En même temps que l'exposition qu'elle consacre à Stanley Kubrick, la Cinémathèque française présente une rétrospective intégrale de ses films ainsi qu'une rétrospective autour de Stanley Kubrick. L'exposition ayant été présenté dans le message précédent (lien ci-dessous), voici une présentation de la rétrospective ainsi que la filmographie complète de Stanley Kubrick.
RETROSPECTIVE INTEGRALE STANLEY KUBRICK
CINEMATHEQUE FRANCAISE, Paris
Jusqu'au 18 avril 2011
La Cinémathèque française présente l’intégralité de ses films. Grand démiurge du cinéma, Stanley Kubrick a construit une œuvre qui semble à première vue composée d’éléments hétérogènes : film noir (L’Ultime Razzia), science-fiction (2001 : l’Odyssée de l’espace), anticipation sociale (Orange mécanique), reconstitution historique (Barry Lyndon), épouvante (Shining), film de guerre (Full Metal Jacket). Mais tous ces titres, quel que soit leur genre d’appartenance, constituent une réflexion visionnaire, profonde et désabusée, sur l’Homme, ses rapports avec la science et la technique, son évolution et son identité même.
STANLEY KUBRICK, BARRY LYNDON |
Marisa Berenson dans Barry Lyndon (GB/USA 1973-75).
© Warner Bros. Entertainment Inc.
FILMOGRAPHIE COMPLETE DE STANLEY KUBRICK
Day of the Fight (USA/1950-1951/16’)
Flying Padre (USA/1950-1951/9’)
Fear and Desire (USA/1951-1953/68’) [*]
Mr. Lincoln (TV) (USA/1952/Second Unit Director).
The Seafarers (USA/1953/30’)
Le Baiser du tueur (Killer‘s Kiss) (USA/1955/67’)
L’Ultime Razzia (The Killing) (USA/1955-1956/84’)
Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory) (USA/1957/87’)
Spartacus (USA/1959-1960/184’)
Lolita (UK-USA/1960-1962/152’)
Docteur Folamour (Dr. Strangelove or: How I learned to stop worrying and love the Bomb) (UK-USA/1963-1964/95’)
2001, L’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey) (UK-USA/1968/160’)
Orange mécanique (A Clockwork Orange) (UK-USA/1971/137’)
Barry Lyndon (UK-USA/1975/187’)
Shining (The Shining) (UK-USA/1980/Version longue exploitée aux Etats-Unis 146’/Version internationale 119’)
Full Metal Jacket (UK-USA/1987/116’)
Eyes Wide Shut (UK-USA/1999/159’)
[*] Stanley Kubrick, de son vivant, souhaitait que son premier long métrage, Fear and Desire, ne soit plus diffusé. La Cinémathèque française respecte sa volonté.
STANLEY KUBRICK, Docteur Folamour |
Docteur Folamour
Dr. Strangelove or:
How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
GB/USA 1963-64
© Columbia Pictures Industries Inc.
Rétrospective AUTOUR DE KUBRICK
du 20 avril au 2 mai 2011
Il peut paraître paradoxal, voire totalement illusoire, de penser que le cinéma de Kubrick a engendré une descendance digne de ce nom. Chacun de ses films semble plutôt avoir constitué le moment ultime, indépassable, d’un genre dont il aurait désormais clos l’évolution.
Tout ne s’est-il pas passé comme si chaque titre signé Kubrick avait démontré, par ailleurs, une manière de sortir de sa propre catégorie, d’échapper aux déterminations de sa propre nature ? 2001: A Space Odyssey (2001, L’Odyssée de l’Espace) n’a-t-il pas rendu dérisoire, en 1968, le cinéma de science-fiction ? Full Metal Jacket en 1987, n’a-t-il pas achevé, à l’époque, les multiples tentatives cinématographiques de représentation de la guerre du Vietnam ? Shining n’a-t-il pas fait le tour d’un cinéma de la peur dont Psychose, en 1960, avait posé les fondements ? Que peut être la descendance d’une œuvre dont on soupçonne l’auteur d’avoir eu l’ambition d’en finir avec toute idée de descendance ?
Il ne s’agira donc pas de valider l’existence d’un cinéma « kubrickien », pendant ou après Kubrick, mais plus modestement de supposer que l’œuvre de l’auteur de Shining a pu imprégner subtilement certains films, a finement déterminé l’évolution de certains cinéastes marqués par les images ou la philosophie personnelle du réalisateur, a, plus modestement, dialogué avec d’autres films. De voir aussi comment certains motifs ou certaines obsessions attachées à l’œuvre de Kubrick se sont, après lui, cinématographiquement incarnés ?
La War Room de Docteur Folamour
dessinée par le décorateur du film Ken Adam