09/11/13

Expo Poliakoff, Musée d'art moderne de la Ville de Paris

Serge Poliakoff, Le rêve des formes
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
Jusqu'au 23 février 2014

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre au peintre abstrait SERGE POLIAKOFF (1900-1969) une importante rétrospective de 70 peintures et de nombreuses œuvres sur papier réalisées entre 1936 et 1969

Depuis 1970, aucune exposition parisienne de grande ampleur n’a été consacrée à cet artiste majeur de l’Ecole de Paris, soutenu par les plus grands historiens de l’abstraction (Charles Estienne, Michel Ragon, Dora Vallier) et qui, par l’intermédiaire de ses marchands (Denise René, Dina Vierny), a su éveiller l’intérêt de nombreux collectionneurs privés. 

Le parcours de l’exposition est conçu comme un cheminement s’organisant en plusieurs séquences autour d’œuvres-clés. Depuis ses années de recherches et la période de l’après-guerre –lorsqu’il appartient à l’avant-garde de la peinture abstraite, expose dans divers salons,attire l’attention de Kandinsky– jusqu’aux dernières peintures d’une modernité épurée (1968-1969). 

Comme tous les artistes de l’abstraction intégrale, Serge Poliakoff explore les relations entre la ligne et la surface, le fond et la forme, la couleur et la lumière. L’apparente unité formelle de ses œuvres dissimule en réalité une multiplicité de solutions picturales que le parcours de l’exposition rend lisibles. Les couleurs concentrées, la vibration de la matière, tout comme l’agencement savant des formes qui s’équilibrent dans une tension énergique contenue, jouent ensemble un rôle capital. C’est cette lecture qui est proposée, montrant la singularité d’une approche particulièrement sensible et l’intense spiritualité d’une œuvre qui n’a d’autre objet que ce « rêve des formes en soi qui est le grand mystère à élucider de ‘l’abstrait’ » (Pierre Guéguen). 

Un accrochage dense de gouaches complète cette présentation, tandis que des projets de tissus, de vitrail et de céramiques mettent en relief les rapports féconds que Serge Poliakoff entretenait avec le décoratif. 

Enfin, l’exposition bénéficie d’un important appareil documentaire (photographies, archivesvisuelles et sonores) permettant d’appréhender la vie du peintre. Les débuts tumultueux d’un jeune émigré russe fuyant la Révolution, l’ambiance artistique d’après guerre ; et enfin, les années de succès, au cours desquelles ses œuvres attirent l’attention des personnalités du monde politique, de la mode et du cinéma (Yves Saint-Laurent, Greta Garbo, Yul Brynner, Anatol Litvak, etc.) mais aussi et surtout de la jeune scène artistique des années 1960 qui voyait en Serge Poliakoff un des peintres les plus radicalement modernes. 

Un catalogue, largement illustré et édité par Paris-Musées, est publié à cette occasion. Prix : 35 euros.

Directeur : Fabrice Hergott
Commissariat : Dominique Gagneux assistée d’Elodie Kuhn
Scénographie : Anne-Clémence Farrell

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris 
11, avenue du Président Wilson, 75116 Paris
www.mam.paris.fr