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24/12/17

Expo René Goscinny @ MAHJ, Paris - Musée d'art et dhistoire du Judaisme

René Goscinny (1926-1977). Au-delà du rire
MAHJ, Musée d'art et d'histoire du Judaisme, Paris
Jusqu'au 4 mars 2018



René Goscinny à sa table de dessin 
© Anne Goscinny. Prêt de l’institut René Goscinny

A l’occasion de la commémoration des quarante ans de la disparition de René Goscinny, le mahJ, en partenariat avec l’Institut René Goscinny, présente la première rétrospective consacrée au co-créateur d’Astérix et du Petit Nicolas. L'exposition rassemble plus de 200 œuvres, dont des planches et scénarios originaux, et de nombreux documents inédits issus des archives Goscinny. Conjuguant approches chronologique et thématique, elle retrace le parcours de ce fi ls d’émigrés juifs originaires de Pologne et d’Ukraine, né à Paris en 1926.

Cinq cents millions de livres et d’albums vendus dans le monde, des œuvres traduites en cent cinquante langues, une centaine d’adaptations cinématographiques… Malgré les chiffres impressionnants du succès de Goscinny, l'envergure de l'homme et l’ampleur de son œuvre sont encore relativement méconnues. L’exposition met ainsi en lumière la créativité géniale de celui qui a o* ert à la culture française l’une de ses plus belles révolutions culturelles, qui fi t passer la bande dessinée du statut de « publication destinée à la jeunesse » au rang de « neuvième art ».

Parodies, calembours et traits d’union métaphysiques forment le versant le plus célèbre du style d’un écrivain pour lequel l’histoire, la langue française et l’enfance ont été des sources d’inspiration et des moteurs de création constants. Mais au-delà du rire fédérateur, l'exposition montre à quel point la culture goscinnyenne, héritière du judaïsme d’Europe orientale, s’est enrichie au croisement des exils argentin et nord-américain, sans jamais cesser d’être nourrie par le pur classicisme de la tradition française.

L’exposition est accompagnée de conférences et de rencontres, ainsi que d’un programme pédagogique. Son catalogue est co-édité avec les éditions Hazan.

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple, 75003 Paris
www.mahj.org

10/10/16

Moshe Ninio @ Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Moshe Ninio
Prix Maratier 2015

Lapse
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris
Jusqu'au 29 janvier 2017


Moshe Ninio
Moshe Ninio
Glass II, 2012
Impression jet d'encre pigmentaire
105,5 x 72,5 cm, mahJ
OEuvre acquise en 2013 avec le concours d'un groupe de collectionneurs
et la participation du Fram-Île-de-France

Lauréat du prix Maratier 2015, Moshe Ninio, né en 1953 à Tel-Aviv, occupe une place singulière au sein du paysage artistique contemporain. Il produit peu de pièces qui font l’objet d’une longue maturation ; son travail vise à faire évoluer le statut de l’image vers un ailleurs, polémique ou spirituel.

Le mahJ présente deux cycles d’oeuvres récentes : Glass(es) (2010-2011), Morgen et son extension, Décor: Morgen_Appendix (2010-2016). Moshe Ninio s’y livre à partir d’images existantes à une exploration « médico-légale » qui fait vaciller le statut de « vestige » historique – ici d’un objet muséal, d’une archive audiovisuelle, datant l’un et l’autre des années 1960 – et en réactive le sens.

Glass(es) est une oeuvre conçue à partir de photographies prises depuis l’arrière de la cage de verre dans laquelle fut protégé Adolf Eichmann pendant son procès à Jérusalem en 1961. C’est une séquence ordonnée, composée de trois pièces qui sont les trois étapes d’un processus de passage de photographie à image au cours duquel des manipulations simples – duplication, superposition – font apparaître, au centre de l’image, une ombre inquiétante.

Morgen, vidéo sur double écran, a été conçu pour une exposition intitulée « Shibboleth », à la galerie Dvir de Tel-Aviv, en référence au poème éponyme de Paul Celan et à un épisode biblique (Juges 12 :4-6), où le défaut de prononciation d’un mot de passe signe l’arrêt de mort des membres de la tribu d’Ephraïm.

En 1965, Esther Ofarim est la première chanteuse israélienne à se produire à la télévision allemande – ce qui fut alors considéré en Israël comme une trahison : elle chante un tube, Morgen ist alles vorüber [Demain tout est fini], une chanson d’amour apprise phonétiquement. Moshe Ninio pratique sur la vidéo originale de subtiles interventions qui en renforcent la dramaturgie. La plus « chirurgicale » d’entre elles consistant à retravailler numériquement le mouvement original de la caméra et à faire le point sur la fraction de seconde où un « lapsus » – une torsion des lèvres de la chanteuse, qui peine à prononcer le mot muss [doit] – devient le climax de sa prestation.


Moshe Ninio
Moshe Ninio
Décor: Morgen_Appendix, 2015-2016
Capture d’écran, impression jet d’encre sur aluminium
Trois éléments, 220 x 123 cm chacun
Photo Aurélien Mole

Décor: Morgen_Appendix, ancrage physique de l’oeuvre vidéo, est le « remake » d’un détail des « coulisses » du plateau – un décor cinético-optique – devant lesquelles se produit Esther Ofarim.

L’exposition est accompagnée d’un livre auquel ont contribué Bernard Blistène, directeur du musée national d’Art moderne, Tal Sterngast, historienne et critique d’art, et Gérard Wajcman, écrivain et psychanalyste.

Le prix Maratier
En 2003, Claire Maratier, fille du peintre Michel Kikoïne, confiait à la fondation Pro mahJ, qui prenait la suite de la fondation Kikoïne, l’organisation du prix Maratier honorant la mémoire d’Amédée Maratier, son époux avec lequel elle avait partagé le goût de l’art vivant. Ce faisant, elle poursuivait l’oeuvre d’accompagnement du musée d’art et d’histoire du Judaïsme dont elle fut, jusqu’à sa mort en 2012, un inconditionnel soutien. De 2003 à 2011, le prix a récompensé successivement Pierrette Bloch (2005), Iris Sara Schiller (2007), Mikael Levin (2009), Cécile Reims (2011) et Nira Pereg (2013).

▶ Nathalie Hazan-Brunet, responsable du projet
▶ Paul Salmona, directeur
▶ Corinne Bacharach, responsable de l’auditorium et de la communication

mahJ - Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris
www.mahj.org

05/10/16

Arnold Schönberg @ Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Arnold Schönberg
Peindre l'âme
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Jusqu'au 29 janvier 2017


Richard Fisch
Arnold Schönberg posant devant ses peintures
Los Angeles, 1948
© Vienne, Centre Arnold Schönberg

Le mahJ présente « Arnold Schönberg — Peindre l’âme », un exposition de près de 300 oeuvres et documents, conçue en étroite collaboration avec le centre Arnold Schönberg à Vienne, qui éclaire un aspect peu connu du grand créateur viennois : son activité de peintre.

Compositeur, théoricien et enseignant, poète, chef de fi le de l’École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme… ARNOLD SCHONBERG (1874-1951) fut l'un des plus grands créateurs du XXe siècle. Cette liste serait incomplète sans ajouter « peintre ». En effet, à partir de décembre 1908 et pendant quelques années, le musicien va pratiquer la peinture en parallèle de la composition. Il réalise une oeuvre hors-norme, dans laquelle les autoportraits et portraits de ses proches voisinent avec ce qu’il intitulait des Regards – sortes de visions hallucinées –, des caricatures, des scènes de nature ou des études de décors pour ses opéras. Commencée à un moment charnière de son oeuvre de compositeur, cette démarche picturale a valeur de journal. Elle permet à l’artiste d’évoquer des états d’âme qui ne trouvent pas une forme musicale et nourrissent une quête personnelle. Dans la réception de la peinture de Schönberg, Vassily Kandinsky tient une place à part. À la suite d’un concert donné en janvier 1911, Kandinsky écrivit à Schönberg à quel point il retrouvait dans sa musique les « aspirations » que lui-même avait pour sa peinture. De cette première lettre naîtra une correspondance nourrie et une amitié forte entre les deux grands créateurs qui fit du Russe le premier promoteur de la peinture du Viennois dans les cercles artistiques européens importants de l’époque.

L’exposition du mahJ est la première manifestation parisienne consacrée à Arnold Schönberg peintre, depuis celle organisée par le musée d’Art moderne de la ville de Paris en 1995. Bénéficiant de prêts exceptionnels, elle met en lumière, par un ensemble important de peintures et de dessins, la qualité singulière de cette production, en la situant dans son contexte artistique viennois, avec des oeuvres de Richard Gerstl, Egon Schiele, Oskar Kokoschka ou Max Oppenheimer. Par un choix de travaux contemporains de Kandinsky, elle rappelle les liens entre les deux créateurs.


Richard Gerstl
Famille Schönberg, 1907
Huile sur toile, 110 x 89 cm
© Vienne, Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig


Max Oppenheimer
Portrait d'Arnold Schönberg, 1909
Huile sur toile, 94,5 x 96,5 cm
© Berlin, Jüdisches Museum - Photo Jens Ziehe

Cette exposition aborde également la relation tourmentée que Schönberg entretint avec sa judéité. Né et élevé dans une famille juive autrichienne, le compositeur se convertit au protestantisme en 1898. Pourtant, la montée de l’antisémitisme en Europe, tout comme la recherche spirituelle qui l’anime, amènent le compositeur dès les années 1920 à se confronter de nouveau à son identité juive. Il revint officiellement au judaïsme à Paris en 1933, avant son exil aux États-Unis. De nombreuses compositions musicales et écrits de Schönberg portent la trace de cette démarche, en premier lieu son opéra inachevé Moses und Aron, ou son oratorio A Survivor from Warsaw [Un survivant de Varsovie]. L’exposition pose un regard nouveau sur le compositeur, en observant sa trajectoire, à la croisée des champs artistiques et des préoccupations politiques, culturelles et religieuses qui ont innervé son oeuvre.

L'exposition est accompagnée d'un important programme de concerts, de rencontres, d’activités pédagogiques et d'un livret jeune public. Son catalogue est édité avec Flammarion.

COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION
Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, Antibes
Fanny Schulmann, conservatrice au musée d’art et d’histoire du Judaïsme

mahJ - Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris
www.mahj.org

29/06/16

Lore Krüger Une photographe en exil, 1934-1944, Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Lore Krüger
Une photographe en exil, 1934 - 1944

Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris
Jusqu'au 17 juillet 2016












Florence Henri
Portrait de Lore Krüger, Paris, 1937
© Galleria Martini & Ronchetti












Lore Krüger
Sans titre [autoportrait]
vers 1935
© Succession Lore Krüger






La pratique de la photographie chez Lore Krüger emprunte les chemins de l’exil. Née Lore Heinemann à Magdebourg (Saxe-Anhalt) en 1914, elle a 19 ans lors de la prise de pouvoir par Hitler en 1933, et c’est à Londres, puis à Barcelone et à Palma de Majorque, qu’elle commence à photographier. Venue vivre en 1935 à Paris pour suivre l’enseignement de Florence Henri (1893-1982), Lore Krüger est inspirée par l’esthétique du Bauhaus et de la « nouvelle vision » dans ses nombreux portraits, ses natures mortes et paysages. En 1940, elle est internée quelques mois dans le camp de Gurs, avant de fuir à New York, où elle s’installe. En 1946, elle revient vivre à Berlin, en zone soviétique. Abandonnant la photographie pour des raisons de santé, elle se consacre désormais à la traduction de grands auteurs de la littérature anglo-saxonne.

Son oeuvre aurait pu rester dans l’oubli. Conservés dans une simple valise, quelques cent tirages d’époque résument, hélas de façon trop lacunaire, le travail d’une décennie ; découvrant l’ensemble chez l’artiste en 2008, deux chercheuses berlinoises, Cornelia Bästlein et Irja Krätke, décident de le faire connaître. Lore Krüger, décédée en 2009, ne pourra voir l’exposition finalement présentée à Berlin en 2015 à la galerie C/O.

Les tirages révèlent une photographe originale, à la palette variée : scènes de rue et paysages savamment construits, portraits dynamiques et vivants, reportages à l’humanité profonde – telle sa description du pèlerinage gitan aux Saintes-Maries-de-la-Mer en 1936 – et riches explorations formelles révélées dans des natures mortes et des photogrammes, qui la hissent au niveau des grands photographes de l’entre-deux guerres.

L’exil est aussi pour Lore Krüger le moment d’un engagement politique résolu, au sein de la communauté des réfugiés allemands installés en France après 1933, artistes ou intellectuels, qu’ils soient juifs ou opposants politiques. Lore Krüger milite activement contre le franquisme et le nazisme, et son autobiographie, publiée après sa mort, illustre d’abord le désir de témoigner, qui l’occupa après la guerre.

A l'occasion de l'exposition, le mahJ coédite un album avec Télérama (64 pages, 10,90 €).

04/10/15

Expo Moïse. Figures d'un prophète, MAHJ, Paris

Moïse. Figures d’un prophète
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris
14 octobre - 21 février 2016

Ephraim Moses Lilien 
Les livres de la Bible, Allemagne, 1908 
Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme 
© Mahj / Christophe Fouin 

A travers 150 peintures, dessins, gravures, sculptures, objets d’art, manuscrits, livres et extraits de films, cette exposition rend compte de l’importance et de la diversité des représentations de Moïse dans la culture occidentale, de l’Antiquité à nos jours. Elle souligne les enjeux philosophiques, religieux, politiques et artistiques de l’iconographie mosaïque, notamment les usages de la figure du prophète comme archétype du libérateur aux XIXe et XXe siècles. 

Dès l’Antiquité, malgré l’interdiction de représentation dont il fut le messager (deuxième commandement), Moïse est le prophète le plus fréquemment représenté dans l’iconographie biblique. Au IIIe siècle déjà, au cœur du monde juif, dans la synagogue de Doura Europos (Syrie actuelle), on trouve d’importantes fresques figurant des épisodes de la vie de Moïse. 

Des manuscrits médiévaux richement enluminés aux peintures de Nicolas Poussin, sources juives et chrétiennes dialoguent tout au long des temps modernes. La traduction et l’édition des textes antiques par les chrétiens assurent à l’histoire de Moïse un rayonnement sans précédent dès le XVIe siècle. Avec les débuts de l’édition hébraïque à Venise et Prague, les juifs utilisent à leur tour ces images chrétiennes pour élaborer leur propre iconographie. S’appuyant sur la diversité de ces sources, l’exposition dresse un portrait de Moïse, explore sa singularité et retrace les épisodes marquants de l’Exode. 

Dans l’Europe des temps modernes, la représentation de Moïse cristallise de nombreux enjeux politiques, religieux et philosophiques, dont les artistes sont les vecteurs. Moïse est avant tout présenté comme la préfiguration du Christ, ses miracles annonçant les sacrements de l’Église. Alors que les princes catholiques légitiment leur autorité temporelle en s’identifiant à la figure du Moïse législateur, les protestants se retrouvent dans l’histoire du peuple élu, persécuté par Pharaon, et exaltent le prophète libérateur pour développer une rhétorique de la résistance.

Au tournant du XXe siècle, de la Palestine aux États-Unis, Moïse devient la figure symbolique incarnant les désirs d’émancipation qui agitent les communautés juives et les Noirs américains. Les écrits de Theodor Herzl, « Moïse moderne », icône du libérateur visionnaire et source d’inspiration pour les nouveaux artistes juifs, sont lus avec intérêt par les intellectuels noirs américains. Leurs tentatives d’émancipation sont elles-mêmes encouragées par les journaux juifs américains. Ébauchés avec le combat abolitionniste, les échanges entre juifs et Noirs culminent dans la lutte pour les droits civiques à partir des années 1950. Martin Luther King, qui multiplie les références à Moïse et au destin des juifs, entretient un dialogue fécond avec le rabbin Abraham Joshua Heschel. 

Moïse est le prophète qui a vu Dieu et dialogué avec Lui, qui a fait l’expérience de l’ineffable, puis est redescendu en témoigner auprès des hommes. Les artistes en ont ainsi fait une figure tutélaire, celle du visionnaire, du prophète et de l’intercesseur qui guide, ouvre de nouvelles voies, cherche de nouvelles lois. L’exposition s’achève sur l’identification intime et stimulante des artistes au fondateur du judaïsme, à partir notamment du célèbre Moïse de Michel-Ange, sculpté pour le tombeau du pape Jules II à Rome et magnifiquement filmé par Michelangelo Antonioni en 2004. 

Un programme de conférences, de films et un colloque complètent l’exposition. 

Le catalogue Moïse. Figures d’un prophète est publié par le Mahj, en coédition avec Flammarion. 

Exposition produite par le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme avec la participation du Centre allemand d’histoire de l’art.

Commissariat de l'exposition : 
Anne Hélène Hoog, conservatrice de la collection historique et des judaica du Mahj, commissaire générale
Matthieu Somon, doctorant, université Paris I, Centre allemand d’histoire de l’art, commissaire
Matthieu Léglise, doctorant, université Paris I, commissaire
Sonia Fellous, CNRS, université Paris I, conseillère scientifique
Avec le concours de Nathalie Hazan-Brunet, conservatrice de la collection moderne et contemporaine du Mahj

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris
www.mahj.org

12/07/11

La collection contemporaine du MAHJ : un parcours - Eté 2011


Exposition d'art contemporain : La collection contemporaine du MAHJ : un parcours 
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris 
Jusqu'au 11 septembre 2011 

MUSEE D'ART ET D'HISTOIRE DU JUDAISME, PARIS,  ETE 2011

Artistes présentés : Kader Attia, Judith Bartolani, Pierrette Bloch, Christian Boltanski, Philippe Boutibonnes, Sophie Calle, Gérard Garouste, Moshe Gershuni, Antoine Grumbach, Anne-Valérie Hash, Mikhail Karasik, Moshe Kupferman, Serge Lask, Mikael Levin, Arik Levy, Deimantas Narkevicius, Michel Nedjar, Iris Sara Schiller, Micha Ullman, Max Wechsler, Boris Zaborov. 

Au cours de l'été, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (Paris) propose un parcours original au travers d'une partie de son importante collection. 

Convier des artistes, des designers ou des architectes à intervenir dans le contexte de collections ou de monuments historiques est désormais une pratique répandue ; l’exercice est périlleux, mais stimulant. Constituer une collection contemporaine à partir de ces « rencontres », c’est-à-dire travailler dans le temps long, avec des artistes juifs ou non juifs, mais toujours dans une exigence d’ouverture, de résonance avec les thématiques développées dans le parcours permanent ou avec les objets qui y sont présentés, a été l'objectif du MAHJ dès 1998.

Christian Boltanski inaugura ce programme, en concevant Les Habitants de l’hôtel de Saint-Aignan en 1939, monument fragile qui traverse l’aile XXe siècle du musée. Jean-Pierre Bertrand, Arik Levy, Michel Nedjar furent invités à travailler sur les fêtes du calendrier juif, dont les thèmes nourrissaient, de manière souvent surprenante, leur création.

Le rapport au livre, au texte, à la langue est la trame sur laquelle s’inscrivent presque naturellement nombre des commandes et des acquisitions du MAHJ : Micha Ullman a créé, pour la collection du musée, cinq livres de sable ; Serge Lask et Judith Bartolani ont réalisé des œuvres qui associent mémoire et pratique compulsive de l’écriture.

Le prix Maratier, décerné tous les deux ans par la Fondation Pro-MAHJ, permet d’intégrer dans les collections des œuvres aussi différentes que celles de Max Wechsler, Pierrette Bloch, Iris Sara Schiller et Mikael Levin, au terme de débats passionnants avec des jurys attentifs à la complexité et la spécificité de la tâche du MAHJ.

La Nuit blanche est l’occasion, chaque année, d’une commande à un artiste pour l’espace de la cour d’honneur du musée. Parmi beaucoup d’autres, Kader Attia ou Antoine Grumbach s’y sont mesurés, travaillant l’un sur les symboles religieux du judaïsme et de l’islam, l’autre sur la construction de la cabane rituelle de la fête de Soukkot et l’espace juif.

La collection s’est ainsi enrichie, au fil des projets, d’œuvres emblématiques qui ont été complétées par des dons d’artistes exposés, de collectionneurs, d’associations et des dépôts, notamment du Fonds national d’art contemporain. Seule une partie en est présentée lors de l'exposition ; l’accrochage est conçu en écho à la collection ou par thématiques, la principale étant celle de l’écrit.

L’art contemporain investit donc, cet été, le parcours permanent ; et, en scandant certaines séquences, il appelle à le revisiter.

Commissaire de l'exposition : NATHALIE HAZAN-BRUNET
avec JULIETTE BRAILLON et SEGIRE GIRARD

MAHJ - Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris 3e 

23/11/10

Exposition Felix Nussbaum, MAHJ, Paris. Une rétrospective d’un peintre trop méconnu en France

Felix Nussbaum Osnabrück, 1904 - Auschwitz, 1944 
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris
Jusqu'au 23 janvier 2011


Affiche de l'exposition Felix Nussbaum

Qui est FELIX NUSSBAUM ? Son œuvre a été redécouverte tardivement. On le connaît mal en France. Sa peinture n’y a jamais été montrée, sinon dans l’exposition  Face à l’histoire, au Centre Pompidou (1996). Le MAHJ présente jusqu’au 23 janvier 2011 la première rétrospective de son œuvre hors de l’Allemagne et des Etats-Unis. A travers 40 peintures et 19 dessins, elle rassemble les œuvres les plus importantes et les plus spectaculaires de l’artiste ; la plupart d’entre elles sont conservées dans la Felix-Nussbaum-Haus, musée que lui a consacré Osnabrück – Basse-Saxe –, sa ville natale, accomplissant ainsi sa volonté :
« Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes »
Il est un peintre moderne allemand, formé au temps de la Nouvelle Objectivité et au contact des avant-gardes européennes des premières décennies du XXe siècle, notamment la  pittura metafisica italienne, le surréalisme international, références qui l’unissent à quelques uns de ses contemporains : Max Beckmann, Otto Dix, ou John Heartfield. Mais avant tout, il incarne de façon saisissante le parcours d’un artiste que sa condition de juif persécuté ne laissera jamais en repos. Ce bourgeois juif allemand, d’une famille honorable, au talent soutenu par son père et reconnu par ses pairs, espoir de la jeune peinture, se retrouve, un jour de 1933, mis au banc de l’académie, jeté sur les routes, sans retour. De critique de la bourgeoisie et de l’ordre établi, il devient le guetteur inquiet de la menace qui rôde. Il la rencontre désormais sous les traits de la révocation, de l’exil, de la guerre, de l’internement, et de la clandestinité : les nouvelles dramatiques forment les étapes d’un processus dont  l’issue ne fait pas de doute.

FELIX NUSSBAUM - BIOGRAPHIE
Né en 1904, Felix Nussbaum  étudie aux beaux-arts à Hambourg et à Berlin ; lauréat de l’Académie allemande à Rome, il est pensionnaire à la Villa Massimo en 1932. L’arrivée d’Hitler au pouvoir le précipitera sur le chemin d’un exil qui, après l’Italie, la Suisse et la France, le conduit à Ostende en Belgique. Arrêté après la défaite de la Belgique, le 10 mai 1940, en tant que ressortissant du Reich, il est déporté au camp de Saint-Cyprien dans le sud de la France. Evadé, fugitif il retourne à Bruxelles où il demeure caché, avec son épouse Felka Platek, une artiste juive polonaise. Il est finalement déporté avec elle, le 31 juillet 1944, à Auschwitz et assassiné. 
Son œuvre témoigne des influences qu’il revendique : le Douanier Rousseau, Van Gogh, Beckmann, Ensor, Chirico ; son goût pour l’autoportrait d’une part, et ses allégories de la Mort d’autre part, le rattachent aux maîtres anciens flamands et allemands. L’exil et le danger le plongeront dans une peinture existentialiste sur la condition du juif pourchassé auquel il donnera une expression fascinante.
Portraits et surtout autoportraits  scandent  l’œuvre  de l’artiste, évoquant ses interrogations, en tant qu’homme, fils, artiste, amant et proscrit ; Nussbaum use de symboles qui questionnent le pouvoir de l’art, et le rôle des modèles et des réalités auxquels il s’attache.  Sa peinture forme à la fois une traversée de  l’histoire de l’art, une trame narrative et autobiographique qui atteste d’un esprit d’une grande complexité et une fresque métaphysique d’une inquiétante étrangeté, qui décrit un monde conduit à sa destruction par la main de l’homme.
A travers cet événement, le MAHJ poursuit une série d’expositions consacrées à des artistes persécutés et assassinés lors de la Shoah, Friedl Dicker-Brandeis, Bruno Schulz, Charlotte Salomon, ou à des artistes rescapés et marqués à jamais par cette expérience, Isaac Celnikier ou Serge Lask.
Dans le cadre de cette exposition, une série de manifestations sont organisées : conférence, journée d’étude, témoignages filmés.

CATALOGUE de l'exposition publié en coédition par le MAHJ et Skira-Flammarion. Avec une introduction de Laurence Sigal, directrice du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, un texte de Inge Jaehner, directrice de la Felix-Nussbaum-Haus, « Pour une histoire de la collection », ainsi qu'un texte de Philippe Dagen, historien de l'art, Université de Paris I, conseiller scientifique de l'exposition : « L’art philosophique de Felix Nussbaum »
192 pages, format 24 x 26 cm, 30 EUR

L'exposition a été organisée avec la participation exceptionnelle de la Felix-Nussbaum-Haus d’Osnabrück. Elle a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Fondation Pro-MAHJ, de la Fondation du Judaïsme Français, de la direction régionale des Affaires culturelles d’Ile-de-France et de donateurs privés.
Commissaires de l'exposition : Nathalie Hazan-Brunet, Laurence Sigal, assistées de Virginie Michel
Conseiller scientifique : Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

MUSEE D'ART ET D'HISTOIRE DU JUDAISME Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris
www.mahj.org 
22-09-2010 - 23-01-2011