20/08/96

Anna Bernhard Blume Photo-Works - Harvard University Museums




ANNA AND BERNHARD BLUME PHOTO-WORKS
Fogg Art Museum and Busch-Reisinger Museum, 
Harvard University Art Museums
September 14 - November 24, 1996

For the past twenty-five years, Anna and Bernhard Blume have created a photographic oeuvre noted for its engaging humor, conceptual rigor and thematic experimentation. Working mainly with staged photographs, printed in black and white and arranged in sequences of varying length and scale, the Blumes offer an unsettling exploration of the place of self in the modern world.

Anna and Bernhard Blume' work, whether in the cooler, more conceptual sequences with text of the 1970s (primarily by Bernhard Blume) or in the more expansive, satirical, and often feminist work of the past fifteen years (executed explicitly as a collaboration), is marked by an ironic humor that is part surreal and part vaudeville. In staging their obviously ficticious scenes, the artists are simultaneously both actors and directors. Anna and Bernhard Blume, both born in 1937, photograph themselves in the stereotyped garb, activity, and expressions of the German lower-middle class, which they acknowledge as part of their own background as Roman Catholics from the Rheinland region.

In these personae, they then interact (seemingly as victims) with the physical and mental fixtures of conventional life. Sometimes, it is chairs, vases, plates and other objects with vestiges of a sacral aura, that appear wildly out of control, with a life and power of their own; at other times, the artists are imposed upon the fixed ideas of culture and thought, such as the German romance with the forest, the pure forms of high modernist art, and other clichés. Informing their work is a playful and profound interest in the history of philosophy, which Bernhard Blume studied at Cologne University from 1967 to 1971. Throughout, as the Blumes slyly undermine certainties about the superiority of human reason, about the stability of the subject/object categories, and about the given social order, the viewer may sense the artists' persistent belief in the power of art's images to prompt a more honest humanity.

The Blumes deploy formal and technical means of great sophistication, with carefully calibrated effects of space, composition and scale. The photographic medium, which itself raises questions about the relationship between passivity (simply recording reality) and activity (subjective creativity), is intricately linked to the issues in the work. As artists who studied at the Dusseldorf Academy from 1960-1965, and there experienced the liberating effects of Joseph Beuys's teaching, the Blumes are of a generation which confronted the challenges of photography, an apparently trivial medium associated with amateur snapshots and mass culture, in their search for creative practice adequate to the late twentieth century.

Anna and Bernhard Blume have been honored with major presentations in Europe, while American audiences have seen only fragmented presentations of their work, including the 1988 Carnegie International, the traveling exhibition Photography in Contemporary German Art: 1960 to the Present, organized by the Walker Art Center, Minneapolis, in 1992, and small projects at the Museum of Modern Art, New York, and the Museum of Fine Arts, Boston. They have also been honored with major presentations at the Museum für Moderne Kunst, Frankfurt; Kölnischer Kuntsverein, Cologne; Weiner Sezession, Vienna; and Rheinisches Landesmuseum, Bonn. The Blumes continue to work as a team and independently in Cologne.

This traveling exhibition, organized by the Milwaukee Art Museum, is the first major presentation of the work of the German collaborative artists, Anna and Bernhard Blume. The exhibition is co-coordinated by Dean Sobel, curator of contemporary art, and Tom Bamberger, adjunct curator of photography, both at the Milwaukee Museum of Art. Anna and Bernhard Blume Photo-Works is organized at the Harvard University Art Museums by Peter Nisbet, Daimler-Benz Curator of the Busch-Reisinger Museum. This exhibition is sponsored by Midwest Express Airlines, Inc. Additional funding has been provided by the National Endowment for the Arts, a federal agency; the Institut fuer Auslandsbeziehungen; and the German American Arts Foundation. The Art Museums' presentation of Anna and Bernhard Blume Photo-Works is made possible by the Friends of the Busch-Reisinger Museum.

Exhibition Catalogue: The accompanying publication is the first English-language catalogue to document the Blumes' work.

Related Events

Lecture and reception - September 17: Special viewing of the exhibition in the Busch-Reisinger and Fogg Museums. Bazon Brock, professor of aesthetics at the University of Wuppertal, Germany, presents a lecture entitled The Serenity of Failure: Anna and Bernhard Blume and an Alternative History of German Avant-Gardism in the Twentieth Century in the Sackler Auditorium. A reception with Bernhard Blume followed the lecture in the Fogg Courtyard.
Gallery talks: September 29 with Deborah Martin Kao, Charles C. Cunningham, Sr., Assistant Curator of Photographs. October 5 with Peter Nisbet, Daimler-Benz Curator, Busch-Reisinger Museum.  October 27 and November 16 with Sara Krajewski, 1996-1997 Werner and Maren Otto Curatorial Intern, Busch-Reisinger Museum.
Lecture - October 24 - To Photograph, to Forget, to Remember: Photographic Practices in Postwar German Art by Benjamin H. D. Buchloh, associate professor of art history, Barnard College/Columbia University.

HARVARD UNIVERSITY MUSEUMS

Anna and Bernhard Blume Photo-Works is a special exhibition on display in the Fogg Art Museum and Busch-Reisinger Museum, Harvard University Art Museums, 32 Quincy Street, Cambridge, Massachusetts from September 14 through November 24, 1996.

18/08/96

Luigi Ghirri / Aldo Rossi, Centre Canadien d’Architecture, Montréal - Des choses qui ne sont qu'elles-mêmes

Luigi Ghirri / Aldo Rossi : Des choses qui ne sont qu'elles-mêmes
Centre Canadien d’Architecture, Montréal
21 août - 24 novembre 1996
« Il existe à Ispahan une mosquée à l'intérieur de laquelle, lorsqu'on se place en un point précis, le moindre son, un simple mot aussi bien que le claquement des doigts, est répercuté sept fois par l'écho. L'architecture de Rossi me procure cette même impression d'émerveillement : en quelque point que ce soit, lorsqu'on se déplace dans l'espace ou sous l'effet de la lumière changeante, elle devient comme la propagation et la multiplication d'un écho qui se réverbère sur les souvenirs et les inventions. » 
- Luigi Ghirri
Le Centre Canadien d'Architecture présente l'exposition Luigi Ghirri / Aldo Rossi : Des choses qui ne sont qu'elles-mêmes. L'exposition réunit une sélection critique de 39 photographies du regretté Luigi Ghirri sur l'oeuvre architecturale d'Aldo Rossi, ainsi qu'un montage de photographies polaroïds réalisées par Aldo Rossi et qui sont montrées au public pour la première fois.

Luigi Ghirri / Aldo Rossi : Des choses qui ne sont qu'elles-mêmes inaugure une série d'expositions du CCA où est explorée la rencontre de l'architecture et de la photographie, par rapport à leur lien avec le développement et la perception de l'environnement bâti à notre époque. L'exposition est conçue comme un dialogue visuel entre deux figures majeures de l'art et de la culture de l'Italie contemporaine. Cet échange entre le photographe et l'architecte est placé sous le signe d'une profonde affinité, qui découle de leur attrait commun pour une région - la plaine padane du nord de l'Italie - et d'une même foi aussi bien dans le regard autonome du photographe que dans la possibilité de ce regard de révéler à l'architecte de nouveaux aspects de son oeuvre.

Luigi Ghirri a découvert les oeuvres d'Aldo Rossi à la fin des années 70, à l'occasion d'un voyage dont le but initial était de parcourir les paysages de la vallée du Pô. Ces oeuvres l'avaient ébahi, ainsi qu'il le rappelait plus tard, « non pas parce qu'elles appartenaient à la catégorie de l'insolite ou de l'abscons, mais en raison de leur apparence immédiatement familière et en même temps mystérieuse : une fusion extraordinaire du retrouvé et du jamais vu, du connu et de l'inconnu ». Il admirait également « le courage et la civilité avec lesquels Rossi s'était oublié lui-même afin de laisser à l'espace, aux matériaux et aux volumes la tâche de devenir pour nous architecture, afin de laisser le temps et l'usage donner [à celle-ci] un sens ».

Avec ses photographies du cimetière de Modène, en 1983, Luigi Ghirri commençait un examen de l'oeuvre d'Aldo Rossi qui allait s'approfondir - pendant les neuf dernières années de sa vie - sous la forme d'un dialogue intense, au cours duquel l'architecte comme le photographe verraient avancer leurs idées respectives dans des directions inattendues. Pour Luigi Ghirri, la découverte des oeuvres de Rossi transforma l'idée qu'il se faisait de la photographie d'architecture; jusque-là il n'avait vu dans cette photographie qu'un ensemble de conventions usées, la dernière étape du processus d'authentification de l'oeuvre architecturale - depuis l'élaboration du concept jusqu'à la réalisation publiée -, et des images qui, se voulant une iconographie statique et précise, s'apparentaient à des « natures mortes » - elles ressemblaient à des photographies de maquettes plus que de bâtiments réels. Confronté à la simplicité manifeste et à la linéarité des constructions d'Aldo Rossi, Luigi Ghirri a pris conscience de leur vitalité intrinsèque, et il s'est attaché à rendre les surprises et les variations produites par les modifications de la lumière, par les moindres changements de position dans l'espace, et par les résonances inattendues entre un bâtiment et son environnement. À mesure que s'approfondissait son examen de ces oeuvres, Luigi Ghirri en vint à faire sienne également la recherche poursuivie par Rossi sur les éléments de la forme, et à mettre au jour, en redécouvrant ces éléments, des strates de mémoire, de mélancolie et de sens.

L'oeuvre qui en résulte - la recherche de l'inattendu, le rejet de toute forme de choc visuel ou émotif, la construction d'images rigoureusement frontales - réaffirme l'autonomie de l'observateur en même temps qu'elle découvre le caractère autonome de l'objet observé. Rossi n'a pas tardé à reconnaître dans l'oeuvre de Luigi Ghirri un « discours » sur son propre discours, et à convenir de ce qu'il pouvait en tirer : « Les photos de Ghirri, celles de mon oeuvre aussi bien que de mon atelier, représentent ce que je cherchais sans le trouver ». Dans sa lecture à son tour de l'oeuvre de Luigi Ghirri, et dans la représentation qu'elle donnait des caractéristiques essentielles de son architecture, Rossi a trouvé une nouvelle force symbolique : loin d'épuiser ses formes, l'oeuvre de Luigi Ghirri lui révélait dans celles-ci un « univers de signes rigoureusement choisis... des figures dépouillées et essentielles... la langue dans laquelle parlent les choses muettes ».

Il n'est pas étonnant que Luigi Ghirri ait manifesté le plus vif intérêt pour les polaroïds qu'avait réalisés Aldo Rossi dans les décennies précédentes, car il y voyait une passion cachée, les images « secrètes » de l'architecte. Ces polaroïds réunissent indifféremment des façades anonymes et les réalisations de l'architecte, des images sacrées et des affiches publicitaires, les maisons et les intérieurs d'un village de shakers et les façades baroques des églises de Lecce. Luigi Ghirri aurait dit de ces images, citant une phrase qu'il aimait à répéter pour définir la photographie, que ce sont « des énigmes qui se résolvent avec le coeur ». Ces séquences d'images représentaient pour lui « un enchevêtrement de monuments, de lumières, de pensées, d'objets, de moments, d'analogies qui forment notre paysage mental, celui que nous cherchons, quoique inconsciemment, chaque fois que nous regardons par une fenêtre, par une ouverture sur le monde extérieur, comme feraient les points d'une boussole imaginaire qui indiquerait une direction possible ».

Paolo Costantini, conservateur de la collection de photographies du CCA, est commissaire de l'exposition Luigi Ghirri / Aldo Rossi : Des choses qui ne sont qu'elles-mêmes.

Le catalogue qui accompagne l'exposition, coédité par le CCA et la maison Electa, reproduit toutes les photographies présentées dans l'exposition et comprend une préface de Phyllis Lambert, Directeur du CCA, un essai introductif du commissaire, Paolo Costantini, un texte de Luigi Ghirri sur Rossi et un texte d'Aldo Rossi sur Ghirri, écrit spécialement pour cette occasion. Offert à 34,95 $ dans une édition française, anglaise et italienne, le livre de 84 pages est en vente à la Librairie du CCA.

CCA - CENTRE CANADIEN D'ARCHITECTURE
1920, rue Baile, Montréal, Québec H3H 2S6
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