06/06/21

Paul Signac @ Musée Jacquemart-André, Paris - Signac, Les harmonies colorées

Signac, Les harmonies colorées 
Musée Jacquemart-André, Paris 
Jusqu'au 19 juillet 2021 

Paul Signac
PAUL SIGNAC (1863 – 1935)
Coucher de soleil (éventail), Vers 1905
Aquarelle, encre de Chine et mine de plomb sur papier 
14,3 x 10,8 cm
Collection particulière

Maximilien Luce, Portrait de Paul Signac
MAXIMILIEN LUCE (1858 – 1941)
Portrait de Paul Signac, vers 1925
Mine de plomb sur papier, 20,8 x 15,7 cm
Collection particulière

Paul Signac
PAUL SIGNAC (1863 – 1935)
Les Andelys. Soleil couchant, 1886
Huile sur toile, 32,8 x 46,1 cm
Collection particulière

Paul Signac
PAUL SIGNAC (1863 – 1935)
Concarneau (étude), 1891 
Huile sur bois, 15 x 25 cm
Collection particulière

Le musée Jacquemart-André met à l’honneur l’œuvre de Paul Signac (1863 – 1935), maître du paysage et principal théoricien du néo-impressionnisme, à travers près de soixante-dix œuvres issues du plus bel ensemble d’œuvres néo-impressionnistes en mains privées. Aux côtés de 25 de ses toiles telles que Avant du Tub (1888), Saint-Briac. Les Balises (1890), Saint-Tropez. Après l’orage (1895), Avignon. Matin (1909) ou Juan-les-Pins, Soir (1914) et d’une vingtaine d’aquarelles, l’exposition présente plus de vingt œuvres de Georges Seurat, Camille Pissarro, Maximilen Luce, Théo Van Rysselberghe, Henri-Edmond Cross, Louis Hayet, Achille Laugé, Georges Lacombe et Georges Lemmen.

L’ensemble de l’exposition suit un parcours chronologique, depuis les premiers tableaux impressionnistes peints par Signac sous l’influence de Claude Monet jusqu’aux œuvres vivement colorées réalisées par l’artiste au XXe siècle, en passant par sa rencontre avec Georges Seurat en 1884. L’exposition, qui retrace la vie de Signac et son travail de libération de la couleur, évoque également l’histoire du néo-impressionnisme.

En introduction, une salle est consacrée à la présentation du mouvement néo-impressionniste. La rencontre de Georges Seurat y est évoquée par deux rares dessins au crayon Comté et l’entrée en scène des principaux acteurs du mouvement - Camille Pissarro, Henri-Edmond Cross, Maximilien Luce et Théo Van Rysselberghe - est illustrée par des portraits. (Portraits de Georges Seurat (1890), Camille Pissarro (1895) et Henri-Edmond Cross (1898) par Maximilien Luce ; Portrait de Maximilien Luce (1890) par Signac ; Autoportrait (1916) de Théo Van Rysselberghe). Saint-Briac. Le Béchet (1885) y rappelle les débuts impressionnistes de Signac et le visiteur voit la technique de l’artiste évoluer avec Fécamp. Soleil (1886), Avant du Tub (1888) et Saint-Briac. Les Balises (1890), ses premiers chefs-d’œuvre néo-impressionnistes. 

Maximilien Luce
MAXIMILIEN LUCE (1858 – 1941) 
L’Aciérie, 1899
Huile sur toile, 92 x 73,3 cm
Collection particulière

Théo Van Rysselberghe
THEO VAN RYSSELBERGHE (1862 – 1926), 
Le Moulin du Kalf à Knokke (Moulin en Flandre), 1894 
Huile sur toile, 80 x 68,5 cm
Collection particulière

Henri-Edmond Cross
HENRI-EDMOND CROSS (1856 – 1910)
La Mer clapotante, Vers 1902-1905
Huile sur toile, 59 x 82 cm
Collection particulière

Ensuite, une importante section est réservée aux premiers tableaux néo-impressionnistes de Signac, puis à la période de Saint-Tropez où il choisit de passer la belle saison chaque année de 1892 à 1913. Les œuvres peintes à Paris et en Bretagne contrastent avec les tableaux aux couleurs fortes inspirés par le Midi. L’exposition illustre ainsi le développement stylistique du peintre qui se libère progressivement des théories de Seurat pour faire évoluer le néo-impressionnisme dans le sens d’une expression picturale toujours plus colorée.

Paul Signac a beaucoup milité pour la diffusion du mouvement et les tableaux de ses compagnons de route sont accrochés au cœur de l’exposition. Les œuvres des plus célèbres d’entre eux- Pissarro, Van Rysselberghe, Cross ou Luce- voisinent avec celles de Louis Hayet, Georges Lemmen, Georges Lacombe et Achille Laugé, artistes qui sont de véritables découvertes pour la plupart des visiteurs. Ceux-ci peuvent ainsi apprécier les aspects variés du néo-impressionnisme, interprétés par des personnalités artistiques très différentes à travers des œuvres comme Au Café (1887-1888) de Louis Hayet, Briqueterie Delafolie à Eragny (1888) de Camille Pissarro, Le Moulin du Kalf à Knokke (1894) de Théo Van Rysselberghe ou La Mer clapotante (vers 1902-1905) de Henri-Edmond Cross.

Camille Pissarro
CAMILLE PISSARRO (1830 – 1903)
La Briqueterie Delafolie à Éragny, 1888
Huile sur toile, 55 x 72 cm
Collection particulière

Achille Laugé
ACHILLE LAUGÉ (1861 – 1944) 
L’Arbre en fleur, 1893 
Huile sur toile, 59,4 x 49,2 cm 
Collection particulière

Dans les trois dernières salles de l’exposition, le musée présente l’œuvre de Signac au XXe siècle. Un bel ensemble de tableaux souligne l’évolution stylistique de l’artiste qui se fonde sur le contraste des couleurs pour orchestrer de plus en plus librement ses compositions chromatiques. Peintre novateur, Signac ouvre alors la voie à de nouvelles générations d’artistes, fauves, futuristes ou abstraits. À cette époque, il peint de nombreuses aquarelles et une sélection d’entre-elles rappelle qu’elles occupent une part de plus en plus importante de son travail.

Cet ensemble est le fruit de la passion de plusieurs générations de collectionneurs de la même famille, qui entretiennent un lien d’amitié très fort avec la famille Signac. Par discrétion, ils souhaitent conserver leur anonymat, mais ils partagent volontiers les oeuvres de leur collection, qu’ils prêtent régulièrement à des institutions muséales internationales.

Commissariat :

MARINA FERRETTI a collaboré à la préparation du Catalogue Raisonné de Paul Signac publié en 2000 par Françoise Cachin et a été responsable des Archives Signac de 1985 à 2012. De 2003 à 2009, elle a été chargée de mission auprès de la mairie du Cannet pour la mise en place du projet de Musée Bonnard. Nommée directeur scientifique du musée des impressionnismes à Giverny en 2009, elle a assuré cette fonction jusqu’à sa retraite en 2019. Spécialiste de l’oeuvre de Signac et du néoimpressionnisme, elle a été commissaire de nombreuses expositions, notamment Signac (Paris, Grand Palais, Amsterdam, Vincent van Gogh Museum et New York, Metropolitan Museum of Art, 2001) ; Paul Signac (Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse, 2003) ; Le Néo-impressionnisme. De Seurat à Paul Klee, avec Serge Lemoine (musée d’Orsay, Paris, 2005) ; Neo-Impressionism, from Light to Color (Osaka, Abeno Harukas Art Museum, et Tokyo Metropolitan Art Museum, 2014) et Signac, les couleurs de l’eau (Giverny, Musée des impressionnismes et Montpellier, musée Fabre, 2013). Elle est aussi l’auteur et la responsable éditoriale de nombreux catalogues et publications, notamment Signac aquarelliste (2001) et L’Impressionnisme (2005, collection Que sais-je ?).

PIERRE CURIE est conservateur en chef du patrimoine. Spécialiste de peinture italienne et espagnole du XVIIe siècle, il a également travaillé sur celle du XIXe siècle français au Musée du Petit Palais où il a commencé sa carrière de conservateur. Par la suite chargé du domaine de la peinture à l’Inventaire général, il a co-rédigé et conduit le Vocabulaire typologique et technique de la peinture et du dessin (paru en 2009). Nommé responsable de la filière peinture du département restauration du Centre de recherche et de restauration des Musées de France en 2007, il a coordonné et suivi quelques grandes restaurations de tableaux des musées nationaux (Léonard de Vinci, Titien, Rembrandt, Poussin…). Pierre Curie est conservateur du Musée Jacquemart-André depuis janvier 2016.

CATALOGUE

A l’occasion de l’exposition, Culturespaces et le Fonds Mercator publient un catalogue réunissant l’ensemble des oeuvres présentées au musée Jacquemart-André.

Paul Signac
Signac, Les harmonies colorées
Catalogue de l'exposition
Dimensions : 24 x 28 cm
160 pages, version brochée en français
Editions Fonds Mercator
ISBN : 9789462302792

MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ
Propriété de l’Institut de France
158 boulevard Haussmann, 75008 Paris