08/02/09

BRAFA 2009 - Bilan de la Foire des antiquaires de Belgique

Brussels Antiques & Fine Arts Fair 2009

Affiche de la BRAFA 2009

Les organisateurs de la BRAFA 2009 qui s’est tenue du 23 janvier au 1er février, viennent d’en publier le bilan global.

Un sentiment de soulagement teinté d’optimisme prévalait à la clôture de la 54ème édition de la Foire des Antiquaires de Belgique – rebaptisée Brussels Antiques & Fine Arts Fair (BRAFA). Au terme de 10 jours d’exposition ayant permis d’accueillir quelque 36.000 visiteurs – chiffre en légère diminution par rapport à l’édition de 2008 –, le volume des ventes a été globalement assez soutenu, bien que les transactions les plus importantes aient souffert du climat économique actuel. Les marchands ont aussi constaté l’émergence d’un nouveau public plus jeune, informé, connaisseur, prêt à acquérir des oeuvres de bonne qualité.

Lors de l’inauguration officielle de la Foire les exposants étaient dans l’expectative quant au comportement de leurs clients en raison de l’actuelle crise financière. Dès le premier soir, ce sentiment s’est quelque peu dissipé avec les premières transactions réalisées. Ainsi chez Ooidonk Fine Arts (Deinze) qui a cédé à l’ouverture deux tableaux importants, l’un de Permeke, l’autre de Saverys ; chez Kollenburg Antiquairs (Oirschot - Pays-Bas) où une dizaine de meubles de style hollandais du XVIIIème siècle est passée aux mains d’un collectionneur privé mexicain, ou encore chez Jan Roelofs (Amsterdam) qui a vendu un rare coffre allemand du XVIème siècle.

Le volume des ventes est demeuré plutôt satisfaisant durant la semaine, bien qu’assez inégal selon les spécialités, voire au sein même de celles-ci.

Ainsi, malgré un intérêt renouvelé de la part de nombreux visiteurs, le secteur des tableaux anciens a enregistré des résultats assez mitigés, avec toutefois quelques tableaux significatifs acquis chez Florence De Voldère (Paris), Pintelon (Aalst), ou Jan Roelofs, dont deux portraits d’un homme et d’une femme par Jan Van Scorel (école hollandaise, XVIème s.).

Les tableaux modernes ont, quant à eux, fait l’objet de belles ventes, notamment chez Oscar De Vos (Sint-Martens-Latem), Francis Carrette (Bruxelles) - qui a vendu une peinture de Ferdinand Schirren -, ou Patrick Lancz (Bruxelles) dont ‘La Curieuse’ de Jean Vanden Eeckhoudt a convaincu un collectionneur suisse. Des œuvres sur papier d’ Emile Claus, Henriette Ronner-Knip et Léon Spilliaert ont été échangées chez Harold t’Kint de Roodenbeke (Bruxelles), tandis qu’un collectionneur américain enlevait une grande huile sur toile de Pierre Dequenne (‘Le peintre et ses modèles’) chez Jean Nélis (Bruxelles). Un grand collectionneur européen préférait un très rare et important collage de Vladimir Baranov-Rossiné (‘Le danseur’, 1911) présenté par David Lévy & Associés (Paris).

Pour leur première participation, Alvaro Roquette & Pedro Aguiar Branco (Lisbonne) ont fait le bonheur d’un collectionneur français avec une rare tasse en jaspe rouge du XVIIème siècle. Les Russes de Ravenscourt Galleries (Moscou) ont trouvé acquéreurs pour quelques photographies et une sculpture d’Arman. Les Hongrois Erdész & Makláry (Budapest) ont cédé des œuvres de divers artistes hongrois et la Galerie Seghers (Ostende), divers dessins de Paul Klee et de James Ensor, dont ‘Marine’ et ‘Peste dessus, peste dessous’. Un splendide billard à bandes de 1830 présenté par Le Couvent des Ursulines (Liège) a rejoint la collection d’un amateur.

Dans le domaine des céramiques et porcelaines, Marc Michot (Bruges) a trouvé amateur dès le premier jour pour un important ensemble de porcelaines chinoises dont quatre rarissimes assiettes en style Wanli Ming avec marque à l’aigrette (60.000 € pièce). De même, plusieurs porcelaines de Delft ont convaincu des acheteurs chez Van Nie Antiquairs (Amsterdam).

Les Manufactures Royales De Wit (Mechelen) ont cédé plusieurs tapisseries, dont ‘La Chasse aux Canards’ (Pays-Bas du Sud, dernier quart du XVIème s.) et un ‘mille fleurs’ datant des années 1500 (pour 150.000 € environ).

Bilan positif également du côté des bijoutiers, Epoque Fine Jewels (Kortrijk) et Leysen (Bruxelles) en tête, mais aussi Serge & Frieda Govaert-Quatacker (La Pipe) qui ont vendu un ensemble d’époque Empire comprenant collier et pendentifs, et Bernard Bouisset qui, pour sa première participation, s’est défait d’une importante paire de boucles d’oreilles ‘Dormeuses’ en diamants (Paris, vers 1900).

Bilan très satisfaisant en archéologie. Un important casque apulo-corinthien en bronze du Vème siècle av. J.-C exposé par Phoenix Ancient Art (Genève / New York) est désormais la propriété d’un collectionneur international (750.000 €). Eric Pouillot a vendu plusieurs pièces importantes, dont une remarquable servante assise en terre cuite grise (Chine, Dynastie des Han Occidentaux, 1ère moitié du II siècle avant J.C.). De nombreux objets dont un ibis en bronze de la 26ème Dynastie (plus de 100.000 €) ont contribué au meilleur résultat enregistré par Cybèle (Paris) depuis leur arrivée au salon bruxellois.

Présentant quelques-unes des pièces les plus remarquables exposées sur la foire, Bernard De Leye et D’Arschot & Cie (Bruxelles) ont porté haut le domaine de l’argenterie, avec quelques belles transactions à la clé. Satisfaction identique chez Eric Müllendorff (Anvers) dont L'Enlèvement d'Europe, rare statue en bronze de Georg Wrba (1899), une ménagère de Puiforcat mais aussi une sculpture de Victor Rousseau représentant la Reine Elisabeth, ont décidé plusieurs acheteurs.

Dans le domaine des arts asiatiques, une tête de Buddha (Thaïlande, XVIème-XVIIème s.) ou encore d’une figure anthropomorphique du Vietnam (Ier-IIIème s.) ont été acquises chez Christophe Hioco (Paris). Un briquet amadou en ivoire (Goa, XVIIème s.) et une ‘Khalka’ ou coiffe féminine ornementale originaire de Mongolie (XVIIIème-XIXème s.) ont changé de propriétaire à la Galerie Lamy et chez Georgia Chrischilles.

L’art africain a toujours la cote à Bruxelles comme peuvent en témoigner Pierre Dartevelle et Patric Didier Claeys, dont les principaux lots phares ont été vendus sur catalogue avant le début de la foire. Mais les acquéreurs se sont aussi pressés d’emporter une grande statue Djenné en terre cuite (Mali) chez le premier, ou un petit ivoire Pende du XIXème s. chez le second.

Le XXème siècle n’est pas demeuré en reste, à la Galerie Le Minotaure (Paris) ou chez Vincent Colet (Bruxelles) notamment, qui présentait un stand dédié au mobilier moderniste belge, et dont un long banc de Christophe Gevers (1928-2007) a convaincu un collectionneur. Diverses pièces modernistes italiennes dont une paire de lustres plafonniers de Cattelani et Smith ont été acquises chez Gavage-Longrée. Beau succès pour Marc Heiremans, spécialiste en verre de Murano, qui a notamment cédé une très rare lampe sur pied ‘Ustorio’ de Venini (1984), et pour la Galerie de Pierre Bergé, qui a vendu une paire de fauteuils Oca de Sergio Rodrigues de 1954 en bois de palissandre (16.000 € la paire). Satisfaction également chez Zlotowski (Paris) où deux bronzes de Zadkine, ‘Femme à l’Eventail’ et ‘Torse de femme’, sont passés en mains belges. Un acquéreur n’a pas résisté en découvrant à la Galerie Martel-Greiner (Paris) un ‘Instantané arrêté’ d’ Emile Gilioli originaire de la Fondation Veranneman.

L’offre contemporaine s’est également très bien comportée, qu’il s’agisse des galeries Pascal Lansberg (Paris), Patrice Trigano (Paris) - dont les ‘misses’ en résine de Mel Ramos en ont séduit plus d’un -, Maruani & Noirhomme de Knokke (plusieurs grandes photos de David LaChapelle) ou encore Jos Jamar (Anvers), où un triptyque de Pierre Alechinsky a enrichi une collection belge (300.000 €). Antoine Helwaser (Paris) a vendu plusieurs exemplaires d’encres sérigraphiques avec poussières de diamant de Russel Young, dont des portraits de Barack Obama et des tirages argentiques de Gérard Rancinan. La Galerie Flore (Paris) a trouvé acquéreur pour cinq des sept exemplaires exposés des créations contemporaines de Nicolas Todd et Damien Fitch, dans des gammes de prix allant de 8.000 à 12.000 €.

Enfin, les Anglais Finch & Co ont connu un grand succès avec de nombreux objets de curiosités mais aussi avec une série complète de 45 aquarelles représentant les uniformes de la ‘1ère Coalition’ (fin XVIIIème), acquise par un collectionneur belge.

Ainsi, l’impact de la crise financière aura été plus modéré que redouté par beaucoup, bien que l’hésitation soit encore palpable au moment de l’acte d’achat. La plupart des marchands soulignent enfin l’apparition d’un public nouveau et très intéressé, pour qui les oeuvres d’art semblent à nouveau constituer une valeur refuge et un investissement stable. Le marché se cherche toutefois, comme en témoignent les résultats très contrastés enregistrés au sein même des diverses spécialités représentées à la foire.

La 55ème édition de la Brussels Antiques & Fine Arts Fair (BRAFA) se déroulera du 22 au 31 janvier 2010, à nouveau sur le site de Tour & Taxis (Av. du Port 86C / 1000 Bruxelles).

Organisation : Foire des Antiquaires de Belgique asbl, Bruxelles
Message d’annonce de la BRAFA 2009