15/03/07

Michel Parmentier : Peintures 1962 - 1994, Galerie Jean Fournier, Paris

Michel Parmentier : Peintures 1962 - 1994 
Galerie Jean Fournier, Paris
15 mars - 21 avril 2007

La galerie Jean Fournier expose un ensemble inédit de peintures sur toile et sur papier de MICHEL PARMENTIER (1938-2000) datant de 1962 à 1965. Cet ensemble est confronté, dans l’exposition, avec une bande grise peinte en 1967 et une peinture sur calque datant de 1994.

Au cours de l’année 1966, Michel Parmentier adopte le pliage et travaille à partir de toiles de grandes largeur (environ 250 cm) achetées au Marché Saint-Pierre qu’il plie au sol après les avoir préparées sur un châssis et qu’il peint, à la bombe ou au pistolet. La surface peinte est laquée, brillante, d’une facture totalement impersonnelle. La couleur employée changera selon les années : bleu en 1966, gris en 1967 et rouge en 1968.

Les peintures qui précèdent l’année 1966 montrent que Michel Parmentier « cherche un temps à produire une synthèse singulière de la peinture américaine et d’une certaine histoire française. S’il est, comme tous ceux qui, dans sa génération, formèrent la véritable avant-garde, d’une défiance absolue à l’égard de ce qui évoque l’Ecole de Paris et son abstraction bien tempérée, et si, à cet égard, il préfère ce qui se délite à ce qui est composé, il y a pourtant quelque chose de Nicolas de Staël qui passe dans sa façon, un temps, de construire l’espace par la couleur. Mais aussi – et c’est là un autre monde – quelque chose d’Henri Michaux qui traverse les toiles les plus sombres, où le gris et le noir balayent la quasi-totalité de la surface.

Mais l’essentiel est ailleurs, dans ce que Michel Parmentier fait subir à son travail : une démarche qui s’apparente à un processus délibéré et systématique de dégradation. Dégradation symbolique, qui le conduit à n’utiliser que des matériaux sans noblesse, c’est-à-dire étrangers au monde des beaux-arts : papiers d’emballage ou journaux, pour importer du motif déjà fait ; papier d’argent et peinture industrielle en guise de couleur. Mais aussi dégradation matérielle, car Michel Parmentier colle, recouvre, arrache autant si ce n’est plus qu’il ne peint, et ses toiles ressemblent parfois à de vastes repentirs qui conservent en leur sein la moindre trace des hésitations qui les ont constituées. Comme des espaces feuilletés dont chaque strate avoue plus qu’elle ne dissimule ce qu’elle recouvre. Singulièrement la peinture de Parmentier tend progressivement vers la maigreur alors même qu’il multiple les ajouts et collages.

Des premières toiles blanches composées de 1962 aux dernières toiles laquées et quasiment blêmes de 1965, c’est l’appauvrissement, la dématérialisation de l’œuvre que vise l’artiste. S’il existe une forme de continuité entre les travaux d’avant et ceux d’après 1966, elle réside dans ce mouvement vers le moins. Car là où il appauvrit peu à peu sa matière picturale de 1962 à 1965, Michel Parmentier fera subir plus tard un même sort à son support qui, à la fin des années 1980, passera de la toile au papier pour finir dans la translucidité du calque. Peinture toute entière tendue entre affirmation et négation. » (extrait du texte de Pierre Wat, « Parmentier, au seuil de la peinture » publié dans le catalogue de l’exposition)

Michel Parmentier est né à Paris en 1938, est mort à Paris en 2000. Il cesse de peindre de 1968 à 1983.

GALERIE JEAN FOURNIER, PARIS
www.galerie-jeanfournier.com

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