Un.e Air.e de famille
Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, Saint-Denis
25 juin - 8 novembre 2021
Un.e Air.e de famille
Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, Saint-Denis
Affiche de l'exposition
Présentée dans le cadre de la Saison Africa2020, l’exposition Un.e Air.e de famille invite à penser avec l’art afro-diasporique depuis le musée d’art et d’histoire Paul Eluard de Saint-Denis. Elle révèle l’engagement anticolonial des surréalistes et autres artistes des collections du musée (Gavarni, Daumier, Jourdain, Effel) dont les oeuvres entrent en dialogue avec les pratiques artistiques contemporaines de treize artistes femmes d’Afrique et de ses diasporas. Accompagnée d’une riche programmation culturelle pluridisciplinaire, elle propose en creux une réflexion sur la contemporanéité des questions (post)coloniales.
Figures 1861, Natural History of Mankind
Epreuve numérique à l’encre pigmentaire (2016/2017)
© Malala Andrialavidrazana / Cnap
Mama whita : À la française, domination,
dessins formant un motif à la façon de la toile de Jouy (2018)
© Les soeurs Chevalme
L’exposition ouvre un dialogue entre les oeuvres des collections historiques du musée, enrichies de nombreux prêts, et les oeuvres d’artistes femmes issues du continent africain, mettant en lumière l’engagement commun des artistes à travers les siècles. L’intérêt des surréalistes pour les objets d’art extra-occidentaux et pour « une primitivité à la fois lointaine et originaire » a eu tendance à figer durablement le regard occidental sur ce que l’on nomme « l’art africain ». Toutefois, ces artistes se sont engagés avec force contre l’exposition coloniale de 1931, à travers des tracts (Ne visitez pas l’exposition coloniale et Premier bilan de l’exposition coloniale) et une contre-exposition, La Vérité sur les colonies. Deux décennies plus tard, c’est à travers le combat en faveur de la libération d’Henri Martin que s’exprime à nouveau l’engagement d’Eluard, aux côtés de Picasso, Léger et Sartre, contre la politique coloniale de la France. Certaines de ces initiatives réunissent des artistes de différents fonds du musée (tels que Paul Eluard et Francis Jourdain) ou trouvent écho parmi des oeuvres d’autres époques (Gavarni, Honoré Daumier ou Jean Effel).
Lieu de transit Tanger, De la série Le Détroit
Tirage Color-Print dans un caisson lumineux (2003)
© Yto Barrada / Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis
Photo : François Poivret
Ati Okuku dé imonlé (photographies)
Production du Fresnoy, Studio national des arts contemporains (2019)
© Eliane Aisso
De nombreuses femmes artistes se sont réunies autour de ce projet afin de donner à entendre leurs voix, grâce à un large éventail de disciplines artistiques - peinture, dessin, vidéo, installation, photographie, son… :
Laeïla Adjovi (Bénin)
Eliane AÏsso (Bénin)
Malala Andrialavidrazana (Madagascar / France)
Yto Barrada (Maroc / France / USA)
les soeurs Chevalme (France)
Nadia Kaabi-Linke (Tunisie / Allemagne)
Katia Kameli (Algérie / France)
Kapwani Kiwanga (Canada / France / Tanzanie)
Tuli Mekondjo (Namibie / Angola)
Otobong Nkanga (Nigeria / Belgique)
Owanto (Gabon)
Thania Petersen (Afrique du Sud)
Euridice Zaituna Kala (Mozambique)
Faisant dialoguer oeuvres historiques et contemporaines, l’exposition explore les thèmes du rapport à l’autre, de la mémoire, des cartographies, des migrations ou encore des spiritualités et de l’engagement (post)colonial.
C’est à l’aune d’une identité hybride, formée de différents apports, que ces oeuvres proposent une lecture différente de la modernité, dépassant la question des origines dans laquelle elles sont bien souvent enfermées.
À l’occasion de la Saison Africa2020, le musée fait partie des Quartiers Généraux (QG) et l’exposition sera mise en lumière par l’Institut français au titre des « focus femmes ».
Un catalogue d’exposition est publié sous la direction d’Anne Yanover aux éditions Illustria. Il comprend un édito de N’Goné Fall, commissaire générale de la Saison Africa2020, des textes des deux co-commissaires de l’exposition, Farah Clémentine Dramani-Issifou et Anne Yanover, des conseillers scientifiques Patrice Allain et Laurence Perrigault et des entretiens avec les artistes contemporaines invitées. Conception graphique : les soeurs Chevalme. 100 pages, 27 x 22 cm, 12 euros
Commissariat : Anne Yanover et Farah Clémentine Dramani-Issifou, avec la participation des soeurs Chevalme
Conseil scientifique : Patrice Allain et Laurence Perrigault
MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE PAUL ELUARD
22 bis rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis