22/06/14

Shomei Tomatsu - Galerie Taka Ishii, Paris - Exposition inaugurale

Exposition inaugurale: Shomei Tomatsu
Galerie Taka Ishii, Paris
20 juin - 25 juillet 2014

Pour  l’exposition inaugurale de son nouvel espace à Paris, au coeur du Marais, la galerie Taka Ishii présente les oeuvres du photographe japonais Shomei Tomatsu. Une sélection de clichés des années 60 et 70 rendront compte du talent de celui qui est unanimement considéré comme le père de la photographie japonaise contemporaine. Scènes de vie, visages marqués ou paysages silencieux et  infinis, les photographies de Shomei Tomatsu prises à Tokyo, Kawasaki ou dans l’archipel d’Okinawa – où il avait choisi de passer la fin de sa vie, avant de s’éteindre en décembre 2012 -, sont autant de fenêtres ouvertes sur un Japon au temps suspendu.

Considéré comme l’un des plus grands photographes de notre temps, salué par ses contemporains comme Daido Moriyama,  Shomei  Tomatsu a inventé un regard : portant sur le Japon de l’après-guerre une attention humaniste, il a réussi à opérer le mariage de la poésie et de la politique. Né en 1930, il a été le témoin des bouleversements qui ont marqué son pays dans l’après drame nucléaire d’Hiroshima et Nagasaki. Ce sont d’ailleurs les photographies prises, à partir de 1961, des cicatrices de la bombe incrustées sur les visages et le paysage qui ont contribué à le faire connaître. Ces images, devenues mythiques, sont des monuments de pudeur et d’émotion. Dans les mêmes années, à Tokyo, son objectif est attiré par les mouvements de protestation étudiante. Sa photographie devient dès lors la rencontre entre une esthétique très affirmée et des thèmes contemporains. Puis, à partir de 1969, dans l’archipel d’Okinawa, siège de la plus importante concentration de bases américaines, ce pacifiste convaincu s’intéresse à « l’américanisation » du Japon, qui constitue selon lui le trait le plus marquant de l’après-guerre.

Grand maître du noir et blanc, Shomei Tomatsu a fait des cadrages désaxés et des gros plans les éléments de son vocabulaire artistique. Qu’il s’arrête sur les plis d’un visage ou les rides d’une mer miroitante de soleil, l’artiste parvient à créer une tension  à la fois puissante et sereine. Photographe de la blessure, voire du déchet, il offre une vision poignante de la finitude et du temps.

Accompagnant régulièrement sa photographie de textes, il  se plaît à définir sa pratique comme un simple mais intense « désir de voir ».  Dans son ouvrage Taiyo no enpitsu (Pencil of the sun) publié en 1975, il écrit : 
« Les photographes ne sont pas des médecins qui soignent, des avocats qui défendent, des intellectuels qui analysent, des prêtres qui offrent un soutien moral, des conteurs qui divertissent, des chanteurs qui soulèvent l’enthousiasme. Ils se contentent de regarder. C’est bien assez, c’est là tout. Pour un photographe, le regard fait tout. C’est pourquoi le photographe doit regarder tout ce qui existe, du début à la fin. Le photographe observe la réalité frontalement, transformant son corps tout entier en un oeil lorsqu’il regarde le monde ».
C’est ce regard singulier que la galerie Taka Ishii propose aujourd’hui de découvrir ou de redécouvrir  à travers une sélection pointue de tirages qui témoignent de la liberté et de la force de l’oeuvre de Shomei Tomatsu.

Taka Ishii Gallery Photography Paris
119 rue Vieille du Temple, 75003 Paris
www.takaishiigallery.com