02/12/21

Willy Ronis, incontournables et inédits @ Artcurial, Paris - Vente aux enchères de la Collection Stéphane Kovalsky

Willy Ronis, incontournables et inédits
Collection Stéphane Kovalsky 
Artcurial, Paris
Vente aux enchères le 15 décembre 2021

Willy Ronis
Willy RONIS (1910 - 2009)
Fondamenta nuove - Venise, 1959
Épreuve argentique signée à l’encre 
dans la marge inférieure à droite
129,50 × 87 cm avec marges
Estimation : 8 000 - 12 000 €

Willy Ronis
Willy RONIS
(1910 - 2009)
Le petit parisien - Paris, 1952
Épreuve argentique signée à l’encre 
dans la marge inférieure à droite
129,50 × 87 cm avec marges
Estimation : 8 000 - 12 000 €

Le 15 décembre prochain, Artcurial met à l’honneur les œuvres photographiques de Willy Ronis, à travers 200 clichés d’exception. Des photographies emblématiques ou plus intimes qui retracent la carrière de ce célèbre photographe. 

Dans la lignée du succès rencontré par la première dispersion des photographies de la collection Stéphane Kovalsky en 2016, Artcurial présente le second volet de la vente Willy Ronis : incontournables & inédits, Collection Stéphane Kovalsky. En amont de la vente, une sélection a été dévoilée pendant Paris Photo. Cette vacation comprend près de 200 œuvres emblématiques ou plus intimes, qui retracent la carrière de cet immense artiste photographe, qui avait pour camarade Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou encore Edouard Boubat.

L’intégralité des photographies proposées aux enchères provient de la succession de Willy Ronis, puis par descendance à son petit-fils. À travers cette vente, Stéphane Kovalsky souhaite rendre un hommage personnel à son grand-père, mais également rappeler sa place dans l’histoire de la photographie, de la seconde moitié du XXe siècle. 
« Je suis heureux de m’associer à une nouvelle étape importante de l’histoire de l’œuvre de mon grand-père. Avec cette vente, je suis content de pouvoir faire participer des particuliers à l’intimité de ce travail, en vendant des tirages qu’il a conçus, peaufinés et minutieusement finalisés. Parmi ces images on en retrouve certaines plus emblématiques et iconiques de Paris, de la Provence ou plus rares, voir méconnues, comme celles de la RDA. Je pense que mon grand-père serait content de savoir que ses photos continuent ainsi leurs existences »

Stéphane Kovalsky,
petit-fils de Willy Ronis

« Vous avez vu le monde avec la sensibilité douce et mélancolique qui vous était propre. Vous n’avez fait des photos que gonflées d’amour et de gratitude pour ce qui vous était donné de voir : la beauté de la lumière, la douceur des moments minuscules, la grâce des femmes, la tendresse que nous inspirent les enfants. Pourtant, vous n’avez jamais caché vos colères, vos solidarités essentielles, vous avez accompagné par vos images les combats sociaux, montré les visages des plus démunis, ceux qu’on ne regardait jamais et, avant tout, vous avez défendu la dignité de leur image, leur noblesse et leur beauté »

Francine Deroudille,
fille de Robert Doisneau

« Willy était comme moi, un amoureux de la vie et de la photographie. Sa finesse et sa délicatesse nous manquent à tous. Tant d’échanges et de bons moments à l’agence Rapho. Heureusement, ses images sont là, témoins de son regard tendre et engagé sur le monde qui l’entourait »

Sabine Weiss,
Photographe
Willy Ronis
Willy RONIS
(1910 - 2009)
Carrefour Sèvres-Babylone - Paris, 1948
Épreuve argentique signée à l’encre 
dans la marge inférieure à droite
129,50 × 87 cm avec marges
Estimation : 8 000 - 12 000 €

Willy Ronis
Willy RONIS
(1910 - 2009)
La péniche aux enfants - Paris, 1959
Épreuve argentique signée à l’encre 
dans la marge inférieure à droite
40 x 30 cm avec marges
Estimation : 2 000 - 3 000 €

Willy Ronis, le regard humaniste

Willy Ronis est né à Paris en 1910, dans un milieu modeste. Son père est propriétaire d’un laboratoire photographique et offre au jeune homme de 16 ans son premier appareil. Willy Ronis commence par shooter la tour Eiffel et signe les photos de famille.

Rapidement, il délaisse les sujets stéréotypés et préfère affronter la prise de vue sur le terrain. Il assiste aux manifestations ouvrières des années 30. La société est en mutation. Il en est le témoin. Son père décède en 1936, et l’entreprise familiale fait faillite. C’est l’occasion de changer de vie, Willy Ronis décide de devenir photographe indépendant, signant les images des changements que sont en train de vivre la société avec le Front Populaire et ses avancées sociales de 1936.

Les journaux commencent à lui commander des reportages. Il plonge dans l’univers ouvrier avec un premier reportage dans les usines Citroën de Javel, à Paris pour le magazine Regards en 1938. C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec ses confrères David Seymour, Henri Cartier-Bresson ou Robert Capa.

Après la parenthèse de la seconde guerre mondiale, qu’il passe dans le sud de la France où il rencontre Jacques Prévert, il rentre à Paris. Instantanément, son appareil se remet à immortaliser les scènes de la vie quotidienne : l’arrivée des prisonniers de 1945, la joie des parisiens lors de la Victoire...

C’est à la même époque qu’il rejoint le Groupe des XV et l’agence Rapho, fondant l’école humaniste française. Paris, et la région parisienne, deviennent ses sujets de prédilections. Il n’a de cesse de capturer les moments simples des habitants de la capitale, la beauté brute de la ville. Dans les années 1950, il se concentrera sur Belleville-Ménilmontant. Il n’oublie cependant pas ses reportages d’actualités, notamment aux côtés des mouvements communistes, toujours dans le monde ouvrier.

La société moderne métamorphose l’environnement qu’il a l’habitude de photographier. La voiture envahit Paris dans les années 1960. Willy Ronis préfère se réfugier dans le Sud. Il continue de monter régulièrement dans la capitale pour suivre les transformations de la ville (le creusement du RER, l’apparition du Centre Pompidou...) mais son idéalisme ne s’épanouit pas dans ce nouveau carcan industriel.

A l’automne de sa vie, il regagnera cependant Paris, et négociera même que l’Etat, en l’échange de la donation de l’intégralité de son œuvre, règle le loyer de son appartement jusqu’à sa mort. Les photographies de ces dernières décennies sont marquées par un renouveau. En 2001, il décidera malgré tout de ranger définitivement son appareil photo, avant de mourir 8 ans plus tard, en 2009.

Vente aux enchères : mercredi 15 décembre 2021 - 19h

ARTCURIAL
7 Rond-Point des Champs-Elysées, 75008 Paris