02/10/10

Expo Heure Feu Lumiere Bronzes du Garde-Meuble impérial et royal 1800-1870, Galerie des Gobelins, Paris

L'HEURE, LE FEU, LA LUMIÈRE Bronzes du Garde-Meuble impérial et royal 1800-1870 Galerie des Gobelins, Paris
Jusqu'au 27 février 2011




Le Mobilier national a hérité du Garde-Meuble impérial et royal une riche collection de pendules et bronzes d’ameublement (lustres, candélabres, bras de lumière, flambeaux, feux, vases et objets de toilettes...). Ces pièces qui, à l’origine, accompagnaient l’ameublement des palais royaux et impériaux, constituent une collection exceptionnelle.

La plupart des œuvres exposées n’ont jusqu’ici jamais été présentées à Paris et nombre d’entre elles le sont pour la première fois ; elles forment un ensemble d’une rare diversité et comptent parmi les objets mobiliers les plus représentatifs de leur époque, à la fois symboles de pouvoir, expression d’un moment d’épanouissement artistique et reflet de décors royaux et impériaux disparus.

Les bronzes, brillamment mis en scène par Didier Blin, évoluent parmi un rare ensemble de cartons peints et de textiles d’ameublement ou de tapisseries murales de la même époque. Conçu comme une ligne du temps, fil conducteur de la muséographie, l’exposition place dès le début du parcours les pendules comme une épine dorsale qui permet à la fois de les découvrir en majesté, mais aussi de marquer la progression de la visite par une symbolique du temps. Ainsi le rythme des pendules va scander les périodes historiques et stylistiques successives... Premier Empire, Restauration, Second Empire,...

Pour évoquer des liens avec d’autres domaines de création au fil des époques le parcours est accompagné de meubles et tapisseries. De grandes tapisseries murales qui font la richesse des collections du Mobilier national, mais aussi des tapisseries de siège, inédites pour la plupart, aux gammes colorées souvent éclatantes. La visite est marquée par des « moments » thématiques, dans un esprit « period room » telle une section Egyptomanie, ou un pavillon situé au centre, à l’étage, où est présenté un florilège de candélabres dans une succession de vitrines jouant sur un effet de démultiplication de formes et de silhouettes dans un jeu de transparence...

Les somptueuses pendules comptent parmi les pièces vedettes de l’exposition. Elles sont représentatives d’une période historique agitée : depuis la charnière du XVIIIe jusqu’à la fin du Second Empire, les années 1800/1870 sont éminemment créatrices au gré des régimes politiques successifs ; luminaires, lustres, garnitures de cheminées, flambeaux, candélabres, chenets s’inscrivent dans les décors et accèdent au statut d’œuvres d’art. Progressivement, le renouvellement des thèmes et des formes, traduit l’évolution des idées et la succession des goûts au cours d’une des plus brillantes périodes de l’art décoratif français.

Parmi les chefs d’œuvres dévoilés dans l’exposition, le visiteur pourra notamment découvrir :

- La toilette de Psyché, qui ornait le boudoir de l’appartement de l’Impératrice à Saint-Cloud.
- l’exceptionnelle « pendule-monument » conçue par Louis Duguers de Montrosier à la mémoire de Frédéric II le Grand, roi de Prusse.
- la pendule interprétant Les Adieux d’Hector et d’Andromaque, placée en 1805 dans le grand salon du Petit Trianon, puis, l’année suivante, dans celui de l’Empereur au palais de Rambouillet.

Ces pièces illustrent la richesse des créations des grands bronziers en vue, comme Thomire, Galle, Barbedienne ou Charpentier, qui signent les décors tandis que les horlogers les plus accomplis tels que Lepaute, Lépine, Le Roy, Bailly et Robin, s’ingénient à la mécanique des mouvements.

Catalogue de l’exposition : L’ouvrage qui accompagne l’exposition prolonge un premier volume paru aux éditions Faton en 2006 ; il apporte un éclairage scientifique nouveau et précis sur l’historique de ces collections dont l’utilisation n’avait jamais été aussi précisément étudiée, et plus généralement sur le décor de la vie de cour, dont nombre d’objets qui ornaient des lieux prestigieux ont pu être identifiés par l’auteur.

Commissaire de l’exposition : Marie-France Dupuy-Baylet, inspecteur-conseiller de la création artistique de l’action culturelle.
Architecte muséographe : Didier Blin.

Galerie des Gobelins, Paris - 21 septembre 2010 - 27 février 2011