07/05/10

De Manet à l’impressionnisme : Une renaissance moderne

Exposition Art moderne > Impressionnistes
Exposition Art moderne > Espagne > Madrid
Exposition Art moderne > Etats-Unis > San Francisco
Exposition Art moderne > Etats-Unis > Nashville

De Manet à l’impressionnisme :
Une renaissance moderne
Exposition Hors les murs du Musée d'Orsay, Paris
De Madrid à San Francisco et Nashville

De Manet à l’impressionnisme : Une renaissance moderne est une exposition hors les murs du Musée d'Orsay. Elle ne comprend donc que des tableaux du musée choisis par les commissaires d'exposition en fonction de la problématique retenue.
De Manet à l’impressionnisme : Une renaissance moderne a déjà été exposé à la Fondation Mapfre à Madrid (11 janvier - 22 avril 2010). A partir de mai, elle sera aux Etats-Unis, à San Francisco, au Fine Arts Museums of San Francisco (22 mai - 6 septembre 2010), puis à Nashville au Frist Center for Visual Arts Nashville (14 octobre 2010 - 23 janvier 2011).

Un succès à Madrid
Avec 90 des grands chefs-d'oeuvre de Manet, Monet, Renoir, Sisley, Pissarro et Cézanne, la Fondation Mapfre souligne que c'est la première fois qu'un ensemble d'oeuvres impressionnistes de cette importance est présenté en Espagne. Le bilan de la fréquentation de l'exposition est des plus positif. Entre janvier et avril 2010, plus de 327.000 visiteurs ont pu admirer les oeuvres des plus grands peintres de l'impressionnismes du Musée d'Orsay. La Fondation Mapfre note que l'exposition "a été l'une des plus grandes réalisations culturelles de la saison d'hiver à Madrid et a battu tous les records de fréquentation".

Impresionismo
Couverture du catalogue de l'exposition à la Fondation Mapfre
Impresionismo. Un nuevo renacimiento

Textes de Stéphane Guégan et Alice Thomine, Conservateurs au Musée d'Orsay
Fundacion Mpfre, Madrid, 2010 - ISBN : 978-84-9844-203-8 - Langue: Espagnol - Prix: € 48

L’impressionnisme a-t-il encore quelque chose à nous apprendre sur ses sources, sa naissance, ses mutations et ses accointances avec l’époque de son premier épanouissement ? C’est le pari de cette exposition qui s’efforce de décloisonner le mouvement en le confrontant à la production des années 1870 dans son ensemble. L’exposition débute avec Manet et se referme sur lui : la période couverte, en somme, va du Fifre à l’Evasion de Rochefort, de la fin des années 1860 au début des années 1880. Elle vise avant tout à restituer l’unité d’une période et non à durcir l’opposition entre les mouvances qui la constituent. De salle en salle, le visiteur est amené à en évaluer les différentes composantes : l’influence hispanique sur des artistes aussi différents que Whistler et Carolus-Duran, l’“école des Batignolles” au sein de laquelle Bazille, Monet, Renoir font leurs premières armes après voir quitté l’atelier de Gleyre, l’héritage de Courbet et Millet sur le naturalisme de Salon (Breton, Bastien-Lepage, Falguières, etc.), l’aventure impressionniste et sa légende noire, la cordée Cézanne/Pissarro, la question du féminin à travers la figure de Berthe Morisot et l’évolution de l’art dit académique, loin des supposés diktats de l’école des Beaux-Arts.

Même au Salon, la peinture échappe pour partie aux catégories et aux canons traditionnels. A côté de l’expression baroque d’Henri Lévy ou des chairs satinées de William Bouguereau, la poésie de Gustave Moreau ou de Puvis de Chavannes ouvre la voie au symbolisme sans tourner le dos aux préoccupations actuelles. Bref, chacun affronte un monde de l’art aussi mobile que les lignes de partage esthétiques. “Notre but néanmoins se veut résolument étranger au révisionnisme qui a parfois accompagné la réhabilitation des “pompiers” “ précisent les commissaires de l’exposition du musée d’Orsay.

Tenir compte de la dimension collective d’une période donnée, aussi anarchique que soient les années 1870 en apparence, ne suppose pas qu’on ignore ce qui distingue les grands créateurs des moindres artistes. Rapprocher n’est pas confondre.

Le musée d’Orsay depuis vingt ans est partie liée à cette nouvelle appréciation des années 1870. Sa vocation reste de montrer la seconde moitié du XIXe siècle dans toute sa diversité artistique en rapprochant Manet de Couture et Moreau de Degas, puisque leurs chemins se sont croisés. A l’occasion des travaux que le musée connaîtra en 2010, cette exposition riche en chefs-d’oeuvre illustre parfaitement la position singulière qu’occupe Orsay dans le paysage international. Telle qu’elle est envisagée ici, soulignent les commissaires, la modernité ne ressemble plus au club fermé qu’a chéri le XXe siècle. Elle se signale plutôt par cet accord, variable mais authentique, qui rattache chacun des tableaux sélectionnés à son acte de naissance et à son entrée dans l’espace public. Manet, aux deux extrémités du parcours, rappelle que l’époque fut en effet hantée par la question du Salon et sa réforme perpétuelle, jusqu’au moment où Jules Ferry, en 1880, l’affranchit du contrôle de l’Etat. Le décès précoce de Manet coïncide avec ce tournant majeur de l’histoire de l’art moderne. Les années 1866-1883 voient donc simultanément la “mort du Salon” et l’essor d’un marché des images plus ouvert. 

Les années 1870 constituèrent à tous égards une période de renaissance. Profondément meurtri par la guerre, amputé de ses provinces de l’Est, traumatisé par la Commune et sa terrible répression, la France aspirait à un renouvellement. La municipalité parisienne venait de lancer la reconstruction de l’Hôtel de ville (1873), tandis que la France conservatrice se mobilisait autour du Sacré-Coeur (concours en 1874), chantier destiné à racheter les “fautes”. La République des ducs mit aussi un point d’honneur à décorer le Panthéon de peintures réparatrices ou réconfortantes.

Puvis de Chavannes, actif durant le siège et très présent au Salon, réalise son grand cycle décoratif dédié à sainte Geneviève. Alors que Courbet est condamné à l’exil, puis à mourir en Suisse, son exemple reste marquant. Manet n’est pas le seul à lui rendre hommage à distance, tout en restant libre du réalisme de son aîné. Il n’adhère pas davantage à l’esthétique de ses amis Monet et Degas. Certains des chefsd’oeuvre de l’exposition réveillent le souvenir du combat politique qui fut le sien avant 1879, et auquel s’associaient naturellement son obstination à forcer les portes de l’exposition officielle et son soutien à l’entreprise des peintres impressionnistes...

Sections de l'exposition
– Triomphe de Manet ?
– Hispanisme parisien
– L’Ecole des Batignolles
– L’année terrible (1870-1871)
– Réalismes : l’héritage de Millet et Courbet
– Le Salon : anciens et modernes
– Monet / Renoir / Sisley
– Pissarro / Cézanne
– Peintres femmes / Femmes peintes
– Degas : saisir la vie moderne
– Manet entre impressionnisme et retour au Salon

Commissaires de l'exposition Paris : Guy Cogeval, président du musée d’Orsay ; Stéphane Guégan et Alice Thomine, conservateurs au musée d’Orsay
Madrid : Pablo Jimenez Burillo, directeur général de l’Institut culturel de la Fondation Mapfre
San Francisco : John E.Buchanan, Directeur du Fine Arts Museums of San Francisco
Nashville : Susan Edwards, Directrice du Frist Center for Visual Arts.

De Manet à l’impressionnisme : Une renaissance moderne
Exposition hors les murs du Musée d’Orsay, Paris
Fondation Mapfre, Madrid : 11 janvier - 22 avril 2010
Fine Arts Museums of San Francisco, De Young, San Francisco : 22 mai - 6 septembre 2010
Frist Center for Visual Arts Nashville : 14 octobre 2010 - 23 janvier 2011