Exposition exceptionnelle des peintures d’Aksouh
Galerie Marie Demange, Paris
13 septembre - 7 octobre 2006
Mohamed AKSOUH, OEuvre de 2002 – format : 130 cm x 145 cm
Photo by Philippe de Salabert
Photo courtesy de l'artiste et de la gallerie Claire Demange, Paris
La lumière semble être le maître mot de l’œuvre de Mohamed AKSOUH ; non la lumière éblouissante et sans échappatoire du soleil sur les terres ocre de son Algérie natale, mais celle filtrée, jouant sur la toile, dans le lacis des formes abstraites, évoquant la blancheur de la Casbah et quelque profond labyrinthe de rues enchevêtrées, à l’architecture babéliene, qui furent le théâtre de son enfance.
La « quête de cette lumière de nacre et de perle qui est celle d’Alger, telle qu’il la découvrait de la petite maison de sa mère sur les coteaux de Belcourt », (Jean de Maisonseul, Conservateur de 1962 à 1970 du Musée d’Alger), parcourt l’œuvre d’Aksouh. De ces souvenirs abstraits, de ces sensations bien plus fortes que les images, naissent des paysages opalins, visions méditatives baignées de toutes les nuances de bleus, de sables et d’ivoires.
La peinture d’Aksouh est une peinture contemplative, sereine et vivante. Elle vibre d’une émotion très particulière, tant pour ceux dont cette rive de la Méditerranée traverse l’histoire, que pour ceux qui, perçoivent de loin l’écho millénaire d’une des plus anciennes civilisations méditerranéennes. L’artiste joue avec subtilité entre l’abstraction symbolique – fortement ancrée dans les traditions plastiques arabes - et une œuvre au seuil de la modernité picturale.
Mohamed AKSOUH, OEuvre de 2003 – format : 160 cm x 195 cm.
Photo by Philippe de Salabert
Photo courtesy de l'artiste et de la gallerie Claire Demange
Eléments biographiques sur MOHAMED AKSOUH
Mohamed Aksouh est né en 1934 en Algérie. Apprenti forgeron dès l’âge de quatorze ans, il s’initie d’abord, à la fin des années cinquante, à la poterie, à la céramique, à la sculpture, puis à la peinture. Aujourd’hui, il travaille également la gravure sur métal. Il est considéré, avec Mohammed Khadda, Baya, Guermaz ou Benanteur, comme un des fondateurs de la peinture algérienne moderne (dite « la génération de 1930 »), s’inscrivant avec force hors du courant figuratif et souvent orientaliste induit par l’académisme français. Après avoir participé à quelques expositions organisées à Alger après l’Indépendance, et réalisé une première exposition personnelle, Aksouh, attiré par l’effervescence culturelle et l’École de Paris, s’installe en 1965 dans la région parisienne. Durant quelques années la Galerie 54 animée par Jean Senac, et la Galerie de l’éditeur Edmond Charlot, qui publia Camus, l’exposent, aux côtés de Galliéro, Bénisti, Jean de Maisonseul, Louis Nallard et Maria Manton, Marcel Bouqueton (artiste également représenté par la Galerie Marie Demange à Paris). Plusieurs de ses œuvres sont alors acquises par le Musée des Beaux-Arts d’Alger. Depuis 1964, Aksouh a exposé partout en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Suisse, en Corée, en Espagne. En 1972 et 1974, Aksouh créa deux médailles pour la « Monnaie de Paris ». Membre du Salon des Réalités Nouvelles, il y expose régulièrement. Son œuvre a été le sujet de nombreuses publications. Très récemment, en 2006, le documentariste Hamid Benamra lui a consacré un film : « Aksouh, Jardin des toiles »,(Imagenèse Paris). Aujourd’hui, il vit et travaille toujours à Ivry-sur-Seine.