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07/08/25

Rétrospective Suzanne Duchamp @ Kunsthaus Zürich

Rétrospective Suzanne Duchamp 
Kunsthaus Zürich
Jusqu'au 7 Septembre 2025

Le Kunsthaus Zürich consacre à SUZANNE DUCHAMP la première rétrospective au monde. Ses compositions minimalistes et pourtant graphiquement marquantes, associées à des titres suggestifs comme «Usine de mes pensées», sont entrées dans l’histoire de l’art et néanmoins source d’inspiration jusqu’à nos jours. Malgré son appartenance à l’une des familles d’artistes les plus célèbres, son oeuvre est restée jusqu’à présent largement inconnue du grand public. Cette exposition, qui réunit des prêts exceptionnels provenant d’institutions publiques et de collections privées renommées, rend à Suzanne Duchamp la place de premier plan qu’elle mérite.

Dadaïste, peintre, SUZANNE DUCHAMP (1889, Blainville-Crevon – 1963, Neuilly-sur-Seine) a laissé à la postérité une oeuvre aux multiples facettes dont certains éléments figurent dans des collections réputées, mais qui pour l’essentiel est surtout appréciée d’un public d’initié(e)s. Duchamp entretenait des liens étroits avec les avant-gardes de son époque et a enrichi l’histoire de l’art d’apports très personnels. Soeur de Marcel Duchamp, de Raymond Duchamp-Villon et de Jacques Villon, elle échangeait beaucoup avec eux. En 1919, elle a épousé l’artiste suisse Jean Crotti, dont le Kunsthaus Zürich possède des oeuvres clés, et avec qui Suzanne Duchamp a occasionnellement coopéré. La dernière exposition d’ampleur consacrée aux deux artistes a eu lieu en 1983 au Centre Pompidou, à Paris, en coopération avec la Kunsthalle Bern. Il est donc grand temps de mettre à l’honneur le travail de Suzanne Duchamp et d’en montrer toute la profondeur. Par son langage visuel subtil, esthétique et plein d’humour, elle incarne une combinaison hors du commun dans le mouvement dadaïste. Quelle ville conviendrait mieux que Zurich, cité natale de Dada, pour enfin donner à cette artiste d’exception toute l’attention qu’elle mérite?

SUZANNE DUCHAMP : À LA FOIS ABSTRAITE ET FIGURATIVE

Dans son art, Suzanne Duchamp a exploré des voies variées. À Paris, dans le sillage du cubisme, elle commence par se pencher sur la fragmentation d’intérieurs intimes et de paysages urbains, avant de se tourner vers le mouvement Dada. Ses oeuvres associent peinture et poésie dans une démarche expérimentale qui joue avec différents supports et matériaux.

Même si sa peinture évolue de plus en plus vers l’abstraction dans les années 1910, Suzanne Duchamp reste toujours fidèle à certains repères visuels, renforcés par des titres énigmatiques. En 1922, pour des raisons diffuses, elle rompt inopinément avec Dada pour se tourner vers une peinture figurative aux accents souvent ironiques et naïfs.

Dans les décennies qui suivent, elle crée des oeuvres contenant un large spectre de motifs, qui se caractérisent par des expérimentations sur les pigments et par l’importance structurante du dessin. En 1949, son influente amie Katherine S. Dreier la qualifie de « peintre semi-abstraite » – ce qui est une formulation pertinente pour une oeuvre échappant à toutes les conventions de l’histoire de l’art.

UNE EXPOSITION INTÉGRANT LES TOUTES DERNIÈRES RECHERCHES

Cette rétrospective réunit les oeuvres dadaïstes de Suzanne Duchamp et des travaux datant de ses phases antérieures et postérieures de création. Talia Kwartler, commissaire invitée, a étudié pendant plusieurs années l’oeuvre de Suzanne Duchamp et soutenu une thèse de doctorat sur cette artiste au University College de Londres. En 2024, elle a été chargée de cours à l’université de Zurich sur le thème des femmes dans le mouvement Dada.

La détermination de Talia Kwartler a permis de transformer la présentation prévue en une vaste rétrospective, la première jamais consacrée à cette artiste, élaborée avec Cathérine Hug, commissaire au Kunsthaus et spécialiste du mouvement Dada. L’exposition s’inscrit ainsi dans la longue tradition des présentations de Dada organisées au Kunsthaus Zürich depuis 1966, et peut être considérée comme un événement majeur dans la recherche en histoire de l’art. Réunissant près de 50 tableaux, 20 travaux sur papier ainsi que des documents d’archives rares et des photographies d’époque, cette rétrospective offre une vue d’ensemble de toute l’oeuvre de Suzanne Duchamp. De nombreux travaux n’ont été redécouverts qu’au terme d’intenses recherches. Parmi les prêteurs figurent des institutions comme le MoMA de New York, le Philadelphia Museum, l’Art Institute de Chicago, le Centre Pompidou de Paris, la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet à Paris, le Musée des Beaux-Arts de Rouen, mais aussi d’importantes collections privées comme la Bluff Collection et la collection de Francis M. Naumann et Marie T. Keller. Cette rétrospective a vu le jour en étroite collaboration avec l’Association Duchamp Villon Crotti.

SUZANNE DUCHAMP : PUBLICATION

Suzanne Duchamp Retrospective Catalogue
À l’occasion de l’exposition, la première monographie consacrée à Suzanne Duchamp vient de paraître, avec de nombreuses reproductions. L’ouvrage comporte une biographie détaillée rédigée par Talia Kwartler, ainsi que des articles d’historiennes de l’art comme Carole Boulbès, Cathérine Hug et Effie Rentzou, auxquels s’ajoutent des perspectives artistiques de Jean-Jacques Lebel (interview) et Amy Sillman (images). La postface est signée Anne Berest, autrice de best-sellers. Cet ouvrage de 192 pages est paru aux éditions Hatje Cantz.
Cette rétrospective est une coopération avec la Kunsthalle Schirn de Francfort (10 octobre 2025 - 11 janvier 2026), où le commissariat est assuré par Ingrid Pfeiffer.

KUNSTHAUS ZURICH  
Heimplatz, 8001 Zurich

Retrospective Suzanne Duchamp 
Kunsthaus Zürich, 6 Juin - 7 Septembre 2025

09/03/25

Suzanne Valadon @ Centre Pompidou, Paris - Exposition, Oeuvres, Catalogue

Suzanne Valadon
Centre Pompidou, Paris
Jusqu'au 26 mai 2025

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1914
Suzanne Valadon 
Le Lancement du filet, 1914 (Détail) 
Huile sur toile, 201 × 301 cm
Achat de l’État, 1937 
Paris, Centre Pompidou,
Musée national d’art moderne, Inv. AM 2312

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1916
Suzanne Valadon 
Nu assis sur un canapé, 1916
Huile sur toile, 81,4 × 60,4 cm
Weisman & Michel Collection 
Photo © Christopher Fay

Suzanne Valadon, oeuvre, Les deux soeurs, 1928
Suzanne Valadon 
Les Deux Sœurs, 1928
Huile sur toile, 72 × 53 cm
Collection particulière 
Photo © Matthew Hollow

Le Centre Pompidou consacre une exposition monographique à SUZANNE VALADON (1865-1938), artiste emblématique et audacieuse, l’une des plus importantes de sa génération. À la marge des courants dominants de son époque – le cubisme et l’art abstrait sont en germe alors qu’elle défend avec ardeur la nécessité de peindre le réel – elle place le nu, féminin comme masculin, au centre de son œuvre, représentant les corps sans artifice ni voyeurisme. Suzanne Valadon n’a pas bénéficié de monographie, à Paris depuis celle que le Musée national d’art moderne lui avait consacré en 1967.
« J’ai dessiné follement pour que quand je n’aurais plus d’yeux j’en aie au bout des doigts »
Suzanne Valadon
Suzanne Valadon, Oeuvre, Le Bain, 1908
Suzanne Valadon 
Le Bain, 1908
Fusain et pastel sur papier, 60×49cm
Paris, Centre national des arts plastiques, Achat à l’artiste en 1916
En dépôt au musée de Grenoble, no DG 1920-9 - FNAC 5274
Photo © Ville de Grenoble / Musée de Grenoble- Photo J.L. Lacroix

Suzanne Valadon - Oeuvre, Trois nus, 1920
Suzanne Valadon
Trois nus, 1920
Crayon gras sur papier, 55 x 44 cm
Collection Galerie de la Présidence
Photo © Galerie de la Présidence, Paris

Suzanne Valadon, Oeuvre, 1913
Suzanne Valadon 
Marie Coca et sa fille Gilberte,1913
Huile sur toile, 162 × 129,5 cm
Lyon, musée des Beaux-Arts 1935-51
Crédit Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Suzanne Valadon, Oeuvre, La Poupée Délaissée, 1921
Suzanne Valadon 
La Poupée Délaissée, 1921
Huile sur toile, 135 x 95 cm
National Museum of Women in the Arts, Washington D.C,
Gift of Wallace and Wilhelmina Holladay, Inv. 1986.336
Photo © National Museum of Women in the Arts, 
Washington, D.C. 
Photograph by Lee Stalsworth

Cette exposition met en lumière cette figure exceptionnelle et souligne son rôle précurseur, souvent sous-estimé, dans la naissance de la modernité artistique. Elle révèle la grande liberté de cette artiste qui n’adhère véritablement à aucun courant, si ce n’est peut-être le sien. Le parcours de près de 200 œuvres s’appuie sur la richesse des collections nationales notamment celle du Centre Pompidou, la plus importante, mais aussi du musée d’Orsay et de l’Orangerie. Des prêts exceptionnels du Metropolitan Museum of Modern Art de New York ou encore de la Fondation de l’Hermitage et d’importantes collections privées le complètent. Il se concentre sur les deux médiums de prédilection de l’artiste, le dessin et la peinture. Particulièrement mise à l’honneur ici, son œuvre graphique fait l’objet d’une analyse approfondie, grâce à la présentation d’un grand nombre de dessins jusqu’alors rarement montrés. C’est également l’occasion d’explorer un moment artistique au cœur de la transition entre les collections du musée d’Orsay et de l’Orangerie et celles du Musée national d’art moderne.

L’exposition « Suzanne Valadon » retrace cet itinéraire unique, depuis ses débuts de modèle favorite du toutMontmartre, jusqu’à sa reconnaissance artistique, intervenue très tôt, par ses pairs et la critique. Véritable « passeuse » d’un siècle à l’autre, Suzanne Valadon embrasse la ferveur parisienne du tournant-de-siècle, ses cafés, bals musettes et cabarets et ses multiples révolutions artistiques, intellectuelles et sociétales. Elle met en évidence le caractère résolument moderne de l'œuvre de Suzanne Valadon, première femme à peindre en grand format un nu masculin de face. Cette plongée inédite dans son œuvre dévoile aussi bien ses relations amicales et artistiques avec les peintres de la bohème que son influence incontestable sur la scène artistique parisienne grâce au soutien actif de ses amis artistes et galeristes.

Suzanne Valadon - Oeuvre, 1923
Suzanne Valadon 
Catherine nue allongée sur une peau de panthère, 1923
Huile sur toile, 64,6 × 91,8 cm
Lucien Arkas Collection
Photo © Hadiye Cangokce

Suzanne Valadon, Oeuvre La Boîte à violon, 1923
Suzanne Valadon 
La Boîte à violon, 1923 
Huile sur toile, 81 × 100 cm
Achat, 1937 Paris, musée d’art moderne de Paris, Inv. AMVP 1712
Crédit Photo: CCØ Paris Musées / Musée d’Art Moderne
de la Ville de Paris

Suzanne Valadon - Oeuvre, 1936
Suzanne Valadon 
Portrait de Geneviève Camax-Zoegger, 1936
Huile sur toile, 56 × 46 cm  
Italie, Bergame, collection particulière
Photo © Galleria Michelangelo

Cette exposition souligne l'étendue, la richesse et la complexité de son œuvre en s'articulant autour de cinq sections thématiques

Apprendre par l’observation 
Portraits de famille
« Je peins les gens pour apprendre à les connaître » 
« La vraie théorie, c’est la nature qui l’impose »
Le nu : un regard féminin. 

Une sélection d’œuvres de ses contemporaines, aux préoccupations picturales proches des siennes, comme Juliette Roche, Georgette Agutte, Jacqueline Marval, Émilie Charmy ou Angèle Delasalle complète cette proposition.

Le fonds d’archives exceptionnel légué en 1974 au Centre Pompidou par le docteur Robert Le Masle, médecin, collectionneur et ami proche de l'artiste, rassemblant de nombreuses photographies, des manuscrits et des documents aujourd’hui conservés à la Bibliothèque Kandinsky, constitue un témoignage essentiel de la personnalité frondeuse de Suzanne Valadon et de sa reconnaissance artistique précoce.

Après les expositions, Alice Neel, Georgia O’Keeffe, Dora Maar ou Germaine Richier, cette monographie s’inscrit dans le cadre de la démarche engagée du Centre Pompidou pour approfondir l’étude et la connaissance du travail et de l’œuvre d’artistes femmes, et accroître la part de leurs œuvres dans la collection.

Commissariat de l'exposition :
Nathalie Ernoult, attachée de conservation au Musée national d'art moderne 
Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz 
Xavier Rey, directeur du Musée national d'art moderne 

L’exposition « Suzanne Valadon » au Centre Pompidou est reprise et adaptée de l’exposition « Suzanne Valadon. Un monde à soi » conçue par le Centre Pompidou-Metz et présentée du 15 avril au 11 septembre 2023. Elle a également fait étape au Musée d’arts de Nantes du 27 octobre 2023 au 11 février 2024 et dans une version adaptée au Museu Nacional d’Art de Catalunya à Barcelone du 19 avril au 1er septembre 2024.

Suzanne Valadon - Catalogue - Centre Pompidou
Suzanne Valadon
Sous la direction Chiara Parisi
Catalogue de l’exposition
280 pages | 240 illustrations | 42 € | en français
Ce livre est l’édition augmentée du catalogue édité par le Centre Pompidou-Metz, aujourd’hui épuisé. Enrichi de 16 pages, il comporte deux essais supplémentaires et le corpus d’Oeuvres est aussi plus important et adapté à l’exposition parisienne. Le texte de Nathalie Ernoult est issu du colloque « Le clan Valadon » sur la question de Suzanne Valadon femme artiste, qui s’est déroulé au Centre Pompidou-Metz en 2023.
Sommaire du catalogue

Préface

Essais
Suzanne Valadon, un monde à soi, Chiara Parisi
Valadon, grand artiste en son temps, Xavier Rey
Valadon, la liberté à tout prix, Jean-Paul Delfino
La bohème et l’éducation moderniste de Suzanne Valadon, Phillip Dennis Cate
Revoir Suzanne Valadon, Daniel Marchesseau
Du modèle à l’artiste, Yelin Zhao

Focus
De Marie-Clémentine à Suzanne. Valadon et Toulouse-Lautrec, Florence Saragoza
Valadon et Puvis de Chavannes, Céline Le Bacon
Tentatrices, Stéphane Guégan
L’éloquence et la sensualité, Valadon dessinatrice, Gilles Genty
Dans l’Œil des artistes : Suzanne Valadon collectionnée par ses pairs, Gwendoline Corthier-Hardoin
Suzanne Valadon dans les collections nationales, Nathalie Ernoult
Au-delà du genre : Valadon, une artiste féministe ?, Magali Briat-Philippe
Suzanne Valadon, Le Lancement du filet, 1914, Sophie Bramly
Comme un homme ?, Louise Chennevière
André Utter, Scène érotique, 1911, Sophie Bramly
« Audacieux pas en avant », La réception et l’héritage de Suzanne Valadon, Paula J. Birnbaum
Suzani versus velours kuba, la possibilité d’un dialogue intérieur, Constance de Monbrison
Portraits bourgeois, Sophie Bernal
Suzanne Valadon, Femme artiste moderne, Claire Lebossé
L’autoportrait dans l’oeuvre de Suzanne Valadon : « Se regarder en face pour atteindre l’âme », Saskia Ooms
Mes rencontres avec la terrible Suzanne, Jeanine Warnod

Bibliographie sélective
Liste des Œuvres exposées

Également disponible :

Album de l’exposition
Suzanne Valadon sous la direction de Nathalie Ernoult
60 pages | 10,50 € | en français et anglais

CENTRE POMPIDOU, PARIS

Suzanne Valadon, Centre Pompidou, Paris, 15 janvier - 26 mai 2025

17/05/23

Pascal Haudressy - Monographie aux Editions Skira - Sous la direction de David Rosenberg

Pascal Haudressy
Nouvelle monographie éditée par Skira
Sous la direction de David Rosenberg

Pascal Haudressy
PASCAL HAUDRESSY 
Parution mai 2023
Editions Skira
Édition reliée bilingue en français et anglais
24 x 32 cm, 160 pages
100 illustrations 
39 € - ISBN 978-2-37074-206-3

Pascal Haudressy
PASCAL HAUDRESSY
Heart, 2009
Boucle numérique : étude de bruit génératif
150 x 100 cm 
Édition de 6 exemplaires, collection particulière, Allemagne

Artiste français d'origine tatare, Pascal Haudressy (1968-2021), a développé une œuvre singulière et innovante mêlant sculpture, peinture et nouvelles technologies. Cette monographie, qui fait suite à un premier ouvrage publié par Skira en 2011, permet de découvrir les multiples facettes de son art et rend hommage à la mémoire de l'artiste, disparu prématurément à l'âge de 53 ans.

Après dix années à l’Unesco en tant que responsable de projets culturels, où il a notamment lancé les « Drapeaux de la Tolérance », un projet avec des artistes tels que Robert Rauschenberg, Gordon-Matta Clarke ou Friedensreich Hundertwasser, Pascal Haudressy décide de se consacrer à son travail artistique en 2005. Développant une approche esthétique singulière, il est le pionnier d’un nouveau format centré sur le mouvement, la matérialité et l’immatérialité. Dans son travail, Pascal Haudressy explore les profondes mutations de notre monde marqué par la coexistence du digital et du biologique. Chacune de ses œuvres forme un lien ou une réconciliation entre le passé et l’avenir, la nature et l’activité humaine, la science et le mythe, l’Orient et l’Occident.

Pascal Haudressy
PASCAL HAUDRESSY
Diptych Project, 2017/ Piero Viti - LABOTIV
« Ce sont les inter-mondes, les émulsions, les interrelations entre les médiums qui m'intéressent et que j'aime perturber. Les choses sont mouvantes et mutantes, en particulier à notre époque. Ce changement perpétuel de perception, de perspective, nous ouvre un nouvel espace d'incertitude et de liberté. »  -- Pascal Haudressy
Images digitales et réalité virtuelle, intelligence artificielle et robotique : les mutations du réel et la pluralité des expériences nouvelles qui en découlent constituent le point de départ de la réflexion et de la pratique artistique de Pascal Haudressy.

Pascal Haudressy
PASCAL HAUDRESSY 
Step 1-C (acides aminés), 2010
Marbre 270 cm
Édition de trois exemplaires, collection particulière, Londres, Royaume-Uni

Pascal Haudressy
PASCAL HAUDRESSY 
Light Painting, Magenta and Blue, One Stripe, 2021
Impression et acrylique sur toile et vidéo projection
200 x 200 cm

Dessin et sculpture, selon lui, ne peuvent plus être envisagés en termes de structures figées, mais comme des activités et des formes génératives en devenir. Il expérimente en introduisant délibérément des bugs, des « virus » dans le flux des calculs qui sous-tendent ses images numériques. Des mutations improbables se font ainsi jour, les contours se faisant et se défaisant, les formes se réordonnant ou se désagrégeant sans cesse.

Pascal Haudressy a participé à de nombreuses expositions internationales et ses œuvres figurent dans d'importantes collections. En France, elles ont notamment été présentées en 2018 au Centre Pompidou ainsi qu'au Grand Palais lors de l'exposition Artistes & Robots.

Cet ouvrage édité sous la direction de David Rosenberg, auteur et commissaire d'exposition, rassemble les contributions de spécialistes qui furent des proches de l'artiste : un essai de Domitille d’Orgeval, historienne de l’art contemporain, un entretien avec Jérôme Sans, co-fondateur du Palais de Tokyo et commissaire d'exposition, les textes de Jérôme Neutres et de Françoise Paviot, commissaires d’exposition, ainsi que de Miguel Chevalier, artiste.

EDITIONS SKIRA

28/10/22

Monographie de Philippe Cognée, Editions Skira - Par Julie Chaizemartin, Marc Donnadieu, Guy Tosatto

Philippe Cognée
Éditions Skira Paris et Galerie Templon
Parution Septembre 2022

Philippe Cognée
PHILIPPE COGNÉE
© Éditions Skira 2022 / Galerie Templon

Né en 1957, PHILIPPE COGNÉE est peintre, graveur et dessinateur. Représenté par la galerie Templon depuis 2002, il est aujourd'hui reconnu comme l'un des principaux artistes français de sa génération qui furent à l'origine d'un intérêt nouveau pour le médium de la peinture, et ce, dès les années 1990. 

Procédant par effets de « floutage et amélioration », son travail se distingue par une approche et une technique particulières par le biais desquelles il cherche à transcender la banalité quotidienne en perdant le sujet choisi - fleurs, architectures, objets, foules, vues familières - dans le flou. Son travail pose notamment la question de l’épuisement de l’image et de la condition humaine dans son rapport à l’environnement urbain, il interroge le rôle de la peinture dans une société où l’image, sous les effets des nouvelles technologies, est à la fois omniprésente et appauvrie.

Philippe Cognée photographie ou capte en vidéo ses sujets puis en photographie quelques images diffusées sur un moniteur. Ces images, telles quelles ou déconstruites ou ré-assemblées, sont ensuite projetées sur la toile ou sur un panneau de bois. L'artiste utilise alors une peinture à l'encaustique faite de cire d'abeille et de pigments de couleur pour reproduire les images choisies. Il dispose cette peinture au pinceau sur la toile, puis recouvre celle-ci d'un film plastique sur lequel un fer à repasser chauffe la cire pour la liquéfier, étalant et déformant les formes, ce qui a pour effet de créer un enfouissement trouble du sujet dans la matière. Le film plastique, lorsque décollé, produit à certains endroits des manques dûs à l'arrachage de la couche picturale. L'image semble alors piégée sous une surface glacée.

Au cours de sa carrière, Philippe Cognée a notamment pu porter son attention sur des sujets tels que des architectures ou des lieux - supermarchés, abattoirs - liés à la société de consommation. Dans sa peinture, des monuments tels que le Centre Georges Pompidou, la basilique Saint-Pierre de Rome ou le Musée Guggenheim de Bilbao apparaissent non dans leur structure réelle et objective mais tels qu'ils pourraient exister dans notre mémoire. Ces images viennent restituer une réalité altérée par le souvenir et la subjectivité de l'artiste. 

Depuis 2006, Philippe Cognée s'est également intéressé aux clichés satellite diffusés sur Internet ainsi qu'aux clichés Google Street View à 360° qui lui permettent d'explorer le monde entier depuis son atelier, de travailler sur les bâtiments et d’observer les différents régionalismes et particularismes architecturaux.

Aujourd’hui, ses paysages champêtres, champs de coquelicots ou de tournesols, bien qu'évoquant le plein air des impressionnistes, viennent témoigner d'une réalité autrement plus étouffante. Diptyques ou triptyques, étrangement déserts, figés dans une lumière ambigüe, ces morceaux de campagne familière fascinent autant qu’ils inquiètent. Leur apparente immuabilité, traversée de couleurs vives voire incongrues, leurs surfaces en dripping ou grattées, font état d'une forme de résistance : résistance contre le réalisme, résistance contre la superficialité au sens propre comme figuré. Les terres agricoles deviennent sauvages et les forêts tourmentées, elles s'inscrivent dans une majesté qui contraste avec une sensation de disparition imminente, chaque paysage se faisant le constat d’un irréconciliable malentendu entre nature et culture.

Auteurs

Julie Chaizemartin
Critique d'art et journaliste, Julie Chaizemartin écrit notamment pour artpress, Le Quotidien de l’Art, Beaux-Arts Magazine et Transfuge.

Marc Donnadieu
Commissaire d'exposition, Marc Donnadieu est actuellement conservateur en chef à Photo Élysée à Lausanne.

Guy Tosatto
Historien de l'art et conservateur, Guy Tosatto est directeur du musée de Grenoble depuis septembre 2002. 

Édition bilingue en français et en anglais - Reliée - 23,5 x 30 cm -
288 pages - 220 illustrations - ISBN 978-2-37074-198-1 - 45 € 

10/10/22

Gérard Garouste @ Centre Pompidou, Paris - Exposition rétrospective

Gérard Garouste
Centre Pompidou, Paris
7 septembre 2022 – 2 janvier 2023

Le Centre Pompidou consacre une rétrospective d’envergure à Gérard Garouste, l’un des plus importants peintres contemporains français, adepte d’une figuration sans concession. Aux côtés de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format, l’exposition donne une place aux installations, sculptures et œuvres graphiques de l’artiste. Elle permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Gérard Garouste, « l’intranquille », dont la vie, sous le signe de l’étude mais aussi de la folie, et l’œuvre énigmatique, se nourrissent l’une l’autre en un dialogue saisissant.

En 1969, Gérard Garouste (né en 1946) présente sa première exposition personnelle dans une galerie. Il étudie alors aux Beaux-Arts de Paris, dont il retire un vaste questionnement sur le devenir de la peinture, notamment lorsqu’il découvre la radicalité de figures iconoclastes tel Marcel Duchamp. C’est dix ans plus tard, après plusieurs incursions dans le théâtre comme décorateur et metteur en scène, qu’il affirme son choix d’être un peintre à part entière, dans son acception la plus classique, attaché aux techniques ancestrales dans lesquelles il n’aura de cesse de se perfectionner. Cette posture lui donne alors la liberté de se consacrer pleinement au sujet du tableau, qu’il inscrit tour à tour dans la mythologie, la littérature, le récit biblique et les études talmudiques. Pour Gérard Garouste, le sujet n’est cependant que prétexte à l’activation du regard et de la pensée. S’il livre quelques clés pour aborder ses peintures, il invite davantage à la réflexion, à une lecture personnelle de son œuvre.

Dès sa première période, au début des années 1980, l’artiste met en scène deux figures opposées et complémentaires, le Classique et l’Indien – l’apollinien et le dionysiaque – à l’œuvre, selon lui, en chaque individu. Il revisite l’histoire de l’art de façon magistrale à travers la mythologie grecque et les genres de la peinture. La figure, le portrait, la nature morte sont explorés tour à tour dans d’immenses tableaux dont le fil narratif renvoie à des épisodes mythiques et dont la manière rappelle les grands peintres que Garouste a étudiés assidûment : Tintoret, Le Greco... Ces œuvres résistent cependant à toute classification : insaisissables dans leur finalité, elles sont d’impressionnants morceaux de peinture figurative.

La découverte d’un grand récit poétique, La Divine Comédie de Dante, vient alors, après le milieu des années 1980, donner naissance à un nouveau corpus, aux motifs en délitement et aux couleurs grinçantes. Le peintre se livre à une exploration picturale en osmose avec le célèbre texte décrivant la descente aux Enfers, jusqu’à faire basculer l’image dans une manière d’abstraction inédite. La série des Indiennes prolonge sur des supports de toile libre monumentaux cette recherche singulière.

L’œuvre de Dante est aussi pour Garouste une introduction aux différents niveaux de lecture biblique. Cette initiation prendra toute sa dimension à travers l’étude du Talmud et du Midrach, à laquelle se consacre l’artiste, et qui devient sous-jacente à ses travaux artistiques à partir du milieu des années 1990, pour innerver ouvertement toute sa peinture dès les années 2000. La figure y devient lettre : elle surgit des récits jamais univoques de la tradition exégétique juive pour laquelle l’artiste, féru d’hébreu, se passionne toujours davantage jusqu’à en faire une constante de son œuvre. La question de l’interprétation des textes, qui selon cette tradition, offrent une multiplicité de lectures, trouve un écho direct dans la proposition des sujets par le peintre, empruntés à la Bible ou aux œuvres littéraires d’écrivains tels Miguel de Cervantès ou Franz Kafka.

Forte de cette tradition, la peinture de Gérard Garouste ne se veut pas séduisante. Elle ne craint ni les aberrations, ni les déformations, mutilations et recompositions de la figure. C’est une peinture qui questionne sans relâche, bouscule les certitudes : une peinture qui dérange, mais sur le mode d’un jeu dont les règles seraient sans cesse à réinventer.

Commissariat de l'exposition : Sophie Duplaix, conservatrice en cheffe des collections contemporaines, Musée national d'art moderne

Gérard Garouste - Catalogue de l'exposition - Centre Pompidou
Gérard Garouste
Catalogue de l’exposition
Sous la direction de Sophie Duplaix
Éditions du Centre Pompidou
304 pages, 22 × 28 cm
Disponible en français et en anglais
Première monographie complète de l’artiste, ce catalogue compte 3 essais principaux de Sophie Duplaix, d’Olivier Kaeppelin et de Marc-Alain Ouaknin. Il comprend une chronologie riche et abondamment illustrée, accompagnée d’une rare anthologie retraçant le parcours de l’artiste. Enfin, l’ouvrage présente l’ensemble des environ 200 œuvres exposées dans cette rétrospective majeure.
CENTRE POMPIDOU, PARIS

A lire aussi sur Wanafoto : Sculpture monumentale de Gérard Garouste Le défi du soleil, Domaine national de Saint-Cloud, Parc de Saint-Cloud, Hauts-de-Seine (2013)

05/10/22

Monographie de L'Atlas, Editions Skira - Par Paul Ardenne et David Rosenberg

Monographie de L'Atlas
Éditions Skira - Parution Octobre 2022

L'Atlas
Couverture L'Atlas 
© Éditions Skira 2022

Figure majeure du street art français, Jules Dedet Granel, dit L’Atlas, né en 1978, trouve par ses recherches autour de l’écriture le point de départ de son travail plastique et pictural. Ayant étudié la calligraphie dans plusieurs pays arabes, il crée ses propres typographies originales. Il est particulièrement animé par l’idée de créer un langage pictural universel, qui soit un juste équilibre entre la forme et la lettre, entre l’acte et l’intention. Ses œuvres prennent pour point de départ la signature de l’artiste – L’Atlas, qu’il décline de mille manières.

Cette monographie avec les essais de Paul Ardenne et David Rosenberg présente les variations infinies du langage codifié de l'artiste, entre art optique, abstraction, street art, pop art et minimalisme, depuis les années 1990 où il s’est fait connaitre par ses interventions radicales dans l’espace public et les années 2000 depuis lesquelles il développe un travail en atelier et expose ses œuvres dans des galeries d’art urbain contemporain.

L’Atlas présente la particularité de rechercher et de renouveler systématiquement son approche et son expression de la lettre et de la ligne, du rythme codifié de l’écriture, cherchant la frontière de l’illisible, et menant méthodiquement son œuvre vers l’abstraction et le minimalisme ; il considère toute forme comme une lettre et toute lettre comme une forme, ce qui l'a conduit à travailler récemment avec des urbanistes pour donner une troisième dimension à son art et réinvestir l’espace public d'une autre manière redonnant ainsi un sens à la dimension architecturale de son travail.

Auteurs

Paul Ardenne est historien de l'art, commissaire d'exposition et écrivain. Il enseigne l'histoire de l'art contemporain à l'Université d'Amiens. 

David Rosenberg est commissaire d'exposition. Il collabore régulièrement avec différents musées, fondations et galeries à travers le monde. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’art moderne et contemporain. 

Édition bilingue en français et en anglais - Reliée - 23 x 29 cm -
208 pages - 130 illustrations - ISBN 978-2-37074-185-1 - 39 €

Signature à la Galerie Perahia le 15 octobre 2022 de 17h00 à 22h00 
24 rue Dauphine, 75006 Paris

09/04/22

Purvis Young @ Galerie 75 Faubourg, Paris - « Meet Purvis Young »

« Meet Purvis Young »
Galerie 75 Faubourg, Paris
1 avril - 22 mai 2022

« Mon rêve est d’aller en France, et de voir d’où viennent les grands peintres. » Purvis Young, 1973.
Si l’artiste, né en 1943 à Liberty City et mort en 2010 à Overtown, n’a pu réaliser son rêve et a été jusqu’à présent très peu exposé en France, Doriano Navarra et Joseph Abergel [1] avec l’exposition « Meet Purvis Young » à la Galerie 75 Faubourg tentent de redonner vie à ce vieux rêve.

Dans ses œuvres, Purvis Young dépeint la culture urbaine du quartier d’Overtown à Miami, que l’artiste n’a pratiquement jamais quitté. Peintre autodidacte et particulièrement prolifique, il assemble les matériaux de récupération qu’il trouve autour de chez lui : livres de compte, planches de bois, moquette, tissus, feuillets publicitaires, linoleum, cartons… Ses œuvres mêlent environnement urbain, représentations du sacré et de la fécondité, mais aussi de la guerre et des révoltes populaires. Toujours par le prisme de sa vie, de la vie, d’un réel qui s’intègre à sa propre mythologie. Purvis Young crée ainsi une narration qui n’appartient qu’à lui tout en étant universelle.

En parallèle de cette exposition, les Editions Enrico Navarra publie une monographie de 256 pages incluant 150 œuvres, avec des textes de Olivia Anani, Annabelle Gugnon, Gean Moreno, et Leslie Umberger. Dans son texte d’introduction, Olivia Anani (Critique d'art, co-directrice du département Afrique + Art Moderne et Contemporain chez PIASA, Paris), écrit « Planche après planche, panneau après panneau, un coup de pinceau apreès l’autre, c’est par ces mains noires qu’une partie de l’Histoire a été écrite, et que le grand récit que nous connaissons a pris forme. »

Les œuvres de Purvis Young ont intégré des collections privées et institutionnelles majeures telles que le Smithsonian American Art Museum (Washington DC, USA), le Metropolitan Museum of Art (New York, USA), la Rubell Family Collection (Miami, USA), le Philadelphia Museum of Art (Philadelphie, USA).

[1] Cette exposition à la Galerie 75 Faubourg comme la monographie éditée par les Editions Enrico Navarra sont le fruit d’une histoire d’amitié et de fidélité, celle qui liait Enrico Navarra et Emmanuel Barth d’une part, à Joseph Abergel et son fils Eric d’autre part, et qui se perpétue aujourd’hui autour de Doriano Navarra.

GALERIE 75 FAUBOURG
75 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris

21/11/21

Eva Jospin @ Musée des impressionnismes Giverny - De Rome à Giverny

Eva Jospin. De Rome à Giverny
Musée des impressionnismes Giverny
19 novembre 2021 - 16 janvier 2022

Après des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts, Eva Jospin est lauréate du Prix de l’Académie des beaux-arts en 2015. L’année suivante, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome. Au cœur de ses inspirations artistiques, l’Italie, comme une seconde patrie, parcourt en filigrane l’ensemble de sa production. Cette présence se devine dans le rattachement aux thèmes classiques de l’histoire de l’art, dans le souvenir des mythes antiques, ou encore dans les références aux capricci, ces peintures du XVIIIe siècle constituées de paysages imaginaires, mêlant ruines, éléments architecturaux et motifs végétaux. Ce sont aussi les jardins italiens, ceux de la Renaissance ou ceux nés du maniérisme, qui, par leurs fabriques, grottes et nymphées, nourrissent l’inspiration de l’artiste.

Cette sensibilité toute particulière d’Eva Jospin à la nature est à l’origine d’une commande de la part du musée des impressionnismes Giverny, de deux sculptures venues enrichir les jardins de l’institution. La première, Edera, crée une illusion entre la nature et l’œuvre en présentant un entremêlement de lierre (edera en italien), de lianes et de branches de bronze et de laiton, avec la glycine qui orne l’arche d’entrée. Placée à côté de la prairie, Bois des nymphes évoque quant à elle l’iconographie des divinités féminines qui régnaient sur les paysages antiques. 

En parallèle à cette commande, l’artiste a reçu carte blanche dans les collections du musée, et propose de découvrir sa sélection d’œuvres, confrontée à certaines de ses propres créations. 

De Rome à Giverny, c’est donc autour du thème de la nature, si cher aux impressionnistes, que se noue ici un riche dialogue porté par des visions personnelles diverses sur la création artistique et sur le monde qui nous entoure.

Eva Jospin
Eva Jospin
De Rome à Giverny
Coédition musée des impressionnismes Giverny / Atelier EXB 
Entretien entre Eva Jospin et Cyrille Sciama
192 pages, relié, 19,5 x 28 cm
Environ 150 images couleur et N&B

Commissariat de l'exposition : Eva Jospin, artiste, et Cyrille Sciama, directeur général du musée des impressionnismes Giverny, conservateur en chef du patrimoine.

Musée des impressionnismes Giverny
99 rue Claude Monet, 27620 Giverny

27/02/11

Larry Bell, Carré d'Art - Musée d'art contemporain de Nîmes - En perspective

Larry Bell. En perspective
Carré d'Art - Musée d'art contemporain de Nîmes
25 février - 22 mai 2011

La connaissance de la création américaine a longtemps été dominée par l’hégémonie New Yorkaise et la Côte Est des Etats-Unis. A la suite de l’exposition John Baldessari (2006), Carré d’art continue sa mise en lumière de la création de la côte Ouest. La première exposition monographique globale de LARRY BELL permet de découvrir de nouveaux enjeux. L’espace et la lumière, l’utilisation de nouvelles technologies et la science-fiction comme source d’inspiration vont marquer la création de Larry Bell. S'il a influencé la scène américaine depuis le milieu des années 60, son travail ne cesse d'intriguer et nourrir une recherche contemporaine, en témoigne le récent hommage de Jeppe Hein à la galerie Templon à Paris.

Tout en conservant une antenne à Venice Beach, l’artiste a su sortir des catégories étroites et du confinement de la scène californienne pour élaborer une oeuvre aux multiples facettes. Marqué par l'enseignement de Robert Irwin, il va développer un travail singulier qui ouvre les frontières de la perception, questionnant la périphérie du regard, la lumière et l'espace. Tout en conservant une antenne à Venice, il installe son atelier au Nouveau Mexique, autour d’une machine spécialement conçue pour lui qu’il appelle « le tank ». Le luxe sublime des matériaux, la rigueur mathématique des procédés et l’invention constante en font un maître à l’égal des grandes figures d’artistes-inventeurs. Dépassant les catégories traditionnelles abstraction-figuration, moderne-sublime, ou encore décoratif-conceptuel, l'oeuvre de Larry Bell recouvre un riche corpus, qui dépasse de beaucoup « l'artiste qui fait des cubes en verre sur des socles transparents », et comprend des peintures, des oeuvres bi dimensionnelles hybrides, des installations environnementales mais aussi des structures lumineuses parfois aux frontières de la sculpture et de l'architecture.

L’exposition permet de découvrir près de 300 pièces de 1959 à aujourd’hui. Le parcours invite le visiteur à devenir un voyageur de la Machine à remonter le temps, à perdre ses repères spatiaux temporels, jusqu’à perdre son reflet et son ombre. Des premiers travaux de peintures aux boîtes et cubes des années 60, jusqu'aux grands Mirages et aux Vapor Drawings, ponctué par les Fractions, l'évolution du travail et le rapport à la lumière sur les surfaces seront perceptibles. On découvre les photographies de Larry Bell, dont la série des Pink Ladies est produite pour la première fois. Trois installations recréées spécialement par l'artiste donnent à expérimenter ses questionnements sur la perception : Time Machine, 2002, The Leaning Room, 1986, et Dutch First and Last, 2010, qui recombine deux oeuvres majeures (un grand cube noir appartenant au Stedelijk Museum datant de 1969 et un ensemble de panneaux de verre du MAC de Lyon de 1995). L'énigme de la vision est mise en jeu, de la "pensée de voir" à la "vision en acte".

Commissariat : Marie de Brugerolle, critique d’art, professeur à l’école des Beaux Arts de Lyon et commissaire d’expositions indépendante

Le catalogue coédité avec Les Presses du Réel est la première monographie sur l'artiste publiée en Europe, deux versions anglais et français, richement documentée avec des archives de l'artiste et 4 essais originaux par Larry Bell, Marie de Brugerolle, Annette Leddy, John Welchman. 

CARRÉ D'ART - Musée d'art contemporain de Nîmes - Musée d'art contemporain de Nîmes
Place de la Maison Carrée, 30000 Nîmes