18/01/15

Bronzes, Galerie Maeght, Paris

Bronzes
Galerie Maeght, Paris
23 janvier - 7 mars 2015

Georges Braque, Pur-sang, 1956. 
Bronze sur pierre. 35 x 29 cm. 
© Galerie Maeght, Paris

La Galerie Maeght met à l’honneur le bronze dans une exposition où les oeuvres sculptées des plus grands maîtres dialoguent avec celles, récentes, d’artistes contemporains : de Georges Braque, Eduardo Chillida, André Derain, Alberto Giacometti, Roger de La Fresnaye, Joan Miró, Paul Rebeyrolle, Jean-Paul Riopelle et Raoul Ubac, à Ruth Adler, Nicolas Alquin, Marco Del Re, Joanet Gardy-Artigas, François Lamore, Daniel Milhaud et Manolo Valdès.

Isabelle Maeght, directrice de la Galerie Maeght, rend hommage au matériau noble et exigeant qu’est le bronze par une sélection de très belles oeuvres d’artistes majeurs du XXe et XXIe siècle. L’exposition est l’occasion de (re)découvrir ce matériau à travers un ensemble d’oeuvres originales ou inédites comme l’un des rares bronzes qu’Ubac ait réalisé. Couleurs, formes, toucher, classicisme et contemporanéité : Isabelle Maeght a choisi de montrer la fascinante diversité offerte par ce médium.

« Le bronze, matériau aussi mythique qu’exigeant techniquement, offre aux artistes des possibilités immenses en même temps qu’il leur permet de renouveler leur langage artistique. L’oeuvre sculpté de Miró a révolutionné ce champ artistique. Le « Pur-Sang » de Braque qui semble jaillir de fouilles archéologiques revendique un héritage classique en même temps qu’une intense modernité », précise Isabelle Maeght.

Joan Miró, Femme, 1968 
Bronze, 69,5 x 32 x 23,5 cm. 
© Galerie Maeght, Paris

Joan Miró, Tête de Tériade, 1975 
Bronze, 32 x 39 x 25 cm. 
© Galerie Maeght, Paris

Miró, sculpteur. L'exposition présente une dizaine d’oeuvres sculptées de Miró. D’une puissance exceptionnelle, ses bronzes témoignent de l’importance qu’il accorde au rendu des matières et aux textures. Recouverts d’une patine naturelle, ses bronzes gardent une certaine rugosité comme ils incitent à la caresse. Sans cesse à la recherche de nouvelles formes et supports, Miró transgresse avec le bronze les règles établies et traditionnelles de la sculpture. Il ira jusqu’à se l’approprier et en faire une peinture. Chacune de ses créations est le résultat d’un dialogue étroit et complice avec les maîtres-artisans. Attentif au travail des fondeurs, Miró surveille avec minutie l'élaboration de ses bronzes, guide la main des artisans ou crée lui-même sa patine. « Le travail que je réalise avec plusieurs fonderies me donne à chaque fois des nouvelles idées », avait-il déclaré.

Manolo Valdès, Dama de Barajas I, 2004 
Bronze, 22 x 12 x 7 cm. 
© Galerie Maeght, Paris 

Manolo Valdès, Dama de Barajas II, 2004 
Bronze, 18 x 10 x 8,5 cm. 
© Galerie Maeght, Paris 

Manolo Valdès, Dama de Barajas III, 2004 
Bronze, 20,5 x 10,5 x 6,5 cm. 
© Galerie Maeght, Paris 

« Les dames de Barajas » de Manolo Valdès. L’oeuvre de Valdès, que ce soit ses peintures, ses sculptures ou son oeuvre graphique, éveille le toucher. Plus particulièrement avec le bronze, Valdès part à la recherche de textures informelles. Il décide de ne pas polir les défauts de fonte. Il recherche la texture, l’éveil des sens. Conçues comme des icônes qui dialoguent à trois, « Les dames de Barajas » se parlent, se regardent, se répondent. Le bronze devient le support tant de la forme que de la voix. Les personnages, qu’il réalise en taille réelle ou surdimensionnée, sont figés, immobiles, et en même temps, profondément humains. Ils traduisent l’éternité de la matière. Leurs coiffures, volumineuses, étonnantes, renvoient à des expériences plastiques antérieures. La rêveuse, la coquette, la réaliste, les qualifiait l’écrivain Marco Vargas Llosa dans les poèmes accompagnant ce trio de têtes féminines « grands formats » installé dans le nouvel aéroport de Madrid réalisé par Lord Richard Rogers en 2004.

Marco Del Re, Assyrien moderne, 2009. 
Bronze, 110 x 70 x 63 cm. 
© Galerie Maeght, Paris.

« Assyrien moderne » de Marco Del Re offre avec le bronze une nouvelle lecture de son travail. Son oeuvre sculpté est un voyage où se réinventent et se côtoient la tradition classique et le contemporain. Ses bronzes patinés imitent la couleur de la pierre des temples romains et évoquent les héritages grec et étrusque en même temps qu’ils témoignent d’une grande liberté. Escargots de mer, animaux, bateaux de guerre s’y croisent comme autant clins d’oeil à un univers aussi poétique qu’onirique.

La sélection proposée par Isabelle Maeght rassemble plus de cinquante bronzes, de petits comme de grands formats, édités par Maeght Éditeur. Chaque pièce témoigne du soutien sans faille des Maeght aux artistes d’hier et d’aujourd’hui dans leur création.

« C’est aujourd’hui un enjeu pour les artistes contemporain de redécouvrir ce médium. Les pièces les plus récentes qui sont présentées aujourd’hui, avec François Lamore et Nicolas Alquin par exemple, en témoignent », déclare Isabelle Maeght.

Reconnu aujourd’hui comme le plus important éditeur de lithographies et de gravures originales au monde, Maeght Editeur travaille depuis longtemps avec la Fonderie Susse, véritable entreprise du patrimoine vivant au service de la sculpture depuis plus de 200 ans qui a collaboré avec les plus grands : de Matisse à Giacometti, en passant par Miró, Braque, Ubac. L’exposition est l’occasion de mettre en lumière les relations amicales qui ont existé entre eux.

« La Fonderie Susse a depuis toujours bénéficié de notre confiance, de notre passion pour l’art et le bronze. Chaque pièce exposée porte en elle toute cette histoire, ces rapports très étroits avec les artisans et leur savoir-faire », ajoute Isabelle Maeght.

GALERIE MAEGHT
42, rue du Bac
75007 PARIS
www.maeght.com