02/11/15

Expo Yoko Ono, MAC Lyon

Yoko Ono : Lumière de l'aube
Musée d'art contemporain, Lyon
9 mars - 10 juillet 2016

Yoko Ono in En Trance, 1997
Half A Wind Show, Louisiana Museum of Modern Art, 2013
Photo: Bjarke Ørsted

Le Musée d’art contemporain de Lyon présente la toute première rétrospective française consacrée à l’oeuvre de Yoko Ono. 

Il est rare qu’une artiste présente dès ses débuts une oeuvre accomplie. C’est le cas de Yoko Ono qui, dès l’origine, expose de nouvelles idées et concepts, et conçoit de nouvelles manières d’écouter et de produire du son. Elle parfait son éducation entre la philosophie et la vie en temps de guerre, privations et déplacements.

Elle est née à Tokyo en 1933 et se rend aux États-Unis à l’âge de 3-4 ans, mais doit regagner le Japon avec sa famille quand la guerre éclate. Pendant le bombardement de Tokyo, elle et son frère sont contraints de fuir à la campagne pour échapper à la destruction de la ville. C’est là qu’elle découvre le ciel et le pouvoir de l’imaginaire : elle crée pour son frère affamé des « menus pour le ciel ». Le ciel devient à ses yeux une oasis de paix, lui permettant d’échapper aux difficultés qui l’entourent.

En 1952, elle écrit une oeuvre intitulée The Soundless Music, et une autre dont elle crée les images, qui porte le titre de An Invisible Flower. Les deux sont avant tout des « concepts ».

En 1953, Yoko Ono retourne à New York afin de poursuivre ses études et c’est là qu’elle écrit A Grapefruit in the World of Park, qui sera le canevas de quelques-unes de ses toutes premières performances.

Au cours de l’hiver 1960/1961, Yoko Ono soutient l’idée qu’une représentation visuelle d’un concept ou d’une idée n’est pas nécessaire, et elle présente des instructions pour peintures, qui consistent en de simples mots écrits sur des feuilles exposées. L’étape finale de ce processus sera la publication en 1964 de Grapefruit.

C’est en 1961 que Yoko Ono expose chez George Maciunas, initiateur de Fluxus, qui lui offre sa première exposition personnelle à la galerie qu’il vient d’ouvrir. Il n’y aura que cinq personnes au vernissage... parmi lesquelles John Cage. Pour l’exposition, Yoko Ono donne à ses instructions la forme de peintures : Peinture pour le vent, Peinture ombre, Peinture à piétiner...

Yoko ONO 
Walking on thin ice, 1981 
Vidéo (extract) 
Courtesy de l’artiste

L’instruction est en quelque sorte une partition écrite. Grâce à elle l’oeuvre peut emprunter de multiples formes : il y a le texte d’une part, écrit par l’artiste, et sa réalisation d’autre part qui peut être exécutée par chacun d’entre nous, avec de nombreuses interprétations différentes. Pour Yoko Ono, « l’instruction introduit le temps dans l’oeuvre et rompt avec l’emphase de l’original. » L’oeuvre ne requiert pas l’espace du musée ou de la galerie pour exister, elle peut se faire n’importe où.

Dès cette date, et avec quelques autres artistes, musiciens, cinéastes, chorégraphes..., Yoko Ono contribue à redéfinir et élargir considérablement l’art de notre temps. Elle est musicienne, plasticienne, à l’origine de la performance, vidéaste, et activiste pour la Paix.

Yoko Ono crée des oeuvres pour différentes formes : son, film, participation, instruction, architecture, installation, environnement... Toutes ces formes sont présentées dans la rétrospective du macLYON qui couvre la période 1952/2016, soit 64 ans de création.

Son oeuvre est relativement peu exposée en France, malgré sa réputation internationale. C’est pourquoi la phrase de son célèbre mari, John Lennon, reste encore vraie aujourd’hui : « YOKO ONO EST L’ARTISTE INCONNUE LA PLUS CÉLÈBRE AU MONDE. TOUT LE MONDE LA CONNAÎT MAIS PERSONNE NE SAIT CE QU’ELLE FAIT. »

Musée d’art contemporain
Cité internationale
81 quai Charles de Gaulle
69006 LYON
www.mac-lyon.com