STRIP-TEASE INTEGRAL
RETROSPECTIVE BEN
Musée d’art contemporain de Lyon
Jusqu’au 11 juillet 2010
Ci-dessus : Ben Vautier devant sa boutique, Nice, 1965 - © Ferrero
Ci-dessous : © BEN, Ben envahit Lyon le..., 2009
L'EXPOSITION
Le Musée d’art contemporain de Lyon présente jusqu'au 11 juillet 2010 la plus vaste rétrospective consacrée à l’œuvre de Ben Vautier, artiste majeur à l’univers extrêmement riche, tout en profusion, mêlant humour et drame, à l’image de la vie qu’il fait entrer dans son art.
Sur 3000 m2 (soit l’intégralité des espaces d’exposition du musée), plus de 1000 œuvres retracent cinquante ans de création, des toutes premières productions à Nice aux plus récentes, en passant par les appropriations, performances, peintures et installations. Cette exposition monographique sans précédent présente également des vidéos inédites et des œuvres créées tout spécialement pour l’occasion. Elle permet de découvrir l’œuvre de Ben dans toute sa complexité et ses contradictions, son ampleur joyeuse et son foisonnement qui traversent tous les champs de l’art et de la vie.
Le Bizart baz’art, œuvre monumentale en dépôt depuis 2004 dans la collection du macLYON , installée au cœur de l’exposition, en est emblématique car elle synthétise la façon dont Ben explore tous les enjeux, les centres d’intérêt, les moments et le « désordre » de la vie.
Pour proposer une lisibilité dans cette profusion, le premier étage du musée est consacré à la partie la plus ancienne de l’œuvre de Ben et inclut un large choix de pièces de la période Fluxus (précisions ci-après). Il présente la quasi-totalité des œuvres Fluxus de Ben dans la collection du MoMA de New York, mais également son rapport à l’écriture, au concept, au théâtre, à la poésie, au cinéma etc.
© BEN, Ben à Lyon c’est à partir de Mars 2010, 2009
Aux 2ème et 3ème étages se démultiplient des espaces qui invitent à la découverte de l’extraordinaire richesse de l’œuvre de Ben dans ses développements les plus divers, alternant pièces historiques et créations récentes, déclarations vidéos et interventions sur les murs.
Rare artiste à revendiquer un statut populaire, Ben est pionnier en maints domaines. Ayant su saisir avec une parfaite justesse les enjeux de notre époque, Ben est l’un des premiers artistes à tenir boutique, à proposer des performances dans l’espace public, à investir la vie quotidienne comme lieu d’art à part entière, à questionner la langue...
Cette rétrospective, par son ampleur (œuvres de 1955 à 2010), invite le visiteur à éprouver toute l’étendue et la portée d’un univers qu’on ne peut restreindre à sa part la plus médiatique.
BEN FLUXUX
Fluxus est une drôle de mouvance, une nébuleuse créée en 1962 à l’initiative de George Maciunas, qui en invente le terme. Mode de vie, de pensée et d’être, elle associe plus ou moins épisodiquement des artistes de part et d’autre des océans, de George Brecht à Nam June Paik et de Ben Patterson à Joseph Beuys ou Yoko Ono.
Au début des années 1960, à Londres, Ben rencontre George Maciunas qui lui parle du silence de John Cage (4’33’’ joué par David Tudor en 1952) et de la drip music de George Brecht. C’est le début de son « épisode Fluxus ». A cette occasion, Ben invite Maciunas à Nice pour y réaliser en 1963 un festival Fluxus.
Considérant que le théâtre « est en retard de 20 ans. Ils en sont encore à faire du lonesco, du Beckett quand il faut en être au happening* », Ben fonde le Théâtre Total, avec l’idée que le théâtre n’est pas sur scène mais dans la rue, dans la vie.
« [...] L’Art Total selon Vautier : tout en expliquant que le but de cet art nouveau était « la création d’une pensée et d’une langue nouvelles », il n’en accepte pas moins l’héritage de Dada qui permet à l’artiste de faire ce qu’il veut aussi longtemps que sont observées les trois conditions de base, la création, le public et la distribution. [...] L’idée de « théâtre » énoncée par Vautier s’éloigne donc radicalement de l’idée traditionnelle du théâtre comme spectacle, en présentant la condition fondamentale de l’existence humaine comme une lutte permanente pour faire advenir le soi et échapper au mal qu’est l’ego, grâce à des actions apparemment fortuites qui n’en récapitulent pas moins la relation concrète du corps humain au lieu, au temps, à une tâche ou à une position contre ou vis-à-vis d’autrui. » -- Midori Matsui (voir biographie ci-dessous), extrait de son texte pour le catalogue de l’exposition.
LE BIZART BAZ’ART
Le Bizart baz’art est une œuvre de la collection Fluxus dans laquelle les visiteurs sont invités à circuler. Composée de 351 objets, elle est construite comme un puzzle, Ben y accumulant une quantité de pièces a priori en dehors des codes esthétiques reconnus (panier à salade, plateau à thé, masque, chien en peluche, buste de femme en plâtre, ventilateur etc. : toutes sortes de “bidules” inutiles mais rigolos). A chacun est associée une phrase manuscrite de l’artiste, qui prend tantôt la forme d’un slogan, tantôt celle d’une question.
Cette œuvre rappelle le magasin de disques d’occasion (qui devint ensuite un espace d’exposition) que Ben avait ouvert à Nice dans les années 1960, qu’il démonta en 1974 et qui est maintenant dans les collections du Musée national d’art moderne à Paris. Le Bizart baz’art met au coeur de l’exposition les notions de partage, de troc, de rapport à l’autre, de diffusion de l’art au plus grand nombre. Ben propose à travers le Bizart baz’art une réflexion sur la société de consommation, la nouveauté et la vérité.
© BEN, Pas d’art sans ego - pas d’ego sans art à Lyon, 2009
UN ART POPULAIRE
Ben recherche intrinsèquement la plus large diffusion de son œuvre. Pour lui il n’y a pas de coupure ou de hiérarchie entre l’art et la vie, il n’y a pas un lieu pour l’art qui serait l’institution et un lieu pour le « gadget » qui serait le secteur économique. Il revendique un statut d’artiste populaire, qui étonne, questionne, fait rire ou sourire, est à la portée de tous partout.
Outre l’édition des classiques affiches et cartes postales, Ben n’hésite pas à répondre favorablement aux sollicitations des entreprises, ses écritures investissant t-shirts, cahiers et carnets, agendas, trousses, corbeilles à papier, etc. Ben ayant un sens aigu du message, on lui passe également commande pour des lancements de produits ou des campagnes de communication. Son lettrage à la main, blanc sur fond noir, tend ainsi à devenir une marque à part entière.
Ben se place au sens plus large de la créativité, de l’innovation, et il cherche à disséminer ses intentions par toutes sortes de moyens.L’important pour Ben c’est de parler à tous, de rentrer en contact avec le plus grand nombre, de façon vivante et ludique, d’être au plus proche de la vie de tous les jours.
« Dès le tout début de sa carrière, Ben s’est engagé dans une position d’« entrepreneur », à savoir, l’entrepreneur en tant que charlatan. Ben pratique l’économie et le capitalisme de marché depuis 1957 ou 1958, lorsqu’il a ouvert Laboratoire 32, son magasin de disques à Nice. Et, plus récemment, il s’est lancé dans la production de chaussettes, de cravates, de brosses à dents, de montres, d’étiquettes de vin, de parapluies, de canifs, de carnets de notes, tous ornés de son écriture et de sa signature emblématiques. […] Cependant, Ben est resté populaire et à bonne distance du libéralisme économique » -- Philippe Vergne (voir biographie ci-dessous), extrait de son texte pour le catalogue de l’exposition
PROGRAMME CULTUREL AUTOUR DE L'EXPOSITION
LE GRAND BAZAR
Accompagnant et prolongeant l’exposition, le programme culturel LE GRAND BAZAR, fidèle aux différents traits de l’œuvre de Ben ainsi qu’à sa manière (qui consiste à agglomérer et à articuler une véritable nébuleuse d’intérêts, de pensées et d’activités différentes), repose sur l’interpénétration critique du dedans et du dehors, du centre et de la périphérie, mais aussi sur l’abolition des échelles de valeurs prévalant encore dans les usages de l’art. Dans cette dynamique, l’œuvre n’est plus un objet fi gé, et le Musée son écrin, mais une matrice appelée à se démultiplier et à se disséminer partout sur le territoire. Cafés-débats, conférences, colloque, projection de cinéma expérimental, visites-ateliers pour les enfants, sont autant de façons de découvrir l’œuvre de Ben.
Accompagnant et prolongeant l’exposition, le programme culturel LE GRAND BAZAR, fidèle aux différents traits de l’œuvre de Ben ainsi qu’à sa manière (qui consiste à agglomérer et à articuler une véritable nébuleuse d’intérêts, de pensées et d’activités différentes), repose sur l’interpénétration critique du dedans et du dehors, du centre et de la périphérie, mais aussi sur l’abolition des échelles de valeurs prévalant encore dans les usages de l’art. Dans cette dynamique, l’œuvre n’est plus un objet fi gé, et le Musée son écrin, mais une matrice appelée à se démultiplier et à se disséminer partout sur le territoire. Cafés-débats, conférences, colloque, projection de cinéma expérimental, visites-ateliers pour les enfants, sont autant de façons de découvrir l’œuvre de Ben.
Les rendez-vous de l’exposition
> Cafés-débats Une fois par mois
Le questionnement permanent de Ben sur l’art et ses formes, ses prises de positions « Pour ou Contre » suscitent la discussion. Donnant la parole à tous, les cafés-débats sont un espace privilégié pour échanger points de vue et idées avec les personnalités invitées.
Au programme :
- Portrait de l’artiste en raté
- L’art est-il utile ?
- L’humour de l’art
- Pour changer l’art, demandez le programme
Le questionnement permanent de Ben sur l’art et ses formes, ses prises de positions « Pour ou Contre » suscitent la discussion. Donnant la parole à tous, les cafés-débats sont un espace privilégié pour échanger points de vue et idées avec les personnalités invitées.
Au programme :
- Portrait de l’artiste en raté
- L’art est-il utile ?
- L’humour de l’art
- Pour changer l’art, demandez le programme
> Cinéma expérimental Au musée, une séance de cinéma expérimental accompagne l’exposition.
> Cycle de Conférences Vendredi à 19h, entrée libre
Durant l’exposition, des historiens et critiques d’art proposent des conférences abordant différents aspects de l’œuvre de Ben.
- Ben dans l’histoire de Fluxus
- Ben et l’appropriation
- Théâtre Total, gestes, actions : Ben et la performance
- Ben et la French Riviera : le rôle de Ben dans l’émergence d’une scène internationale sur la Côte d’Azur
Durant l’exposition, des historiens et critiques d’art proposent des conférences abordant différents aspects de l’œuvre de Ben.
- Ben dans l’histoire de Fluxus
- Ben et l’appropriation
- Théâtre Total, gestes, actions : Ben et la performance
- Ben et la French Riviera : le rôle de Ben dans l’émergence d’une scène internationale sur la Côte d’Azur
> Colloque
Le macLYON organise un colloque international consacré à l’œuvre de Ben. En mobilisant différentes approches des sciences humaines et sociales, « cultural studies », analyse littéraire, études performatives, anthropologie etc., ce colloque se propose de porter un regard nouveau sur les enjeux artistiques et sociaux développés par l’œuvre de Ben, ainsi que sur la place qu’il occupe dans l’histoire de l’art depuis 1960.
Le macLYON organise un colloque international consacré à l’œuvre de Ben. En mobilisant différentes approches des sciences humaines et sociales, « cultural studies », analyse littéraire, études performatives, anthropologie etc., ce colloque se propose de porter un regard nouveau sur les enjeux artistiques et sociaux développés par l’œuvre de Ben, ainsi que sur la place qu’il occupe dans l’histoire de l’art depuis 1960.
LE CATALOGUE DE L'EXPOSITION ET SES AUTEURS
Cette rétrospective s’accompagne d’un ouvrage de référence de plus de 400 pages édité par Somogy, rassemblant une iconographie largement inédite (500 illustrations), des textes historiques, une déclaration et des textes de Ben, une sélection de ses newsletters, une biographie, une bibliographie...
Une préface de Thierry Raspail, directeur du Musée d’art contemporain de Lyon et un texte historique de Jon Hendricks ouvrent le catalogue. Les thèmes récurrents et primordiaux de l’œuvre de Ben sont abordés par des auteurs internationalement reconnus parmi lesquels : Arthur Danto (abordant la question de l’ego), Jean-Hubert Martin (l’ethnisme), Midori Matsui (l’Art Total), et Philippe Vergne (la performance). Enfin, une interview de Ben par Hans Ulrich Obrist vient compléter cette série d’essais.
Arthur Danto : Philosophe et critique d’art, Arthur Danto est principalement connu pour ses travaux en esthétique analytique. Il est non seulement l’un des plus importants théoriciens de l’art mais aussi un critique influent qui publie ses chroniques, entre autres, dans The Nation. Il a été président de l’Association philosophique américaine et de la Société américaine d’esthétique. Il est également un contributeur régulier de Naked Punch Review et du magazine d’art contemporain Artforum.
Jean-Hubert Martin : Aujourd’hui chargé de mission à la Direction des Musées de France, Jean-Hubert Martin a été directeur de nombreuses institutions, parmi lesquelles la Kunsthalle de Berne, le Musée national d’art moderne de Paris, le Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, le Museum Kunst Palast de Düsseldorf. Il a été commissaire de la Biennale de Lyon Partage d’exotismes en 2000. On lui doit également de nombreuses expositions, parmi lesquelles : Francis Picabia (1976), Malevitch (1978), Man Ray (1982), Robert Filliou (1978, 1985 et 2003/2004), Magiciens de la Terre (1989)... Il est commissaire de la Biennale de Moscou en 2009.
Midori Matsui : Critique d’art, Midori Matsui enseigne à l’université d’art « Tama and Musashino » à Tokyo. Elle est notamment l’auteur de Art in a New World : Post-Modern Art in Perspective (2000) et développe la notion d’art postmoderne dans le contexte japonais dans Curating Now 05. En 2007, elle participe à l’ouvrage Ice Cream : Contemporary Art in Culture.
Hans Ulrich Obrist : Commissaire indépendant, Hans Ulrich Obrist a fondé le Musée Robert Walser et fut commissaire pour l’art contemporain au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris jusqu’en 2005. Il a organisé ou co-organisé de nombreuses expositions individuelles (Olafur Eliasson, Philippe Parreno, Jonas Mekas, Pierre Huyghe, Anri Sala, Doug Aitken...) et collectives (dont : Do it – plus de trente versions depuis 1994 ; Cities on the Move, 1997 ; première Biennale de Berlin, 1998 ; Mutations, 2000 ; Utopia Station, 2003). Il est co-commissaire de la Biennale de Lyon 00’s L’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée en 2007. Il est actuellement co-directeur des expositions et programmes et directeur des projets internationaux de la Serpentine Gallery à Londres.
Philippe Vergne est directeur de la DIA Art Foundation à New York. Il a dirigé le Musée d’art contemporain de Marseille puis le Walker Art Center à Minneapolis. Dans ce cadre, il a organisé plus de vingt-cinq expositions internationales dont How Latitudes Become Forms : Art in a Global Age, Let’s Entertain, Herzog & de Meuron : In Process ainsi que la première rétrospective de l’artiste chinois Huang Yong Ping.
Commissaire général : Thierry Raspail
Chef de projet : Isabelle Bertolotti
Direction de production : Thierry Prat
Assistants d’exposition : Nathalie Janin, Marilou Laneuville, Charline Monod-Juhel, Eva Vautier, Annie Vautier, Ludo, Media Farzin
Régie des oeuvres : Xavier Jullien
MUSEE D’ART CONTEMPORAIN DE LYON
Cité internationale
81 quai Charles de Gaulle
69006 LYON
Cité internationale
81 quai Charles de Gaulle
69006 LYON
Ouverture du mercredi au vendredi : de 12 -19h
Samedi et dimanche : de 10 - 19h
Samedi et dimanche : de 10 - 19h
En bus, arrêt Musée d’art contemporain :
- Bus 4, Jean Macé/Cité internationale
correspondance Métro Foch ligne A
ou Métro Saxe Gambetta ligne B et D
- Bus C1, Gare Part-Dieu/Cité internationale
- Bus 58, Bellecour-Terreaux/Rillieux-Sathonay Camp
- Bus 4, Jean Macé/Cité internationale
correspondance Métro Foch ligne A
ou Métro Saxe Gambetta ligne B et D
- Bus C1, Gare Part-Dieu/Cité internationale
- Bus 58, Bellecour-Terreaux/Rillieux-Sathonay Camp
Plein tarif : 8 euros
Tarif réduit : 6 euros
Gratuit pour les moins de 18
Visites : 3 euros + entrée
Tarif réduit : 6 euros
Gratuit pour les moins de 18
Visites : 3 euros + entrée
Autres messages sur Wanafoto
Exposition Jean-Michel Basquiat, Fondation Beyeler, Basel
Carte blanche à Bedri Baykam. Hommage à Edvard Munch, Pinacotheque de Paris