14/05/10

Exposition Achille Laugé au Musée de la Chartreuse, Douai

Achille Laugé
Le point, la ligne, la lumière
Musée de la Chartreuse, Douai
Jusqu'au 6 juin 2010

Rien ne prédisposait Achille Laugé (1861-1944) à devenir peintre : né dans une famille de cultivateurs audois, il commence son apprentissage à Toulouse avant de s’inscrire en 1881 à l’Ecole des Beaux-arts à Paris. Dans les classes de Gérôme  et de  Cabanel, un trio d’amis inséparables se forme, trois « pays » : Achille Laugé, Emile-Antoine Bourdelle, Aristide Maillol. Peu satisfait de l’apprentissage académique, Achille Laugé découvre au Salon des Indépendants les toiles de Seurat. La révolution picturale engagée par les Néo-impressionnistes fait l’objet de discussions passionnées dans l’atelier qu’il partage avec Maillol.

En 1888, Achille Laugé retourne dans sa région natale et s’installe dans le petit village de Cailhau, près de Carcassonne. C’est là que, seul face à la lumière méridionale, il applique la technique de la division des couleurs. Loin des cercles artistiques de la capitale et de la notoriété qu’ils auraient pu lui procurer, il peint sans relâche des oeuvres éclatantes, à la lumière subtilement divisée, aux tons purs et à la géométrie rigoureuse. La richesse de son œuvre vient de cette recréation personnelle, empirique, de la méthode de  Seurat ; loin d’être un suiveur appliquant une esthétique définie par d’autres, il produit une oeuvre profondément personnelle et sensible, tant par les  accords de teintes que par l’attention portée aux variations de la lumière. Travaillant toujours sur les mêmes sites, il synthétise les formes, refuse le pittoresque ou l’anecdote.

Achille Laugé n’a pas été reconnu par ses contemporains, à l’exception d’un petit cénacle d’amateurs éclairés autour de la  Revue Méridionale. Sa notoriété n’a cessé de grandir après sa mort et le marché de l’art le reconnaît aujourd’hui comme un maître de ce Néo-impressionnisme au sein duquel on distingue maintenant les vrais créateurs des suiveurs tardifs.

Parmi les artistes qui ont pratiqué - brièvement parfois - le divisionnisme, rares sont ceux qui ont montré autant de détermination et de persévérance. Simplicité et rigueur exigeante sont probablement les mots qui caractérisent le mieux le travail de Laugé, ainsi que son œuvre faite « de logique sereine, de sensibilité émue et d’une raison maîtrisée » selon la formule de son ami Bourdelle.

Cette exposition est la première d’une telle ampleur consacrée à Achille Laugé : présentée tout d’abord à Carcassonne et à Limoux (2009), au coeur des paysages qui ont inspiré l’artiste, elle se poursuit à Douai, dans ce musée de la Chartreuse riche d’un beau fond de peintures néo-impressionnistes. 

Une centaine d’oeuvres, souvent inédites, sont présentées dans le cadre de cette exposition au musée de la Chartreuse. Ces oeuvres proviennent de musées et de collections privées, conservées en France, en Europe et aux Etats-Unis. Le visiteur passe progressivement des oeuvres marquantes de la décennie 1890 - au divisionnisme très serré et aux touches de formes variées - aux compositions des années suivantes, où ces touches se font plus amples, sans que jamais le peintre n’abandonne le principe des couleurs pures disposées selon la loi du contraste simultané. 

Une salle est consacrée à la commande passée à partir de 1910 à Achille Laugé par Gustave Geffroy, alors Administrateur de la Manufacture des Gobelins. Les maquettes, tapisseries, tapis et meubles sont présentés en totalité.

Commissariat scientifique : Nicole Tamburini, historienne de l’art, spécialiste du néo-impressionnisme et d’Achille Laugé

Commissariat général : Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse

En partenariat avec le musée des Beaux-arts de Carcassonne et le musée Petiet de Limoux (Aude)

Achille Laugé, Le point, la ligne, la lumière
27 février - 6 juin 2010

Musée de la Chartreuse
130, rue des Chartreux
59500 Douai