05/10/16

Arnold Schönberg @ Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Arnold Schönberg
Peindre l'âme
Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

Jusqu'au 29 janvier 2017


Richard Fisch
Arnold Schönberg posant devant ses peintures
Los Angeles, 1948
© Vienne, Centre Arnold Schönberg

Le mahJ présente « Arnold Schönberg — Peindre l’âme », un exposition de près de 300 oeuvres et documents, conçue en étroite collaboration avec le centre Arnold Schönberg à Vienne, qui éclaire un aspect peu connu du grand créateur viennois : son activité de peintre.

Compositeur, théoricien et enseignant, poète, chef de fi le de l’École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme… ARNOLD SCHONBERG (1874-1951) fut l'un des plus grands créateurs du XXe siècle. Cette liste serait incomplète sans ajouter « peintre ». En effet, à partir de décembre 1908 et pendant quelques années, le musicien va pratiquer la peinture en parallèle de la composition. Il réalise une oeuvre hors-norme, dans laquelle les autoportraits et portraits de ses proches voisinent avec ce qu’il intitulait des Regards – sortes de visions hallucinées –, des caricatures, des scènes de nature ou des études de décors pour ses opéras. Commencée à un moment charnière de son oeuvre de compositeur, cette démarche picturale a valeur de journal. Elle permet à l’artiste d’évoquer des états d’âme qui ne trouvent pas une forme musicale et nourrissent une quête personnelle. Dans la réception de la peinture de Schönberg, Vassily Kandinsky tient une place à part. À la suite d’un concert donné en janvier 1911, Kandinsky écrivit à Schönberg à quel point il retrouvait dans sa musique les « aspirations » que lui-même avait pour sa peinture. De cette première lettre naîtra une correspondance nourrie et une amitié forte entre les deux grands créateurs qui fit du Russe le premier promoteur de la peinture du Viennois dans les cercles artistiques européens importants de l’époque.

L’exposition du mahJ est la première manifestation parisienne consacrée à Arnold Schönberg peintre, depuis celle organisée par le musée d’Art moderne de la ville de Paris en 1995. Bénéficiant de prêts exceptionnels, elle met en lumière, par un ensemble important de peintures et de dessins, la qualité singulière de cette production, en la situant dans son contexte artistique viennois, avec des oeuvres de Richard Gerstl, Egon Schiele, Oskar Kokoschka ou Max Oppenheimer. Par un choix de travaux contemporains de Kandinsky, elle rappelle les liens entre les deux créateurs.


Richard Gerstl
Famille Schönberg, 1907
Huile sur toile, 110 x 89 cm
© Vienne, Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig


Max Oppenheimer
Portrait d'Arnold Schönberg, 1909
Huile sur toile, 94,5 x 96,5 cm
© Berlin, Jüdisches Museum - Photo Jens Ziehe

Cette exposition aborde également la relation tourmentée que Schönberg entretint avec sa judéité. Né et élevé dans une famille juive autrichienne, le compositeur se convertit au protestantisme en 1898. Pourtant, la montée de l’antisémitisme en Europe, tout comme la recherche spirituelle qui l’anime, amènent le compositeur dès les années 1920 à se confronter de nouveau à son identité juive. Il revint officiellement au judaïsme à Paris en 1933, avant son exil aux États-Unis. De nombreuses compositions musicales et écrits de Schönberg portent la trace de cette démarche, en premier lieu son opéra inachevé Moses und Aron, ou son oratorio A Survivor from Warsaw [Un survivant de Varsovie]. L’exposition pose un regard nouveau sur le compositeur, en observant sa trajectoire, à la croisée des champs artistiques et des préoccupations politiques, culturelles et religieuses qui ont innervé son oeuvre.

L'exposition est accompagnée d'un important programme de concerts, de rencontres, d’activités pédagogiques et d'un livret jeune public. Son catalogue est édité avec Flammarion.

COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION
Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, Antibes
Fanny Schulmann, conservatrice au musée d’art et d’histoire du Judaïsme

mahJ - Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris
www.mahj.org