L’Empire des sens,
de François Boucher
à Jean-Baptiste Greuze
Musée Cognacq-Jay, Paris
Jusqu'au 18 juillet 2021
Léda et le Cygne, 1742
Huile sur toile
Stockholm, Nationalmuseum
© NationalMuseum, Stockholm
Hercule et Omphale, vers 1732-1735
Huile sur toile
Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine
© The Pushkin State Museum of Fine Arts
A l’occasion du 250ème anniversaire de la mort de François Boucher (1703-1770), le musée Cognacq-Jay explore le thème de l’Amour dans sa forme la plus licencieuse, au prisme des créations de Boucher et de ses contemporains - maître, rivaux ou élèves - tels que Watteau, Greuze et Fragonard. Ce dialogue révèle comment Boucher, le peintre de Louis XV, s’impose comme une figure centrale du développement de l’art érotique au XVIIIe siècle.
Une centaine de peintures, dessins et estampes, qui traitent du désir autant qu’ils le suscitent, sont exceptionnellement réunis. Provenant de prestigieuses collections internationales publiques et privées, ces chefs-d’oeuvre sont souvent présentés pour la première fois en France. Le parcours de l’exposition prend une nouvelle ampleur en se déployant exceptionnellement dans huit salles du musée.
Le XVIIIe siècle signe l’avènement du plaisir des sens. Plus qu’à toute autre époque, l’Amour y occupe une place dominante dans les arts. Philosophes, hommes de théâtre, romanciers et artistes, tous investissent le thème des passions amoureuses et des désirs charnels. On ne compte plus, sous le pinceau des meilleurs peintres, les scènes bucoliques où badinent bergers et bergères, les boudoirs où s’échangent les soupirs langoureux, les alcôves où s’égarent « le coeur et l’esprit ». Pourtant, dans cet océan d’images consacrées à l’Amour, on a jusqu’ici peu insisté sur l’audace et l’originalité de certaines inventions.
« Peintre des Grâces », François Boucher est également l’auteur de compositions secrètes, à la charge érotique saisissante. Au sommet de sa gloire, sa notoriété s’accompagne d’une réputation sulfureuse, habilement alimentée par ses détracteurs. Ses très lascives Odalisques - représentées nues, alanguies sur un sopha, le fessier comme offert au spectateur - ont largement contribué à nourrir les rumeurs.
La Volupté, 1765
Huile sur bois
Paris, collection particulière
© Thomas Hennocque
L’Académie particulière, vers 1755
Huile sur toile
Strasbourg, musée des Beaux-Arts
© Musées de Strasbourg, M. Bertola
La Résistance inutile, vers 1770-1773
Huile sur toile
Stockholm, Nationalmuseum
© NationalMuseum, Stockholm
Au travers de huit sections, l’exposition décline les temps du plaisir et les gestes amoureux, depuis la naissance du désir jusqu’à l’assouvissement des passions. Ce parcours déploie une polysémie amoureuse, d'Antoine Watteau à Jean-Baptiste Greuze, ponctuée par les créations de François Boucher. Resserrée sur les oeuvres les plus audacieuses, l’exposition propose de regarder ces inventions à l’aune des échanges entre artistes, en suivant les phénomènes d’émulation et de rivalité, jusque dans le dialogue particulièrement fécond avec la littérature libertine de l’époque. Elle s’achève sur de rares chefs-d’oeuvre qui invitent à réfléchir sur la violence des pulsions charnelles et sur leurs conséquences tragiques.
En contrepoint, afin de situer les frontières de l’interdit, un cabinet d’erotica présente une soixantaine d’objets extraordinaires à caractère pornographique - peintures, miniatures, boîtes à secrets, livres factices, etc. Ces objets inédits dévoilent les rivages les plus secrets de l’imaginaire érotique du siècle des Lumières.
COMMISSARIAT
Annick Lemoine, directrice du musée Cognacq-Jay
avec la collaboration de Sixtine de Saint Léger, attachée de conservation du musée Cognacq-Jay
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Guillaume Faroult, conservateur en chef, en charge des peintures françaises XVIIIe siècle et peintures britanniques et américaines, musée du Louvre
Françoise Joulie, historienne de l’art
Alastair Laing, conservateur honoraire au National Trust, Londres
MUSÉE COGNACQ-JAY
8 rue Elzévir, 75003 Paris