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03/09/25

Tursic & Mille @ Galerie Max Hetzler, Paris - Exposition "Lavis en Rose"

Tursic & Mille - Lavis en Rose
Galerie Max Hetzler, Paris
6 Septembre – 11 Octobre 2025

Tursic & Mille
Tursic & Mille 
Lavis en Rose, 2025 
© Tursic & Mille, photo: I & W, 2025

« Le sujet, dans la peinture de Tursic & Mille, est un leurre à tous les sens du terme : il trompe et il appâte... Car le véritable sujet de leurs œuvres est la peinture, dans une tradition classique qui va de Picabia à Christopher Wool. » 1 
Eric Troncy

La galerie Max Hetzler, Paris, présente Lavis en Rose, une exposition de Tursic & Mille, la sixième avec la galerie Max Hetzler et la première dans la galerie parisienne.

Avec un partenariat artistique qui s'étend sur plus de deux décennies, les peintres Tursic & Mille, mènent une réflexion profonde sur la peinture et sur la notion de représentation. À travers une pratique empirique d’une peinture ouverte à toutes les possibilités conceptuelles et matérielles, aux accidents constitutifs du médium, ils abordent la peinture, aussi bien en tant qu’objet que comme sujet. Réinventant sans cesse leur pratique, s’intéressant autant au concept, au process, à la matérialité de la peinture, qu’à l’utilisation de l’imagerie, ils développent une manière singulière de penser en peinture aujourd’hui.

Lavis en Rose, commence donc, avec son titre, par une homophonie, un jeu de mot, un malentendu : Lavis / La vie. Ainsi, un cliché, une promesse du bonheur se transforme en simple procédé technique à dominance rose (rose étant l’anagramme d’Éros). Ce malentendu est peut-être aussi celui qu’ils traquent dans l’idée même de peinture figurative, avec l’éternelle conflictualité interne image/peinture.

Le Rose, ici, agit comme élément perturbateur, tel un filtre à double usage : physiquement, il ajoute une couche matérielle au tableau (le poussant parfois à la limite du monochrome), sémantiquement enfin, en instillant une distance, une sensation d’instabilité qui agit tel un voile qui simultanément perturbe tout en affirmant le caractère complexe de la perception et de la représentation. Lavis en Rose est une traversée, aussi douce qu’incendiaire, d’un monde en tension.

L’exposition commence par un tableau programmatique. Un portrait d’une jeune femme, qui regarde ses doigts tachés de peinture rose. Mi-surprise, mi-dégoutée, elle semble se demander ce qu’elle va en faire, quoi en faire. « Ce tableau pourrait servir de portrait à n'importe quel peintre au travail, confronté à son démon, ces pigments dilués dans l'huile, incontrôlables, collés aux doigts, corps et âme, entêtants et rebelles aux coups de pinceau qui prétendent avoir tout pouvoir sur eux. Et pourtant, la peinture fait ce qu'elle veut : elle surgit de nulle part, gâchant l'image autant qu'elle la trace ». 2

Dans la première salle, deux paysages se font face. Un paysage lointain, un ciel étoilé rose, l’infiniment grand, en vis-à-vis, un ciel plus proche, ciel traversé par des fusées, l’infiniment humain. Sur les murs latéraux, deux petits panneaux de bois peints, deux natures mortes où figurent des mégots de cigarettes.

Au centre de l’exposition, l’Hallali inversé, se déroule sur trois tableaux. Utilisant plusieurs sources iconographiques, différents imaginaires, différents styles de peinture, différentes temporalités, comme si la scène provenait d’un souvenir parsemé de confusion. Dans un sous-bois en proie à des flammes symboliques, des animaux, ensemble, cèdent à une fuite panique, face à une menace non identifiée, qui n’est plus localisée, mais qui infuse au-delà de la composition. En opposition à ce mouvement, statique, une femme peintre est assise devant son chevalet, palette à la main, pinceau suspendu. À côté d’elle, un homme en costume, cigarette à la main, observe nonchalamment, comme s’il assistait à une scène ordinaire. Tursic & Mille interrogent la nature anachronique du medium en opposant la frénésie et l’urgence au temps long de la peinture.

Paysage Rose, un diptyque dans lequel une maison pavillonnaire est dévorée par des flammes qui s’élèvent dans un ciel rose délavé. Cette œuvre s’inscrit dans une série initiée en 2005, où le feu, omniprésent, devient une figure métaphysique : moins un évènement qu’un état latent, il habite le paysage et altère la lumière. Le lavis rose qui recouvre toute la surface adoucit et voile l’image, le rendant quasiment irréel et plus troublant. Le tableau est ici divisé en deux, scindant ainsi la temporalité interne de la composition en deux événements possibles.

Un portrait d’une jeune femme fixe le spectateur d’un regard vague, elle pose dans un canapé au milieu d’une clairière embrasée, habitant étrangement la composition. La forêt qui l’entoure est en flammes, pourtant, la scène reste étonnamment calme, tout est placé avec soin, comme dans un catalogue de décoration. Cette fusion de l’espace domestique à l'espace sauvage, cette uniformisation créée par le recouvrement d’une couche transparente rose, installe un trouble, une ambiguïté existentielle.

En parallèle, au 46 rue du Temple, est présenté une sélection de peintures sur papier issues de Papers 2018-2022, révélant l’aspect empirique de leur pratique. Ces œuvres accidentelles et inconscientes accumulées pendant plus de vingt ans donnent à voir le travail en train de se faire et créent in fine des peintures abstraites involontaires, des matérialisations de la pratique même de la peinture, un émerveillement constant et brut de la couleur. Les pigments dilués dans l'huile, incontrôlable. Et pourtant, la peinture fait ce qu'elle veut.

Ida Tursic (née en 1974 à Belgrade, en Serbie) et Wilfried Mille (née en 1974 à Boulogne-Sur-Mer, en France) vivent et travaillent à Mazamet, en France. Les œuvres de Tursic & Mille ont été présentées, entre autres, dans des expositions personnelles le FRAC – Fonds régional d'art contemporain de Normandie, Caen (2023); le Musée Consortium, Dijon (2022); Le Portique, Le Havre (2021); le Muzeum Sztuki, Łodz (2020); la Fondation d'Entreprise Ricard, Paris (2017); le Musée des Beaux-Arts, Dole (2011); le FRAC Auvergne, Clermont-Ferrand (2011) et le Musée de Serignan (2008-2009). Le duo d'artistes a reçu le prix de la Fondation Simone et Cino Del Duca en 2020 et le prix de la Fondation d'Entreprise Ricard en 2009. Ils ont été nominés pour le prix Marcel Duchamp en 2019.

Les oeuvres de Tursic & Mille font partie des collections permanentes de la Collection Berardo, Lisbonne; du Centre Pompidou, Paris; de la Fondation Louis Vuitton, Paris; le FNAC – Fonds National d'Art Contemporain, Paris; le FRAC – Auvergne, Clermont-Ferrand; le FRAC – Bourgogne, Dijon; le FRAC – Le Plateau, Paris; Le Consortium, Dijon; le Musée des Beaux-Arts de Dôle; et le Musée Régional d'Art Contemporain de Sérignan, entre autres.

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1 Eric Troncy dans le dossier de presse pour Tursic & Mille - Tenderness, Consortium Museum
2 Judicaël LavradorLibération, 15 mars 2022 

GALERIE MAX HETZLER, PARIS
46 & 57, rue du Temple, 75004 Paris

29/08/25

Dessins sans limite. Chefs-d'oeuvre de la collection du Centre Pompidou @ Grand Palais, Paris

Dessins sans limite. Chefs-d'oeuvre de la collection du Centre Pompidou
Grand Palais, Paris
16 décembre 2025 - 15 mars 2026

Avec plus de 35 000 dessins, la collection du cabinet  d'art graphique du Centre Pompidou est l'un des plus importants ensembles au monde d'œuvres sur papier des XXe et XXIe siècles. Ce fonds exceptionnel par sa richesse et sa diversité n'a encore jamais fait l'objet d'une grande exposition qui lui soit exclusivement consacrée. L'exposition Dessins sans limite est donc l'occasion de révéler pour la première fois les trésors inestimables de cette collection qui offre l'opportunité unique de comprendre comment ce medium s'est totalement réinventé au XXe siècle.

Car nombreux sont les artistes qui se sont emparés de ce mode d'expression originel et cathartique afin de transgresser les limites de l'art au point que le dessin est devenu aujourd'hui le laboratoire de tous les possibles. Au-delà de la feuille ou du traditionnel carnet, son domaine d'expression s'est étendu vers bien d'autres supports jusqu'à celui du mur ou de l'espace de l'installation. L'art graphique s'est ouvert à d'autres pratiques, étendant son champ à d'autres formes d'expression, photographiques, cinématographiques, ou encore numériques, ce qui rend ses frontières toujours plus mouvantes et ouvertes. Le regain d'intérêt porté par les jeunes générations d'artistes pour ce medium élémentaire et accessible est bien la preuve de sa grande actualité. S'il faut faire évoluer la notion même de dessin à l'aune des enjeux esthétiques et plastiques du XXIesiècle, cela n'exclut pas de se replonger dans les fondements d'une pratique qui, demeure par essence ouverte à l'invention et à l'expression de la pensée, qu'elle soit consciente ou inconsciente.

L'exposition Dessins sans limite met à l'honneur des pièces majeures de la collection rarement montrées notamment des œuvres de Balthus, Marc Chagall, Willem de Kooning, Sonia Delaunay, Jean Dubuffet, George Grosz, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Fernand Léger, Henri Matisse, Amadeo Modigliani, Pablo Picasso, mais aussi Karel Appel, Jean-Michel Basquiat, Roland Barthes, Robert Breer, Trisha Brown, Marlène Dumas, William Kentridge, Robert Longo, Giuseppe Penone, Robert Rauschenberg, Kiki Smith ou encore Antoni Tàpies. Elle ne s'interdit pas d'aller au-delà du champ de la feuille de papier pour considérer le dessin en tant que performance, installation, ou bien encore dans sa forme animée.

Avec une sélection de près de 300 œuvres de 120 artistes, l'exposition « Dessins sans limites » n'a pas pour ambition de dresser une histoire du dessin aux XXe et XXIe siècles - une entreprise que la nature même du fonds rendrait impossible - mais propose une exploration sensible et subjective de la collection du Cabinet d'art graphique. Sans parti pris chronologique, le parcours est conçu sur le mode de l'anadiplose dans lequel les œuvres dialoguent à travers des face-à-face inédits et éclairants. Y sont considérées successivement quatre modalités du dessin, de la plus traditionnelle à la plus novatrice : étudier, raconter, tracer et animer.

Une exposition coproduite par le GrandPalaisRmn et le Centre Pompidou

Commissaires
Claudine Grammont, Cheffe de service, Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou, Musée national d’Art Moderne
Anne Montfort-Tanguy, Conservatrice, Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou, Musée national d’Art Moderne

GRAND PALAIS, PARIS

20/08/25

Exposition Soulages, une autre lumière. Peintures sur papier @ Musée du Luxembourg, Paris

Soulages, une autre lumière
Peintures sur papier 
Musée du Luxembourg, Paris
17 septembre 2025 - 11 janvier 2026

Pierre Soulages a toujours refusé d'établir une hiérarchie entre les différentes techniques qu'il utilise. À côté des peintures sur toile, il est également l'auteur d'un ensemble considérable de peintures sur papier qu'il a mené, avec quelques interruptions tout au long de son parcours pictural, jusqu'au début des années 2000. D'une certaine façon, on peut dire que son œuvre commence sur le papier avec, dès 1946, des peintures aux traces larges et affirmées, réalisées au brou de noix, qui vont véritablement voir son oeuvre se distinguer des autres démarches abstraites de l'époque.

En 1948, alors qu'il vient à peine de commencer à exposer, il est invité à une manifestation itinérante sur la peinture abstraite française dans les musées allemands, en compagnie d'artistes beaucoup plus âgés. C'est une de ses peintures qui est choisie pour l'affiche et va contribuer à le faire connaître.Privilégiant le brou de noix dans les premières années, Pierre Soulages reviendra souvent à cette matière qu'utilisent les  ébénistes et dont il aime les qualités de transparence et d'opacité, de luminosité également en contraste avec le blanc du papier. Il emploiera aussi l'encre et la gouache pour des oeuvres dont les formats en général restreints ne cèdent en rien à la puissance formelle et à la diversité.

L'oeuvre sur papier de Pierre Soulages qui fut longtemps conservé par l'artiste, a été moins souvent montré que les peintures sur toile et rarement rassemblé dans des expositions à part entière. Il constitue pourtant un ensemble indispensable à la compréhension de sa peinture. Cette exposition présente 130 œuvres dont plus d'une trentaine inédites.

Exposition produite par le GrandPalaisRmn

Cette exposition a bénéficié des prêts exceptionnels du Musée Soulages, Rodez.

Commissariat : Alfred Pacquement
Directeur honoraire du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou


Pierre Soulages Catalogue
Soulages, une autre lumière. 
Peintures sur papier
Catalogue de l'exposition
GrandPalaisRmnEditions, 2025
208 pages, 160 illustrations, 40 €
En librairie le 10 septembre 2025
En vente dès parution dans toutes les librairies 
© GrandPalaisRmnÉditions, 2025

Sommaire

Entretien avec Colette Soulages
[avec un avant-propos d’Alfred Pacquement]

Tout a commencé sur le papier
Alfred Pacquement

Les peintures sur papier de Soulages et les expositions
Camille Morando

Les Ateliers de Soulages (extraits)
Michel Ragon

Soulages, papiers, Japon
Benoît Decron

Annexes
Présentation biographique
Expositions de peintures sur papier
Bibliographie sélective
OEuvres et documents exposés

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard, 75006 Paris

18/08/25

mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou : Programmation Cinéma, Septembre → Décembre 2025

mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou
Programmation Cinéma
Septembre → Décembre 2025

mk2 Bibliothèque
Façade du mk2 Bibliothèque (BnF)
Photo © mk2

À partir de septembre 2025, et pendant les cinq années de rénovation du bâtiment historique du Centre Pompidou, les cinémas du Centre Pompidou et la Cinémathèque du documentaire à la Bpi s'installent au mk2 Bibliothèque.

Les précédentes collaborations entre le Centre Pompidou et mk2, notamment la rétrospective intégrale et exposition « Abbas Kiarostami, les chemins de la liberté » en 2021, ainsi que l’exposition « Corps à Corps, Histoire(s) de la photographie » en 2023, qui mettait en dialogue la collection de photographies du Centre Pompidou− Musée national d’art moderne et celle de Marin Karmitz, fondateur de mk2, ont naturellement conduit à ce partenariat.

Rebaptisé et habillé aux couleurs du Centre Pompidou, l’actuel mk2 Bibliothèque (entrée BnF) situé au cœur du bâtiment de la Bibliothèque nationale de France François−Mitterrand, face à l’entrée de la bibliothèque, devient mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou et accueille dans ses quatre salles et son atrium rétrospectives, cycles, festivals, avant-premières, rendez-vous réguliers, rencontres et masterclasses conçus par le Centre Pompidou et la Cinémathèque du documentaire de la Bibliothèque publique d’information. Ponctuellement, une partie de cette programmation prend également place au mk2 Bibliothèque, sur le parvis, à proximité immédiate. 

La pluridisciplinarité qui définit le Centre Pompidou s’y incarne en une programmation de lectures, performances, concerts, installations, et créations XR à partir des images en mouvement.

À l’image de la collection du Musée national d’art moderne qu’il conserve, enrichit et expose, le Centre Pompidou s’attache, pour sa programmation cinéma, à la mise en avant de la création moderne et contemporaine internationale et à ses interactions avec la société. La programmation au mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou est structurée par de grandes invitations à des cinéastes d’avant-garde, emblématiques comme moins repérés, à travers rétrospectives, commandes d’œuvres, expositions et publications, et ponctuée d’événements consacrés à des figures émergentes. Elle donne également une place importante à la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, développée depuis 2020 par le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis avec rendez-vous mensuels, avant-premières, restaurations, weekends dédiés, workshops et séminaires.

Comme elles le faisaient dans le bâtiment historique du Centre Pompidou, les images en mouvement dialoguent avec d’autres formes de pensée et de création au sein de rencontres, festivals, performances et concerts pour rendre compte du croisement des pratiques, de l’élan et de la vitalité qu’il insuffle au cinéma, un art en constante mutation. En préfiguration du Centre Pompidou 2030, la programmation au mk2 Bibliothèque continue d’explorer ces mutations et est un laboratoire de nouvelles manières d’imaginer et de faire vivre la programmation du cinéma et autour du cinéma, dans toute la variété de ses formes artistiques, en mobilisant les ressources de la pluridisciplinarité qui font l’identité du Centre Pompidou. Dans cette perspective, la proximité immédiate avec la BnF est aussi l’opportunité de collaborations inédites autour des programmes, des fonds et des ressources des deux établissements.


Radu Jude, Kontinental 25
Radu Jude, Kontinental 25
 
Ours d'Argent du Meilleur Scénario à la Berlinale 2025
Sortie en salle le 24 septembre 2025

RADU JUDE, CINÉASTE INTRANQUILLE
RÉTROSPECTIVE INTÉGRALE | AVANT-PREMIÈRES | MASTERCLASSE | RENCONTRES | LIVRE
23 septembre  11 octobre 2025

EN PRÉSENCE DU CINÉASTE ET DE NOMBREUX INVITÉS

L’oeuvre du réalisateur roumain Radu Jude est, à bien des égards, le secret le mieux gardé de la cinéphilie contemporaine. Sa profusion et son amplitude – 28 films de tous formats depuis le début des années 2000, fictions, documents et expérimentations – ne sont parvenues en France qu'en petite partie, dans le sillage de l’Ours d’Or attribué en 2021 à Bad Luck Banging or Loony Porn à la Berlinale. Et pour cause : Radu Jude construit à une vitesse ébouriffante une filmographie qui traverse tous les territoires avec une grande fluidité formelle, bousculant le cinéma en le confrontant aux impasses mémorielles et aux aberrations actuelles pour le porter, avec la vigueur de la farce, à son plus haut degré d'intranquillité. Radu Jude s’est rapidement imposé comme l’une des voix les plus stimulantes du cinéma européen. Une Europe post-communiste et post-capitaliste, vue depuis la Roumanie, qui est précisément au centre de son travail et sur laquelle il pose un regard décapant, libre de toute allégeance et de toute bienséance.

Aussi singulière qu’elle soit, son oeuvre échappe à la définition tant elle est à la fois d’une immense fureur politique, d’une implacable précision historique, dialectique et filmique mais aussi d’une grande drôlerie, toujours impertinente et farcesque – Radu Jude reprenant à son compte la célèbre formule de Karl Marx selon laquelle l’histoire se répète toujours « la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide ».

La clé, peut-être, pour appréhender cette oeuvre plurielle et fascinante est à chercher dans l’articulation de la colère intacte et palpable du cinéaste à son refus de tout cynisme, de toute paresse intellectuelle manichéenne comme de toute complaisance compassionnelle. Parce qu’il tient en haute estime le cinéma et ses spectateurs, il choisit plutôt de les confronter, avec un sérieux humour corrosif, à l’Histoire de l’Europe et à la mauvaise farce que joue un passé mal digéré – notamment dans ses documentaires et fictions sur le génocide des juifs par le pouvoir roumain pendant la Seconde Guerre mondiale, dont le remarquable Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares en 2018. C’est avec la même curiosité et la même lucidité qu’il embrasse à la fois les inventions du présent et ses violences multiples comme peu de cinéastes le font aujourd’hui – N’attendez pas trop de la fin du monde, en 2023, mettait ainsi en vis-à-vis l’exploitation au travail et le défouloir sur les réseaux sociaux.

Dans un carton initial de Caricaturana, un court métrage réalisé en 2021, Radu Jude cite Baudelaire à propos du caricaturiste Honoré Daumier, dans un quatrain qui pourrait aussi bien servir de portrait du cinéaste :
« C’est un satirique, un moqueur ;
Mais l’énergie avec laquelle
Il peint le Mal et sa séquelle,
Prouve la beauté de son coeur »
Une rétrospective intégrale de son travail est présentée au mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou, en présence du cinéaste et de nombreux invités. Cette dernière s’ouvre sur l’avant première de Kontinental ‘25 (Ours d’Argent du Meilleur Scénario, Berlinale 2025) dont la sortie en salles est assurée dans la foulée le 24 septembre 2025 par Météore Films et se clôture sur Dracula, film encore inédit de Radu Jude, présenté en première française avant sa sortie en salle le 15 octobre.

The Film Gallery présente parallèlement une exposition autour de Sleep #2 et The Exit of the Trains sous forme d’installation multi-écrans du 22 septembre au 25 octobre 2025.

Un livre, publié par les éditions de l'OEil et le FIDMarseille, en partenariat avec Le Centre Pompidou, paraît à cette occasion, rassemblant des extraits du journal du cinéaste, un long entretien et divers textes.


Hervé Gloaguen
© Hervé Gloaguen

L’INVENTAIRE DELEUZE
CONFÉRENCES | PROJECTIONS | LECTURES | PERFORMANCES | ATELIERS | SÉANCES D’ÉCOUTE
7 novembre → 9 novembre 2025

« Un jour peut-être le siècle sera Deleuzien », écrivait Michel Foucault. Cent ans après la naissance de Gilles Deleuze, les échos de sa pensée sont au coeur des enjeux de l’époque, de la place des machines aux pulsations du désir, des devenirs-femmes émancipateurs à l’organisation des peurs par les néofascismes. À l’occasion de ce centenaire, le Centre Pompidou réunit aux côtés des lectrices et lecteurs de Deleuze de grandes voix de la création de tous horizons, français et internationaux.

S’inspirant de L'Abécédaire, série de dialogues télévisés avec Claire Parnet en fil rouge, l’inventaire des résonances contemporaines de l’oeuvre de Deleuze est dressé autour d’une programmation de conférences, projections, lectures, performances, ateliers et séances d’écoute. En parallèle, un colloque consacré à son ouvrage L’Image-temps dont c’est le quarantième anniversaire se déroule à l’université Paris 8 à partir du 5 novembre

Lecteur de Friedrich Nietzsche ou Baruch Spinoza, auteur avec Félix Guattari d’ouvrages où l’inconscient se fait révolutionnaire, Gilles Deleuze peuple la philosophie d’innombrables « personnages conceptuels ». Il y insuffle une inventivité dont la publication de ses cours fait aujourd’hui redécouvrir l’intensité vivante. Du vent de liberté né de mai 1968 à la lutte du peuple palestinien ou au développement de nouvelles formes de contrôle, sa pensée fut en prise directe avec les mouvements politiques de son temps : elle revient en boomerang interroger le nôtre.

Inspirateur d’innombrables artistes dans tous les domaines, cité tout autant par les peintres que par les musiciens ou les hackers, Gilles Deleuze fit du cinéma l’un des laboratoires de sa philosophie, et consacra deux grands livres au lien entre pensée et images – l’intervention qu’il donna à la FEMIS sur l’acte de création fit événement pour plus d’une génération de cinéastes. Quel meilleur cadre, alors, que des salles de cinéma pour faire résonner cet héritage et le conjuguer au futur ?

Aux côtés de L’Abécédaire et de la conférence à la FEMIS, d’autres films travaillant les archives audiovisuelles autour de Gilles Deleuze sont projetés – notamment ceux du duo d’artistes Silvia Maglioni et Graeme Thompson. L'artiste Frank Smith quant à lui, auteur de Deleuze Memories (2025), réalise un film spécialement pour l'occasion autour d'un texte de Deleuze. Il s’agit aussi d’explorer les concepts développés dans L’Image-temps et L’Image-mouvement à travers Europe 51 de Roberto Rossellini mais aussi des films contemporains (The Thoughts That Once We Had (2015) de Thom Andersen), de s’intéresser au contexte de certains moments clé de son parcours (l’université de Vincennes et la clinique de La Borde à travers des films documentaires) et enfin, de découvrir Gilles Deleuze acteur dans George qui ? de Michèle Rosier.


Rachid Djaidani
Rachid Djaidani, pour Rushes de cinéastes

LA CINÉMATHÈQUE IDÉALE DES BANLIEUES DU MONDE
LE GRAND WEEK END
PROJECTIONS | RENCONTRES | AVANT-PREMIERES
14 novembre → 17 novembre 2025

Du 14 au 17 novembre, la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, portée depuis 2021 par les Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil et le Centre Pompidou, qui questionne la représentation des périphéries à travers l’image en mouvement – se déploie au mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou en même temps qu’au tout nouveau cinéma Alice Guy, à Bobigny, pour un weekend composé de projections et de rencontres.

Au programme, des avant-premières et des inédits, des films récemment restaurés, et l’occasion de retrouver de grands invités et les personnalités qui ont marqué l’année de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde.


Derek Jarman - Carravagio
Caravaggio
Derek Jarman, 1986 
© British Film Institute

Derek Jarman - The Last of England
The Last of England
, Derek Jarman, 1987 
© Malavida Films

DEREK JARMAN
RÉTROSPECTIVE INTÉGRALE | RÉÉDITION DE FILMS REMASTÉRISÉS | PERFORMANCES | RENCONTRES
28 novembre → 16 décembre 2025

AVEC LA PARTICIPATION DE TILDA SWINTON ET DE NOMBREUX INVITÉS

Peintre, cinéaste, écrivain, militant des droits homosexuels, pionnier de la culture queer et jardinier : l’oeuvre de Derek Jarman s’incarne en de nombreuses formes et perspectives, faisant preuve d’une érudition considérable et d’une vitalité toujours renouvelée. Inscrits dans un continuum de pensée, de vie et de création, réalisés à l’époque du conservatisme thatchérien, ses films sont autant d’objets flamboyants qui confrontent les questions esthétiques et les problématiques sociales, chargés d’une force politique demeurant intacte. Le Centre Pompidou propose une rétrospective de ses longs métrages remastérisés - dont cinq ressortent parallèlement en salle grâce à Malavida Films - et de nombreux de ses courts en super 8, présentant la diversité de son geste, de la fiction à des formes personnelles, diaristiques ou expérimentales.

Parallèlement, la maison d'édition Actes Sud publie la traduction française de l'un des journaux de Derek Jarman, Modern Nature.

Alors que l’artiste, incarnant une figure de l’avant-garde et de l’underground anglais, a travaillé de façon extrêmement collective, entouré d’amis et de collaborateurs de longue date, cette rétrospective se veut polyphonique, peuplée de la parole de proches, dont Tilda Swinton, de témoins et d’héritiers, qui accompagnent de nombreuses séances.

Né en 1942 à Northwood, dans le Middlesex, Derek Jarman étudie à la Slade School of Fine Art (University College de Londres) et développe en premier lieu une pratique du film expérimental en 8mm. Il y reviendra régulièrement tout en travaillant en parallèle à la réalisation de longs métrages, pour lesquels il explore notamment des trames plus narratives. À commencer par Sebastiane (1976), autour du martyr de Saint Sébastien, premier film britannique avec des images positives de la sexualité gay. Son succès le plus retentissant, Caravaggio (1986), cinquième de ses longs métrages, est largement diffusé et lui vaut un Ours d’argent à la Berlinale. Ce film inaugure également sa collaboration avec l’actrice Tilda Swinton, ils feront huit films ensemble. La même année, sa séropositivité est diagnostiquée. Il en fait publiquement état ainsi que des traitements et de la maladie même, qui entraîne une cécité. Son dernier long métrage, Blue (1992), associe une riche bande sonore à un écran monochrome bleu. Ce film fait partie de la collection du Centre Pompidou, ainsi que trois courts métrages du cinéaste.

Derek Jarman, décédé en 1994, laisse une empreinte remarquable sur la création actuelle avec une oeuvre post-punk s’intéressant tout autant à la musique qu’à la peinture, au théâtre, à la poésie, à l’histoire, à la religion ou à la philosophie. Outre ses films, ses peintures ont fait l’objet d’expositions telle que « Dead Souls Whisper » au CRÉDAC (Ivry-Sur-Seine) en 2021. L’artiste a également laissé quantité d’écrits rendant compte de l’étendue de ses passions et de ses connaissances – scripts de ses films, journaux, ou encore un fabuleux texte sur les couleurs et leurs imaginaires, Chroma, rédigé alors qu’il perdait la vue. Dernier et fameux versant de son travail, le Prospect Cottage et son jardin sur la côte venteuse anglaise, dans le Kent, à quelques centaines de mètres de la centrale nucléaire de Dungeness. Au fil du temps, l’aménagement du lieu – fleurs et plantes sélectionnées pour survivre à un climat rigoureux, pieux de bois flotté, outils de jardinage, tableaux, sculptures – devient un symbole de son combat contre la maladie. C’est aussi un endroit de travail pour lui et ses amis, racheté en 2020 grâce à un appel aux dons en vue de sa préservation.

CENTRE POMPIDOU, PARIS

17/08/25

Antoni Clavé @ Galerie Minsky, Paris

Antoni Clavé
Galerie Minsky, Paris
18 septembre - 18 octobre 2025

Photographie : Antoni Clavé à Montparnasse
Antoni Clavé à Montparnasse 
© Archives Antoni Clavé

Antoni Clavé
Antoni Clavé 
Nature morte au compotier, 1945 
Huile sur panneau d'Isorel, 81 cm x 65 cm
Photo Courtesy Galerie Minsky

Antoni Clavé
Antoni Clavé
Guerrier, c. 1962 
Technique mixte sur papier marouflé 
sur panneau, 74,5 x 54,5 cm
Photo Courtesy Galerie Minsky

La Galerie Minsky souhaite accompagner la redécouverte de l’artiste catalan Antoni Clavé. Elle présente à Paris une lecture sensible et incarnée de l’oeuvre d’un artiste entre deux mondes : l’Espagne et la France, le théâtre et la peinture, l’intime et le monumental. Alors qu’une rétrospective d’envergure se prépare au centre d’art Palau Martorell à Barcelone, la Galerie Minsky présente à Paris pour la première fois une vingtaine d’oeuvres d’Antoni Clavé (1913–2005). Cette exposition couvre les années 1945 à 1975, une période qui témoigne de ses différentes évolutions.

L’exposition présente l’univers de Clavé, à la fois théâtral, lyrique, intuitif et symbolique. Dès les années 40, le peintre catalan installé récemment à Paris développe un style singulier, entre raffinement intimiste et expérimentation formelle. Inspiré par les Nabis et profondément marqué par sa rencontre avec Picasso en 1944, Clavé explore un large registre de médiums : peinture, collage, gravure où s’entremêlent décors et costumes. En 2015, le Musée Picasso de Münster lui a dédié une exposition intitulée Antoni Clavé - Ein Spanier in Paris.

L’exposition réunit une vingtaine d’oeuvres majeures, de la Nature morte au compotier (c. 1945) à la série emblématique des Rois et Guerriers des années 60, en passant par le triptyque de paravents conçu en 1949 pour la pièce de théâtre Carmen dans les Ballets de Roland Petit. Ce volet scénographique, essentiel dans sa pratique, est mis en lumière ici : Antoni Clavé reste en dialogue avec le théâtre, et ce, tout au long de sa carrière.

Ses oeuvres deviennent des objets-théâtres, où lettres, mots, fragments et textures agissent comme des personnages silencieux. On y retrouve un goût marqué pour les techniques mixtes et l’assemblage, dans un désordre bouillonnant, proche de celui de son atelier.

Antoni Clavé joue sur les tensions : entre figuration et abstraction, entre brutalisme et poésie, entre ordre et chaos. Les matériaux pauvres qu’il emploie tels que le carton, bois, tissu ou des encore objets usés prennent une force symbolique inattendue.

Ses oeuvres, comme son atelier, sont des juxtapositions vibrantes, riches de résonances intimes et collectives.

Antoni Clavé — Biographie

Né à Barcelone en 1913, Antoni Clavé débute très tôt dans le dessin : à 18 ans, il crée des bandes dessinées et des affiches publicitaires. Son premier métier est celui de peintre en bâtiment, une expérience qui façonne son approche artisanale de l’art. Entre 1934 et 1936, alors qu’il réalise des affiches de cinéma dans sa ville natale, il s’initie au collage et aux assemblages : papiers, cartons, matériaux de récupération, lithographies, plâtre, tissus, textures sales ou accidentées deviennent ses terrains d’exploration.

Exilé en France à la suite de la guerre civile espagnole, il s’installe à Paris, ville où il entre dans l’histoire de l’art moderne. Il est exposé dès 1957 par Ernst Beyeler dans sa mythique galerie de Bâle, puis en 1978 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. En 2006, une exposition d’Antoni Clavé a eu lieu à l’Espace d’Art Contemporain Fernet Branca.

Photographie : Antoni Clavé dans son atelier
Antoni Clavé dans son atelier, Saint-Tropez, 1968 
Photographie © Jacques Gomot
« Mon atelier à moi, c’est mon cocon, mon village, ma rue, mon quartier »
— Antoni Clavé
En 1963, Antoni Clavé s’installe au Cap-Saint-Pierre à Saint-Tropez, où il se fait construire une maison et un vaste atelier, bientôt complété par un second espace dédié à la gravure. Les estampes d’Antoni Clavé ont d’ailleurs été exposées en 2018 à la BnF à Paris.

GALERIE MINSKY
37 rue Vaneau, 75007 Paris

14/08/25

Eija-Liisa Ahtila @ Marian Goodman Gallery, Paris - "On Breathing" Exhibition

Eija-Liisa Ahtila: On Breathing 
Marian Goodman Gallery, Paris 
September 5 – October 4, 2025 



Eija-Liisa Ahtila - On Breathing
Eija-Liisa Ahtila
On Breathing, 2024 
Single channel installation. Image 4K UHD 
Audio 2.0. 9 min. 45 sec. en boucle. Crystal Eye 2024 
© Eija-Liisa Ahtila, courtesy Marian Goodman Gallery

Marian Goodman Gallery Paris presents a new exhibition by Eija-Liisa Ahtila, which features the French premiere of two new large-scale video installations, On Breathing and APRIL ≈ 61°01' 24°27', 2024. A master of cinematic installations, Ahtila challenges the idea of moving image perspective and constructs an experience of several co-existing temporalities and spaces for the viewers. A continuation of her research over the last decade, the works in the exhibition each explore in their own way forms of ecological narrative and their modes of presentation. Since abandoning a more anthropocentric viewpoint, Ahtila has been seeking to make visible the non-human world, with a focus on trees in particular. While On Breathing depicts the subtle intertwinement of tree branches with the morning mist, APRIL captures the silent passage of one season to the next through spatial movements among the trees and the attentive observation of a forest ecosystem.

On the ground floor of the gallery, the nine-minute projection On Breathing, 2024,is a visual poem in which the focus is the slow and hypnotic movement of the evaporative mist surrounding an oak tree. This morning phenomenon is typical of autumn and winter conditions when the sea remains warmer than the surrounding air and ground. The displacement of the fog and its sound in the branches poetically suggest a vegetal respiration: "The air around the oak tree seems tangible, and the space inside it becomes actual, as if the breathing of the tree were, for a moment, perceivable."

Eija-Liisa Ahtila, who frequently deploys multi-channels and split-screen installations to simultaneously unfold several aspects of one narrative, superimposes layers of video to conjure different temporalities. The wandering of the fog and its interplay with the leaves, the rhythm and the camera angles, all result in a unique, animated tableau.

Considering her recent works as a continuum, Eija-Liisa Ahtila notes that each creative process naturally leads to the next. Since 2011, she has gradually replaced human protagonists with trees and living organisms, resulting in a series of works that address the ecological narrative within the moving image. This new direction questions the contemporary relationship between nature and humanity, as well as the artificial boundary between us and other living beings. "I have attempted to develop visual approaches and methods of storytelling that might show us a way out of anthropocentrism and enable the presence of nonhuman species in our imaginary."

On the gallery lower level, APRIL ≈ 61°01' 24°27', 2024, first exhibited at the Kröller-Müller Museum in the Netherlands, immerses the visitors in the forest of Aulanko Nature Park, Finland, near Ahtila's hometown. Known as a natural environment unsullied by human activity, the forest was filmed for two consecutive seasons in 2022 and 2023, between the end of March and May. If the title of the work evokes the month associated with the regeneration of nature, the 12-meter-long, 8-channel installation shows the subtle transition from late winter to summer. The suite of eight sequences follows a chronological order, showing the forest from the first moments of snowmelt on the left to the premature arrival of summer on the far right.

The scale and horizontal nature of the installation are reminiscent of her iconic work Horizontal, 2011, which came from her desire to represent a giant spruce tree in its entirety. Eija-Liisa Ahtila not only chose to capture the tree by filming it in several horizontal sections, thus avoiding the distortions inherent in the use of a wide-angle lens, but she also decided to present the tree as an horizontal installation on a series of 6 projection screens.

With APRIL, the forest as an ecosystem - where trees and a multitude of organisms and plants constantly interact with each other -  is, for the first time, the center of the artist's attention. The source of the work stems from life in a forest where each singular being is an integrated element of the whole, and the whole is simulaneously within that singular being. To create a cinematic language suited to her subject that immerses us in the forest, the camera movements in the eight sections are fluid and asynchronous, alternating between slow motion and momentary stops. "The theme of APRIL is the spatiality of being, the constant change and shape-taking of the forest, that is its fundamental quality," says Eija-Liisa Ahtila.

Eija-Liisa Ahtila was born in Hämeenlinna, Finland in 1959. She has been honored with numerous prizes over the past two decades that include, most recently, becoming Commander, First Class, of the Order of the White Rose of Finland (2020). She works and lives in Helsinki.

Eija-Liisa Ahtila's work has been widely exhibited since the early 1990s. Horizontal is prominently featured in The Power of Trees, on view until 14 September 2025 at Shirley Sherwood Gallery of Botanical Art, Kew Gardens, Richmond, near London. Most recently she has had solo exhibitions at Serlachius Manor, Finland (2024); Kröller-Müller Museum (2024), The Netherlands; the Ulrich Museum of Art, Wichita, US (2022); the National Gallery of Art, Vilnus, Lithuania (2021); the M Museum, Leuven, Belgium and the Serlachius Museum Gösta, Mänttä, Finland (both 2018). She has also had solo exhibitions at the Australian Centre for the Moving Image, Melbourne, Australia (2017); Guggenheim Bilbao, Spain (2016); Albright-Knox Gallery, Buffalo, New York and Oi Futuro, Rio de Janeiro, Brazil (both 2015); Kiasma, Helsinki, Finland (2013); Moderna Museet, Stockholm, Sweden (2012); Carré D'Art, Nîmes, France (2012); Museo del Palacio de Bellas Artes, Mexico City, Mexico (2012); Art Institute of Chicago, Illinois (2011); Parasol Unit, London, UK (2010); Jeu de Paume, Paris, France (2008), amongst many others. Ahtila was a jury member at the Venice Film Festival in 2011 and the President of the Jury at the FIDMarseille in 2013 (Festival international de cinéma de Marseille).

MARIAN GOODMAN GALLERY
79 rue du Temple, 75003 Paris

03/08/25

Giacometti / Marwan Obsessions Exhibition @ Institut Giacometti, Paris

GIACOMETTI / MARWAN OBSESSIONS
Institut Giacometti, Paris
21 October 2025 - 21 January 2026

In the coming autumn, Institut Giacometti in Paris will present the exhibition GIACOMETTI / MARWAN OBSESSIONS, an original encounter between two artists who, having chosen to work in a country different from their birth country - France and Germany respectively - questioned the issues around modernity from two different cultural spaces: Europe and the Middle-East. Alberto Giacometti and MARWAN turned the representation of the head into the core of an enduring research that established their position as artists. This exhibition, the first joint presentation of their works, proposes a trail in which surrealism and MARWAN’s first works (1962-1972), drawings, large heads and sculpted portraits, echo one another, asserting a strong connection between visual art research and reflection on the human. 

Marwan Kassab-Bachi, called MARWAN, was born in Damascus in 1934. After having studied Arabic literature at the University of Damascus, determined to embrace an artistic career, politically committed and highly conscious of the mutations taking place in his country following colonialism, he settled in 1957 in Berlin, the epicentre of the Cold War. Like Georg Baselitz and Eugen Schönebeck, also students at the Hochschule für Bildende Kunst in Berlin, he chose figuration, breaking from the informal art dominating West-Germany at the time. For him, it was not a position from which to confront the traumas of recent European history but a theatre for the intimate.

In the 1950s and 1960s, Giacometti also resisted the attraction of informal abstraction, reiterating his commitment to figuration and the representation of the human. From 1919, and even more from 1935, when he returned to working with a model, it was on heads that were focused his questioning on the perception of reality.

From 1985 to his death in 2016, MARWAN took Heads as his sole subject. Before that, after he arrived in Berlin in 1957, his first works (1962-1972) were portraits and intimate scenes, whose framing and execution express the challenges of being alive that echo Giacometti’s works like Mother and daughter, The Cage and Walking Woman from 1932.

From 1964 and 1972, MARWAN’s first works were focused on figures with deformed bodies, “portraits” of icons of Arab modernity: the Iraqi poet Bader Chaker al Sayyab, the political thinker Munif al-Razzaz, both exiled from their country, persecuted for their ideas. All seem to be suffused with a strange melancholy.

His year as artist in residence at la Cité internationale des arts in Paris in 1973, marked a break. He began a new series of large format paintings in which heads, painted in broad sinuous touches size up the visitors.

MARWAN linked those Heads-landscapes to the outlines and colours of the Syrian countryside. With the still life and puppets coming after, he continued to experiment with colour while placing the human at distance. From 1983, he went back to tall Heads, endowed with a cosmic character, covering the totality of the support, a series uninterrupted till his death.

MARWAN worked little with models, and his huge Heads have the quality of apparitions. They are strangely close to Giacometti’s post-war plasters and bronzes, remarkable for their spiky matter. Like those, the Heads emerge from a profusion of touches, marks that create their own space and in which only the eyes and a wide red mouth, like a horizontal stroke, arise. Clay, plaster, drawings, paintings, all the mediums Giacometti used embody his intense and involved attention to the model. From the study of his close relatives, his wife Annette and his brother Diego, to the large heads in plaster from the beginning of the 1960s, Giacometti kept, even in his work from memory, the reminiscence of the face-to-face with the model. In this observation, there’s no realist purpose, but the manifestation of a gesture repeated, at times erased and absolutely necessary that grounds the existence of the artist as a human being. Here too Giacometti and MARWAN connect.

Curator: Françoise Cohen

Giacometti / Marwan. Obsessions - Catalogue
GIACOMETTI / MARWAN. OBSESSIONS - The catalogue
Catalogue under the direction of Françoise Cohen, exhibition curator
Co-edited by Fondation Giacometti, Paris / Fage éditions, Lyon
Bilingual French / English, 122 pages, 16.5 x 2.5 cm
Texts by Françoise Cohen and Rasha Salti
A not previously published interview of MARWAN by Hans Ulrich Obrist
Unpublished extracts of the artist’s journal

INSTITUT GIACOMETTI
5 rue Victor-Schoelcher, 75014 Paris

26/07/25

Eija-Liisa Ahtila @ Galerie Marian Goodman, Paris - Exposition "On Breathing"

Eija-Liisa Ahtila, On Breathing 
Galerie Marian Goodman, Paris
5 septembre – 4 octobre 2025

Eija-Liisa Ahtila
Eija-Liisa Ahtila
On Breathing, 2024 
Single channel installation. Image 4K UHD 
Audio 2.0. 9 min. 45 sec. en boucle. Crystal Eye 2024 
© Eija-Liisa Ahtila, courtesy Galerie Marian Goodman
Un arbre peut-il être un protagoniste ou un espace ? Comment, à travers l'action, cela affecterait-il les règles de la narration ?—Eija-Liisa Ahtila
La Galerie Marian Goodman présente une nouvelle exposition d’Eija-Liisa Ahtila qui dévoile pour la première fois en France deux grandes œuvres vidéo, On Breathing et APRIL ≈ 61°01’ 24°27’ (2024). Reconnue internationalement pour ses installations cinématographiques, Eija-Liisa Ahtila remet en question la notion de perspective dans l'image en mouvement et construit une expérience où plusieurs temporalités et espaces coexistent. Dans le prolongement de ses recherches menées au cours de la dernière décennie, les œuvres de l'exposition explorent chacune à leur manière des formes de narration et de modes de présentation conçues autour de la nature et du vivant. Abandonnant un point de vue anthropocentrique, Eija-Liisa Ahtila cherche à rendre visible le monde non-humain et en particulier les arbres. Alors que On Breathing dépeint les entrelacs délicats d’un arbre et de la brume matinale, APRIL capture le passage silencieux d'une saison à une autre, à travers des déplacements subtils de l’espace entre les arbres et l’observation attentive de la forêt. 

Au rez-de-chaussée de la galerie, On Breathing (2024), une projection d’une durée de 9 minutes, s’apparente à un poème visuel qui met l'accent sur le mouvement lent et hypnotique de la brume s’évapororant autour d’un chêne. Ce phénomène matinal est typique des conditions automnales et hivernales, lorsque la mer demeure plus chaude que l'air et le sol environnants. Le déplacement de la brume et le son qu'elle produit dans les branchages évoquent poétiquement une respiration végétale. « L'air autour du chêne semble tangible, et l'espace à l'intérieur devient réel, comme si, pour un instant, la respiration de l'arbre devenait perceptible », explique l’artiste.

Eija-Liisa Ahtila, qui recourt fréquemment de plusieurs écrans et split-screens pour révéler simultanément différents aspects d'un même récit, utilise ici des incrustations vidéo afin de superposer des temporalités distinctes. La dérive du brouillard et son interaction avec les feuilles, le rythme et les plans de la caméra ; tout concourt à composer un tableau animé singulier.

Envisageant ses œuvres récentes comme un continuum, l'artiste remarque que chaque processus créatif la conduit naturellement vers le suivant. Depuis 2011, elle a ainsi progressivement remplacé les protagonistes humains par des arbres ou d’autres organismes vivants, donnant naissance à une série d'œuvres qui abordent « le récit écologique de l'image en mouvement ». Cette nouvelle orientation remet en question la relation contemporaine entre nature et humanité, ainsi que la frontière artificielle séparant les êtres humains et le reste du vivant. « J'ai tenté de développer des approches visuelles et des méthodes de narration qui pourraient nous montrer une voie pour sortir de l'anthropocentrisme et permettre la présence d'espèces non humaines dans notre imaginaire », affirme Eija-Liisa Ahtila.

Au niveau inférieur de la galerie, APRIL ≈ 61°01’ 24°27’(2024), exposée pour la première fois au musée Kröller-Müller aux Pays-Bas, immerge les visiteur·euse·s dans la forêt du parc naturel d'Aulanko, en Finlande, à proximité de la ville natale de l’artiste. Connue comme un environnement naturel encore préservé de l'activité humaine, cette forêt a été filmée pendant deux années consécutives, en 2022 et 2023, entre la fin mars et le mois de mai. Si le titre de l'œuvre se réfère au mois d’avril associé à la régénération de la nature, l'installation longue de près de 12 mètres et composée de huit écrans de projection, montre la transition subtile entre la fin de l'hiver et l’arrivée de l’été. Les huit séquences sont agencées de manière chronologique : de gauche à droite, la forêt apparaît d’abord aux premiers moments de la fonte des neiges, jusqu'à l'arrivée prématurée de l'été.

L'échelle et l’horizontalité de l'installation évoquent Horizontal (2011), oeuvre emblématique de l’artiste, née de sa volonté de représenter un sapin géant dans son intégralité. Pour éviter les distorsions liées à l’usage d’un objectif grand angle, Eija-Liisa Ahtila avait choisi de capturer l’arbre en plusieurs sections horizontales, avant de le présenter lui aussi sous la forme horizontale sur une série de six écrans de projection.

Avec APRIL, la forêt envisagée comme un écosystème où les arbres et une multitude d'organismes interagissent en permanence, est pour la première fois au centre de l'attention de l'artiste. La source de l'œuvre est la vie sylvestre, où chaque être singulier est un élément intégré de l'ensemble et où cet ensemble existe en retour dans cet être singulier. Pour créer un langage cinématographique adapté au sujet, les mouvements de caméra dans chacune des huit sections sont fluides et asynchrones, alternant ralentis et arrêts momentanés. « Le thème d'APRIL est la spatialité de l'être, le changement constant et la prise de forme de la forêt, qui est sa qualité fondamentale », explique Eija-Liisa Ahtila.

Eija-Liisa Ahtila est née à Hämeenlinna, en Finlande, en 1959. Elle a reçu de nombreux prix au cours des deux dernières décennies, dont récemment le titre de Commandeur de première classe de l'Ordre de la Rose blanche de Finlande (2020). Elle vit et travaille à Helsinki.

Les oeuvres d'Ahtila sont largement exposées depuis le début des années 1990. L'exposition « The Power of Trees », incluant Horizontal, est visible jusqu'au 14 septembre 2025 à la Shirley Sherwood Gallery of Botanical Art, Kew Gardens, Richmond, près de Londres. Récemment, elle a présenté des expositions personnnelles au Serlachius Manor en Finlande (2024) ; au Kröller-Müller Museum aux Pays-Bas (2024) ; à l'Ulrich Museum of Art à Wichita aux États-Unis (2022) ; à la National Gallery of Art à Vilnius en Lituanie (2021) ; au M Museum à Louvain en Belgique (2018) et au Serlachius Museum Gösta à Mänttä en Finlande (2018). Précedemment son travail a fait l’objet d’expositions monographiques dans de nombreuses institutions telles que l'Australian Centre for the Moving Image à Melbourne (2017) ; Guggenheim Bilbao en Espagne (2016) ; Albright-Knox Gallery à Buffalo aux Etats-Unis (2015) ; Oi Futuro à Rio de Janeiro au Brésil; Kiasma à Helsinki en Finlande (2013) ; Moderna Museet à Stockholm en Suède (2012); le Carré d’Art à Nîmes (2012) ; Museo del Palacio de Bellas Artes à Mexico au Mexique (2012) ; Art Institute of Chicago aux Etats-Unis (2011) ; Parasol Unit à Londres au Royaume-Uni (2010) ou encore le Jeu de Paume à Paris (2008). Eija-Liisa Ahtila a été membre du jury au Festival du film de Venise en 2011 et présidente du jury du FIDMarseille en 2013. 

GALERIE MARIAN GOODMAN 
79 rue du Temple, 75003 Paris

28/06/25

Bienvenue: African American Artists in France @ Michael Rosenfeld Gallery, New York

Bienvenue: African American Artists in France 
Michael Rosenfeld, New York
Through July 25, 2025
“There is a breadth, a generosity, an obsolete cosmopolitanism about her [France's] recognition of the fine arts, which bars no nationality, no race, no school, or variation of artistic method. All she asks is that the art shall be true, in other words that it shall set forth life.”—Henry Ossawa Tanner, 1908 [1]

“Life in Paris offers me the anonymity and objectivity to release long-stored memories of sorrow, and the beauty of the difficult effort to release and orchestrate in form and color a personal design. Being in France gives time for reflection. One never leaves home if one was never there.”—Beauford Delaney, 1966 [2]
Michael Rosenfeld Gallery presents Bienvenue: African American Artists in France, a historical survey of seventeen Black American artists who lived and worked in France from the late nineteenth century through the present. Complementing the landmark exhibition Paris Noir: Artistic circulations and anti-colonial resistance, 1950–2000, on view at the Centre Pompidou through June 30th, Bienvenue offers an expanded look into the presence of Black American artists in France, many of whom were seeking respite from the systemic racism that limited their opportunities for education and the recognition of their work in the United States. Where Paris Noir encompasses artists of the larger African diaspora working in the second half of the twentieth century, Bienvenue: African American Artists in France focuses specifically on American artists, and spans nearly eight decades in its chronological scope, beginning with a 1912 painting by Henry Ossawa Tanner (1859–1937) and ending with a 1989 sculpture by Barbara Chase-Riboud (b.1934).

Bienvenue: African American Artists in France features works by Richmond Barthé (1901–1989), Barbara Chase-Riboud (b.1934), Ed Clark (1926–2019), Robert Colescott (1925–2009), Harold Cousins (1916–1992), Beauford Delaney (1901–1979), Herbert Gentry (1919–2003), Sam Gilliam (1933–2022), Palmer Hayden (1890–1973), Richard Hunt (1935–2023) William H. Johnson (1901–1970), Augusta Savage (1892–1962), William Edouard Scott (1884–1964), Albert Alexander Smith (1896–1940), Henry Ossawa Tanner (1859–1937), Bob Thompson (1937–1966) and Hale Woodruff (1900–1980).

Widely regarded as the patriarch of Black American artists, Henry Ossawa Tanner remains a foremost painter of the nineteenth and early twentieth centuries and the first Black American artist to achieve international fame. His relocation from Philadelphia to Paris in 1891 set a precedent that would inspire future generations of Black American artists to train, reside, or sojourn in France, including Harlem Renaissance master William Edouard Scott, who studied under Tanner from 1910–13. Likewise, Palmer Hayden, Augusta Savage, and Hale Woodruff each sought an audience with the elder master during their time in France in the 1920s and 1930s. In addition to invaluable advice on navigating the mores of French society, Tanner also provided guidance on painting techniques and openly shared his understanding of art. In a 1970 issue of The Crisis, Hale Woodruff recalled his formative encounter with Tanner in 1928. Traveling to the small town in Picardy where Tanner lived in semi-retirement, Woodruff introduced himself to “a remarkable man of profound intelligence and scholarship,” who welcomed the young artist into his home. Upon asking who had most inspired him in the Parisian museums, Woodruff recalled Tanner’s nomination of Claude Monet and Paul Cézanne as the most important painters of the modern age, elaborating:
“Remember that light can be many things: light for illuminating an object or for creating a mood; for purposes of dramatization as in a theatrical production. For myself, I see light chiefly as a means of achieving a luminosity, a luminosity not consisting of various light-colors but luminosity within a limited color range, say, a blue or blue-green. There should be a glow which indeed consumes the theme or subject. Still, a light-glow which rises and falls in intensity as it moves through the painting. It isn’t simple to put into words.”[3]
Though the country was not free of racism, France generally afforded Black artists and intellectuals greater respect and more opportunities than the United States during the late nineteenth and twentieth centuries. Such was the environment that prompted James Baldwin to make Paris his home in 1948, and he spent the ensuing years encouraging his good friend Beauford Delaney to join him. Delaney eventually agreed, moving from his Greene Street loft in Greenwich Village to Montparnasse in 1953. Delaney would remain in the vicinity of Paris for the remainder of his life, composing a singular body of gestural, chromatically nuanced abstractions and a celebrated series of portraits that reflect the creative and spiritual inspiration he felt in the European capital. “I left New York for Paris in 1953, and I have painted with greater freedom ever since,” Delaney wrote some ten years after leaving the United States. “I tried to paint light, different kinds of light, and my painting has been associated with ‘abstraction.’ But there are no precise limits for me between ‘abstract’ and ‘figurative’ paintings and I have always continued to paint portraits of friends.”[4] Beauford Delaney is a particularly strong presence in Paris Noir, which features twelve paintings by the artist, eight of which are on loan from Michael Rosenfeld Gallery.

While Paris has always been a cultural hub for creatives and intellectuals, many artists featured in Bienvenue traveled to the countryside or coast to paint, following the tradition of the Impressionist and modernist masters that inspired them. The exhibition offers key examples of this tradition, including maritime paintings by Palmer Hayden and a coastal scene by Tanner executed along the coast of Brittany; a seminal painting by William H. Johnson depicting the idyllic coastal town of Cagnes-Sur-Mer; a landscape portraying the island of Port-Cros off the French Riviera by Delaney; and a scene of the Eure river by Woodruff executed in Chartres.

The cosmopolitan hub of Paris was a natural attraction for Black American artists, who found the city’s architecture, social spaces, and creative circles to be rich sources of inspiration. Several works in the exhibition feature distinctly Parisian subjects, including Richmond Barthé’s iconic sculpture of Senegalese cabaret dancer Feral Benga; William Edouard Scott’s transcendent portrayal of Notre Dame; and a classic rendition of the Pont Neuf by Hale Woodruff. Parisian nightlife is likewise a recurring theme of the exhibition; in addition to Barthé’s bronze portrait of Benga, drawings by Robert Colescott and Albert Alexander Smith depicting cabaret performances are also on view.

Opportunities for education and art training were another primary draw for many artists, particularly in the postwar era. The exhibition features two abstract paintings by Ed Clark, who enrolled at L'académie de la Grande Chaumière in 1952; major sculptures by Harold Cousins, who studied at Ossip Zadkine’s studio in 1949; and a quintessential abstract painting by Herbert Gentry, who likewise studied under Zadkine and at L'académie de la Grande Chaumière in the late 1940s. Four paintings by Bob Thompson are also on view; executed during his first trip to Europe in 1961–62, these works testify to the hours Thompson spent at the Louvre and Paris’ many other museums, soaking up the compositional devices of the Old Masters and translating them into thoroughly contemporary paintings using his own unique expressionist voice.

Michael Rosenfeld Gallery is recognized for modern and contemporary art. Since its founding in 1989, the gallery has been committed to expanding the canon of American art by championing artists who have made vital contributions to surrealism, social realism, abstract expressionism, figurative expressionism, and geometric abstraction. Michael Rosenfeld Gallery’s dedication to presenting the work of nineteenth and twentieth century Black American masters is as longstanding as the gallery itself; in addition to dozens of solo exhibitions focused on Black American artists, the gallery organized the renowned annual exhibition series African-American Art: 20th Century Masterworks from 1993–2003.

Notes:

[1] Henry Ossawa Tanner quoted in Dewey F. Mosby, Across continents and cultures: The Art and Life of Henry Ossawa Tanner (Nelson-Atkins Museum of Art, 1995), 7–8
[2] Beauford Delaney quoted in John Ashbery, “American Sanctuary in Paris,” ARTnews Annual vol. 31 (1966): 146
[3] Tanner quoted in Hale Woodruff, “My Meeting with Henry O. Tanner,” The Crisis (June 1970), reprinted in Explorations in the City of Light: African-American Artists in Paris, 1945-1965, exh. cat. (New York: The Studio Museum in Harlem, 1996), 11
[4] Beauford Delaney, artist statement, “Beauford Delaney - Career as a Creative Artist,” c.1963, Beauford Delaney collection, Sc MG 59, Schomburg Center for Research in Black Culture, Manuscripts, Archives and Rare Books Division, The New York Public Library, New York, NY

MICHAEL ROSENFELD GALLERY
100 Eleventh Avenue @ 19th, New York, NY, 10011

Bienvenue: African American Artists in France 
Michael Rosenfeld, New York, May 10 – July 25, 2025

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15/06/25

Exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten @ Grand Palais X Centre Pompidou, Paris

Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten
Grand Palais X Centre Pompidou, Paris
20 juin 2025 – 4 janvier 2026 

Niki de Saint Phalle (1930−2002) et Jean Tinguely (1925−1991) marquent les premières décennies du Centre Pompidou avec des réalisations spectaculaires, telles Le Crocrodrome de Zig & Puce (1977) dans le forum du bâtiment ou la Fontaine Stravinsky (1983) au pied de l’Ircam. Cette exposition – qui inaugure la collaboration entre le Centre Pompidou et le GrandPalaisRmn pendant la fermeture pour rénovation du site « Beaubourg » – met en lumière des moments clés de la carrière de ce couple mythique, uni par des liens artistiques indéfectibles et une vision de l’art comme acte de rébellion contre les normes établies.

C’est par le prisme de Pontus Hulten (1924−2006), premier directeur du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou de 1977 à 1981, que l’exposition revient sur les créations de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Grâce à l’impulsion donnée par cette personnalité très tôt remarquée dans le monde des musées, les deux artistes bénéficient d’une importante visibilité. Pontus Hulten, animé par l’idée rimbaldienne de « changer la vie » et porté par une approche muséale radicale et novatrice, offre un soutien inconditionnel au couple d’artistes. Il partage leurs conceptions anarchistes au service d’un art pour tous, pluridisciplinaire et participatif, qui bouscule les conventions et déplace les lignes

Pontus Hulten favorise l’acquisition par les institutions d’œuvres majeures de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, et organise au Centre Pompidou des rétrospectives des deux artistes, celle de Niki de Saint Phalle en 1980 et de Jean Tinguely en 1988. Il orchestre également la réalisation de leurs projets d’installations hors normes, tant au Moderna Museet de Stockholm, la première institution qu’il dirige, avec la gigantesque Nana pénétrable Hon – en katedral en 1966, qu’à Paris au Centre Pompidou avec Le Crocrodrome de Zig & Puce et ses éléments de fête foraine, en 1977. C’est aussi grâce à Pontus Hulten que Niki de Saint Phalle parachève la réalisation d’une vie de Jean Tinguely après son décès, Le Cyclop, monstre de métal visitable ponctué d’œuvres d’amis artistes et caché au cœur des bois de Milly-la Forêt, près de Paris.

L’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » propose un parcours à la fois historique et ludique, où s’entrelacent art, amour, amitié et engagement, tout en soulignant la part d’utopie et de provocation artistique partagée par les trois protagonistes.

La richesse de la collection du Centre Pompidou, associée à des prêts majeurs d’institutions nationales et internationales, permet de découvrir ou redécouvrir des œuvres emblématiques des deux artistes. Les machines animées, plus ou moins autodestructrices et «inutiles», de Tinguely, sont une critique acerbe de la mécanisation et du progrès technologique de la société industrielle des Trente Glorieuses. Les Tirs de Niki de Saint Phalle, reliefs blancs renfermant des poches de couleurs sur lesquels elle tire pour «faire saigner la peinture », renversent tant les codes de l’art que de la société, en mettant en évidence le pouvoir féminin. Ses célèbres Nanas colorées et joyeuses s’inscrivent dans la continuité de cette approche iconoclaste. L’exposition présente également des films d’archives rares et toute une correspondance de lettres-dessins autour des œuvres et des projets titanesques de Niki Saint Phalle et Jean Tinguely, menés en complicité avec Pontus Hulten.

Au-delà de la célébration de deux artistes majeurs du 20e siècle, portés par la vision d’un homme de musée d’exception, cette exposition interroge leur horizon de pensée selon lequel la revendication d’une autonomie de l’art, la remise en question de l’institution et l’adresse directe au public, deviennent des moteurs de la création.

2025 marque le centenaire de la naissance de Jean Tinguely

Commissariat : Sophie Duplaix, conservatrice en chef, service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Commissaire associée : Rita Cusimano, chargée de recherches, attachée de conservation, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Un catalogue est publié à l'occasion de cette exposition.

Niki de Saint Phalle
Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten
Sous la direction de Sophie Duplaix
21 × 30 cm, 336 pages, 45€
Coédition Centre Pompidou / GrandPalaisRmn
Photo de couverture Niki de Saint Phalle
Photo repeinte de « Hon », 1979
Niki Charitable Art Foundation, Santee, Californie 
© 2025 Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris

Exposition coproduite par le Centre Pompidou et le GrandPalaisRmn avec la participation de la Niki Charitable Art Foundation

GRAND PALAIS, PARIS
Galeries 3 et 4

CENTRE POMPIDOU, PARIS

14/06/25

Exposition Wolfgang Tillmans @ Centre Pompidou, Paris - "Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait"

Wolfgang Tillmans 
Rien ne nous y préparait – Tout nous y préparait
Centre Pompidou, Paris 
13 juin - 22 septembre 2025

Wolfgang Tillmans Portrait
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025
© Centre Pompidou

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Moon in Earthlight, 2015
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
it's only love give it away, 2005
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
paper drop (star), 2006
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Le Centre Pompidou donne carte blanche à l’artiste allemand Wolfgang Tillmans qui imagine un projet inédit pour clôturer la programmation du bâtiment parisien. Il investit les 6000 m2 du niveau 2 de la Bibliothèque publique d’information (Bpi) et y opère une transformation de l'espace autour d’une expérimentation curatoriale qui met en dialogue son œuvre avec l’espace de la bibliothèque, le questionnant à la fois comme architecture et comme lieu de transmission du savoir.

L’exposition explore près de 40 ans de pratiques artistiques à travers divers genres photographiques, une rétrospective dont l’ordre et la logique se réalisent en réagissant à l’espace de la bibliothèque. Son œuvre s’y décline en des formes très variées et joue sur la verticalité des murs et l’horizontalité des tables, défiant ainsi toute tentative de catégorisation. Outre son travail photographique, Wolfgang Tillmans intègre dans cette vaste installation des œuvres vidéo, musique, son et textes, dans une scénographie qui joue avec les dispositifs d’une bibliothèque pour y découvrir enfin des analogies entre son travail d’artiste et ce lieu des savoirs. Plus que jamais l’artiste fera preuve de son don d’intervenir dans l’espace – une qualité qui distingue ces expositions depuis 1993.

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Empire (US/Mexico border), 2005
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
My 25 Year Old Cactus, 2023
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolfgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Intermodal Container In Mongolian Landscape, a, 2023
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Wolgang Tillmans
WOLFGANG TILLMANS
Silver 258, 2017
Courtesy Galerie Buchholz,, Galerie Chantal Crousel, Paris, 
Maureen Paley, London, David Zwirner, New York

Au cours de sa carrière artistique, Wolfgang Tillmans (né en 1968 à Remscheid, en Allemagne) a repoussé les frontières du visible, captant et révélant la beauté fragile du monde physique. Proposant de nouvelles façons de faire des images, il explore la profonde transformation des médiums et supports d’information de notre époque. Il a ainsi façonné un univers esthétique distinctif, né de l’esprit de la contre-culture du début des années 1990. Une œuvre multiple, par laquelle il s’est engagé dans la quête d’un nouvel humanisme et de voies alternatives du vivre ensemble, influençant durablement la création contemporaine. Son travail est profondément ancré dans l’« Ici et Maintenant » : il dresse un panorama des formes de savoir et propose une expérience sincère et libre du monde, scrutant la condition contemporaine de l’Europe tout en explorant les techniques de reproduction mécanique.

En rapprochant les archives de l’artiste de ses œuvres les plus récentes, l’exposition du Centre Pompidou met en exergue les dialectiques qui traversent le monde depuis 1989 : les avancées sociales et les libertés autrefois établies, aujourd’hui en péril, les nouvelles manières de faire communauté ou encore les évolutions des expressions de la culture populaire et modes de diffusion de l’information. Wolfgang Tillmans conçoit cette exposition comme un ensemble et crée des œuvres spécifiquement pour le lieu.

L’un des aspects les plus originaux du travail de Wolfgang Tillmans est son regard égalitaire sur le monde. Alors que l’histoire de l’art repose souvent sur une hiérarchie des genres (le portrait noble, la nature morte modeste, la grandeur du paysage, etc.), Tillmans renverse cette logique. Dans ses expositions, des portraits d’amis ou d’amants côtoient des natures mortes banales, des photos de manifestations politiques ou encore des vues abstraites de plis de tissus, de corps ou de ciel.

Ce geste est profondément démocratique : chaque sujet, aussi ordinaire ou marginal soit-il, mérite d’être montré. Il adopte souvent un style documentaire, mais sans jamais céder à la tentation du sensationnalisme ou du voyeurisme. Il s'agit d'une photographie qui regarde avec respect, qui observe avec attention, sans juger. Cette approche sensible produit une éthique de l’image fondée sur la proximité plutôt que sur la domination.

Ce qui distingue également  Wolfgang Tillmans, c’est sa manière de questionner le médium photographique lui-même. Il ne se contente pas de produire des images : il interroge ce que signifie faire une image, ce que c’est qu’une photographie. Il explore les possibilités techniques et matérielles du médium. Dans sa série Freischwimmer, par exemple, il crée des œuvres sans appareil photo : il expose directement du papier photo à des sources lumineuses en chambre noire. Le résultat : des formes organiques, flottantes, abstraites, qui évoquent des corps ou des fluides, sans jamais les représenter.

Il assume également les erreurs techniques : poussières, traces, flous, surexpositions deviennent des éléments esthétiques à part entière. Il refuse ainsi l’illusion d’une image parfaite, contrôlée, lisse. Chez Tillmans, la photographie n’est pas une fenêtre transparente sur le monde, mais une surface haptique, matérielle, expressive.

Chez Wolfgang Tillmans, l’image ne se limite jamais à elle-même : elle s’inscrit toujours dans une composition spatiale, dans une mise en relation. Ses expositions ne suivent ni une logique thématique, ni chronologique. Il joue avec les formats, les échelles, les supports. Certains tirages sont accrochés à même le mur avec de simples bandes adhésives, d’autres sont encadrés, parfois surdimensionnés.

Cette diversité crée une polyphonie visuelle, une narration ouverte, fragmentaire. Le spectateur ne suit pas un parcours imposé, il doit tisser lui-même des connexions entre les images, inventer son propre chemin. En ce sens, la mise en exposition fait partie intégrante de son œuvre : elle devient un acte de création à part entière, et non un simple dispositif de présentation. Par ce geste, Wolfgang Tillmans remet en question les conventions muséales et propose une nouvelle manière de faire l’expérience de la photographie dans l’espace.

Bien qu’il ne se revendique pas comme un artiste politique au sens classique du terme, l’œuvre de Wolfgang Tillmans est profondément engagée. Son engagement passe par les sujets qu’il aborde : la communauté LGBTQ+, la sexualité, l’épidémie du sida, la jeunesse, les migrations, l’Europe, le climat. Mais il ne traite jamais ces sujets sur un mode spectaculaire ou militant. Il les évoque avec délicatesse, à travers des gestes simples, des regards, des fragments de vie.

Son activisme devient plus explicite lors du référendum sur le Brexit : en 2016, il lance sa propre campagne visuelle (“Say you’re in if you’re in”), mêlant graphisme et photographie pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Dans les années suivantes, il continue à mêler images et textes dans des installations qui prennent position sans dogmatisme, avec un souci constant de nuance et de proximité humaine. Ainsi, Wolfgang Tillmans pense le politique comme une affaire de sensibilité, comme un art de la relation, de l’écoute, de la présence au monde.

Ces dernières années, Wolfgang Tillmans a fait l’objet de rétrospectives majeures dans de grandes institutions, notamment à la Tate Modern de Londres en 2017 et au MoMA de New York en 2022. Il a également présenté une importante exposition itinérante sur le continent africain intitulée « Fragile » (2018 − 2022 à Kinshasa, Nairobi, Johannesburg, Addis Ababa, Yaoundé, Accra, Abidjan, Lagos). L’exposition au Centre Pompidou est la première monographie institutionnelle à Paris depuis son ambitieuse installation au Palais de Tokyo en 2002. Elle est accompagnée d’un catalogue et de la publication d’une version augmentée et traduite en français du Tillmans’Reader, regroupant divers textes et entretiens de l’artiste.

Commissariat de l'exposition : Florian Ebner, conservateur en chef, cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou

Commissaires associés
Olga Frydryszak-Rétat, Matthias Pfaller, attaché(e)s de conservation au cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou

ACCÈS LIBRE PAR CELINE
Partenaire Principal de l’exposition, la maison CELINE s’associe au Centre Pompidou, pour la première fois, au travers des journées « ACCÈS LIBRE par CELINE » : plusieurs journées d’accès gratuit imaginées comme une invitation ouverte à tous les publics. Ce projet a été pensé comme une initiative unique de partenariat qui offre à chacun l’occasion de découvrir l’univers de Wolfgang Tillmans tout en profitant, avant sa fermeture, du Centre Pompidou et de ses espaces.

CENTRE POMPIDOU, BEAUBOURG, PARIS
Niveau 2