Galerie d’Art Moderne et Contemporain Sandrine Mons, Nice
3 mars - 6 mai 2006
La Galerie d’art moderne et contemporain Sandrine Mons présente une sélection d’œuvres peintes sur bois de artiste belge Georges MEURANT
" L’important n’est pas ce que fait le peintre, c’est ce que fait sa peinture lorsqu’il a cessé de s’en occuper. Ou elle est ce qu’il en a fait, et elle n’est qu’un simple produit, ou elle instaure sa propre activité et c’est alors – et alors seulement – qu’on peut parler d’une œuvre. " Or telle est bien la sienne, dont les permutations, qui son inépuisables, nous invitent et nous contraignent à la voir faire ce qu’elle fait.
L’étonnant, c’est qu’elle paraît être et qu’elle est d’ailleurs rigoureusement définie par lui, forme après forme, couleur après couleur, qu’elle est l’œuvre la plus voulue, la plus concertée qui soit, alors qu’elle s’avère entièrement libre de ses modes d’apparition. C’est un vrai " miracle " qui s’accomplit là et qui nous éclaire sur le sens de l’art.
L’art est un " faire " (et non pas un langage, comme on nous l’a trop dit). Mais il est un faire adressé à la perception, destiné à être perçu (à être vu, entendu ou senti) et donc à entrer en interaction avec nous. Tout se joue là. L’interaction concerne la sensorialité, la réponse du corps, qui est essentiellement d’ordre biologique, qui est donc hors conscience et s’effectue en nous mais pour ainsi dire sans nous. Si bien que peindre est sans doute moins poser quelque chose que provoquer, déclencher quelque chose, comme Meurant le montre de façon magistrale en jouant, comme nul ne l’avait jamais fait, sur tous les facteurs, tous les modes et tous les degrés de contraste qui conditionnent la prégnance de la couleur.
Peindre, nous apprend-il, c’est moins " faire voir " que " voir faire " l’œuvre, la percevoir dans son activité, qu’elle soit flagrante, comme elle l’est dans son cas, ou plus ténue comme elle peut l’être ailleurs. Cela, on aurait pu, on aurait dû le voir dans les plus grandes œuvres héritées du passé, qui sont toutes actives. Il est impossible en tout cas de ne pas le voir dans la sienne. Ce qui apparaît crucial et pour la peinture et pour l’esthétique ».
Jean Guiraud, 2000
Georges Meurant est né en 1948 à Bruxelles. Sa peinture, exposée dès 1966, a abandonné la représentation en 1985 et inventé en 1990 le champ figural, dont l’expérimentation se poursuit encore aujourd’hui. Georges Meurant écrit, pour se distraire de l’effort pictural, des études consacrées à des sujets d’arts contemporains ou de traditions archaïques (notamment : Abstractions aux Royaumes des Kuba, Fondation Dapper, Paris, 1987 ; Mbuti Design, Thames & Hudson, Londres-New York, 1996).
8 rue Dalpozzo, 06000 Nice
www.galeriemons.fr