Picasso Cubiste
Musée Picasso, Paris
19 septembre 2007 – 7 janvier 2008
Le mot « cubisme » remonte à une boutade de Matisse, reprise par la presse, qui avait décrit comme une composition faite de « petits cubes » un paysage (1908) de Braque, compagnon de « cordée » de Picasso dans cette nouvelle manière de peindre et de voir.
Picasso garda toujours ses distances avec le mouvement cubiste qui se revendiquait de lui. Cependant, en 1923, dans un entretien au critique d’art Marius de Zayas, il en accepte le terme pour qualifier le développement de son oeuvre propre.
Depuis la Renaissance et jusqu’à la révolution Impressionniste, la peinture s’était voulue une fenêtre illusionniste ouverte sur le monde. Le cubisme est en rupture radicale avec cette idée. Il veut, chez Picasso, afficher la matérialité de la peinture et s’affirme comme un langage de signes : « Nous avons essayé de nous débarrasser du trompe-l’oeil pour trouver le “ trompe-l’esprit ”. » dira-t-il.
Avec son expression habitée par le lyrisme de Greco, une analyse géométrique des volumes issue de l’art de Cézanne, le cubisme picassien procède aussi d’une décomposition de la forme en unités plastiques empruntée aux arts primitifs, ibérique, africain, océanien, byzantin. Il détourne par ailleurs les règles de l’optique photographique, révèle un intérêt majeur pour les sources, l’iconographie, l’artisanat de la culture populaire, et introduit des fragments d’objets, de lettrages ou de coupures de presse.
Dès 1912, Apollinaire l’énonçait : « On peut peindre avec ce qu’on voudra, avec des pipes, des timbres-poste, des cartes postales ou à jouer, des candélabres, des morceaux de toile cirée, des faux cols, du papier peint, des journaux. Il me suffit, à moi, de voir le travail, il faut qu’on voie le travail, c’est par la quantité de travail fournie par l’artiste, que l’on voit la valeur d’une oeuvre d’art. »
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux et le Musée Picasso.
Commissariat : Anne Baldassari, conservateur en chef du Patrimoine, directrice du musée national Picasso.
MUSEE PICASSO
Hôtel Salé - 5, rue de Thorigny, 75003 Paris