En mai 1959, Canon sortait le CanonFlex, son premier appareil photo reflex. C'était pour la marque le début d'une histoire qui se poursuit, avec le succès que l'on connait. Aujourd’hui, les reflex Canon sont considérés comme des références pour la photographie amateur et professionnelle et, à ce jour, plus de 50 millions de reflex Canon ont été vendus dans le monde entier. Qui pense reflex Canon aujourd'hui pense EOS. EOS pour « Electro Optical System » (système électro-optique). Mais EOS, c'est aussi le nom de la déesse grecque de l'Aurore... (C'est tout de même plus poétique). La gamme EOS est née en 1987 avec l’EOS 650 et le système d’objectifs EF (Electro Focus) grâce auquel le boîtier et l’objectif communiquent via des contacts électriques et non plus mécaniques, comme c’était le cas auparavant. La gamme EOS et les objectifs EF sont devenus extrêmement populaires, et plus de 40 millions d’objectifs EF ont été vendus dans le monde entier. Et lorsqu'on sait que 10 millions de ces objectifs ont été produits au cours des seules 3 dernières années, on prend mieux la mesure de la permanence du succès rencontré par le système EOS. En outre, au-delà de la capture d'images, le système EOS est désormais présent à tous les niveaux de la chaîne de l'imagerie, des logiciels professionnels de traitement des photos numériques aux projecteurs de Canon, en passant par la gamme d'imprimantes photo. Parmi les fabriquants d'appareils photos qui ont marqués l'histoire de la photographie, on connait les difficultés rencontrés par certains qui ne sont pas parvenus à gérer la transition numérique. Inutile de citer des marques ici, la plupart d'entre vous doivent les avoir à l'esprit. Certaines ont dû cesser purement et simplement la production d'appareils photographiques. . D'autres tentent, et parviennent, en partie, parfois, à ratrapper leur retard. Mais le changement a été profond, rapide et durable. Car c'est à un changement de métier auquel on a assiter en passant de la physique et la mécanique de précision à l'informatique et l'électronique de pointe. On le voit bien avec la concurrence qui a été de plus en plus forte des marques d'électronique n'ayant pas de passé en matière de photographie. Jusqu'à ce que ses marques s'emparent de segments entiers du marché de l'industrie photographique. Or le passage du tout argentique à la prédominence du numérique a finalement donné un second souffle à Canon. Ses choix stratégiques, ses efforts en Recherche-Développement, sa capacité d'innovation ont permis aux reflex Canon de demeurer une référence. Septembre 2003 marque le début d'un tournant pour le succès commercial des reflex Canon. L’EOS 300D a en effet été le premier reflex numérique d’un prix accessible au grand public (moins de 1000 €). Il a produit un bel effet de surprise sur le marché amateur alors que par ailleurs de très nombreux photographes professionnels, notamment de sport et d’information, avaient déjà opté pour les boîtiers EOS de Série 1 et pour les objectifs EF. Mais on peut considérer que son successeur, l'EOS 350D, n'est pas seulement la simple poursuite de la stratégie adoptée avec l'EOS 300D mais traduit pleinement la nouvelle voie choisie par Canon. Au moins trois phénomènes sont sont combinés. Certes, le prix de vente est resté un aspect de la ligne commerciale. Mais Canon a également fait le choix fondamental -- déjà engagé avec le 300D, mais bien plus nettement avec le 350D -- du transfert de technologies important des appareils professionnels aux appareils accéssibles, par leur prix, à un plus grand public. Bref, les amateurs, et, dans un premier temps, sans doute, les plus avertis d'entre eux, ont pu goûter au plaisir des innovations majeures qui avaient fait passer une majorité de professionnels de l'argentique (et du scanner) au numérique. Outre le prix et ce transfert de technologie -- mais les trois éléments sont en interaction -- l'évolution des consommateurs d'appareils photo a constitué le troisième phénomène ayant permis la réussite de la stratégie de Canon pour la vente de reflex. L'acheteur de l'EOS 350D avait eu le temps de se former auparavant au numérique en remplacement ou en complément de l'argentique. Pour la plupart d'entre eux, c'est avec un appareil compact qu'ils ont fait leur formation. Une fois cet apprentissage réalisé, une fois aussi une certaine forme de tabou ou de honte, teintée d'un sentiment de trahison s'est dissipée (trahison vis-à-vis de toute une partie de l'histoire de la photographie -- une partie seulement car cette histoire n'est pas réductible au matériel). Si bien que parmi les amateurs avertis, et surtout ceux qui étaient non seulement à l'aise mais aussi curieux de nouvelles technologies, d'informatique, d'internet -- c'est à dire principalement les moins âgés d'entre eux -- nombreux avaient de plus en plus les yeux tournés vers le matériel dont pouvaient disposer les professionnels (sans aborder le phénomène d'imitation qui a pu jouer un rôle de facilitateur). L'EOS 350D a ainsi largement marqué le passage des photographes non professionnels, des amateurs "experts" surtout, du compact au reflex numérique. Et de l'objectif imposé au choix de l'optique ou des optiques utilisées. Vous l'aurez compris en suivant un raisonnement du même type (je ne développe pas), avec le 400D puis le 1000D et 450D, les photographes amateurs se sont tournés en plus grand nombre encore vers les reflex numériques. Ce message étant consacré à l'anniversaire des reflex Canon, je me limite à ceux-ci. Il faudrait regarder la sociologie des nouveaux acquéreurs d'un modèle à un autre, mais si une telle étude est disponible (les fabriquants l'ont, c'est certain), on peu penser qu'elle montrerait des évolutions en terme d'intérêt pour la photographie (temps passé, etc..), d'âges également et sans doute, aussi, de catégories socio-professionnelles. Au final, on voit bien que le succès de l'EOS (pour se limiter à Canon) repose, logiquement, à la fois sur l'offre et sur la demande -- l'extension de cette dernière. En guise d'ouverture, on peu noter que la technologie de l'EOS 5D Mark II, capable d’enregistrer des vidéos Full HD, une fois transférée dans du matériel plus abordable en terme de prix, ne manquera pas d'étendre encore plus le cercle des consommateurs de reflex numériques. On peu même considérer sans trop de problème que ce transfert aura un effet plus marqué chez le "grand public" que chez les professionnels. Si il y a un lecteur qui a poursuivit jusqu'ici, désolé pour les fautes mais je n'ai pas le temps de me relire... il se fait tard... :) Logo (c) Canon Inc. - All rights reserved - http://www.canon.com/