11/12/11

Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : L’Hommage à Delacroix, Musée national Eugène-Delacroix, Paris

Fantin-Latour, Manet, Baudelaire 
L’Hommage à Delacroix 
Musée national Eugène-Delacroix, Paris 
7 décembre 2011 - 19 mars 2012 

Si 1863 est l’année du scandale du Déjeuner sur l’herbe d'Edouard Manet au Salon des Refusés, c’est aussi celle de la mort d’Eugène Delacroix dans son appartement de la place de Fürstenberg. Choqué par la tiédeur des hommages officiels rendus à l’artiste lors de sa disparition, Henri Fantin-Latour, encouragé par Manet et Baudelaire, se lança dans la réalisation de son fameux Hommage à Delacroix pour le Salon suivant : grande toile-manifeste qui rassemblait une nouvelle génération d’artistes novateurs et de critiques comme Baudelaire et Champfleury, autour de l’austère effigie du maître disparu. L’exposition du musée Delacroix retrace l’aventure de cette toile, sa conception, les variantes, les élus et les exclus parmi les figurants. Grâce aux prêts exceptionnels de nombreuses institutions françaises et étrangères, elle relate cette fraternité artistique à travers les œuvres croisées des artistes en présence et celles qui les rattachent à l’héritage de Delacroix.

La réception du tableau par la critique de l’époque fut assez vive : on dénonça une captation d’héritage, usurpé par une bande de Réalistes. L’admiration de la plupart pour l’œuvre de Delacroix est pourtant indéniable, même si l’exposition explore les compromis et les alliances de circonstance : une histoire qui commence par une camaraderie d’atelier et de café d’artistes – la « Société des Trois » formée par Fantin-Latour, Legros et Whistler – et s’achève bien après l’exposition du tableau en 1864. Mais en 1889, lorsque Henri Fantin-Latour brosse une nouvelle allégorie à la gloire de Delacroix, Immortalité (musée de Cardiff), les temps ont changé. L’artiste s’est détaché du courant Impressionniste et il choisit de ne représenter cette fois qu’une femme évanescente semant des pétales de fleurs sur le tombeau du maître. L’exposition se conclut sur l’hommage officiel confié finalement au sculpteur Jules Dalou dont le grand monument de bronze est inauguré officiellement en 1889, dans les jardins du Luxembourg.

Commissaire de l’exposition : Christophe Leribault, directeur du musée national Eugène-Delacroix et adjoint au directeur du département des Arts graphiques du musée du Louvre.

Publication : Catalogue de l’exposition, sous la direction de Christophe Leribault. Textes de Stéphane Guégan, Christophe Leribault, Marie-Pierre Salé, Amélie Simier. Coédition Le Passage / musée du Louvre Editions. 168 p., 104 ill., 28 €

Musée national Eugène-Delacroix
6 rue de Fürstenberg, 75006 Paris