15/05/99

Face to Face to Cyberspace - Fondation Beyeler

 

Du 30 mai au 12 septembre 1999, la Fondation Beyeler (Riehen/Bâle) propose une exposition spéciale intitulée « Face to Face to Cyberspace » et montrant des vues frontales d’individus, de visages humains essentiellement. L’exposition, qui comprend quelque 80 œuvres de 20 artistes, s’organise en trois parties. La première présente les débuts de l’art moderne, avec Cézanne, Matisse, Modigliani, Beckmann et Picasso ; la seconde rassemble des portraits de Dubuffet, Giacometti et Bacon, tandis que la troisième ouvre sur le présent et l’univers de la virtual reality (Close, Warhol, Gertsch, Trockel, echtzeit GmbH). L’exposition établit ainsi un pont entre le début du XXe siècle et l’aube du XXIe.

De tout temps, les artistes se sont intéressés de multiple manière au portrait, le visage humain constituant un phénomène essentiel auquel nous sommes quotidiennement confrontés et que influence fortement notre rapport à autrui. Au XXe siècle, compte tenu notamment de l’abstraction, le portrait devient le lieu d’une confrontation entre la représentation neutre, qui cherche avant tout la ressemblance avec la personne portraiturée, et la représentation psychologique qui veut restituer l’essence même du visage. L’exposition « Face to Face to Cyberspace » s’articule autour de cette alternance entre portrait et visage, et révèle le passage du portrait classique aux vues frontales et monumentales, dans lesquelles l’individu portraituré n’est plus au centre, mais la reconstitution technique du visage.

« Face to Face to Cyberspace » renvoie d’abord aux débuts de l’art moderne et à ses représentants classiques comme Paul Cézanne, Vincent van Gogh, Henri Matisse et Pablo Picasso, qui commencent à envisager la notion de portrait de façon expérimentale.

Le cœur de l’exposition est constitué par des portraits de Jean Dubuffet, réalisés à l’apogée de son art — on en trouvera ici la plus grande quantité jamais rassemblée : plus de 30 de ses fameux « portraits » montrant des amis artistes et écrivains. À travers ces portraits directs, Dubuffet va au-delà du portrait, là où l’individu commence à lentement disparaître derrière la représentation anonyme de ce qui n’est plus que visage. Cette série symbolise, dans la période d’après-guerre, l’anonymat croissant du visage humain.

À ces œuvres s’ajoutent celles d’autres artistes contemporains comme Alberto Giacometti et Francis Bacon. Les têtes et bustes, à la fois distanciateurs et saisissants, que Giacometti a réalisés contrastent forment avec les portraits de Bacon et ces visages perturbés qui sont précisément à l’opposé de cette rigueur formelle propre à Giacometti.

L’étape qui conduit au présent met en scène, au niveau inférieur de la Fondation, de monumentales vues de face fixant le spectateur sur quatre côtés d’une manière presque menaçante. Dans les gigantesques portraits hyperréalistes de Chuck Close et Franz Gertsch, le moindre pore devient cratère, l’œil est une véritable mer. L’image est comme un paysage que l’on peut traverser, mais aussi comme une façade qui oblige à reculer. On verra également le dernier autoportrait d’Andy Warhol qui nous fixe de ses 2,7 mètres de haut ; de son vivant, le peintre lui-même s’était érigé en icône de la société de consommation, dépourvue de toute expression.

Avec le développement technologique constant, le visage devient support de consommation, « interface » entre l’homme et la machine. La fin de l’exposition entraîne dans le monde artificiel de la « virtual reality ». Grâce à une installation interactive du studio berlinois echtzeit, le visiteur peut reconstituer son propre visage dans le cyberspace qui l’a auparavant conduit à travers l’exposition, et ensuite communiquer avec la représentation digitalisée d’un autre visiteur par le biais d’un double simulé en hologramme. L’installation « Virtual Head », qui donne une idée du téléphone visuel de demain, représente le stade actuellement le plus avancé dans l’évolution des technologies cyberspace.

Avec l’exposition « Face to Face to Cyberspace », la Fondation Beyeler entre de plein pied dans le nouveau millénaire. Le musée, qui par la nature même de sa collection, est fortement ancré dans le XXe siècle, relie ainsi Cézanne au Cyberspace, et permet au visiteur, grâce à une incursion dans l’univers de la virtual reality, une approche critique dont la signification, non seulement pour l’art, mais aussi pour l’existence et la communication humaine, est d’une importance sans cesse croissante.

Journée internationale des musées 1999

ICOM – Conseil International des musées

 

Le 18 mai 1999, les musées du monde entier célébreront la Journée internationale des musées sur le thème " Plaisirs de la découverte ". Le Conseil international des musées (ICOM – International Council of Museums) qui l’organise veille, au niveau mondial, à la diffusion la plus large possible de cet événement.

Selon sa définition (Statuts de l'ICOM) le musée est une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l'homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d'études, d'éducation et de délectation.

Les membres de l'ICOM ont souhaité cette année mettre en valeur la notion de délectation en choisissant pour thème de la Journée internationale des musées 1999 " Plaisirs de la découverte ". En effet si le musée est un lieu d'acquisition du savoir, il est aussi un lieu de distraction et de divertissement qui doit donner à chaque âge ses plaisirs et où tous les sens doivent être en éveil.

Jacques Perot, Président de l'ICOM insiste sur le fait que " l'exploration d'un musée doit avoir une dimension ludique. Partir à la découverte d'un musée doit provoquer l'excitation d'un voyage où chaque objet, chaque témoin révèle un phénomène ignoré et inconnu. "

Découverte de soi et de son environnement technique, scientifique, de son milieu naturel et des êtres vivants qui nous entourent, découverte de l'autre dans le temps et dans l'espace, le musée est cet outil de connaissance faisant appel à la sensibilité et à l'émotion et qui permet de comprendre le monde dans lequel nous évoluons.

La visite d'un musée, qu'il soit d'art, de sciences, ethnographique ou archéologique, etc., doit être assimilé à une promenade où les plaisirs liés à la découverte sont un des attraits essentiels. Ainsi le thème de l'année 1999 devrait remporter l'adhésion des visiteurs, il offre l'opportunité à tous les types de musée de convaincre le plus grand nombre, que le musée est le lieu des plaisirs de la découverte.

Chaque année de plus en plus de membres de l'ICOM se mobilisent pour célébrer la Journée internationale des musées qui remporte auprès des professionnels mais aussi du public un succès très important.

 

ICOM
Maison de l'Unesco

1, rue Miollis
75732 Paris cedex 15