François Rouan: Sempervirens
Galerie Jean Fournier, Paris
2 avril - 16 mai 2009
François Rouan présente à la galerie Jean Fournier un ensemble de peintures à la cire sur papier, de travaux photographiques ainsi qu’une vidéo intitulée « Laversine 15 x 32 », réalisés dans le continuum d’un dialogue commencé voici cinq ans avec l’œuvre de Francesco Primatice.
En effet, c’est en 2004 que François Rouan invité par Dominique Cordellier (conservateur en chef au département des Arts graphiques du Louvre) commence à travailler autour de l’œuvre de Francesco Primatice (1504 – 1570) pour une intervention dans le cadre de l’exposition du Louvre. Cette exposition sera la première grande monographie de cet artiste italien, né à Bologne, qui est venu travailler à Fontainebleau à la demande de François 1er et qui consacrera quarante ans de sa vie à servir par son art le prestige des rois de France.
A cette commande François Rouan répond par la création d’un ensemble d’œuvres, un film « Di sotto in su », des photographies et des peintures, en dialogue avec son regard porté sur Primatice. Ces oeuvres, aux médiums et techniques différents, seront regroupées sous le titre générique de Tombeau de Francesco Primaticcio.
Certaines de ces œuvres seront présentées en 2006 au Musée des Abattoirs de Toulouse dans l’exposition importante consacrée aux œuvres de François Rouan des années soixante jusqu’aux plus récentes.
C’est en novembre 2008 que les Editions Galilée publient un double ouvrage regroupant à la fois un premier volume de textes écrits par Dominique Cordellier intitulé « Rouan Le peintre » et un deuxième, une sorte d’album d’images non référencées, qui permet de prendre la mesure de toute l’importance des œuvres réalisées par François Rouan dans son dialogue avec le peintre maniériste italien.
A la galerie Jean Fournier sont montrés à la fois un ensemble de peintures sur papier, des tressements photographiques et une vidéo, travaillés à partir de ce qui pour l’artiste participe du Sempervirens (le toujours verdissant) de l’œuvre de Primatice. L’évidence du motif présente dans ces œuvres est mis à l’épreuve d’opérations de disparitions. Cette volonté de faire disparaître le référent initial participe de l’Eros, de cela même qui ne peut se dire, sinon se dessiner, saisi au regard devant les feuilles du Primatice.
Il y a dans les œuvres de François Rouan une dichotomie manifeste entre inscription et effacement, entre abstraction et représentation sur laquelle l’artiste s’appuie pour interroger à travers cette ronde des médiums (photographie, film, peinture) le pictural qui ne cesse de l’agir et d’être le cœur même de sa création.
A l’occasion de cette exposition, un catalogue est publié avec une texte de Richard Leydier, éditions LienArt et Galerie Jean Fournier, avril 2009.
François Rouan est né à Montpellier en 1943. Il vit et travaille à Laversine dans l’Oise. Etudiant à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris dès 1961, sa première exposition personnelle a lieu à la galerie Lucien Durand à Paris 1971. De 1971 à 1978, il sera pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. Il exposera à la galerie Pierre Matisse à New York en 1974, 1982, 1984 et 1988. En 1975 le Musée national d’art moderne de Paris présente une exposition importante autour de la série des Portes . Puis deux autres expositions au MNAM suivront en 1983 et 1994. La galerie Daniel Templon réalisera de nombreuses expositions de ses œuvres à partir de 1987. D’importantes rétrospectives ont été consacrées à ses œuvres : en 1994 à la Kunsthalle de Düsseldorf, en 1995 au Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq, en 1997 au Sezon Museum of Art à Tokyo, en 2000 au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonnes et en 2006 au Musée des Abattoirs de Toulouse.
GALERIE JEAN FOUNIER
22 rue du Bac, 75007 Paris