25/06/18

Najia Mehadji, La trace et le souffle, Musée d’art moderne de Céret

Najia Mehadji
La trace et le souffle
Musée d’art moderne de Céret
30 juin – 4 novembre 2018

Le Musée d’art moderne de Céret présente l’exposition « La trace et le souffle » une rétrospective de l’œuvre de l'artiste NAJIA MEHADJI. L’exposition permet d’embrasser l’ensemble du parcours de l’artiste franco-marocaine, et de suivre son cheminement artistique entre Orient et Occident, entre recherche picturale et symbolique.

L’exposition réunit une cinquantaine de toiles, provenant de collections publiques et privées, et une centaine d’œuvres graphiques. En contrepoint, des œuvres historiques, provenant notamment du musée d’Orsay, de l’Institut du monde arabe et du musée des Arts décoratifs, souligneront l’universalité des sources d’inspiration de l’artiste.

Najia Mehadji vit et travaille entre Paris et Essaouira. Elle puise dans sa double culture des thèmes choisis pour leur universalité et leur symbolique : l’architecture de la coupole qui unit les cultures, les fleurs de pivoine et de grenade, la danse des derviches ou plus récemment des Gnaouas pour la tradition orientale, le mouvement des drapés du Greco, de la danse de Loïe Fuller, de la Valse de Camille Claudel pour le versant occidental.
« Au cœur de l’œuvre de Najia Mehadji : le corps, l’éros et la mystique. Chez elle, tout acte graphique ou pictural s’enracine d’abord et avant tout dans la dynamique du corps dans ce qu’il a de plus vivant et d’animé de pulsion désirante, de plus concrètement ancré dans l’ici et maintenant du sensible, mais qui demeure sans cesse tendu vers l’ailleurs, vers l’univers suprasensible. En effet, c’est toujours à partir de son propre corps agissant sur des supports matériels, papier ou toile, que l’artiste fait naître ses créations à portée spirituelle. » - Mohamed Rachdi, Artiste plasticien et commissaire d'expositions.
Ces motifs abstraits, arabesques, enroulements, volutes se déploient au pastel ou à l’huile sur des tableaux de grands formats, réalisés selon une gestuelle à la fois libre et parfaitement maîtrisée, composant une œuvre s’imposant par sa présence sensible et spirituelle.

Najia Mehadji utilise des médiums aussi divers que la sanguine, la craie, la gouache, l’aquarelle, le graphite, la peinture acrylique ou encore le stick à l’huile. Elle emploie des papiers de différents formats et pratique également le mode du collage. 

Plusieurs registres thématiques parcourent l’œuvre de l’artiste, qu’elle a développés au gré de ses pérégrinations artistiques : l’architecture, le végétal et la danse, mais elle aime à se définir à travers une ligne continue, qui poursuit sa mélodie d’une création à l’autre.
« Si, d’aventure, l’on cherchait à citer – parmi quelques autres - le nom propre d’une artiste contemporaine qui symbolise l’union entre l’Orient et l’Occident, c’est celui de Najia Mehadji. Franco-marocaine ou Maroco-française, née en 1950, ayant vécu son enfance et son adolescence à Paris, séjournant régulièrement à Fès dont sa famille est originaire, diplômée de l’université Paris I où elle a soutenu en 1973 son mémoire sur Paul Cézanne, diplômée de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, elle expose dès les années 80 dans des galeries parisiennes et, à partir de 1985, décide de partager sa vie entre son atelier de Paris et celui du Maroc - près d’Essaouira, dans le pays Haha, dans un douar où elle a aménagé un ryad traditionnel. » - Pascal Amel, in Monographie de Najia Mehadji, Editions Somogy, 2014.
Nathalie Gallissot, directrice du Musée d’art moderne de Céret, qui connaît l’artiste depuis plusieurs années et pour l’avoir invitée lors d’une exposition collective en 2014, explique son choix d'une exposition rétrospective : 
« Le public du musée d'art moderne de Céret a pu découvrir quelques œuvres de Najia Mehadji dans l'exposition "Le peintre et l'arène ", en 2014. Cette rétrospective permettra de prendre la mesure de la trajectoire d’une femme artiste, qui a construit une œuvre à la fois très cohérente et riche de diversité.

Aux différentes périodes correspondent des thématiques qui témoignent d'une grande capacité de renouvellement d'inspiration et de techniques, dont l'esprit parcourt toute l'exposition dans un même souffle. L’œuvre de Najia témoigne d’une recherche à la fois matérielle et spirituelle rare dans l’art contemporain. Le choix de l'artiste pour des thématiques universelles rend son travail accessible à tous, touche directement le spectateur en lui offrant une forme d'émerveillement. »
L'exposition s'inscrit dans l’intérêt du Musée d’art moderne de Céret pour les artistes des cultures méditerranéennes, et est un nouvel hommage aux femmes artistes, après le succès de l'exposition Vieira da Silva organisée au musée en 2013.

L’exposition du Musée d’art moderne de Céret est donc un rendez- vous important pour apprécier la vitalité artistique qui anime Najia Mehadji, le parcours singulier d’une femme artiste, ayant construit son œuvre en toute liberté et indépendance.

L’exposition sera présentée au printemps 2019 à la Villa des Arts de Rabat et à la Villa des Arts de Casablanca, deux lieux d’exposition sous l’égide de la Fondation Ona, dont le but est de contribuer au rayonnement international de la culture marocaine et de favoriser le rapprochement entre les peuples à travers la diversité culturelle. La Galerie L’Atelier 21 de Casablanca présente régulièrement le travail de Najia Mehadji et apportera sa contribution aux expositions marocaines.

Najia Mehadji
Najia Mehadji
La trace et le souffle
Catalogue d'exposition 
Co-édition Musée d’art moderne de Céret / Editions d'art Somogy, 2018
Textes de Pascal Amel, Christine Buci-Glucksmann, Nathalie Gallissot et Mohamed Rachdi
166 page, broché, 25 x 28 cm 

Un film sur l'artiste est réalisé par Brigitte Huault-Delannoy et présenté dans l'exposition.

Site internet de l'artiste : www.najiamehadji.com

MUSÉE D’ART MODERNE DE CÉRET
8 Bld Maréchal Joffre, 66400 Céret

Maj 24.11.2021