fois un panorama de la riche collection d’estampes conservées à l’hôtel Turgot (rue de Lille, Paris 7e).

L’exposition, qui compte plus de 85 oeuvres, dont la plupart n’a jamais été montrée, se décline suivant les thèmes qui constituent les points forts de la collection Frits Lugt. Elle comprend une sélection des plus belles estampes de Rembrandt et de Lucas de Leyde, dont Frits Lugt a rassemblé avec passion et exigence quasiment l’ensemble des oeuvres gravées. Ces ensembles font partie aujourd’hui des plus beaux fonds de gravures existant de ces deux artistes. Sont ainsi exposées sept gravures de Lucas de Leyde dont la célèbre « Grande Agar » (vers 1506-1507), le fameux Portrait de Jan Six, réalisé par Rembrandt en 1647, ou encore l’exceptionnel Christ présenté au peuple (1655) presque entièrement réalisé à la pointe sèche et présent dans la collection avec deux états dont l’un extrêmement rare sur lequel on aperçoit même l’emprunte de la paume de Rembrandt.

Lucas de Leyde, Abraham renvoie Agar (la « Grande Agar ») - Fondation Custodia
   Lucas de Leyde (Leyde 1494 - 1533 Leyde),
   Abraham renvoie Agar (la « Grande Agar »),
   vers 1506-1507, gravure au burin, 27,5 x 21,4 cm
   © Fondation Custodia
   Courtesy Fondation Custodia / Institut Néerlandais

Rembrandt Harmensz. van Rijn, Portrait de Jan Six - Fondation Custodia
Rembrandt Harmensz. van Rijn (Leyde 1606 - 1669 Amsterdam),
Portrait de Jan Six, 1647,
3e état, eau-forte, pointe sèche et gravure, 24,6 x 19,1 cm
© Fondation Custodia
Courtesy Fondation Custodia / Institut Néerlandais

L’un des points forts de la collection est l’ensemble de gravures sur bois en clair-obscur pour lesquelles Lugt avait une prédilection. Cette technique complexe, en couleurs – le graveur réalise plusieurs planches de bois chacune enduite d’une encre différente – rappelle à bien des égards l’art du dessin que Lugt affectionnait tant (à l’origine ces gravures furent d’ailleurs conçues pour imiter les oeuvres des dessinateurs italiens). Parmi les seize chiaroscuri présentés à l’exposition figurent les chefs d’oeuvre dans ce domaine des Allemands Hans Wechtlich et Hans Baldung Grien, ceux, bien sûr, des Italiens Ugo da Carpi et Andrea Andreani qui grava d’après Mantegna Les Prisonniers que la collection possède dans une impression exceptionnelle sur tissu de soie violette. Un autre tirage sur toile – extrêmement rare – est présenté à l’exposition : le David jouant de la harpe devant Saül (1555) de Frans Floris, tout emprunt des influences italiennes (et notamment de celle de Michel-Ange) rapportées de son séjour dans la péninsule et dont le Flamand se fit le champion dans sa ville d’Anvers.

L’un des thèmes chers à Frits Lugt, lorsqu’il constitua sa collection était le portrait, avec une prédilection pour les portraits d’artistes, dont l’ensemble fut si bien complété par ses deux successeurs. La Fondation Custodia conserve ainsi la série entière des portraits qui composent l’Iconographie de Van Dyck. Frits Lugt s’intéressait tout particulièrement aux tirages exceptionnels des estampes et en particulier aux premiers états, inachevés. Parmi ceux-ci le Portrait de Dirck Volckertsz. Coornhert (vers 1591-1592) par le maître graveur Hendrick Goltzius ou encore le Portrait de l’archiduchesse Isabella Clara Eugenia d’Autriche (vers 1615) réalisé par Jan Muller d’après Peter Paul Rubens, sont deux magnifiques exemples de ces feuilles d’une grande rareté dans lesquelles on peut lire le processus créatif de l’artiste.

Outre les portraits réalisés par les Néerlandais, Lugt s’est également intéressé aux productions des graveurs français et a assemblé entre autres un très bel ensemble d’oeuvres de Robert Nanteuil, présent à l’exposition notamment avec le spectaculaire Portrait de Louis XIV (1678-1679) qu’il réalisa avec cet autre grand graveur, Gérard Edelinck.

L’art du paysage est omniprésent dans la collection Frits Lugt : tableaux, dessins et estampes témoignent de la faveur du collectionneur pour ce thème. Pieter Bruegel l’Ancien est l’un des instigateurs du genre dans le domaine de la gravure. Ses nombreux paysages furent transposés sur plaques de cuivre par divers graveurs mais il ne réalisa lui-même qu’une seule estampe : la fameuse Chasse aux lapins (1560) dont le dessin préparatoire se trouve dans la Collection Frits Lugt, oeuvres qui sont toutes deux exposées. Parmi les célèbres paysagistes hollandais, dont on connaît bien les tableaux, certains cherchèrent également à se distinguer dans le domaine de la gravure à l’instar de Rembrandt. C’est le cas de Jacob van Ruisdael ou de Karel Dujardin qui, comme leur confrère, exercèrent la technique de l’eau-forte, tirant magnifiquement parti de la liberté et expressivité du trait que permet celle-ci. Ce sont ces peintres-graveurs hollandais du XVIIe siècle – et tout particulièrement Rembrandt – qui inspirèrent les artistes du British Etching Revival au XIXe siècle et dont les oeuvres forment un bel ensemble au sein de la collection. C’est à ce courant que se rattache James McNeill Whistler présent à l’exposition avec sa magnifique eau-forte Rotherhithe (1860).

Un cabinet particulier
Les estampes de la Collection Frits Lugt

12 mai - 11 juillet 2010
Institut Néerlandais 121, rue de Lille
75007 Paris
www.institutneerlandais.com
Horaires : Mardi - Dimanche, 13h-19h - Fermé le lundi
Tarif 6 €, tarif réduit 4 €