Dimensions of Reality: Female Minimale
Galerie Thaddaeus Ropac, Pantin
5 juin - 1er août 2020
GALERIE THADDAEUS ROPAC
69 Avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin
www.ropac.net
Galerie Thaddaeus Ropac, Pantin
5 juin - 1er août 2020
Feliza Bursztyn, Rosemarie Castoro, Maria Lai, Liliane Lijn, Verena Loewensberg, Mary Miss, Kazuko Miyamoto, Lucia Moholy, Marlo Moss, Vera Molnár, Lydia Okumura, Loló Soldevilla, Magdalena Więcek, Shizuko Yoshikawa
Dimensions of Reality: Female Minimal réunit quatorze femmes artistes pionnières d’Europe et d'Amérique qui ont chacune contribué de manière singulière et intransigeante, à élargir la portée de l'esthétique minimale au-delà du strict champ de l'art minimal. A travers une vaste sélection de sculptures, d'installations, de peintures, de photographies et d'œuvres sur papier datant des années 1920 au début des années 1980, cette exposition explore de nouvelles perspectives et généalogies dans l’histoire de l'abstraction géométrique, soulignant les relations complexes et souvent subtiles à l’oeuvre entre formalisme et politiques identitaires.
Les artistes exposées ont joué un rôle primordial au sein de groupes d’artistes ayant contribué à définir l’esprit de leur temps tels que le groupe des artistes concrets zurichois, Abstraction-Création à Paris et Los Diez Pintores Concretos à Cuba, et ont cofondé certaines des plateformes artistiques les plus innovantes de leur temps, comme la galerie A.I.R à New York et la Biennale des Formes Spatiales en Pologne. Toutefois, leur rôle crucial a souvent été négligé et leur contribution à l'histoire de l'art n’a été reconnu que récemment.
Les expérimentations de l’art abstrait des années 1960, 1970 et du début des années 1980 constituent le cœur de l'exposition. Au-delà de la pluralité des contextes culturels et géographiques dans lesquels chacunes de ces artistes a évolué - et qui expliquent partiellement la variété des formes rassemblées ici - celles-ci sont toutes unies par leur désir commun vers d’autres horizons le vocabulaire minimal en gestation dans un milieu dominé par des figures masculines.
Reconstituée spécialement pour l'exposition, une peinture murale monumentale de l'artiste nippo-brésilienne Lydia Okumura (née en 1948, São Paulo ; vit et travaille à New York), initialement réalisée en Colombie pour la Biennale de Medellin en 1981, déconstruit et reconfigure l'espace environnant. Présentée pour la première fois depuis 1978, Forest of Threes, une vaste installation de Rosemarie Castoro (1939 - 2015, New York) met en relation son intérêt pour la danse avec une forêt abstraite. Exposée pour la première fois en France, l'œuvre de Shizuko Yoshikawa (1934, Omūta, Japon - 2019, Zurich) est le résultat unique d'une fusion entre le Concrétisme suisse et les principes du Zen japonais. Un ensemble de sculptures en métal par Magdalena Więcek (1924, Katowice, Pologne - 2008, Egypte), illustre son rôle crucial dans l'histoire de la Néo-Avant-Garde en Europe de l’Est, initiant des collaborations dans des usines avec des ouvriers. Travaillant également le métal, la sculptrice Feliza Bursztyn (1933, Bogota - 1982, Paris) appartient à une génération d'artistes latino-américaines qui ont insufflé une dimension politique aux expérimentations formelles. Une vaste installation extérieure ainsi qu’un groupe de sculptures datant de la fin des années 1960 témoignent de la place centrale de l’œuvre de Mary Miss (née en 1944, New York ; vit et travaille à New York) dans la réception critique de l'Art Minimal bien qu'elle ait été par la suite davantage reconnue pour ses structures et environnements urbains postmodernes. La pratique radicale de Vera Molnar (née en 1924 à Budapest ; vit et travaille à Paris) atteste de son élan créatif au sein d’un système de règles prédéterminées, jetant les fondements d’intersections possibles entre art et technologie. Seule femme parmi les quatre membres fondateurs du groupe d’artistes concrets suisses, Verena Loewensberg (1912 - 1986, Zurich) a délibérément introduit des éléments irréguliers qui interrogent la notion d’équilibre dans ses compositions picturales. Dans ce même esprit, mais d'une façon radicalement différente, Kazuko Miyamoto (née en 1942, Tokyo ; vit et travaille à New York) a délibérément cherché à perturber la rigidité de la grille minimale. Isolée des mouvements artistiques de son époque, l'artiste sarde Maria Lai (1919 - 2013, Sardaigne) a combiné la technique traditionnelle du tissage avec des éléments hérités du constructivisme dans une pratique fortement engagée auprès de la communauté locale. De la même façon, Lolo Soldevilla (1901 - 1971, La Havane) a été une figure majeure du mouvement concrétiste cubain des années 1950, poursuivant des innovations visuelles abstraites tout en restant engagée politiquement dans ses écrits. Liliane Lijn (née en 1939, New York ; vit et travaille à Londres) a été une pionnière de l'Art Cinétique et a ouvert le champ de la Poésie Concrète dans les années 1960 en réalisant des sculptures rotatives abstraites à partir d’éléments textuels et de systèmes numériques.
Ces artistes furent précédées par de nombreuses femmes actives avant-guerre dans des mouvements d’avant-garde déterminants pour la constitution du vocabulaire abstrait comme le Bauhaus et le Néo-Plasticisme, majoritairement documentés par des oeuvres réalisées par des artistes masculins. Le cas de Lucia Moholy (1894, Prague - 1989, Zurich), photographe majeure du Bauhaus, est emblématique de la manière dont la contribution des femmes à ces mouvements a été systématiquement négligée voire attribuée à d’autres. Célèbre documentariste de l’école, Lucia Moholy, s'est battue pendant des décennies pour récupérer les droits de son œuvre après que Walter Gropius eut emporté ses négatifs aux États-Unis dans les années 1930 et les eut versés dans les archives anonymes du Bauhaus. L'artiste britannique Marlow Moss (1889, Kilburn, UK - 1958, Penzance, UK) a également joué un rôle primordial dans le développement du Néo Plasticisme. S'appuyant sur une théorie mathématique détaillée, elle a introduit dans ses compositions rigoureuses la "double ligne", un élément dynamique adopté par la suite par Piet Mondrian sans que celui-lui ne lui en attribue l’invention. L’importance de sa démarche expérimentale a été d’autant plus passée sous silence que la quasi totalité de ses oeuvres réalisées dans les années 1930 a été détruite dans le bombardement de son atelier pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les questions de genre et de sexualité - bien qu'elles semblent souvent totalement étrangères à l'esthétique abstraite - se sont manifestées sous bien des aspects dans la vie des artistes exposées, qui ont parfois donné à leurs oeuvres une perspective féministe. Feliza Bursztyn, qui a étudié à l'Académie de la Grande Chaumière à Paris, avec Ossip Zadkine dans les années 1950, a investi l'Art Cinétique avec une position de résistance féministe engagée à gauche, motivée par la lutte contre les conditions politiques et sociales oppressives en Colombie. Rosemarie Castoro a fait partie de la légendaire Art Workers’ Coalition à New York en 1969, et a été l'une des huit femmes interviewées dans le premier essai révolutionnaire de Linda Nochlin en 1971, “Why Have There Been No Great Women Artists ?” Kazuko Miyamoto, première assistante de Sol Lewitt, a cofondé A.I.R. (Artist in Residence) en 1972, la première galerie d'art collégiale entièrement féminine à New York. Rejetant les attributs traditionnels de la féminité, Marlow Moss se défit de son prénom Marjorie et adopta une apparence dandy masculine vers 1919.
L’aspect “émancipateur” du Minimalisme trouve un autre écho dans la reconnaissance de nouvelles géographies au sein de la cartographie traditionnelle de l’Art Minimal, traditionnellement appréhendé comme un mouvement nord-américain. Cette exposition va au-delà de ce paradigme pour étudier des pratiques qui ont vu le jour en Europe de l’Est et en Amérique Latine, et examiner les positions engagées que ces artistes ont prises dans les milieux socio-politiques respectifs. La trajectoire biographique de chacune d’entre elles montre à quel point les histoires de migration et les dynamiques d’échanges internationaux ont été des moteurs constants d’innovation et de créativité.
A propos des artistes
Feliza Bursztyn
(1933, Bogotá, Colombie – 1982, Paris, France)
Née en Colombie d'immigrants juifs polonais, la prospérité de l'usine textile familiale de Feliza Bursztyn lui a permis d'étudier à l'Art Students League de New York, puis à l'Académie de la Grande Chaumière de Paris avec le sculpteur cubiste Ossip Zadkine. En 1960, elle transforme le garage de l’usine de son père en atelier qui devient un lieu de rencontre pour de nombreux écrivains, artistes et intellectuels. Elle commence à utiliser des rebuts métalliques pour créer ses Chatarras (Ferraille), des sculptures faites de fragments mécaniques brisés et rouillés. Ses œuvres deviennent des allégories de la modernisation agressive de la Colombie. Dans ses sculptures cinétiques Histéricas, elle attache une lecture féministe à sa démarche formaliste.
Rosemarie Castoro
(1939 – 2015, New York)
Rosemarie Castoro était une figure clé de la scène de l'art minimal et conceptuel des années 1960 et 1970 à New York. Après avoir expérimenté avec la couleur dans des compositions de peinture all-over, elle réalise ses installations faites de panneaux monochromes en gesso et graphite qui apportent une dimension spatiale à son travail. Dans Eight Corners (1971), elle ajoute un effet d'illusion à ce jeu architectural à travers la projection d’ombres. À la fin des années 1970, elle commence à créer des environnements en bois sculpté. Composée de plusieurs séquences de 3 éléments, Forest of Threes (1977-78) adopte simultanément une dimension minimale mais aussi hautement sensuelle et surréaliste.
Maria Lai
(1919, Ulassai, Italie – 2013, Cardedu, Italie)
Née dans un petit village de Sardaigne, Maria Lai a développé une approche artistique inspirée par la tradition folklorique de sa région natale, traçant son propre chemin aux marges de l'art informel et de l'abstraction géométrique. En 1971, elle commence un cycle de nouvelles oeuvres, les Telai (Métiers à tisser), des sculptures dans lesquelles peinture et tissage dialoguent. En 1981, lorsqu'on lui demande de créer un monument aux morts, elle propose à la place un «monument pour les vivants» qui donne lieu à une action Legarsi alla montagna (S’attacher à la montagne). Elle lie le village et ses habitants à l’aide d’un ruban bleu attaché de maison en maison, jusqu'au sommet de la montagne voisine, s’inspirant d’un conte populaire vernaculaire.
Liliane Lijn
(* 1939 à New York ; vit et travaille à Londres)
Travaillant à Paris au début des années 1960, avant de s'installer à Londres en 1966, Liliane Lijn était l'une des premières artistes à travailler avec des textes cinétiques. Elle est considérée comme une pionnière de l'interaction entre art, science et technologie, qu’elle lie de façon singulière avec la philosophie orientale et la mythologie féminine. En 1962, elle invente ses premières Poem Machines, des œuvres dans lesquelles texte et mouvement rotatif interagissent, principe qu’elle va ensuite développer dans une série de Koan.
Verena Loewensberg
(1912 – 1986, Zurich, Suisse)
Verena Loewensberg a étudié le tissage, la broderie et la théorie des couleurs à l’école de design de Bâle avant de devenir designer textile au début des années 1930. Entre 1934 et 1936, elle se rend plusieurs fois à Paris, souvent accompagnée de Max Bill qui l’introduit aux artistes du groupe Abstraction-Création. Après la guerre, elle devient la seule artiste femme du petit cercle des artistes concrets zurichois. Passionnée de musique, en particulier de jazz, elle tient un magasin de disques de 1964 à 1970. Bien que son travail soit d’une grande rigueur formelle, il est également empreint de liberté, de poésie et de musicalité.
Mary Miss
(* 1944, New York ; vit et travaille à New York)
L’artiste américaine Mary Miss est une pionnière de l’Art Minimal et de l’art environnemental in situ. Elle est également l’une des fondatrices du journal Heresies: A Feminist Publication on Art and Politics (1977-1993). Depuis les années 1960, Mary Miss a réalisé des installations intérieures et extérieures inspirées par les structures des sites industriels et construites avec les matériaux les plus élémentaires: bois, fil de fer, corde, plastique, toile, verre. Les projets urbains à grande échelle qu’elle développe depuis la fin des années 1970, mettent l'accent sur l'histoire, la sociologie et l'écologie d'un site particulier tel que South Cove (1984-1987), un projet public permanent à Battery Park, New York.
Kazuko Miyamoto
(* 1942, Tokyo, Japon ; vit et travaille à New York)
Kazuko Miyamoto, figure majeure de l’Art Minimal et post-Minimal new-yorkais étudie d’abord l’art à Tokyo avant d’emménager à New York, où elle rejoint l’Arts Student League de 1964 à 1968. En 1968, elle trouve un studio dans le même immeuble que Sol LeWitt, devient sa première assistante et débute une pratique personnelle. Ses peintures (1968-72), sculptures modulaires (1972-75) et installations de fils (1972-78) utilisent un langage géométrique abstrait tout en introduisant des altérations dans la lecture classique de la grille minimale. Celles-ci peuvent être interprétées comme une attaque subtile et ironique contre le caractère autoritaire et masculin de l’Art Minimal. En 1972, elle co-fonde A.I.R (Artist in Residence), le premier collectif entièrement féminin établi à New York.
Lucia Moholy
(1894, Prague, Empire Austro-Hongrois (aujourd’hui Tchèquie) – 1989, Zurich, Suisse)
Après des études de philosophie et de philologie, Lucia Moholy commence à travailler dans l'édition avant de déménager avec son mari László Moholy-Nagy au Bauhaus de Weimar, où elle s'inscrit à des cours de photographie. Elle initie par la suite Moholy-Nagy à la photographie et ils créent ensemble leurs premiers photogrammes. En 1925-26 elle documente le transfert du Bauhaus à Dessau et sa nouvelle architecture. Elle établit son studio de photographie à Berlin et s’enfuit à Paris en 1933, forcée d’abandonner toute son œuvre derrière elle. L'histoire de l'art l’a longtemps gardée dans l'ombre de son mari: la guerre et le transfert d'une partie des archives de l'école aux États-Unis par Walter Gropius ont contribué à l'effacement de son nom jusqu’à récemment.
Marlow Moss
(1889, Kilburn, Angleterre – 1958, Penzance, Angleterre)
Dès 1919 l'artiste constructiviste britannique Marlow Moss adopte définitivement l’apparence d’un dandy masculin et change son prénom Marjorie en Marlow. Elle déménage à Paris en 1927 où elle rencontre sa partenaire, l'écrivaine néerlandaise Antoinette Hendrika Nijhoff-Wind. Moss étudie avec Fernand Léger à l'Académie Moderne, mais son style est davantage influencé par Piet Mondrian. Contrairement à Mondrian, Moss théorise ses dessins et peintures néo-plasticiennes sur la base de principes mathématiques complexes. Elle est membre fondatrice d'Abstraction-Création et expose au Salon des Surindépendants. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle fuit la France pour la Cornouaille.
Vera Molnár
(* 1924, Budapest, Hongrie ; vit et travaille à Paris)
Après une formation artistique traditionnelle à Budapest, Vera Molnar s’installe à Paris en 1947. A la fin des années 1950, elle invente un procédé artistique menant à la création d’images géométriques générées selon un système prédéfini. Cette série d’étapes et de règles exploratoires dicte la forme finale dessinée à la main. Les répétitions et variations autour de la lettre M – M comme Malevitch ou Mondrian – sont fréquentes dans ses premiers travaux, la position des lettres-signes donnant au langage une densité énigmatique. À partir de 1968, elle commence à créer des images générées par un algorithme sur ordinateur.
Lydia Okumura
(* 1948, São Paulo, Brésil; vit et travaille à New York)
Née à São Paulo dans une famille japonaise, Lydia Okumura s’éveille à l’art grâce à son père calligraphe. Dans les années 1970, elle est influencée par de nouveaux mouvements venus du Japon et d’Amérique, et inaugure la première exposition d’Art Conceptuel au Brésil avec des camarades de classe au Musée d'Art Contemporain de São Paulo. En 1974 elle part vivre à New York où elle collabore avec Sol LeWitt et commence à développer des «Situations». Ces installations géométriques spécialement conçues pour le lieu d'exposition sont composées de zones colorées et de fils qui se projettent dans l’espace depuis les murs jusqu’au sol et explorent l’interaction optique entre les structures bidimensionnelles et tridimensionnelles.
Loló Soldevilla
(1901 – 1971, La Havanne, Cuba)
Loló Soldevilla a été une pionnière de l’abstraction cubaine dans les années 1950 et l’une des fondatrices du groupe Los Diez Pintores Concretos (Les Dix Peintres Concrets) au côté de son mari Pedro de Oraá. Activiste politique et auteure depuis les années 1930, elle se rend à Paris en 1949, où elle s'inscrit à l'Académie de la Grande Chaumière et commence à créer des œuvres influencées par l’avant-garde européenne. Lors de son retour à Cuba elle fonde la galerie Color-Luz, un espace artistique exclusivement dédié à la promotion de l’art abstrait.
Magdalena Więcek
(1924, Katowice, Pologne – 2008, Egypte)
Magdalena Więcek est l’une des sculptrices abstraites les plus influentes de la Pologne d’après-guerre. Elle s’est distinguée par son utilisation expérimentale du métal, collaborant fréquemment avec des ouvriers pour produire des installations monumentales en extérieur. Le même dynamisme caractérise ses compositions plus domestiques. En 1965, elle confonde la Biennale des Formes Spatiales à Elbląg (Nord de la Pologne), qui devient l'un des événements majeurs pour le développement d'une conception moderniste de la sculpture dans le bloc de l'Est.
Shizuko Yoshikawa
(1934, Omūta, Japon – 2019, Zurich, Suisse)
Shizuko Yoshikawa a été la première étudiante japonaise à intégrer l'école de design d'Ulm en 1961. Elle commence une carrière de graphiste à Zürich et épouse le célèbre graphiste suisse Joseph Müller-Brockmann en 1967. Au milieu des années 1970, elle se lance dans une pratique artistique indépendante avec la création de reliefs en bois colorés. Prenant ensuite ses distances avec l’utilisation concrétiste de couleurs franches, elle limite ses couleurs à des tonalités extrêmement claires et ne les applique que sur les côtés les plus fins des éléments en relief.
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