Jean-Philippe Delhomme: Los Angeles Langage
Galerie Perrotin, Paris
23 mai — 14 août 2020
La galerie Perrotin présente pour la première fois une série de peintures de Jean-Philippe Delhomme. Connu pour ses illustrations, Delhomme propose avec Los Angeles Langage, une exposition inspirée d’un séjour prolongé dans la ville américaine et qui réunit une cinquantaine d’huiles de petits formats réalisées d’après des clichés instantanés.
PERROTIN PARIS
76 rue de Turenne, 75003 Paris
perrotin.com
Galerie Perrotin, Paris
23 mai — 14 août 2020
JEAN-PHILIPPE DELHOMME
Jesus Auto Repair, 2019
Huile sur panneau / Oil on panel
30.5 cm x 40.6 cm x 5 mm / 12 x 16x 03/16 inch
© Courtesy of the artist and Perrotin
Pour Ernest Hemingway, un Américain à Paris, Paris était une fête. Pour Jean-Philippe Delhomme, un Français à Los Angeles, Los Angeles est un langage.
La galerie Perrotin présente pour la première fois une série de peintures de Jean-Philippe Delhomme. Connu pour ses illustrations, Delhomme propose avec Los Angeles Langage, une exposition inspirée d’un séjour prolongé dans la ville américaine et qui réunit une cinquantaine d’huiles de petits formats réalisées d’après des clichés instantanés.
Jean-Philippe Delhomme est avant tout un homme de lettres. Le langage occupe une place primordiale dans tout son travail. Des histoires sous-tendent ses illustrations qui mettent en scènes avec humour et tendresse des protagonistes croisés dans divers cercles sociaux. Il a commencé une relation avec les États-Unis avec ses célèbres illustrations pour le magasin Barney’s, campagnes publicitaires entre 1993 et 1995 qui restent pertinentes presque trente ans plus tard. Il explore avec Los Angeles Langage sa perception du « nouveau monde » d’une manière plus silencieuse que le commentaire social de ses travaux pour la presse.
Jean-Philippe Delhomme poursuit depuis de nombreuses années un travail de peintre qu’il a gardé privé jusqu’à une première exposition à New York en 2015. Il peint des scènes vides de toute présence humaine à partir d’une observation directe du paysage urbain des grandes villes comme New York, Paris et Los Angeles. Son regard sur ces villes témoigne de la coalescence du passé, présent et futur que le tissu architectural manifeste dans des environnements en constante transformation : l’immeuble industriel menacé de démolition qui fera place à une nouvelle résidence retient son attention et ses « vistas » sont chargées de références littéraires et artistiques. Le paysage de Jean-Philippe Delhomme participe à un regard d’auteur qui est le fil conducteur entre les différentes formes d’expression qu’il maitrise : dessin, écriture et peinture.
L’exposition déploie des suites de tableaux de petits formats qui amorcent des narrations potentielles en capturant l’émerveillement de moments fugaces aperçus en passant. Los Angeles est en effet une ville que l’on découvre depuis le point de vue de sa voiture : on y marche peu, on emprunte des autoroutes pour aller de Santa Monica à Silver Lake ou depuis Bel Air Downtown. Pour un étranger, la ville a la familiarité des images de films et un air de déjà-vu. Pour Jean-Philippe Delhomme, les références s’orientent moins vers le monde du cinéma que vers l’oeuvre d’artistes qui ont exprimé les signes de la Californie comme Ed Ruscha qui répertoria ses Twentysix gasoline stations et Thirtyfour parking lots à Los Angeles dans les années soixante, David Hockney et l’hédonisme lumineux de ses villas Hollywoodiennes ou encore Chris Burden et ses constructions maximales de Metropolis mais aussi l’écho de ses performances radicales des années soixante-dix. Des photographes tels que William Eggleston, Lee Friedlander, Garry Winogrand, Julius Shulman, Robert Frank ou Dennis Hopper guident le regard de Jean-Philippe Delhomme lorsqu’il sillonne la ville au volant de sa voiture de location. A la fois au bord et au centre, et toujours en mouvement.
JEAN-PHILIPPE DELHOMME
Paint and Body 1, 2018
Huile sur panneau / Oil on panel
27.9 cm x 35.6 cm x 5mm / 11 x 14 x 0 3/16 inch
© Courtesy of the artist and Perrotin
Son approche picturale emprunte aussi bien à l’imaginaire développé par une certaine avant-garde des années soixante/soixante-dix, notamment par le choix du cadrage scénique et la banalité du paysage urbain, qu’à certains peintres de la représentation américaine comme Milton Avery ou Fairfield Porter par sa pratique assumée d’une figuration expressive du réel.
Les tableaux présentés au premier étage de la galerie sont des huiles de petits formats, à l’exception de quelques toiles réalisées avec le recul dans l’atelier de New York. Ils sont exécutés sans croquis ni tracés préalables à partir des photos prises en voiture, à la différence des vues de New York ou de Paris que Jean-Philippe Delhomme peint en observant directement le paysage, « sur le motif ». La photo, mise à l’oeuvre pour saisir un instantané à partir de la voiture, est un outil autant qu’un aide-mémoire et les tableaux n’ont en aucune manière un aspect photo réaliste. Leur petit format et la sérialité évoquent la structure discursive d’un carnet de voyage et le mode opératoire d’un index lexical du titre Los Angeles Langage. Jean-Philippe Delhomme propose un vocabulaire de la ville dans lequel la représentation de la voiture est clé. La voiture est à la fois un signifiant porteur de mythologies (la DS de Roland Barthes), et sculpture en soi (John Chamberlain). Des grilles de petites toiles représentant des voitures sur un fond perdu blanc fonctionnent comme des portraits des véritables habitants de Los Angeles.
Cette exposition est organisée par Lucien Terras.
Lucien Terras (né en 1962) est un galeriste Français qui vit à New York et collabore avec la galerie Perrotin depuis 2013. Cette exposition de Jean-Philippe Delhomme est la troisième qu’il organise avec l’artiste, chaque fois centrée autour d’une thématique de représentation (Bushwick Landscape Oct-Nov 2015 / Studio aux Formes Variables, Nov-Dec 2017).
PERROTIN PARIS
76 rue de Turenne, 75003 Paris
perrotin.com