Une brève synthèse historique...
La camera obscura
Dès l'antiquité, les hommes ont ressenti le besoin de représenter fidèlement une scène, un instant de vie. Aristote fut le premier à remarquer que la lumière du jour, à travers un petit trou dans le mur d'une maison, projetait sur le mur opposé l'image inversée de tous les objets à l'extérieur de ce mur (principe de base de l'optique géométrique).
Cela constitua les prémices de l'invention de la « camera obscura », décrite par Léonard de Vinci au 16è siècle. Cette « camera obscura » est constituée d'une boîte fermée, percée d'un petit trou, qui représente l'image inversée de ce qui est située devant le trou. Cette invention permis à de nombreux artistes de la renaissance de simplifier les tracés en perspective de leurs modèles.
Ce système utilisé ainsi posait néanmoins plusieurs problèmes, le principal étant la faible luminosité de l'image (le trou percé étant nécessairement de faible diamètre). L'ouverture fut alors remplacée par une lentille de verre qui focalise les rayons lumineux, ce qui permet de disposer d'une luminosité beaucoup plus importante, et donc d'un résultat plus précis. Il restait alors une étape fondamentale pour arriver à la photographie : la fixation de l'image sur un support.
La première photographie en 1825
Dans les années 1820, Joseph Niepce, physicien français, parvient à fixer sur une plaque, une image de la vue depuis la fenêtre de sa chambre. Il utilise un procédé chimique mettant en oeuvre le bitume de Judée, un bitume soluble dans l'essence de lavande mais insoluble là où il a été illuminé. Cette propriété permet de différencier les zones lumineuses des zones sombres, avec différentes teintes, et donc de donner une image... Ainsi est née la première photographie. La qualité de l'image reste faible, et surtout... le temps de pose avoisine les huit heures. Autant dire qu'il est impossible de ne saisir autre chose que des paysages. Jacques Daguerre s'associa alors avec Niepce (ruiné par ses coûteuses expériences), et ils inventèrent le Daguerréotype, une amélioration du procédé de Niepce, qui permet de fixer une image en 30 minutes seulement. Ce temps qui sera réduit jusqu'à 2 minutes quelques années plus tard... et à des millièmes de seconde beaucoup d'années apprès.
Une technique qui ne cesse d'évoluer
En 1839, l'état français acquiert les droits sur l'invention de Niepce et Daguerre (pour quelques milliers de francs de l'époque), et rend cette technique disponible à tous. L'entrée de cette innovation dans le domaine public fut l'élément déclencheur de « l'explosion » de la photographie. Le négatif est alors inventé, et permet la multiplication facilitée des photographies.
Les plaques de verres sont ensuite remplacées par des surfaces souples, et la taille des appareils diminue. La photographie est alors transportable, en voyage, en vacances ! Les frères Lumières inventent en 1903 « l'autochrome », procédé permettant de fixer les images en couleur, avec un temps de pose de quelques secondes.Les technologies s'améliorent progressivement. En 1937, Kodak crée la première pellicule couleur.
Les innovations ne cesseront de se développer. Par exemple avec l'invention du polaroïd, appareil permettant un développement instantané des images. Il est adapté pour la couleur quelques années plus tard. Invention importante : dans les années 70 naît le premier appareil à autofocus, système permettant une mise au point automatique (et donc limitant le flou sur les photos). Dans le même temps, les appareils sont capables de s'adapter seuls à la lumière ambiante (exposition automatique qu'il y ait beaucoup ou très peu de lumière). Le développement du numérique des années 1990 à aujourd'hui fait bien sûr partie des innovations majeures.
(cc) Matthieu AUBRY - 2005 - Extrait d'un dossier réalisé dans le cadre du cours d'expression de Premier Cycle de l'INSA de Lyon