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10/06/18

John DeAndrea @ Galerie Vallois, Paris

John DeAndrea
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris
7 juin - 21 juillet 2018

Né en 1941 à Denver dans le Colorado, John DeAndrea est un artiste dont la réputation internationale n’a d’égale que la rareté. Alors qu’il est actuellement exposé au MET Breuer à New York et à la Kunsthal de Rotterdam, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois présente sa première exposition personnelle à Paris depuis près de trente ans.
(…) Avant d’exposer à New York, DeAndrea est bien solitaire. Durant ses études – à l’université de Boulder (Colorado) puis d’Albuquerque (Nouveau-Mexique) –, on lui a expliqué que la figuration était morte. « Je me sentais très seul, isolé au Colorado. Je me sentais comme un aventurier un peu cinglé. Je n’avais ni soutien, ni rien », dit-il à Duncan Pollock. Il connaissait certes le travail de George Segal, qui usait des mêmes méthodes de surmoulage avec un résultat très différent, mais pas encore celui de Duane Hanson : « Quand j’ai vu les trucs de Hanson, je me suis dit “mon Dieu, il y a quelqu’un qui pense comme moi !” (…) La première fois que je l’ai rencontré, c’est comme si je rencontrais quelqu’un de très proche (…) Duane Hanson fait ce qu’il appelle “du sang et des tripes”, tandis que mon travail est plus classique. » (…) Les modèles de DeAndrea au contraire sont plutôt jeunes, beaux et musclés. Pleins de vie, et c’est bien de cela dont il s’agit (…) « Jusqu’où voulez-vous pousser la « vérité » de vos sculptures ? », « Je veux qu’elles respirent. » -- Extraits du texte d’Harry Bellet « The Aphrodite Child » publié dans le catalogue de l’exposition.
Considéré comme l’un des membres les plus importants du mouvement Hyperréaliste américain qui se développe au début des années 70 à l’instar de Duane Hanson, Chuck Close ou encore Richard Estes, John DeAndrea trouve sa singularité de par son regard sur l’Histoire de l’Art et sa position de peintre tout autant que de sculpteur. En effet, si chaque œuvre demande environ un millier d’heures de réalisation, c’est parce qu’au premier travail de moulage et de sculpture s’ajoute un travail d’enlumineur minutieux à la peinture à l’huile, superposant des centaines de couches jusqu’à créer l’illusion de la vie et de la chair, sans aucune possibilité de «camouflage», les figures étant nues dans la majorité des cas.

Et pour accentuer ce paradigme, John DeAndrea s’attache à reproduire les poses et les thèmes les plus classiques de l’Histoire de l’Art, multipliant les références à l’Antiquité (du Galate mourant à Pygmalion en passant par la sculpture grecque du Vème siècle), à la Renaissance (les Vénus du Titien ou de Vélasquez) et jusqu’à la peinture française du XIXème (de Manet à Courbet et jusqu’à Cabanel !)

Mais il est aussi résolument contemporain, n’hésitant point à puiser son iconographie dans l’actualité, comme pour son œuvre American Icon, ou à montrer avec crudité mais sans jamais être vulgaire certaines parties d’anatomie habituellement savamment dissimulées ou escamotées.

Pour des raisons physiques et techniques, la production de John DeAndrea est, on l’a dit, très faible. On estime l’ensemble de son oeuvre à environ 350 sculptures dont la plupart sont d’ores et déjà dans des musées et collections privées. Mais à l’occasion de cette nouvelle exposition, l’artiste a décidé de montrer, outre une dizaine de sculptures, une facette totalement ignorée de son travail et pourtant présente depuis le tout début : il s’agit des moulages des têtes et bustes qu’il conserve depuis toujours dans son atelier, trace de la mémoire du travail, brut et captivant, visages impassibles aux yeux creux mais à l’intensité rare : The Faces of Fifty Years.

GALERIE VALLOIS
36 rue de Seine, 75006 Paris

20/04/10

Expo Duane Hanson Parc Villette 2010


EXPOSITION
DUANE HANSON
LE RÊVE AMÉRICAIN...
Parc de la Villette
21 avril - 15 août 2010

L'exposition du Parc de la Villette et le catalogue qui l'accompagne présentent les dernières oeuvres du sculpteur Duane Hanson (1925-1996), considéré de nos jours, comme une figure majeure de l'hyperréalisme américain.

Grâce à une parfaite maîtrise technique, ces personnages « grandeur nature », américains ordinaires, donnent l'illusion de présences humaines à la fois attirantes et inquiétantes. Une virtuosité qui révèle l'une des préoccupations fondamentales de l'artiste : la vie quotidienne américaine. Créant des attentes inassouvies chez les moins aisés - femme de ménage, étudiant, ouvriers ou petits retraités... -, le « rêve américain » ne généra, pour la plupart, que désarroi et déception. Ainsi, les figures créées par Duane Hanson, ces « stars du quotidien », figées dans leurs pensées, le regard absent, paraissent résignées, dans le vide de leur existence et leur isolement. Les premières sculptures de Duane Hanson datent des années 1960 lorsqu’il revint aux Etats-Unis après avoir enseigné en Allemagne. Mais c’est dans les années 1970 que son style a pris la forme qu’elle conservera par la suite en se consacrant sur des personnages ordinaires dans des situations de la vie ordinaire. Sa sculpture d’un étudiant chinois l’air résigné, assis, une pancarte à la main, son vélo posé par terre non loin de lui en 1989 étant une exception. Comme si, la scène se situant en dehors des Etats-Unis, l’artiste révolté se donna le droit d’évoquer un événement politique exceptionnel, mené par des étudiants ““ordinaires””. L’Oeuvre de Duane Hanson constitue un regard critique sur la société américaine des années 1970-90. Elle est porteuse d’un questionnement qui est toujours d’actualité et qui dépasse le seul cadre des Etats Unis. En ce sens les Editions Actes Sud ne se sont pas trompé en confiant à un philosophe le livre de cette exposition.

Cette exposition est présentée en collaboration avec l’Institut für Kulturaustausch de Tubingen.

Le livre de l'exposition ( Ed. Actes Sud / Parc de la Villette ) sera en vente à la Librairie du Parc (date non encore précisée) au prix de 19 €.

Bruce Bégout est un philosophe et écrivain français né en 1967. Il est maître de conférences à l'université de Bordeaux. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis. L'Expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun. Le Motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien. Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la Décence ordinaire, 2008), mais aussi des romans L'Éblouissement des bords de route (Editions Verticales, 2004) et Sphex (Arbre vengeur, 2009). Dernière parution Le Park (éditions Allia, avril 2010), roman.

Spécialiste de Edmund Husserl, il se consacre à l'exploration du monde urbain, des lieux communs, mais aussi du quotidien. Très intéressé par l'art contemporain, il a été commissaire associé en 2009 de Evento, rendez-vous artistique et urbain de la ville de Bordeaux.

Bruce Bégout, voyageant aux États-Unis, a lui aussi vécu le quotidien de l'Amérique, témoignant dans ses livres d'une démesure menant souvent à la déception pour l'individu anonyme, qu'il se perde dans le clinquant de Las Vegas ou la solitude des motels... Son expérience de ce pays, sa connaissance du travail de Duane Hanson lui permettent de livrer dans cet ouvrage un point de vue original sur l'exposition. Véritable rencontre entre un artiste et un auteur, loin d'un énième texte théorique sur l'oeuvre de Hanson, ce livre invite à une flânerie philosophique dans les États-Unis d'hier et d'aujourd'hui.

Cette exposition est gratuite et a lieu au Pavillon Paul Delouvrier du Parc de la Villette.
Horaires : Mercredi, jeudi, vendredi, dimanche, 14h - 19h. Samedi de 14h - 21h