01/04/10

Expo Destroy Design mudac Lausanne

 

DESTROY DESIGN

Art contemporain et/ou design

Collection du FRAC Nord–Pas de Calais

Exposition au mudac, Lausanne

Musée de Design et d'arts appliqués contemporains

Jusqu'au 24 mai 2010

 

Une sélection significative de la collection du FRAC Nord–Pas de Calais (Fonds régional d’art contemporain, Dunkerque, France) sera montrée pour la première fois au mudac, avec pour thématique principale le traitement de l’objet: comment artistes et designers considèrent-ils l’objet, comment l’intègrent-ils dans leurs projets ? Quel est leur rapport à l’objet du quotidien ? Le regard des artistes se distingue-t-il de celui des designers ? Ce fascinant plongeon dans les réserves d’un des premiers Fonds régionaux d’art contemporain à avoir acquis du design sera l’occasion pour le visiteur de découvrir des travaux d’artistes de renommée internationale mis en parallèle avec les designers les plus en vue du moment. Destroy Design présente les oeuvres de 31 artistes - dont les Suisses John Armleder, Sylvie Fleury et les frères Gilles et Vincent Turin - qui seront réparties sur les deux étages d’exposition temporaire du musée. Il s’agit de la première étape de l’itinérance européenne de cette exposition, qui partira ensuite au Danemark.

 

Ralph Ball and Maxine Naylor, 24 Star, 2004

  RALPH BALL & MAXINE NAYLOR, 24 Star, 2004
Collection FRAC Nord-Pas de Calais, Dunkerque, FR
© Design Ralph Ball and Maxine Naylor / Photo David Spero

 

En exposant simultanément des travaux d’art contemporain et de design, la directrice du FRAC Nord – Pas de Calais, Hilde Teerlinck, propose une passionnante lecture de ces oeuvres, toutes extraites de ses collections. Leur point commun est l’objet : détourné, revu, parfois malmené, presque toujours issu du quotidien, il devient installation, manifeste, photographie ou sculpture. On sent dans ces oeuvres l’influence, parfois le poids, d’artistes du siècle dernier, notamment de Marcel Duchamp, considéré comme le premier à avoir remis en question l’importance, le sens et la valeur d’une oeuvre d’art.

Comme le souligne le titre de l’exposition, beaucoup de mythes sont cassés, « destroyed », dans les projets artistiques actuels. Sous forme de parodie, de pastiche ou simplement d’hommage, les artistes se réfèrent à des oeuvres du passé : c’est le cas de Sylvie Fleury, qui détourne une installation de Claes Oldenburg, Bedroom Ensemble. Ou encore de Barbara Visser, qui a choisi 13 icônes du design - chaises, fauteuils ou canapés - et qui les photographie après les avoir fortement malmenés : lacérés, éventrés, déchirés, brûlés ou cassés, ces sièges si reconnaissables prennent un tout autre aspect après le traitement qu’elle leur fait subir.

Chez certains artistes, l’objet devient manifeste, porteur d’un message, comme dans les 10 chaises de la série Skip Furniture de Martí Guixé, ornées du slogan Stop discriminating cheap furniture. Dans Le suicide d’objets de Philippe Ramette, son fauteuil est anthropomorphisé, il permet à l’auteur d’exprimer son dégoût pour la surproduction et le mercantilisme actuel. Quant à Donald Judd, il décline un objet – une chaise en bois aux formes très géométriques et basiques – pour en faire le sujet même de son installation. Outre la déconstruction des icônes de l’histoire de l’art récente, l’exposition met aussi en évidence notre rapport nouveau à l’objet, détourné ou recyclé, qui devient matière première pour des installations et des sculptures.

Un des intérêts majeurs de cette exposition réside dans la possibilité de comparer la vision des artistes et des designers. A première vue, ils ne semblent pas tout à fait partager la même approche : alors que les artistes vont parfois jusqu’à abolir la fonctionnalité de l’objet (Armleder, Fleury, Slotawa…), les designers ne se permettent pas toujours ce pas décisif. La commode de Tejo Remy reste utilisable, de même que le banc de Charles Kaisin ou le lit gonflable de Santachiara. A partir d’un médium semblable, le rapport à l’objet n’est donc pas le même suivant le parcours du créateur et ce qui sous-tend la production de l’objet.

Présentés dans chaque salle, de courts films permettent de mieux cerner les enjeux de cette exposition et de saisir certains parallèles entre les diverses propositions. Enfin, un livret contenant des textes détaillés sur chacune des pièces de « Destroy Design » est offert aux visiteurs.

 

SUPERFLEX, Copy Right (Colored Version), 2007

SUPERFLEX, Copy Right (Colored Version), 2007
Collection FRAC Nord-Pas de Calais, Dunkerque, FR
© Courtesy Nils Staerck Contemporary Art, Copenhaghe

 

Artistes et designers présentés dans l’exposition : John M. Armleder – Atelier Van Lieshout – Ralph Ball & Maxine Naylor – Bless – Maurizio Cattelan – Sam Durant – Didier Fiuza Faustino – Sylvie Fleury – Front Design – Piero Gatti/Cesare Paolini/Franco Teodoro – General Idea – Piero Gilardi – Martí Guixé – François Hers – Jim Isermann – Donald Judd – Charles Kaisin – Scott King - Antonia Low – Gaetano Pesce – Radi Designers/Gilles et Vincent Turin – Philippe Ramette – Tejo Remy – Denis Santachiara – Markus Sixay – Florian Slotawa – Superflex – Maarten Van Severen – Barbara Visser – Christopher Wool – Andrea Zittel

Le FRAC Nord–Pas de Calais

Créé en 1982, dans le cadre de la politique de décentralisation et à l’initiative du ministère de la culture (Drac), en étroite collaboration avec le Conseil régional, le FRAC Nord–Pas de Calais a pour mission la constitution d’une collection d’oeuvres contemporaines. Il s’occupe de sa conservation et sa diffusion (par le développement de nombreuses collaborations autour de projets phares en région, en France et à l’étranger), de la sensibilisation d’un public le plus large possible à la création contemporaine et du soutien à la création par la production d’oeuvres.

La collection du FRAC

Créée en 1983, la collection du FRAC Nord-Pas de Calais recense à ce jour près de 1400 oeuvres d’art et de design émanant de différents médiums (photographie, vidéo, installation) et réunies autour d’un important noyau initial constitué d’oeuvres historiques d’Arte povera, d’Art minimal, d’Art conceptuel, du Nouveau réalisme, des Mythologies individuelles ou narratives, du Pop Art ou de Fluxus.

A partir de 1998, l’accent a été mis sur l’interaction entre art et design (le motif, le mobilier d’artiste ou de designer, le wall-drawing) et sur le rapprochement de l’art avec le réel, à travers essentiellement l’esthétique relationnelle. Aujourd’hui, le FRAC poursuit ses acquisitions avec acuité, en accordant une importance particulière à sa mission de veille de la création émergente, à sa situation transfrontalière, ainsi qu’à la production d’oeuvres contemporaines.

 

Piero Gatti and Cesare Paolini and Franco Teodoro Sacco, 1998

Piero Gatti & Cesare Paolini & Franco Teodoro Sacco, 1998
Collection FRAC Nord-Pas de Calais, Dunkerque, FR
© Arch. Franco Teodoro / Photo Stéphane Himpens

 

Concept et réalisation de l’exposition : Hilde Teerlinck, directrice, FRAC Nord–Pas de Calais
Chantal Prod’Hom, directrice, Claire Favre Maxwell et Susanne Hilpert Stuber, conservatrices, mudac, avec l’aide de Cécile Togni

 

DESTROY DESIGN – Art contemporain et/ou design – Collection du FRAC Nord-Pas-de-Calais

24 février au 24 mai 2010

mudac, Musée de design et d'arts appliqués contemporains
Place de la Cathédrale 6
CH - 1005 Lausanne