21/04/02

Jeroen de Rijke et Willem de Rooij, Villa Arson, Nice - Exposition

Jeroen de Rijke et Willem de Rooij
Villa Arson, Nice
20 avril - 16 juin 2002

La Villa Arson présente la première exposition importante, en France, des travaux de Jeroen de Rijke et Willem de Rooij, artistes néerlandais, nés en 1970 et 1969, vivant et travaillant à Amsterdam.

Lorsqu'on les interroge, Jeroen de Rijke et Willem de Rooij ne se présentent pas comme des cinéastes, mais comme des plasticiens qui tournent des films en 16 mm et 35 mm. Il n'y a là nulle coquetterie, sinon qu'ils préfèrent envisager leur production sous l'angle croisé de la sculpture et de la peinture. Ainsi, la manière dont l'oeuvre est présentée compte presque autant que le film lui-même. Ils aménagent les espaces de monstration avec une rigueur toute fonctionnelle, afin que chaque salle, entre deux projections, puisse être aussi parcourue du regard comme une espèce d'installation minimaliste.

Dans ces espaces neutralisés sont projetés des films relativement courts qui ne développent aucune intrigue, aucune histoire. Du temps et de la lumière passent à travers des blocs d'images successives ; le spectateur est fait inquisiteur du moindre mouvement, du moindre geste ; le presque perceptible, les microvariations s'imposent à l'oeil.

Alors le cinéma se trouve réduit à ce qu'il a de plus visiblement cinématographique, c'est-à-dire à ce qu'il possède de plus immédiatement pictural et sculptural : les artefacts de la projection, la planéité de l'écran (comme une fenêtre sans espagnolette), les taches colorées sur la pellicule. Et pourtant, quelque chose de la narration a survécu à la réduction…

On distingue encore les traces d'un contour narratif, dilué dans l'immédiateté de l'image, de la couleur ou d'un travelling. Jeroen de Rijke et Willem de Rooij se livrent à un très précis travail de démontage des conventions de l'art cinématographique. Les registres d'emprunt varient avec chaque film.

Nous sommes face à des images, mais ces images en appellent d'autres sans cesse et d'autres encore qu'on aimerait placer avant, après ou parfois ailleurs ; elles sont là comme un membre fantôme qui ne dirait pas son emplacement ; elles font commerce de nos vieilles habitudes de spectateurs. Il y a du film hors le film.

L’exposition a reçu le soutien financier de la Mondriaan Stichting (Fondation Mondriaan), Amsterdam.

Commissaire de l’exposition :
Laurence Gateau, directrice du Centre National d’Art Contemporain

VILLA ARSON NICE
20 avenue Stephen Liégeard, Nice
www.cnap-villa-arson.fr