30/06/18

Michael Boyd @ Eric Firestone Gallery, East Hampton, NY

Michael Boyd: 1969
Eric Firestone Gallery, East Hampton
June 28 - July 29, 2018

Michael Boyd: 1969 brings together a major series of paintings made by the artist in the late 1960s in response to a new environment. The work has not been presented as a group since the year they were made, when they were exhibited at the former art gallery of Cornell University. They are both pristinely abstract and profoundly associative of landscape, space, and light. They are paintings with gradient fields of blue, and ribbons of other colors, as punctuation.

MICHAEL BOYD (b. Waterloo, Iowa, 1936 - d. Ithaca, New York, 2015) began his career as an Abstract Expressionist in New York City and gradually moved toward hardedged abstraction. His paintings of the 1960s utilize broad fields and blocks of color. However, in 1969, his work shifted dramatically. Michael Boyd had been working as a graphic designer and, in that year, accepted a job at Cornell University to teach design. In response to the landscape and sky of the Finger Lakes region of upstate New York, he began to explore gradient fields of blue. Michael Boyd’s use of gradients and nuanced chromatic shifts would become further developed in his early 1970s work. Although his are pristine paintings, Michael Boyd was more interested in the experiential, rather than color theory. The exhibition highlights this transitional period of Michael Boyd’s work, when his move to Ithaca predicated a personal vision, apart from the hierarchies from the New York art world.

Prior to 1969, Michael Boyd was making shaped canvases; however he never fully embraced 1960s theoretical ideas of painting as an anti-illusionistic object. Instead — as these paintings make clear — he was interested in expanding the expressive and associative possibilities of painting. Despite his meticulous craftsmanship, the work always includes painterly, handmade elements, and he rooted himself within the legacy of Abstract Expressionism. The paintings reference places or themes with titles like “Airport,” “Scarab,” “Lakeside.” Michael Boyd wrote, in 1991, “What matters is how one can use the resources of the medium to explore the mystery.”

Following Michael Boyd’s studies at the University of Northern Iowa and a stint in Ajijic, Mexico, Michael Boyd split his time between Ithaca and New York City, where he maintained a studio in his Soho loft. Michael Boyd had several solo exhibitions at Max Hutchinson Gallery in the 1970s, and was the subject of museum exhibitions at the Fine Arts Gallery of the State University of New York at Oneonta (1972); and a traveling exhibition originating at the Davenport Museum of Art, Iowa (1989), among others. His work is in the permanent collections of institutions including the Albright-Knox Gallery, Buffalo, NY; The Chrysler Museum of Art, Norfolk, VA,; and the Everson Museum of Art, Syracuse, NY. 

Eric Firestone Gallery represents the estate of Michael Boyd, and this is the gallery’s second solo exhibition of his work. 

ERIC FIRESTONE GALLERY
4 Newtown Lane, East Hampton, NY 11937
www.ericfirestonegallery.com

25/06/18

Najia Mehadji, La trace et le souffle, Musée d’art moderne de Céret

Najia Mehadji
La trace et le souffle
Musée d’art moderne de Céret
30 juin – 4 novembre 2018

Le Musée d’art moderne de Céret présente l’exposition « La trace et le souffle » une rétrospective de l’œuvre de l'artiste NAJIA MEHADJI. L’exposition permet d’embrasser l’ensemble du parcours de l’artiste franco-marocaine, et de suivre son cheminement artistique entre Orient et Occident, entre recherche picturale et symbolique.

L’exposition réunit une cinquantaine de toiles, provenant de collections publiques et privées, et une centaine d’œuvres graphiques. En contrepoint, des œuvres historiques, provenant notamment du musée d’Orsay, de l’Institut du monde arabe et du musée des Arts décoratifs, souligneront l’universalité des sources d’inspiration de l’artiste.

Najia Mehadji vit et travaille entre Paris et Essaouira. Elle puise dans sa double culture des thèmes choisis pour leur universalité et leur symbolique : l’architecture de la coupole qui unit les cultures, les fleurs de pivoine et de grenade, la danse des derviches ou plus récemment des Gnaouas pour la tradition orientale, le mouvement des drapés du Greco, de la danse de Loïe Fuller, de la Valse de Camille Claudel pour le versant occidental.
« Au cœur de l’œuvre de Najia Mehadji : le corps, l’éros et la mystique. Chez elle, tout acte graphique ou pictural s’enracine d’abord et avant tout dans la dynamique du corps dans ce qu’il a de plus vivant et d’animé de pulsion désirante, de plus concrètement ancré dans l’ici et maintenant du sensible, mais qui demeure sans cesse tendu vers l’ailleurs, vers l’univers suprasensible. En effet, c’est toujours à partir de son propre corps agissant sur des supports matériels, papier ou toile, que l’artiste fait naître ses créations à portée spirituelle. » - Mohamed Rachdi, Artiste plasticien et commissaire d'expositions.
Ces motifs abstraits, arabesques, enroulements, volutes se déploient au pastel ou à l’huile sur des tableaux de grands formats, réalisés selon une gestuelle à la fois libre et parfaitement maîtrisée, composant une œuvre s’imposant par sa présence sensible et spirituelle.

Najia Mehadji utilise des médiums aussi divers que la sanguine, la craie, la gouache, l’aquarelle, le graphite, la peinture acrylique ou encore le stick à l’huile. Elle emploie des papiers de différents formats et pratique également le mode du collage. 

Plusieurs registres thématiques parcourent l’œuvre de l’artiste, qu’elle a développés au gré de ses pérégrinations artistiques : l’architecture, le végétal et la danse, mais elle aime à se définir à travers une ligne continue, qui poursuit sa mélodie d’une création à l’autre.
« Si, d’aventure, l’on cherchait à citer – parmi quelques autres - le nom propre d’une artiste contemporaine qui symbolise l’union entre l’Orient et l’Occident, c’est celui de Najia Mehadji. Franco-marocaine ou Maroco-française, née en 1950, ayant vécu son enfance et son adolescence à Paris, séjournant régulièrement à Fès dont sa famille est originaire, diplômée de l’université Paris I où elle a soutenu en 1973 son mémoire sur Paul Cézanne, diplômée de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, elle expose dès les années 80 dans des galeries parisiennes et, à partir de 1985, décide de partager sa vie entre son atelier de Paris et celui du Maroc - près d’Essaouira, dans le pays Haha, dans un douar où elle a aménagé un ryad traditionnel. » - Pascal Amel, in Monographie de Najia Mehadji, Editions Somogy, 2014.
Nathalie Gallissot, directrice du Musée d’art moderne de Céret, qui connaît l’artiste depuis plusieurs années et pour l’avoir invitée lors d’une exposition collective en 2014, explique son choix d'une exposition rétrospective : 
« Le public du musée d'art moderne de Céret a pu découvrir quelques œuvres de Najia Mehadji dans l'exposition "Le peintre et l'arène ", en 2014. Cette rétrospective permettra de prendre la mesure de la trajectoire d’une femme artiste, qui a construit une œuvre à la fois très cohérente et riche de diversité.

Aux différentes périodes correspondent des thématiques qui témoignent d'une grande capacité de renouvellement d'inspiration et de techniques, dont l'esprit parcourt toute l'exposition dans un même souffle. L’œuvre de Najia témoigne d’une recherche à la fois matérielle et spirituelle rare dans l’art contemporain. Le choix de l'artiste pour des thématiques universelles rend son travail accessible à tous, touche directement le spectateur en lui offrant une forme d'émerveillement. »
L'exposition s'inscrit dans l’intérêt du Musée d’art moderne de Céret pour les artistes des cultures méditerranéennes, et est un nouvel hommage aux femmes artistes, après le succès de l'exposition Vieira da Silva organisée au musée en 2013.

L’exposition du Musée d’art moderne de Céret est donc un rendez- vous important pour apprécier la vitalité artistique qui anime Najia Mehadji, le parcours singulier d’une femme artiste, ayant construit son œuvre en toute liberté et indépendance.

L’exposition sera présentée au printemps 2019 à la Villa des Arts de Rabat et à la Villa des Arts de Casablanca, deux lieux d’exposition sous l’égide de la Fondation Ona, dont le but est de contribuer au rayonnement international de la culture marocaine et de favoriser le rapprochement entre les peuples à travers la diversité culturelle. La Galerie L’Atelier 21 de Casablanca présente régulièrement le travail de Najia Mehadji et apportera sa contribution aux expositions marocaines.

Najia Mehadji
Najia Mehadji
La trace et le souffle
Catalogue d'exposition 
Co-édition Musée d’art moderne de Céret / Editions d'art Somogy, 2018
Textes de Pascal Amel, Christine Buci-Glucksmann, Nathalie Gallissot et Mohamed Rachdi
166 page, broché, 25 x 28 cm 

Un film sur l'artiste est réalisé par Brigitte Huault-Delannoy et présenté dans l'exposition.

Site internet de l'artiste : www.najiamehadji.com

MUSÉE D’ART MODERNE DE CÉRET
8 Bld Maréchal Joffre, 66400 Céret

Maj 24.11.2021

17/06/18

Exposition Picasso, les années Vallauris + Catalogue

Picasso, les années Vallauris
Musée national Pablo Picasso, La Guerre et la Paix, Musée Magnelli, musée de la céramique, Eden, Madoura, lieu d’Art, d’Histoire et de Création
23 juin - 22 octobre 2018

Organisée dans le cadre de « Picasso-Méditerranée », l’exposition « Picasso, les années Vallauris » explore, au coeur de Vallauris, dans les lieux mêmes où l’artiste a vécu et travaillé de 1947 à 1955, la vie et l’oeuvre de Picasso depuis son installation dans la ville provençale, à la villa « La Galloise », jusqu’à son départ pour Cannes.

Pour Picasso, les années Vallauris correspondent, après le drame de la période de la guerre, à un moment de bonheur familial : l’artiste, entouré de sa compagne, Françoise Gilot et de leurs deux enfants, Claude et Paloma, attire autour de lui un cercle artistique et littéraire, qui comprend notamment Edouard Pignon, Jean Cocteau, Jacques Prévert ou encore Paul Eluard. Partageant le quotidien des habitants de Vallauris, Picasso y insuffle une énergie nouvelle, inspirant des événements festifs, tels que des corridas et des défilés en musique, tout en poursuivant son engagement politique au sein du Mouvement de la Paix et du Parti Communiste Français.

Dans l’oeuvre de Picasso, la période de Vallauris coïncide avec une production artistique particulièrement féconde et renouvelée par la pratique assidue de la céramique au sein de l’atelier Madoura. Picasso se livre alors à de nouvelles expérimentations techniques et iconographiques : l’artiste joue avec ce savoir-faire artisanal dont il réinvente les codes. Parallèlement, il se consacre à la sculpture, qu’il assemble à partir de matériaux de récupération, d’objets du quotidien détournés, et à la linogravure.

Conçue comme une série d’allers-retours entre la vie quotidienne et l’oeuvre artistique de Picasso, l’exposition souligne la dimension profondément novatrice de son travail à cette période, tout en montrant l’attachement qui liait le maître espagnol à la ville. En offrant à Vallauris en 1949 la statue L’Homme au mouton, puis en peignant dans la chapelle de l’ancien prieuré, les monumentales peintures de La Guerre et la Paix, Picasso confère à son oeuvre vallaurienne puissance et universalité.

Cette liberté créatrice retrouvée est évoquée dans l’exposition par près de trois cents oeuvres, grâce au soutien du Musée national Picasso de Paris. Cet ensemble remarquable de peintures, dessins, sculptures et céramiques est enrichi par de nombreux documents - archives, photographies, dessins préparatoires, interviews de personnalités locales proches de l’artiste - et complété d’un parcours dans la ville, qui témoigne de l’évolution sociale, économique et artistique de la cité.

Cette exposition est organisée par la Ville de Vallauris – Golfe Juan, les Musées du XXe siècle des Alpes Maritimes et la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais.

Commissariat général : Anne Dopffer, conservateur général du patrimoine, directrice des musées nationaux du XXème siècle des Alpes-Maritimes ;
Sandra Benadretti-Pellard, conservateur en chef du patrimoine et directrice du musée Magnelli, musée de la céramique
Commissaire : Johanne Lindskog, conservatrice du patrimoine, musée national Marc Chagall
Commissaire pour Madoura : Yves Peltier, directeur de Madoura, lieu d’Art, d’Histoire et de Création

CATALOGUE DE L'EXPOSITION

Picasso, les années Vallauris
PICASSO 
Les années Vallauris 
Editions de la Rmn - Grand Palais, Paris 2018 
24 x 28 cm, 272 pages, 215 illustrations 

SOMMAIRE DU CATALOGUE

Introduction des commissaires
Sommaire

Ancrages
1. Picasso-Vallauris, l’histoire d’une rencontre (Claire Loiseau)
2. La famille, objet de représentation et source intime de création (Céline Graziani)
3. Picasso à La Galloise, acteur, scénographe et chef de tribu (Camille Frasca)
4. Dans les architectures odorantes de la cuisine de Picasso (Androula Michael)
5. L’Homme au mouton, « Picasso sur la place » (Julie Guttierez)

Engagements
1. Les combats de Picasso (Lynda Morris et Christophe Gunenberg)
2. La Guerre et la Paix : temple classique et caverne moderne (Anne Dopffer)
3. Picasso-Arias, une amitié qui fait naître un musée (Madeleine Arias)
4. Picasso contre Franco, la poursuite de l’engagement républicain (Géraldine Mercier)
5. La Chute d’Icare, une oeuvre vallaurienne ? (Johanne Lindskog)

Innovations
1. Vallauris, une terre fertile (Sandra Benadretti)
2. Le Nérolium, « Poterie, fleurs et parfum » (Claire Loiseau)
3. Sources d’inspiration de la céramique : l’Antiquité, les arts extra-européens (Harald Theil)
4. Picasso et la tradition céramique : entre continuité et rupture (Salvador Haro Gonzáles)
5. Picasso à Madoura : ceci est notre témoignage (Georges Ramié)
6. L’édition des céramiques de Picasso par Madoura, un outil de démocratisation de l’art (Yves Peltier)

Dialogues
1. Vallauris, « au rendez-vous des poètes » (Julie Guttierez)
2. Edouard Pignon et Pablo Picasso, « une vie de peintre » (Philippe Bouchet)
3. Vallauris, Arnera et Picasso (Anne-Françoise Gavanon)
4. Vallauris : un terrain d’expérimentations pour la sculpture de Picasso (Diana Widmaier Picasso)
5. Pablo Picasso et les photographes : devant et derrière l’objectif (Diana Widmaier Picasso)

Annexes
Chronologie
Liste des oeuvres exposées
Bibliographie
Filmographie (Céline Graziani)
Index

LES AUTEURS DU CATALOGUE

Claire Loiseau, service des publics musée Magnelli, musée de la céramique, Vallauris
Céline Graziani, attachée de conservation du patrimoine, musée Magnelli, musée de la céramique, Vallauris
Camille Frasca, historienne de l’art, chargée de mission-chef de projet « Picasso-Méditerranée » au musée national Picasso-Paris
Androula Michael, historienne de l’art, université de Picardie Jules Verne, Amiens
Julie Guttierez, conservatrice du patrimoine
Lynda Morris, professeur d’histoire de l’art
Christophe Gunenberg, directeur de la Kunsthalle de Brême
Anne Dopffer, conservateur général du patrimoine, directrice des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes
Madeleine Arias, relation familiale avec Eugenio Arias: épouse de son fils aîné, actuellement décédé, professeur agrégé d’espagnol
Géraldine Mercier, docteur en histoire de l’art
Johanne Lindskog, conservatrice du patrimoine, musée national Marc Chagall
Sandra Benadretti, conservateur en chef du patrimoine et directrice du musée Magnelli, musée de la céramique
Harald Theil, historien de l’art et commissaire d’exposition indépendant
Salvador Haro Gonzáles, professeur à l’université de Malaga et commissaire d’expositions
Georges Ramié, ancien propriétaire de la galerie Madoura
Yves Peltier, directeur de Madoura, lieu d’Art, d’Histoire et de Création
Philippe Bouchet, historien de l’art, auteur du catalogue raisonné de l’oeuvre peint d’Edouard Pignon
Anne-Françoise Gavanon, historienne de l’art
Diana Widmaier Picasso, historienne de l’art, école d’art de Norwich, Angleterre
Colette Morel, doctorante en histoire de l’art

Musée national Pablo Picasso - La Guerre et la Paix
Musée Magnelli, musée de la céramique
Eden
Place de la Libération, 06220 Vallauris

Madoura, lieu d’Art, d’Histoire et de Création
Angle rue Suzanne et Georges Ramié / rue Gerbino, 06220 Vallauris

Informations et réservations

Maj 06.12.2021

10/06/18

John DeAndrea @ Galerie Vallois, Paris

John DeAndrea
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris
7 juin - 21 juillet 2018

Né en 1941 à Denver dans le Colorado, John DeAndrea est un artiste dont la réputation internationale n’a d’égale que la rareté. Alors qu’il est actuellement exposé au MET Breuer à New York et à la Kunsthal de Rotterdam, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois présente sa première exposition personnelle à Paris depuis près de trente ans.
(…) Avant d’exposer à New York, DeAndrea est bien solitaire. Durant ses études – à l’université de Boulder (Colorado) puis d’Albuquerque (Nouveau-Mexique) –, on lui a expliqué que la figuration était morte. « Je me sentais très seul, isolé au Colorado. Je me sentais comme un aventurier un peu cinglé. Je n’avais ni soutien, ni rien », dit-il à Duncan Pollock. Il connaissait certes le travail de George Segal, qui usait des mêmes méthodes de surmoulage avec un résultat très différent, mais pas encore celui de Duane Hanson : « Quand j’ai vu les trucs de Hanson, je me suis dit “mon Dieu, il y a quelqu’un qui pense comme moi !” (…) La première fois que je l’ai rencontré, c’est comme si je rencontrais quelqu’un de très proche (…) Duane Hanson fait ce qu’il appelle “du sang et des tripes”, tandis que mon travail est plus classique. » (…) Les modèles de DeAndrea au contraire sont plutôt jeunes, beaux et musclés. Pleins de vie, et c’est bien de cela dont il s’agit (…) « Jusqu’où voulez-vous pousser la « vérité » de vos sculptures ? », « Je veux qu’elles respirent. » -- Extraits du texte d’Harry Bellet « The Aphrodite Child » publié dans le catalogue de l’exposition.
Considéré comme l’un des membres les plus importants du mouvement Hyperréaliste américain qui se développe au début des années 70 à l’instar de Duane Hanson, Chuck Close ou encore Richard Estes, John DeAndrea trouve sa singularité de par son regard sur l’Histoire de l’Art et sa position de peintre tout autant que de sculpteur. En effet, si chaque œuvre demande environ un millier d’heures de réalisation, c’est parce qu’au premier travail de moulage et de sculpture s’ajoute un travail d’enlumineur minutieux à la peinture à l’huile, superposant des centaines de couches jusqu’à créer l’illusion de la vie et de la chair, sans aucune possibilité de «camouflage», les figures étant nues dans la majorité des cas.

Et pour accentuer ce paradigme, John DeAndrea s’attache à reproduire les poses et les thèmes les plus classiques de l’Histoire de l’Art, multipliant les références à l’Antiquité (du Galate mourant à Pygmalion en passant par la sculpture grecque du Vème siècle), à la Renaissance (les Vénus du Titien ou de Vélasquez) et jusqu’à la peinture française du XIXème (de Manet à Courbet et jusqu’à Cabanel !)

Mais il est aussi résolument contemporain, n’hésitant point à puiser son iconographie dans l’actualité, comme pour son œuvre American Icon, ou à montrer avec crudité mais sans jamais être vulgaire certaines parties d’anatomie habituellement savamment dissimulées ou escamotées.

Pour des raisons physiques et techniques, la production de John DeAndrea est, on l’a dit, très faible. On estime l’ensemble de son oeuvre à environ 350 sculptures dont la plupart sont d’ores et déjà dans des musées et collections privées. Mais à l’occasion de cette nouvelle exposition, l’artiste a décidé de montrer, outre une dizaine de sculptures, une facette totalement ignorée de son travail et pourtant présente depuis le tout début : il s’agit des moulages des têtes et bustes qu’il conserve depuis toujours dans son atelier, trace de la mémoire du travail, brut et captivant, visages impassibles aux yeux creux mais à l’intensité rare : The Faces of Fifty Years.

GALERIE VALLOIS
36 rue de Seine, 75006 Paris

03/06/18

Anne-Karin Furunes @ Tornabuoni Arte, Florence

Anne-Karin Furunes 
Tornabuoni Arte, Florence 
June 8 – September 29, 2018 

Anne-Karin Furunes (Trondheim – Norway, 1961), first studied art in Oslo and in Trondheim and then architecture in London and in Copenhagen. She made a series of public works in Norway and held solo-exhibitions in Europe, Canada and the United States. Some of her works are displayed in important collections, like the National Museum of Contemporary Art, in Oslo, the National Museum of China, in Beijing, and the Museum of Art and Design, in New York.

In her paintings, Anne-Karin Furunes uses archival photos of nameless faces to examine their personality and identity. She analyzes the faded photographic features and looks for traces of forgotten lives and personalities that have been ignored by the eye of history. The ingredients skillfully used by the artist in her canvasses, are light and memory. Her works draw on the course of history and of the human being that lives through it. Only in her later paintings does the artist start to depict natural elements. As Rachele Ferrario writes in this exhibition’s catalogue, “Anne Karin Furunes has focused for many years on history, on today’s ever impelling need to conserve for preserving and to preserve for bequeathing. The faces of women to whom she gave new life tell us of their personal and collective struggles and remind us of the tragedies that shaped Europe and the Western world: the fall of the Tsarist and Austro-Hungarian Empires, two world wars, the Holocaust and eugenics, the cold war. Then she decided to give voice to the fights the youths of the 1980s were standing up for: the Chinese students’ protest against the government in Tienanmen Square (to which she dedicated a series of portraits) and the fall of the Berlin Wall”.

Anne-Karin Furunes observes and memorizes the photographs, then she reproduces them on surfaces coated by thousands of perforations. This technique, achieved by using a stamp and a hammer, has an artisan, almost sculptural dimension to it. These hand-punches have different dimensions in order to make the light pass through and define the lines of the image, thanks to the dynamics of the chiaroscuro. The perforation functions as a negative, as an engraving plate.

At first glance, what we see in the work is a canvas filled with perfect and different-sized holes. Only by distancing ourselves from it can we finally see a face, or a landscape appear. What at the beginning was simply an allusion to the image portrayed, becomes a more clear and defined depiction, as we walk away from the canvas. If we miss the right point of view, the image disappears.

Of her drawings of holes Anne-Karin Furunes says: “The image evaporates as soon as we approach the canvas. If you look closely, you will only see the walls through the empty holes”.

It is thanks to the variation of light and weather conditions they are surrounded by, that these works keep enriching and enjoying new life.

TORNABUONI ARTE
Lungarno Benvenuto Cellini, 3 – 50125 Florence