Martine Barrat
Soul of the City
La Galerie Rouge, Paris
24 mai – 7 septembre 2024
These are the breakers, Block Party, Harlem, 1984
(“Photographie de l’année”, Life Magazine, 1984)
© Tous droits réservés à Martine Barrat /
Courtesy La Galerie Rouge
La Galerie Rouge présente une exposition personnelle de la photographe et vidéaste Martine Barrat. “Soul of the city” a pour thème un des sujets principaux de son œuvre : New York et ses habitants. Arrivée dans cette ville en 1968, Martine Barrat va rapidement filmer puis photographier des personnes qu’elle croise au sein des quartiers du Bronx et d’Harlem. Son regard, loin d’être uniquement documentaire, est porté par un engagement total vis à vis des personnes qu’elle photographie et dont elle partage bien souvent le quotidien - l’aspect participatif et collectif étant une dimension fondamentale de son œuvre. Chaque scène, personne ou geste enregistré sur la pellicule est une célébration de la vie et des relations humaines. La rue, ses règles et ses modes de vie, devient sous le regard de Martine Barrat un monde à part entière, joyeux et grave en même temps, fait de luttes et de bonheurs, que l’on a envie d’explorer. Artiste aux multiples vies, Martine Barrat a toujours revendiqué une grande indépendance dans sa vie comme dans son œuvre. L’exposition s’articule autour de différentes séries et points de vue sur New York.
Martine Barrat - South Bronx
Une sélection de ses premières photographies du South Bronx des années 1970 est d’abord présentée. Au début des années 1970, Martine Barrat commence en effet à filmer de manière collaborative et participative les membres des gangs du Bronx, quartier complètement abandonné par la municipalité de New York. En 1976, alors que sa caméra lui est dérobée chez elle par un voisin, le chef du gang des Roman Kings, Pearl, lui offre son premier appareil photographique. Elle commence à photographier de manière rapprochée, presque cinématographique, les corps et les gestes des habitants du quartier. Plutôt que de photographier la pauvreté et la violence qui existent dans le South Bronx, Martine Barrat met en avant la beauté de ses habitants, l’amour qui unit les couples, la joie des enfants qui jouent et trouvent de la fraîcheur les jours de canicule dans des rues souvent délabrées.
La communion, South Bronx, 1981
© Tous droits réservés à Martine Barrat /
Courtesy La Galerie Rouge
Martine Barrat - Harlem in my Heart
Les scènes de rues et de vies d’Harlem prolongent l’exposition. A partir des années 1980, fascinée par le quartier afro-américain de Harlem, Martine Barrat y photographie les joueurs de dominos, les musiciens des clubs de Blues et de Jazz, les breakers des blocks party (“fêtes de quartier”) au début de la révolution culturelle et musicale que représentera le hip-hop.
La seconde salle de la galerie présente un focus sur les femmes de Harlem, proches et amies de Martine Barrat, avec notamment Love, et Mabel, deux figures majeures de son oeuvre et de sa vie dont elle réalise des portraits puissants, lumineux et facétieux.
Love at the Harlem Moon, we were on
the way to go dancing, Harlem, 1994
© Tous droits réservés à Martine Barrat /
Courtesy La Galerie Rouge
A propos de Love, Martine Barrat écrit :
“Love était une amie très chère que j’ai photographiée pendant de nombreuses années. Elle était aimée et admirée par tant de gens à Harlem. Quand elle marchait dans la rue, elle arrêtait les voitures parce qu’elle était si belle. Elle est également l’une des deux femmes admises au Rhythm Club, un endroit où les musiciens se rencontrent jour et nuit pour jouer aux cartes sur la 143ème rue. Tous les musiciens étaient si heureux quand elle venait.”
Martine Barrat - Do or Die
Waiting to spar, Uptown Gym, Harlem, 1981
© Tous droits réservés à Martine Barrat /
Courtesy La Galerie Rouge
La dernière partie de cette exposition est dédiée à sa série Do or Die consacrée aux clubs qui forment les jeunes boxeurs à Harlem, Bed-Stuy et dans le Bronx. Cette série, remarquée à l’époque par le réalisateur Martin Scorcese et le photographe Gordon Parks, propulse Martine Barrat sur la scène internationale. Loin de représenter un monde de masculinité toxique, Martine Barrat photographie la boxe comme un rite fraternel où tendresse et adversité se rencontrent.
LA GALERIE ROUGE
3 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris