31/03/12

Inrap : dix ans decouvertes archeologiques, 2002-2012

2002-2012 : cela fait 10 ans que l’Inrap est au coeur de la connaissance en archéologie en France.  Créé le 1er février 2002, l’Institut national de recherches archéologiques préventives fête son 10e anniversaire cette année. Dix ans consacrés à la recherche scientifique en archéologie, au plus haut niveau, 10 années de découvertes archéologiques et de diffusion de l’information en archéologie auprès des spécialistes mais aussi, plus récemment, en direction du grand public.

Inrap 2002-2012  Inrap – 2002-2012 – 10 ans de découvertes archéologiques
Image © Inrap


De 2002 à 2011, les archéologues de l’Inrap ont réalisé 16.978 diagnostics sur 112.241 hectares et conduit 2237 fouilles en France métropolitaine et dans les DOM. Cette intense activité de « sauvegarde par l’étude » du patrimoine archéologique touché par l’aménagement du territoire s’est accompagnée d’une moisson de découvertes remarquables et d’un renouvellement considérable de la connaissance du passé, du Paléolithique à la première moitié du XXe siècle.

En 2012, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique en Europe. L’institut compte plus de 2000 collaborateurs. Il est doté d’un budget de 168,8 M€ permettant la réalisation de 78.600 journées de diagnostic, de 186.100 journées de fouille, de 18.600 journées de recherche et de 3700 journées de restitution des résultats au public.  Ce dixième anniversaire s’accompagne d’un important programme scientifique et de publications.

L’HISTOIRE DE L’INRAP

Créé le 1er février 2002, l’Inrap est un établissement public rattaché aux ministères chargés de la Culture et de la Recherche. L’Inrap a une triple mission : il veille (opérateur) à la réalisation de diagnostics archéologiques et de fouilles ; il assure l’exploitation scientifique de leurs résultats ; il participe à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation de l’archéologie.

De 2002 à 2011, l’Inrap s’est progressivement construit : organisation, gestion, ressources humaines, politiques de recherche et de valorisation culturelle...

Après des débuts difficiles en 2002 et 2003, l’Inrap s’adapte au nouveau cadre instauré par la  loi du 1er août 2003, qui ouvre la réalisation des diagnostics aux collectivités territoriales et celle des fouilles aux opérateurs publics et privés agréés. Outre ses missions d’opérateur d’archéologie préventive, l’Inrap a une mission nationale spécifique de recherche et de diffusion de la connaissance archéologique. En 2002, l’institut se dote d’une direction scientifique et technique, puis en 2004 d’un conseil scientifique, pour mettre en œuvre ses missions de recherche. En 2004, l’Inrap élabore un projet d’établissement, à l’issue d’une large démarche participative. En 2005, l’institut se dote d’une direction du développement culturel et de la communication, pour mettre en œuvre ses missions de diffusion culturelle. La même année, l’Inrap définit ses premiers axes de recherche. En 2009, l’institut ouvre des espaces scientifiques sur Internet et entreprend la numérisation des rapports de fouille (400 rapports accessibles à ce jour). En 2010, l’Inrap élabore un plan « Reconquête aménageurs », pour mieux répondre aux aménageurs et faire face au développement de la concurrence.

En 2011, l’institut signe avec l’Etat un « contrat de performance», pour les années 2011-2013. Il se voit recapitalisé à hauteur de 21 M€ pour corriger l’absence de fonds propres à sa création. La direction scientifique et technique est dotée, notamment, d’un service des activités internationales et d’un service de la documentation archéologiques ; un service des activités subaquatiques et sous-marines est préfiguré. Enfin, l’institut crée la collection « Recherches archéologiques ». Depuis 2005, l’Inrap consent un important effort de modernisation sur sa quarantaine d’implantations territoriales, en métropole et dans les DOM. De 2002 à 2011, pour accompagner l’accroissement de l’activité, ses effectifs passent de 1672 à 2323 personnes (équivalent à 2012 temps plein fin 2011).

INRAP 2002-2012 : 10 ANNEES DE RECHERCHE EN ARCHEOLOGIE 

En dix ans, l’Inrap a consacré 134.762 jours de travail à l’exploitation scientifique des résultats des opérations archéologiques. Le déploiement de la politique scientifique s’accompagne d’une veille méthodologique et d’une harmonisation des pratiques. Une active politique documentaire est engagée pour mettre à la disposition de la communauté scientifique les résultats des recherches. Une programmation scientifique définit des axes embrassant toutes les périodes du Paléolithique à la période moderne. Deux « enquêtes nationales » ont recensé les données récentes sur l’âge du Bronze et l’âge du Fer.

Archéopages, revue scientifique trimestrielle de l’Inrap, a vu sa formule renouvelée autour du thème « Archéologie et société ». Le Hors-série de mars 2012 est présenté ci-dessous.

L’Inrap pilote le projet européen « Archéologie dans l’Europe contemporaine » et dirige un programme quinquennal de fouilles à Angkor. Ses chercheurs sont intervenus dans 50 pays. Près de 300 archéologues de l’Inrap appartiennent à des équipes associant l’Université et le CNRS. Ils ont publié plus de 2000 ouvrages et articles depuis 2002.

INRAP : UNE ACTIVE POLITIQUE CULTURELLE

Mission nouvelle de l’Inrap, la diffusion s’est développée selon un spectre très large. Pour présenter les fouilles au public, 700 « portes ouvertes » sur des chantiers et 600 conférences ont été organisées. Quarante-deux ouvrages ont été publiés à destination du grand public. 250 expositions ont été coproduites en partenariat avec les collectivités et les aménageurs. De nombreuses initiatives de production ont permis de susciter la réalisation et la diffusion de dix longs et moyens métrages documentaires, trente courts métrages et dix films d’animation. Le site internet propose plus de cent-vingt reportages, douze dossiers thématiques, neuf atlas et une iconothèque donnant accès à 2300 documents téléchargeables gratuitement; il attire 100.000 visiteurs par mois. L’Inrap a organisé neuf colloques en partenariat avec de grandes institutions.

Enfin, l’Institut est à l'origine des Journées nationales de l’Archéologie, manifestation du ministère de la Culture et de la Communication, dont la troisième édition se déroulera les 23 et 24 juin 2012. Nous y reviendrons dans un prochain message.

NOUVEAUX CHAMPS DE LA RECHERCHE ARCHEOLOGIQUE, ARCHEOPAGES, 2012

Archeopages

La multiplication des fouilles et la masse de données recueillies sur toutes les périodes grâce à l’archéologie préventive ont élargi les perspectives de la recherche : elles ont notamment contribué à extraire l’archéologie d’une focalisation traditionnelle sur des sites isolés, très datés sur le plan chronologique, pour étendre les problématiques à l’appréhension de territoires dans leur ensemble, étudiés dans toute la durée des occupations humaines.

Publié sous la direction de Pascal Depaepe, directeur scientifique et technique de l’institut, ce numéro de la revue scientifique de l’Inrap explore ces nouveaux domaines de recherche. Quarante-trois auteurs étrangers et français y présentent l’évolution de la discipline, les modalités de la recherche et une série de travaux exemplaires. 212 pages, 21,50 EUR, diffusion La Documentation française, parution 22 mars 2012.

LA FRANCE RACONTEE PAR LES ARCHEOLOGUES

La France racontée par les archéologues: Fouilles et découvertes au XXIe siècle, de Cyril Marcigny et Daphné Bétard, embrasse 200 000 ans de présence humaine. Des traces de pré-Néandertaliens dans la vallée de la Seine jusqu’aux stigmates des conflits du XXe siècle, cette fresque fait découvrir  des aspects insoupçonnés de notre passé : changements climatiques, transformations des paysages, migrations et occupation du territoire, mode de vie, hiérarchies sociales, habitat, techniques agricoles, artisanales et industrielles, échanges économiques, religions, pratiques funéraires, art.. Et elle nous rappelle que partout, sous nos pas, les “archives du sol” attendent encore leurs découvreurs.

Coédité par l’Inrap et les éditions Gallimard, ce livre passionnant est destiné à un large public soucieux de profiter de la richesse qu’offre le point de vue de l’archéologie sur la France à travers l’approche multidimensionnelle qui caractérise cette discipline aujourd’hui. L’ouvrage est préfacé par Jean-Paul Jacob, président de l’Inrap. Les deux auteurs combinent dans ce livre leurs compétences respectives. Cyril Marcigny est archéologue à l’Inrap, directeur adjoint de l’UMR “Centre de recherche en archéologie, Archéosciences, Histoire” et chargé de cours au sein des Universités de Rennes I et Rennes II.

Site internet de l’Inrap : www.inrap.fr