01/04/10

Exposition Charley Toorop à l'Institut Neerlandais

 

Charley Toorop privée

Dessins et lettres

Institut Néerlandais

Jusqu’au 11 avril 2010

 

Dessin au crayon de Charley Toorop, Autoportrait, 1929

Charley Toorop, Autoportrait, 1929
Crayon. 320 x 259 mm
© Ad Petersen, Amsterdam
Courtesy of Ad Ptersen ⁄ Institut Néerlandais

 

A l’occasion de l’exposition Charley Toorop (1891-1955) au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, la Fondation Custodia (qui gère la Collection Frits Lugt à l’Institut Néerlandais) a réuni un ensemble de documents sur papier concernant cette artiste néerlandaise engagée dans une création d’avant-garde.

 

Jan Toorop, Charley lisant devant la fenêtre, 1892

Jan Toorop, Charley lisant devant la fenêtre, 1892
Eau-forte. 120 x 137 mm
© Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Courtesy of Fondation Custodia ⁄ Institut Néerlandais

 

L’exposition présente, sous forme de lettres, de photos et de portraits dessinés, quelques unes des figures-clé qui accompagnèrent sa vie. D’abord son père, Jan Toorop (1858-1928), peintre symboliste internationalement reconnu, qui l’encouragea dès ses débuts et avec qui elle a entretenu une correspondance continue. Un deuxième volet aborde son rôle de mère-artiste, mentor de son fils Edgar (Eddy) Fernhout (1912-1974). Peintre réaliste à son tour, il subit les diktats d’une mère « écrasante », avant de se libérer – tardivement – par l’abstraction. Après un mariage de courte durée (1912-1917) avec le philosophe Henk Fernhout, père de ses trois enfants, Charley eut plusieurs amants, parmi lesquels l’anarchiste Arthur Lehning (1899-2000), fondateur de la revue internationale i10. Tous deux, - amis avec les avant-gardistes de l’époque comme Piet Mondrian ou Moholy Nagy –, ont entretenu, entre 1928 et 1931, une correspondance passionnante où elle raconte toutes ses difficultés à concilier sa vocation créatrice – qu’elle entend privilégier – avec toute autre forme d’engagement personnel. Toute sa vie durant Charley Toorop fut accompagnée par plusieurs collectionneurs et admirateurs de son oeuvre. Ainsi du couple Radermacher Schorer et d’Edouard Mees parmi d’autres. Un choix de lettres, photographies et dessins témoigne de ces relations fructueuses.

 

Charley Toorop, Autoportrait, 1943

Charley Toorop, Autoportrait, 1943
Pierre noire. 480 x 400 mm
© Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Courtesy of Fondation Custodia ⁄ Institut Néerlandais

 

A partir de 1932 Charley habita, plus ou moins régulièrement, sa maison-atelier de « Vlerken » à Bergen a/Zee au nord d’Amsterdam. Réquisitionnée par les troupes d’occupation, elle dut quitter sa demeure pendant la Deuxième Guerre mondiale. En cette époque « nomade » elle écrivit surtout à Jan van Gelder, historien de l’art et directeur par intérim du Bureau de documentation de l’histoire de l’art (RKD) à La Haye, et à Bram Hammacher, son futur biographe. La guerre passée, malgré une mauvaise santé, elle continue de travailler avec une discipline de fer, jusqu’à sa mort en 1955.

Charley Toorop écrivait quotidiennement et abondamment, souvent plusieurs lettres, à ses enfants, à ses collègues-artistes, ses commanditaires, ses amants, ses amis. Dans ces lettres, d’une écriture difficilement lisible, elle parle de tout ce qui l’occupe, des choses quotidiennes les plus terre à terre, de son travail, mais aussi de ses émotions, souvent violentes. Elle ne ménageait personne et écrivait comme elle parlait, sans retenue ni même dissimulation. Ainsi ses lettres constituent-elles un long « monologue intérieur ».

 

Lettre de Piet Mondrian et Charley Toorop à Arthur Lehning, mars 1931

Lettre de Piet Mondrian et Charley Toorop
à Arthur Lehning, mars 1931

© Archives Arthur Lehning ⁄ Fondation Ithaque
Courtesy Fondation Ithaque ⁄ Institut Néerlandais

 

L’exposition présente un part de son oeuvre dessiné, plutôt restreint, notamment des (auto)portraits. Comme pour ses tableaux qui firent sa réputation (bonne ou mauvaise) elle utilise de grands formats où les personnages, souvent vigoureusement dessinés, fixent le spectateur. Ses dessins montrent avant tout que sa quête d’authenticité fut fondamentalement personnelle.

Commissaire de l’exposition : Mària van Berge-Gerbaud, directeur de la Fondation Custodia

L’exposition est accompagnée d’un catalogue, par Marja Bosma, spécialiste de Charley Toorop, conservatrice d’art moderne au Centraal Museum d’Utrecht ; 100 pp environ, 50 ill. en couleur & noir/blanc. Prix : 20 euros

Mécénat : Fondation Custodia

 

Charley Toorop privée
Dessins et lettres

18 février - 11 avril 2010

Institut Néerlandais, Hôtel Turgot
121, rue de Lille
75007 Paris

Tous les jours, sauf le lundi, de 13 à 19 heures
Métro: Assemblée Nationale ⁄ Bus: nos 63, 83, 84, 94, 72