Halle 38 - Années tropiques
avec des œuvres d'Atsing, Diane Audema, Diane Blondeau, Hugo Capron, Julien Chateau, Ramya Chuon, Cécile Maulini, Hugo Pernet, Nicolas Rouah
Musée des Beaux-arts de Dijon
17 septembre 2020 - 4 janvier 2021
Les Bains du Nord - FRAC Bourgogne, Dijon
17 septembre 2020 - 3 janvier 2021
Conception de l'identité visuelle : Atelier Anette Lenz
Cette exposition se tient simultanément aux Bains du Nord - FRAC Bourgogne et au musée des Beaux-arts de Dijon.
Inaugurés en 2017 dans une ancienne halle militaire, les ateliers d'artistes installés dans la Halle 38 ont pour objet et vocation d'accueillir et de soutenir la jeune création contemporaine active à Dijon. Depuis plusieurs années, la Ville de Dijon a mis en œuvre une politique d'accueil et de soutien à la nouvelle génération d'artistes contemporains.
Ainsi sept ateliers accueillent des artistes en résidence pour une durée de un ou deux ans. La première promotion compte neuf artistes de Bourgogne Franche-Comté : ATSING, Diane AUDEMA, Diane BLONDEAU, Hugo CAPRON, Julien CHATEAU et Ramya CHUON (collectif du Petit Laboratoire des Formes Potentielles), Cécile MAULINI, Hugo PERNET et Nicolas ROUAH.
La Halle 38 est un lieu où les imaginations se croisent et s'entrechoquent et où les inspirations et les aspirations se nourrissent mutuellement. Ce moment dans la vie de ces artistes leur offre l'occasion de travailler dans un cadre serein et de se concentrer sur leur travail, balayant les contingences pratiques et quotidiennes. Temps de réflexion, d'expérimentation et finalement de création, c'est aussi l'opportunité de goûter à la vie en commun.
L’exposition « Halle 38 - Années tropiques » montre le travail des artistes installés à la Halle 38 de 2017 à 2019, dans deux lieux emblématiques de la vie artistique dijonnaise : d’une part, Les Bains du Nord, espace d'exposition permanent du Fonds régional d'art contemporain de Bourgogne, et de l’autre, le musée des Beaux-arts de Dijon, récemment rénové.
Pensée comme une exposition en deux lieux, « Halle 38 - Années tropiques » propose de découvrir le travail de ces artistes. A l’instar du phénomène de la périodicité des quatre saisons que les astronomes nomment « année tropique », leurs productions et l’évolution de leur travail ont rythmé la vie de la Halle 38 et de Dijon.
Présentation des artistes exposés
aux Bains du Nord
et au musée des Beaux-arts de Dijon
Atsing (Heqing Xue)
Né en 1958 à Shanghai, Atsing vit et travaille à Dijon.
Atsing pratique un art du portrait tout à la fois contemporain et intemporel. Saisis sur le vif, ses sujets semblent absents, distants, absorbés par une activité ou une pensée qui les soustraient au regard du spectateur. Si le peintre réussit à capturer un instant précis sur la toile, ce moment semble tout aussi bien suspendu pour l’éternité. A l'instar du voyageur qui attend son métro ou bien de l'homme assis sur sa chaise, les personnes représentées dérobent leur regard au nôtre ou demeurent des visages anonymes parmi d'autres. La palette sourde et subtile où prédominent les tons gris confère aux œuvres une qualité mélancolique, où la représentation sans fard du spleen de la vie quotidienne et de ses actions, atteint une forme de sublime sous les traits délicats de pinceau de l’artiste.
Diane Audema
Née en 1983, Diane Audema vit et travaille à Dijon.
Chacune de ses sculptures, installations ou photographies, résulte d'une recherche empirique se jouant du temps au hasard des rencontres. La dérive comme processus de recherche amène son travail à naviguer entre restitution documentaire et reconstitution d'un environnement, d'un lieu, d'un paysage. L'esthétique du débris est centrale dans sa pratique comme une extension formelle de (dé)construction. S'inspirant des techniques de construction alternative, elle réalise des sculptures, des objets, à partir de ce dont elle dispose dans une apparente économie de moyen. Elle dialogue avec le bâti, en prélevant des fragments d'histoires et de lieux pour en révéler un état d’intemporalité, et créer des espaces fictionnels. Aussi bien dans ses sculptures que dans ses photographies, le simple tube fluorescent, les éléments d'architectures ou les minéraux rappellent cette ambiguïté entre poésie et brutalisme. Ses photographies prises sur le vif, évocatrices de souvenirs, de situations ou d'états, proposent un arrêt sur image, un arrêt dans le temps.
Diane Blondeau
Née en 1987, Diane Blondeau vit et travaille à Dijon.
Artiste plasticienne sonore, sa pratique est celle du field recording et de l’installation. Son travail phonographique se concentre autour de l’oralité et d'environnements sonores. Elle crée des récits où les images et les paysages sont produits par notre mémoire acoustique. Les membranes de ses microphones enregistrent des dérives, des mots, des histoires, des légendes, des résonances, des hésitations, des interrogations, des traductions, des chants, des suspensions, des environnements et des silences …. Dans ses installations, elle cherche à redéfinir des modes de perceptions par tous les facteurs liés à l’écoute. Elle travaille à partir de sons du réel ou générés qui sont alors filtrés et sculptés dans l’espace d’exposition. Elle tente ainsi de révéler le caractère acoustique de chaque espace. Entre visible et invisible, audible et inaudible Diane Blondeau crée des leurres, amplifie ce qui nous entoure ou au contraire, l'occulte totalement.
Hugo Capron
Né en 1989, Hugo Capron vit et travaille à Dijon
Ses dernières peintures témoignent de son désir constant de réinvention et de l’évolution récente de ses recherches. Elles s’écartent en effet de ses travaux précédents pour développer une nouvelle grammaire formelle. Après son départ de la Halle 38, Hugo Capron a passé plusieurs mois à la Villa Kujoyama à Kyoto, ce temps de résidence l’a conduit vers un travail sur le motif évocateur d’un tout nouveau japonisme. Ses peintures sur de grands formats, comme sur de plus petits, présentent une surface et une composition saturées par les formes et les couleurs, loin des aplats monochromes et des jeux sur le vide et le plein de ses œuvres antérieures. Ce nouveau lexique permet à l'artiste des variations presque infinies de possibilités sur toile et également sur papier.
Julien Chateau
Né en 1976, Julien Chateau vit à Talant et travaille à Dijon
La pratique protéiforme de Julien Chateau se situe à l’interface entre dessin, sculpture, photographie et vidéo. Traversant la diversité des mediums, ses œuvres sont sous-tendues par un principe unique, « l'acte générateur » qui vise à « donner vie » à des objets ou à des images. Son travail photographique dévoile des paysages énigmatiques et oniriques dont les contrastes marqués, les couleurs saturées ou fluorescentes et les éléments représentés produisent un écart vis-àvis du réel et invitent le spectateur à entreprendre un voyage mental, où il peut librement transposer dans cet espace ses propres mondes intérieurs. On retrouve la qualité poétique des œuvres dans des titres, tels que Paysage cristalloïde mourant, qui évoque tout autant la mélancolie de la scène finale, que les opérations chimiques mises en œuvre par l’artiste pour faire naître ces formes hybrides, à la fois organiques, minérales et artificielles.
Ramya Chuon
Né en 1975, Ramya Chuon vit et travaille à Dijon.
La peinture et la sculpture sont les deux principaux médiums au travers desquels s’exprime Ramya Chuon, mais la sculpture est la forme préférée de ses recherches plastiques. Elle est le moyen d'une quête des origines. Notre environnement est en perpétuelle mutation. Notre vie n'est que le témoignage d'un acte créatif qui se développe lentement, secrètement, avant de se manifester au grand jour. Sa sculpture sur le thème de la morphogénèse, met à jour la complexité de notre être, composé de multiples strates et facettes : les différents matériaux, changeants, les structures et rythmes combinatoires, modulables, évolutifs, empêchent toute vision globale et donc réductrice de l'œuvre. Ce qui se voit cache aussi ce qui était, ce qui est, ce qui sera peut-être. Sa production est en état de métamorphose constante, à l'instar de tout ce qui nous entoure. Au centre de l’œuvre, un cœur dissimulé. De nombreux dessins préparatoires étayent le travail de l'artiste et complètent sa démarche.
Cécile Maulini
Née en 1977, Cécile Maulini vit et travaille à Dijon.
Cécile Maulini est une artiste aux multiples facettes. Grande collectionneuse d'objets et d'images, ses œuvres conjuguent plusieurs univers où se mêlent et fusionnent des motifs familiers. Elle ravive des images de différentes époques et des objets aux différentes vies, abandonnés faute d'être toujours usités. Ils renaissent dans l'atelier de l'artiste ; certains sont réactivés quand d'autres attendent leur tour. De ces motifs superposés dans un espace aux différentes temporalités va naître une esthétique emprunte de féminisme où jaillissent les images latentes de notre imaginaire. Cécile Maulini donne naissance à un univers fantastique, familier, mais énigmatique où la solitude se mêle à la douceur. Les œuvres de l'artiste, collages, peintures ou sculptures, activent la mémoire et invitent à la réflexion.
Hugo Pernet
Né en 1983, Hugo Pernet vit et travaille à Dijon.
Depuis quelques années, Hugo Pernet a délaissé la peinture géométrique conceptuelle pour se rapprocher d'une pratique plus figurative. Les œuvres qui en résultent frappent le spectateur par leur apparente simplicité et leur frontalité décomplexée. Le vocabulaire formel qui émerge des séries de peintures semble se délester de tout superflu, pour se concentrer uniquement sur le dialogue entre ligne et couleur. Rien ne vient alors entraver la lisibilité de l’œuvre, ni son immédiateté. En découle un pouvoir d'évocation quasiment synesthésique : à la vue d'une cerise ou d'une pêche, on peut presque sentir son odeur et son goût sur ses lèvres.
Nicolas Rouah
Né en 1974, Nicolas Rouah vit et travaille à Rennes.
Les tableaux de Nicolas Rouah projettent le spectateur dans un espace sidéral hybride, à mi chemin entre la science et le fantasme. Car si les constellations et poussières d'étoiles ainsi représentées évoquent inéluctablement les images scientifiques prises de l'espace, elles proviennent en réalité de l'imaginaire de l'artiste et de sa volonté de stimuler le regard et de le faire voyager. Traversant la toile telle la foudre, le néon fluorescent vient briser l'harmonie un peu trop lisse de la composition et la rattache au codes du numérique et aux images ultra-colorées de la pop culture contemporaine dont le graphisme percutant et la palette tranchante jouent avec l'idée de bling-bling et de mauvais goût. Se délestant de l'éternel débat entre peinture abstraite et peinture figurative, Nicolas Rouah offre à la place au spectateur : « un espace ultime, un ailleurs absolu à l'échappatoire impossible. »
Commissariat Musée des Beaux-arts : Jessica Watson, responsable des collections XXe et XXIe au musée des Beaux-arts de Dijon.
Commissariat Bains du Nord - FRAC Bourgogne : Astrid Handa-Gagnard, directrice du FRAC Bourgogne
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE DIJON
Palais des ducs et des États de Bourgogne
Place de la Sainte-Chapelle, 21000 Dijon
BAINS DU NORD - FRAC BOURGOGNE
16 rue Quentin, 21000 Dijon