Marion Tampon-Lajarriette, L’heure mystérieuse, Dans le cadre du mois de la Photo à Paris à la Galerie Dix9, Paris
16 novembre - 22 décembre 2012
L’Heure Mystérieuse, à travers ses multiples facettes, marque une nouvelle étape dans le travail de l'artiste MARION TAMPON-LAJARRIETTE (née en 1982 à Paris) qui explore l’image et son pouvoir de hantise sur le réel.
Une mystérieuse communauté arpente de grandes salles obscures, aux aguets, à tâtons, à la recherche d’une vision à l’aide de simples lampes de poches. Le lieu, qui n’est autre qu’un musée, est redécouvert dans sa face cachée, comme lieu de hantise, d’invisible et d’inconnu. Alors que ses portes sont fermées et que le réagencement des oeuvres s’organise en secret entre deux expositions, ces quelques arpenteurs nocturnes
s’introduisent au coeur de ce temps de latence et de sommeil, de ces salles vides et noires qui se transforment en labyrinthe mental collectif.
The Mysterious Hour, through its multiple facets, marks a new stage in the work of the artist Marion Tampon-Lajarriette (b. 1982, Paris) who explores the image and its haunting power over reality. A mysterious community walk in large and obscure rooms, groping in search of a vision with some of their flashlights. The place, which is a museum, is rediscovered on its hidden face as a place of fear, the invisible and the unknown. While the museum doors are closed during that secret period of latency between two exhibitions, those night visitors creep inside these empty and dark rooms that turn to resemble a mental collective labyrinth.
MARION TAMPON-LAJARRIETTE
MoCLT, série de 13 images, 2012
Impression jet d’encre couleur contrecollé sur Dibond, 67.5 x 120 cm
Series of 13 images, color inkjet print mounted on Dibond
Courtesy de l'artiste et de la Galerie Dix9, Paris
Pour sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Dix9 à Paris, après Lost Horizon, en 2010, Marion Tampon-Lajarriette présente ses dernières créations vidéo et photographiques issues de nouvelles approches des problématiques qui lui sont chères ; l’image et les relations qu'entretiennent avec elle la mémoire et le rêve. Les images de la série MoCLT (acronyme pour un musée imaginaire lié à l’occulte et à l’art moderne) sont issues d’une visite performative faite au Mamco à Genève en janvier 2012, pendant la nuit, en un moment particulier de la vie du musée - une période secrète de montage/ démontage entre deux expositions. Cette visite particulière dans des espaces obscurs et en chantier était menée par Marion Tampon-Lajarriette, soudain guide spectral pour un petit groupe de visiteurs inhabituels. Trois caméras infrarouges ont filmé en continu ce tour nocturne de 50 minutes où l’artiste évoquait certaines œuvres croisées sur le parcours en fonction de leur aspect hanté ou invisible, de leurs liens forts avec le temps et la mémoire. Les photographies de la série MoCLT sont des images étranges captées dans le flux de ces caméras infrarouges : traces ambigues d’un moment lié à l’obscurité, à la défaillance du visible et à la prégnance des fantômes de l’imaginaire collectif.
MARION TAMPON-LAJARRIETTE
Erehwon (sun), 2012
Vidéo 16/9, couleur, boucle infinie, muet
16/9 video, color, infinite loop, silent
Courtesy de l'artiste et de la Galerie Dix9, Paris
La série de vidéos Erehwon se situe elle aussi d’une autre façon dans le registre du fantastique ; registre où l’étrangeté se glisse au cœur du réel quotidien. Par le jeu de travellings avant infinis, ces boucles vidéo transportent le spectateur vers des décors qui restent pourtant inatteignables. Ce sont là des paysages au fantastique ambigu où un déplacement paradoxal laisse le spectateur sur place en même temps qu’il le projette vers des décors lointains. Ces images impossibles sont composées à moitié de surfaces parcourues, filmées en numérique, et de décors cinématographiques incrustés au dessus de la ligne d’horizon. Issues d’une part du montage de paysages côtiers filmés aujourd’hui, d’autre part de décors de films fantastiques populaires des années 60, ces images offrent une exploration paradoxale de lieux appartenant à la fois à nulle part et à de nombreux imaginaires : à la fois un « no-where » et un « now-here ».
MARION TAMPON-LAJARRIETTE
Antichthones 1, 2012
Vidéo HD, couleur et noir & blanc, boucle, muet
HD video, color, black & white, loop, silent
Courtesy de l'artiste et de la Galerie Dix9, Paris
On retrouve la cohabitation de ces mondes distincts, quotidien et fiction, dans la série de vidéos en boucle Antichthones. Usant de l’ancienne technique cinématographique des années 1930-1960, les personnages sont placés en studio face à un grand écran où est projeté le décor filmé auparavant, le tout étant ensuite refilmé pour créer l’illusion de la continuité d’un même espace. Ce trucage, ici dévoilé, révèle alors, outre une
mise en abîme de la salle noire du cinéma, les mécanismes même d’immersion et de distanciation qui agissent intimement au quotidien dans notre rapport aux images. Les personnages devenus captifs de ces espaces fictionnels bouclés sur eux-mêmes pourraient être nommés comme les habitants de planète ou pôle opposés aux nôtres : les « Antichthones » - habitants de ces mondes antinomiques lointains qui, d’après les théories de l’Antiquité, permettent pourtant l’équilibre indispensable à notre monde.
Galerie Dix9 - Hélène Lacharmoise
19, rue des Filles du Calvaire - 75003 Paris
Heures d'ouverture : du mardi au vendredi de 14h à 19h, samedi de 11h à 19h, et sur RDV
Site internet de la galerie : www.galeriedix9.com