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14/03/21

Brian Maguire @ Galerie Christophe Gaillard, Paris - An Anatomy of Politics

Brian Maguire
An Anatomy of Politics
Galerie Christophe Gaillard, Paris
6 mars - 1 mai 2021

La Galerie Christophe Gaillard représente désormais l’œuvre de Brian Maguire et organise la première exposition personnelle de l’artiste irlandais en France.

Brian Maguire (1951) est un artiste engagé. Il parcourt le monde aux côtés des hommes et des femmes dépossédé.e.s et marginalisé.e.s, victimes du capitalisme mondial, des guerres et des trafics meurtriers. Sa conscience politique s’origine dans le mouvement pour les droits civiques auquel il a pris part en Irlande du Nord. Peindre est pour lui un acte de solidarité, le fruit d’une pratique qui consiste à « rencontrer, interroger, écouter, comprendre et transmettre l’histoire [1] ».

Figurative, sa peinture porte depuis le début des années 1970 les combats de celles et ceux qu’il est allé rencontrer lors de ses séjours aux Etats-Unis (Arizona), au Mexique (Nature Morte Séries) ou en Syrie (Aleppo Paintings). Egalement à l’initiative de nombreux projets interactifs, sa pratique est indissociable des liens qu’il a tissés au fil des années avec les communautés qu’il soutient.

Ses méthodes d’investigation sont proches du journalisme. Pour la série Arizona, il a par exemple mené des recherches sur les décès annuels des migrants d’Amérique centrale dans les déserts autour de Tucson. Il a peint un ensemble de tableaux à partir de photographies prises par les forces de l’ordre, sélectionnées parmi cinq cent images d’archives auxquelles il avait eu accès grâce à l’aide du médecin en chef du comté de Pima.

Ses Peintures mexicaines révèlent la violence qui s’abat sur la ville mexicaine de Ciudad Juárez. Située à la frontière des États-Unis au sud d’El Paso au Texas, elle a été répertoriée comme la ville la plus meurtrière du monde pendant trois années consécutives entre 2008 et 2010. Brian Maguire a peint ces portraits comme une réponse aux féminicides et à la disparition de centaines de jeunes femmes dans la ville depuis 1993. Ce travail l’a conduit à s’installer à Juárez dans la salle de rédaction du journal El Norte pour enquêter sur l’exhibition publique et souvent rituelle des victimes. Il tente maintenant de montrer combien cette violence est liée au commerce mondial de la drogue.

En 2017 Brian Maguire s’est également rendu en Syrie. Il dénonce la crise des réfugiés et les drames qui endeuillent les côtes européennes chaque année. Ses Peintures d’Alep représentent les ruines des bâtiments éventrés dans la ville et témoignent des désastres de la guerre.

Mais Brian Maguire n’est pas un reporter de guerre : il peint. Ce qui captive notre regard, c’est d’abord la force tranquille de sa peinture.

Le peintre joue avec subtilité du contraste entre la fluidité de la couleur, la séduction de la matière et la brutalité des sujets qu’il met en scène. Du plaisir à l’effroi, de l’exaltation au dégoût, l’émoi du spectateur – donc sa prise de conscience – s’intensifie. Une beauté terrible, une horreur délicieuse qui n’a pourtant rien d’esthétisant ou de sensationnaliste. Il n’y a pas là d’images choc. Diluée dans de très grands formats, la technique de l’acrylique fait apparaître avec lenteur le sujet figuré dans le tableau. Nulle fulgurance, aucun scandale. La peinture donne – autre preuve de la générosité de l’artiste – le temps de voir. Elle découvre progressivement l’image, jusque dans toute son atrocité.

Avec les moyens plastiques et sensibles qui leurs sont propres, et grâce à l’autorité du genre pictural, les œuvres de Brian Maguire restaurent la mémoire et la dignité des victimes oubliées de l’histoire officielle. Ses peintures monumentales et ses portraits continuent ainsi la tradition de la peinture d’histoire. Elles dialoguent avec le Tres de mayo de Francisco de Goya, l’Exécution de Maximilien d’Edouard Manet et aujourd’hui avec les toiles de Yan Pei-Ming ou de Marlene Dumas.

[1] Communiqué de presse de «J’accuse : Brian Maguire», VOID Gallery, Derry, Irlande, du 28 novembre 2015 au 6 février 2016.

GALERIE CHRISTOPHE GAILLARD
5 rue Chapon, 75003 Paris
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17/06/12

Chabaud – Fauve et expressionniste (1900-1914), Musée Paul Valéry, Sète

Chabaud - Fauve et expressionniste (1900-1914)
Musée Paul Valéry, Sète
15 juin - 28 octobre 2012

Par la réunion d’œuvres majeures, cette exposition, consacrée à l’œuvre d’Auguste Chabaud avant la Première guerre mondiale, s’attache à mettre en évidence l’écriture particulière d’un artiste dont l’esthétique, directe et âpre, procède tout autant du fauvisme que d’un expressionnisme affirmé par les peintres de Die Brücke

Contraint, dès 1901, de quitter Paris, où il s’était installé deux ans plus tôt, au moment même où s’élaborait le fauvisme dans le groupe des anciens élèves de Gustave Moreau et dans celui de Chatou, Auguste Chabaud ne devait y revenir que près de six ans plus tard, fin 1906 – début 1907, précisément au moment où les fauves se dispersaient.

Dès lors, et jusqu’à sa mobilisation en 1914, il contribue à la vie artistique parisienne, expose au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, dans les galeries de Clovis Sagot, de Berthe Weil et de Bernheim-Jeune, participe à la première exposition de l’Armory Show à New-York, retient l’attention de grands collectionneurs tels que Morosov, Joseph Muller, John Quinn, Charles Malpel…

Agé de 17 ans lors de sa première installation à Paris, et de 25 ans lors de son retour dans la capitale, Auguste Chabaud va construire, durant les années précédant la Première guerre, auxquelles est consacrée l’exposition, une œuvre puissante, intégrant à la fois les préoccupations contemporaines des fauves et celles qui, dans le nord de l’Europe, animent les expressionnistes.

Particulièrement sensible dans les œuvres parisiennes (Yvette, 1907; Belle de nuit, 1907; Grand nu aux bottines, 1907; Chez Maxim’s, 1907; Au Rat Mort, 1907; French cancan, 1907-1908; L’Orchestre tzigane, 1907-1908; Hôtel-Hôtel, 1907-1908; Clown à Médrano, 1907-1908…) puisant essentiellement leurs sujets dans le monde de la nuit, des boulevards, des cafés-concert, qui demeurent les plus connues dans la production du peintre, ce vocabulaire plastique cru, virulent, procédant d’un certain dépouillement, l’est également dans les œuvres réalisées à la même période lors des nombreux séjours dans sa famille, dans la région de Graveson, à proximité d’Avignon (Bord de mer, c. 1906; La Route des Baux, 1906-1907; Paysage à la route blanche, 1907-1908; La Gitane, 1908-1909; La Procession, 1909-1910)…

L’exposition invite également à la confrontation de cette double thématique dans les premières années du XXe siècle. Car, qu’il s’agisse des personnages des nuits parisiennes issus d’un monde cher à Toulouse-Lautrec ou des silhouettes d’un monde rural s’activant autour du mas familial, des rues de Paris violemment éclairées par des enseignes lumineuses ou des paysages provençaux arides traversés de routes blanches, la couleur vive et dense, le trait épais et appuyé les perspectives aplaties procèdent d’une implication directe dans les avant-gardes, auprès des fauves et des expressionnistes qui n’hésitent pas à l’accueillir parmi eux.

L’exposition réunit près de 100 peintures et une trentaine de dessins provenant de nombreuses collections publiques (Musée National d’Art Moderne Centre Georges Pompidou, Paris; Musée du Petit Palais, Genève; Museum Von Der Heydt, Wuppertal, Musée Calvet, Avignon; Musée Cantini, Marseille ; Musée Ziem, Martigues; Musée de L’Annonciade, Saint-Tropez ; Musée d’Art Modernes, Troyes…) et privées (Allemagne, Luxembourg, Suisse, France, Fondation Regards de Provence Marseille, Fondation Monticelli L’Estaque).

Catalogue de l'exposition : Chabaud, Fauve et expressionniste, Auteur : Maïthé Vallès-Bled, Avec une contribution d’Itzhak Goldberg, 300 pages, plus de 200 illustrations, Editions Au fil du temps.

Musée Paul Valéry
148, rue François Desnoyer, 34200 Sète
www.museepaulvalery-sete.fr

30/05/12

Exposition Soutine, Musée de l'Orangerie, Paris, 2012-2013


Chaïm Soutine (1893-1943) : l'ordre du chaos, Musée de l'Orangerie, Paris3 octobre 2012 - 21 janvier 2013

Une exposition rétrospective d'oeuvres du peintre russe CHAIN SOUTINE est organisée par le Musée de l'Orangerie à Paris cet automne jusqu'au 21 janvier 2013. L'exposition présentera des tableaux de Chaïm Soutine réalisés au cours des années 1920 et 1930 offrant un point de vue expressionniste original sur le Paris d'avant-guerre. Figure marquante de l'art moderne, on regrette parfois que les tableaux de Soutine ne bénéficient pas de la reconnaissance qu'ils méritent, tout au moins de la part du grand public.

Au centre des oeuvres présentées figurent des tableaux acquis par le marchand collectionneur parisien Paul Guillaume (1891-1934) et conservés au Musée de l'Orangerie depuis 1984. La collection Paul Guillaume qui regroupe un total de 144 tableaux comprend 22 peintures de Chaïm Soutine. Le lien précédent vous permet d'accéder à une présentation de cette collection exceptionnelle de chef d'oeuvres rassemblés par un amoureux de l'art.

Les œuvres de Chaïm SOUTINE dans la Collection Jean Walter et Paul Guillaume
Ces oeuvres remarquables ont été réalisée par le peintre entre 1918 et 1934 :

La Maison blanche [vers 1918]
Paysage avec personnage [vers 1918 - 1919]
La Table [vers 1919]
Glaïeuls [vers 1919]
Le Gros Arbre bleu [vers 1920 - 1921]
Les Maisons [vers 1920 - 1921]
Paysage [vers 1922 - 1923]
Portrait d'homme (Emile Lejeune) [vers 1922 - 1923]
Le Petit Pâtissier [vers 1922 - 1923]
La Fiancée [vers 1923]
Le Village [vers 1923]
Boeuf et tête de veau [vers 1923]
Arbre couché [vers 1923 - 1924]
Dindon et tomates [vers 1923 - 1924]
Le Lapin [vers 1923 - 1924]
Nature morte au faisan [vers 1924]
Garçon d'honneur [vers 1924 - 1925]
Le Dindon [vers 1925]
Le Poulet plumé [vers 1925]
Le Garçon d'étage [vers 1927]
Enfant de choeur [vers 1927 - 1928]
La Jeune Anglaise [vers 1934]

Le Musée de l'Orangerie entend à travers cette exposition rétrospective offrir un nouveau regard sur l'oeuvre de Chaïm Soutine dont le musée regrette qu'elle ne soit pas davantage reconnue. L'artiste Chaïm Soutine est en effet une figure de l'art moderne qui mérite d'être redécouverte. Les commissaires de l'exposition souhaitent nous y aider.

Site du Musée de l'Orangerie, Paris : www.musee-orangerie.fr


Chaïm Soutine en DVD

Deux films documentaires sont diffusés tous les jours dans la salle audiovisuelle du musée de l'Orangerie
- A la recherche de Soutine (1992), Réalisation : Jean-Marie Drot - 52mn
- Chaïm Soutine (2007), Réalisation : Valérie Firla et Murielle Levy – 52mn – Ce documentaire repose sur un long travail de recherche au cours duquel les deux réalisatrices ont pu rencontrer les derniers témoins de la vie de Chaïm Soutine. Ce documentaire, auquel Zabou Breitman a prêté sa voix, offre une très éclairante présentation à la fois des oeuvres de Soutine et l’homme. Un DVD co-produit par Les Productions du Golem, France 3 Sud et la Réunion des musées nationaux est disponible. Informations : www.lesproductionsdugolem.org


Archived posts in english about exhibitions of works by the artist Chaim Soutine:
Chaim Soutine at the Pinacotheque in Paris, 2007-2008
Chaim Soutine at the Cheim & Read gallery in New York, 2006

23/06/96

Jean Fautrier, Musée Fernand Léger, Biot

Jean Fautrier
Musée National Fernand Léger, Biot
21 juin - 15 septembre 1996

Après s’être formé à Londres, Jean Fautrier (1898 - 1964) débute à Paris en 1919 en peignant des natures mortes, des paysages et des figures sombres de tendance expressionniste. Soutenu par des écrivains comme Malraux, Paulhan et Ponge, il s’impose comme l‘un des créateurs de la peinture dite plus tard “informelle”. Dans ses séries - Otages (1943-45), Objets (1955), Nus (1956), Partisans (1957) -, les effets de matière deviennent le sujet principal de l’oeuvre : utilisant une peinture à la colle mêlant les masses de pigments aux encres transparentes ou opaques d’où émergent des harmonies pâles et recherchées, il crée des empâtements et des textures variés d’où sourd une certaine angoisse.

En octobre 1956, l’’invasion de la Hongrie par les troupes soviétiques fut à l’origine d’une crise de conscience des intellectuels français. Jean Fautrier exprima alors sa révolte et son indignation en réalisant la série d’oeuvres peintes, gravées et sculptées des Partisans.

L’exposition réunit plusieurs des oeuvres de cette série, aujourd’hui dispersées dans de nombreuses collections, et les confronte à la série plus ancienne des Orages que l’artiste, animé de sentiments similaires, avait réalisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans cet ensemble Jean Fautrier représente des corps et des visages déformés ou informes. Si les Partisans et les Otages manifestent la rage, l’indignation et l’impuissance que lui inspirent l’injustice et les tragédies de l’histoire, ils expriment aussi la solidarité humaine de l’artiste.

Cette présentation est complétée par le choix d’une trentaine de Nus qui illustrent la permanence du thème du corps dans l’oeuvre de Jean Fautrier. Les peintures des Partisans et des Otages rejoignent celles des Nus par la position du corps alangui et sensuel des personnages. Il se crée alors, à travers ces trois grands moments de composition une évolution troublante, qui oscille entre supplice et érotisme.

L’oeuvre de Jean Fautrier est le résultat d’une création spontanée réalisée avec une technique parfaitement maitrisée. Il  utilise la technique de “haute pâte” aux couleurs pastel, apparue au début des années 1940. Pierre Restany définit les Otages comme “les archétypes classiques d’un style : l’informel”. Cet art abstrait et volontiers énigmatique est marqué par l’absence de composition organisée et par la disparition de toute forme reconnaissable, ce qui traduit la liberté d’expression de l’artiste.

Jean Fautrier adopte pour les Partisans cette même matière épaisse, à laquelle il intègre des silhouettes fantomatiques et des idéogrammes mystérieux.

L’oeuvre de Jean Fautrier, cet artiste solitaire et mystérieux, insolent et fascinant, inventeur et révolté, est désormais reconnue comme une étape importante de l’histoire de la peinture du XXème siècle.

Le musée national Fernand Léger a pu rassembler, pour cette exposition, une centaine d’oeuvres importantes, provenant de collections privées et publiques, parmi lesquelles le Nu couché, 1929 (musée national d’Art moderne, - Centre Georges Pompidou), Nu, 1925 (musée d’Art moderne de la Ville de Paris), des gravures des Partisans et des Orages (Bibliothèque nationale de France et Cabinet des Estampes du musée d’Art et d’Histoire de Genève), ainsi que Johanna, 1956 (collection particulière), A/ice, 1956 (collection particulière) et Place de Budapest, 1956 (collection particulière).

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux / musée national Fernand Léger, Biot, l’Association Française d’Action Artistique, ministère des Affaires étrangères et le Mucsarnok, Budapest. Elle sera présentée au Mucsarnok du 15 octobre au 10 novembre 1996 â l’occasion du 40ème anniversaire de l’insurrection hongroise.

Commissaires de l'exposition : Brigitte Hedel-Samson, conservateur du musée national Fernand Léger, Biot ; Katalin Timar, conservateur au Mucsarnok, Budapest

L'exposition est accompagnée d'un catalogue : 160 pages, 50 illustrations couleur, 50 illustrations noir et blanc, 250F, édition RMN.

Sommaire du catalogue

Préfaces
Brigitte Hedel-Samson
LaszIo Beke

Jean Fautrier et la naissance de l’informel
Krisztina Passuth

Les révoltes de Fautrier
Brigitte Hedel-Samson

Fautrier “Matière et mémoire”
Giullo-Carlo Argan

Otages
texte de Francis Ponge

Partisans
texte de Paul Eluard

Nus
texte de Georges Bataille

Oeuvres exposées

Biographie

Bibliographie et ouvrages cités en abrégé

MUSÉE NATIONAL FERNAND LÉGER
Chemin du Val de Pome, 06410 Biot