Nouvelle acquisition et exposition au musée Guimet
Une saison, une oeuvre
Bodhisattva monumental
Musée Guimet, Paris
21 septembre - 21 décembre 2006
Le musée national des arts asiatiques Guimet propose au public de découvrir une statue exceptionnelle d’un bodhisattva, acquisition venant rejoindre les collections chinoises. Sa présentation au public, à partir de la fin septembre 2006, s’inscrit dans le cadre de la manifestation « Une saison, une oeuvre. »
Cette pièce monumentale est issue de la prestigieuse collection de l’expert japonais M. Yamanaka, à l’origine de la présence de nombreux chefs d’oeuvre de la statuaire chinoise dans les plus grands musées du monde. Cette acquisition est un enrichissement exceptionnel pour les collections du musée Guimet, plaçant ainsi l’institution française, pour ses collections chinoises, aux côtés du Metropolitan Museum of Arts de New-York, du Museum of Arts de Boston et du British Museum de Londres. L’événement est historique dans la mesure où aucune oeuvre de cette taille n’était apparue sur le marché depuis 1939.
Cette statue cultuelle en grès rougeâtre, haute de deux mètres quarante, représente un bodhisattva, « être d’éveil ». Située sur le palier du premier étage du musée, dressée dans une niche spécialement aménagée pour l’accueillir, elle marque l’accès aux salles consacrées à la civilisation chinoise.
Cette oeuvre, commanditée par un souverain ou un éminent personnage, est une statue-colonne, taillée dans le bloc rocheux originel. Fidèle à une iconographie fixée en Inde, l’être d’éveil porte le costume et les attributs princiers (diadème orné, lourds bijoux). Le brillant costume est dérivé des sources indiennes par une interprétation chinoise. Le trait sinisé se remarque dans le fait que le torse, contrairement à la nudité indienne, est couvert d’une fine étoffe. La gestuelle est conforme au canon répandu dans tout le monde bouddhique. La main gauche, dans laquelle apparaît le bouton de lotus, figure le geste du « Don ». La droite, relevée, brisée au poignet, pourrait esquisser le geste de « l’Absence de crainte » ou bien, plus probablement, être retournée comme si elle venait à toucher l’écharpe, douceur d’un geste qui manifeste le don de soi.
Le style, ainsi que la nature du grès laissent à penser que cette statue provient des grands ateliers impériaux du Nord-est (région de Taiyuan), dans la province du Shanxi, alors sous le règne de la dynastie sino-barbare des Qi septentrionaux (550-577). On retrouve également l’influence de leurs prédécesseurs, les Wei occidentaux.
Le bodhisattva se trouvait sans doute parmi un groupe statuaire dressé sur l’autel principal d’un temple, réuni autour du Bouddha. Ces figures sont principalement honorées dans le bouddhisme du Grand Véhicule (Mahâyâna). Répondant à l’attente des croyants qui cherchent à se délivrer de leur douleur, le bodhisattva intervient dans la vie des hommes en qualité de guide secourable. Il incarne le voeu d’obtenir l’état de bouddha, « éveillé parfait ».
Récapitulatif des caractéristiques du bodhisattva
Grès rougeâtre (avec trace de polychromie et de dorure)
Chine septentrionale vraisemblablement province du Shanxi central, région de Taiyuan
Dynastie des Qi du Nord (550-577)
Dimensions : Hauteur 240 cm
Poids : 1 tonne 5
Situation : premier étage, rotonde du musée Guimet
Date d’entrée dans les collections : 4 avril 2006
Cette acquisition a été rendue possible grâce au mécénat d'AREVA qui est partenaire du musée Guimet depuis 2001. Le groupe contribue régulièrement à l’enrichissement des collections du musée par l’acquisition d’oeuvres.
MUSEE GUIMET
Musée national des Arts Asiatiques