10/10/05

Bestiaire médiéval - Enluminures - Exposition à la BnF- Site François-Mitterrand, Paris

Bestiaire médiéval - Enluminures
BnF- Site François-Mitterrand, Paris
11 octobre 2005 – 8 janvier 2006

Sculpté aux chapiteaux des églises, brodé sur les tentures des châteaux, l’animal peuple au Moyen Âge les manuscrits enluminés. Il dit les merveilles de la Création et les mystères de la foi. Il enseigne la morale et le savoir hérité des Anciens. Il est porteur des rêves de pouvoir et de conquête. L’exposition donne à voir, à travers quatre-vingts manuscrits, trésors de la Bibliothèque nationale de France, l’animal dans les livres au Moyen Âge, ses représentations et les croyances qui y sont attachées.

Défilent alors les pages enluminées de l’histoire sainte : l’arche de Noé, la bête de l’Apocalypse, saint Gilles et sa biche, saint Antoine et ses tentations. Des histoires extraordinaires charment le regard, celle du lion qui, de sa queue, efface ses traces, de la licorne dont la corne purifie l’eau des rivières, de l’araignée qui fut autrefois une belle jeune fille. En suivant Gaston Phébus, l’on se prend à rêver de chasse à courre, de chasse au vol, faucon au poing. Avec Lancelot, l’on poursuit le cerf blanc. Sur les traces d’Hercule, l’on part à la conquête du monde. Dans les marges des livres d’heures, des oiseaux aux ramages multicolores chantent l’amour de Dieu et la beauté du monde.

Dans la pensée chrétienne médiévale, chaque élément du monde réel porte en lui un message qui renvoie au monde spirituel. L’animal n’y existe donc pas pour ce qu’il est – on ne l’étudie pas scientifiquement comme aujourd’hui – mais comme porteur d’une multiplicité de sens. L’exposition décline les modes de représentation de l’animal dans les quatre secteurs qui constituent l’univers médiéval : la foi chrétienne, le savoir, la société, la chasse. Elle se conclut sur la vie quotidienne. 

L'exposition montre comment, au sein d’une conception éminemment symbolique qui fait de l’animal un support privilégié de la prédication, s’insèrent insensiblement quelques éléments naturalistes, nés de la redécouverte de l’Histoire des animaux d’Aristote au XIIIe siècle et de l’observation de chasseurs expérimentés, comme l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen ou le comte de Foix, Gaston Phébus.

Commissariat : Marie-Hélène Tesnière, conservateur en chef au département des Manuscrits

BnF- Site François-Mitterrand
Quai François Mauriac, 75013 Paris