Martin Parr
Life’s a Beach / Evian sous l’oeil de Martin Parr
Palais Lumière, Evian
Jusqu'au 10 janvier 2016
PALAIS LUMIERE, EVIAN
Life’s a Beach / Evian sous l’oeil de Martin Parr
Palais Lumière, Evian
Jusqu'au 10 janvier 2016
Le Palais Lumière à Evian, au bord du lac Léman, expose des photographies de Martin Parr. Cette exposition, intitulée Life’s a Beach / Evian sous l’oeil de Martin Parr se compose de deux séries de photographies, la première, Life’s a Beach, comprend un ensemble de plus de soixante photos sur le thème du tourisme global et des loisirs et la seconde, une série de vingt photos réalisées dans le cadre d’une résidence d’été à Evian. Un livre d’artiste a été produit dans le cadre de la résidence.
On ne peut rêver de meilleur artiste que Martin Parr pour témoigner de l’univers du tourisme global. Dans sa série Life’s a Beach, Martin Parr avait traité magnifiquement de ce sujet de société dans plusieurs pays parmi lesquels, le Brésil, le Japon, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Allemagne. Il s’y attaque à nouveau au cours d’une résidence de l’été en 2015 à Evian durant laquelle il écrit une chronique de la vie ordinaire. L’artiste arpente des lieux emblématiques de l’univers des sports et des loisirs : hôtels de standing, bords du lac pour y capter des scènes de la vie quotidienne.
Ses photographies témoignent avec tendresse d’une réalité non idéalisée qui renvoie à un univers propre à chacun. Il fait le récit de rencontres singulières dans une ville qui fut l’une des premières à métisser l’universel et le local. Évian, en effet, n’était à l’origine qu’un gros bourg dont les habitants vivaient dans la douceur d’une relative autarcie. La naissance du tourisme et du thermalisme, dans la seconde moitié du XIXe siècle, vint bouleverser leurs modes de vie. Les « grands » de ce monde se mirent alors à les côtoyer, la mondialisation prenait ainsi ses marques sur les rives du Léman. C’est de cette mixité dont témoignent les photographies de Martin Parr à Evian, entretenant une réelle complicité avec ses sujets par l’entremise de la dérision. Avec beaucoup d’humour, mais sans aucun cynisme, Martin Parr magnifie le banal et contribue à nous le rendre plus humain.
William Saadé, Commissaire de l’exposition
Au Royaume-Uni, on n’est jamais à plus de 120 kilomètres de la mer. Il n’est pas étonnant avec autant de côtes qu’il existe une aussi forte tradition britannique de photographie de bord de mer. Si les photographes américains ont donné naissance à la photographie de rue, nous, en, Grande-Breatgne, nous avons la plage, et peut-être le résultat naturel était-il l’émergence d’une photographie de plage. Sur la plage, on peut se détendre, être soi même, et afficher ce côté farfelu si typiquement britannique.
Je photographie la plage depuis des décennies. J’ai rendu compte de cette tradition sous tous les angles, des séances de bronzage en gros plans à la fougue du nageur en plein plongeon, en passant par le sempiternel pique-nique au goût de sable. J’ai abordé ce thème dès les années 1970, et j’ai publié Last Resort, un livre sur la station balnéaire de New Brighton, près de Liverpool, en 1986. Cela m’a ensuite amené à photographier des plages aux quatre coins de la planète, notamment en Argentine, au Brésil, en Chine, en Espagne, en Italie, en Lettonie, aux Etats-Unis, au Mexique, en Thaïlande et, bien sûr, au Royaume-Uni.
Une chose qui unit tous ces rivages, c’est le commerce. La plage est l’endroit idéal pour vendre à peu près n’importe quoi - de la crème glacée à Brighton, un nettoyage d’oreille à Goa, du poisson grillé au Chili ou des nouilles en Chine. On peut en apprendre énormément sur un pays en regardant ses plages : d’une culture à l’autre, il s’agit d’un des rares espaces publics où l’on croise les bizarreries et les excentricités qui caractérisent une nation.
Martin Parr
PALAIS LUMIERE, EVIAN